Focus Afrique
-
À qui est l'enfant ? A Lagos, durant la pandémie de 2020, un homme est confiné avec un bébé et deux femmes qui clament chacune être la mère du petit. En l'absence du père, l'homme va tenter seul d'éclaircir la situation. Mais des événements sèment le trouble : sable dans le riz, sang jeté sur les murs, maison qui paraît envoûtée : la situation familiale compliquée prend des tours très inquiétants.
On retrouve dans L'Une ou l'autre l'écriture divertissante et maitrisée de Braithwaite, un art certain du détournement et un humour décalé. -
Alors petit garçon, Ilyas a été arraché à ses parents par les troupes coloniales allemandes de l'est de l'Afrique. Après des années d'absence et de combats, il parvient enfin à regagner la petite ville portuaire de son enfance. Ses parents ne sont plus là et sa soeur adorée Afiya a été adoptée. Hamza fait également son retour dans la ville. Lui n'a pas été rapté pour combattre, mais vendu à un officier irascible et pervers qui l'a marqué à vie. Sans un sou en poche, il cherche un travail et un toit, puis rapidement à conquérir le coeur de la douce Afiya. Alors que ces jeunes survivants tentent de reconstruire leur vie, l'ombre d'une nouvelle guerre menace de les emporter de nouveau. De ces destins qui se croisent et résonnent naîtront les vies d'après, tributaires du poids du passé. Abdulrazak Gurnah parvient une fois de plus à donner magnifiquement corps et voix aux oubliés de l'Histoire.
-
Nigeria.Trois étudiants lynchés et brûlés vifs. Aux commandes de l'enquête: un criminologue fraîchement rentré des Etats-Unis, étranger chez lui. Tension garantie.
Accusés de vol, trois étudiants de l'université de Port Harcourt, au Nigeria, sont lynchés par la foule avant d'être brûlés vifs. Quelques mois après la tragédie, le père d'une des victimes engage Philip Taiwo, criminologue fraîchement rentré des États-Unis, dans l'espoir de découvrir qui sont les vrais responsables de la mort de son fils.
Assisté de son chauffeur, Chika, Philip commence alors une enquête bien plus complexe qu'il n'y paraît et ravive malgré lui des plaies encore fraîches au sein de la population. Très vite, la tension monte avec les habitants mais aussi avec la police locale, dirigée par l'inspecteur Omereji. Dans un Nigeria se débattant entre tradition et modernité forcenée, traversé de multiples ruptures, le premier volume d'une série policière mettant en scène le Dr Philip Taiwo, étranger dans son propre pays... -
Alia est lycéenne, elle habite Tanger. Chaque jour, elle réalise que son corps dérange dans les rues qu'elle emprunte - elle est déshabillée du regard, sifflée, suivie. Tandis que ses parents croient la protéger en lui conseillant d'être plus discrète, l'adolescente refuse cette injonction à l'invisibilité et veut comprendre les raisons du désir masculin. Alors, Alia commence à se prendre en photo. Dans le secret illusoire de sa chambre, elle pose, s'allonge, se cambre, observe ce corps que les hommes guettent.
Si Alia aime secrètement un garçon plus âgé qu'elle, c'est dans les bras de Quentin, un expatrié français de sa classe, qu'elle tombe finalement. Mais loin du fantasme de ses mèches blondes et de quelques accords de guitare, elle découvre que la liberté n'a que peu de poids face à la réputation d'une femme. Pour s'être refusée à Quentin, ses photos se retrouvent sur internet. L'article 483 du Code pénal marocain, condamnant à l'emprisonnement toute forme d'outrage public à la pudeur, ne lui laisse dès lors pas d'autre choix que la fuite. Alia fait de Lyon sa ville d'exil, travaillant comme serveuse dans un restaurant sur la Saône. Désormais réduite à n'être qu'une Arabe aux yeux des Français, elle est finalement rattrapée par le visage de Quentin qui menace de la faire sombrer dans la folie. Devra-t-elle à nouveau tout quitter pour survivre ? Quitter son pays, sa ville, son corps, partir si loin qu'elle doute à présent pouvoir un jour revoir Tanger...
Le premier roman de Salma El Moumni raconte le pouvoir destructeur du regard des hommes. De sa plume acérée, la jeune romancière marocaine explore la question du désir, de la dissociation et de l'impossible retour. Une entrée fracassante en littérature. -
Récit d'une trajectoire : des motivations de l'exil à la construction de soi.
En 2013, après le décès de sa grand-mère, Fanta Dramé se rend pour la première fois en Mauritanie à Ajar, le village natal de son père. De retour à Paris et bouleversée par ce voyage, elle décide d'aller à la rencontre du plus troublant des paysages, celui de ses origines.
N'éludant que ce qui met à mal sa pudeur culturelle, son père dévoile enfin l'histoire qu'il n'avait jamais racontée, celle sur laquelle sa fille n'avait jusqu'alors jamais osé l'interroger. Il évoque les doutes et les épreuves qui ont marqué sa décision de quitter son pays et jalonné son existence au coeur d'une culture si différente de la sienne.
Ajar - Paris emmène le lecteur dans un récit sensible où les voix générationnelles se confrontent, dans l'émotion, l'incompréhension parfois, retraçant un itinéraire personnel et intime qui s'inscrit pleinement dans la grande histoire nationale.
À propos de l'autrice Fanta Dramé est née à Paris en 1987. Après un master de lettres modernes, elle obtient le CAPES et enseigne désormais en Seine-Saint-Denis. C'est dans le cadre de ses cours, et en vue d'organiser un atelier d'écriture avec ses élèves, qu'elle rencontre Faïza Guène, à qui elle demandera conseil pour son manuscrit. Ajar - Paris est son premier roman.
« On lit parfois certains romans comme on parcourt une carte aux trésors. Ajar - Paris est de ceux-là. » Faïza Guène « Dans Ajar-Paris, Fanta Dramé narre le destin modeste et héroïque d'un père immigré. » Kidi Bebey, Le Monde « Un superbe portrait d'un père. » Elisabeth Quin, 28 minutes, Arte « Un premier roman flamboyant. » Michel Primault, Femme Actuelle « Un récit tendre et précis sur l'exil et sur l'espoir, un premier roman sensible et captivant, à l'écriture puissante. » Victoire Vidal, librairie La Manufacture « Ce premier roman de Fanta Dramé, très abouti dans son projet comme dans sa réalisation, entrecroise avec brio des voix de générations différentes. II signifie, avec une étonnante maîtrise, l'insertion violemment sincère d'une trajectoire singulière tressée à la grande Histoire, qui peut quelquefois, dans sa féroce exigence, déplacer si loin les corps et les coeurs. » Muriel Steinmetz, L'Humanité « Un voyage tout en subtilité, qui emmène le lecteur dans les labyrinthes de l'émigration, des choix et des contraintes, de la transmission et de l'identité. » Afrique magazine « Les racines familiales, les traditions de son pays d'origine ou encore la transmission culturelle, autant de sujets que vous retrouverez dans Ajar - Paris. » TV5 Monde -
Ils sont trois et vivent à des milliers de kilomètres. Il y a Nana, jeune éthiopienne discrète et contemplative ; Jan, trentenaire hollandais embourbé dans sa solitude ; Ali, bangladeshi arrivé à Paris pour tirer sa famille de la misère. Leurs quotidiens sont radicalement opposés mais une chose les relie, une fleur : la rose. La première les cueille sous une serre dans la vallée du Rift. Elle épuise son corps tout le jour et découvre la vie par la douleur. Jan les achète ensuite par lots depuis Amsterdam. Assis dans les gradins du marché aux fleurs, il lui suffit d'appuyer un bouton et le tour est joué. Du moins s'il joue bien. Elles seront alors envoyées aux quatre coins de l'Europe, notamment à Paris où les vendeurs à la sauvette les récupèrent, parmi lesquels Ali. La silhouette courbée tendant son bouquet aux terrasses des cafés, c'est lui.
Dans ce roman contemporain et réaliste, écrit à l'os, sans pathétique, on les suit, à tour de rôle, sur plusieurs mois, pour découvrir, derrière le symbole romantique, la réalité de celles et ceux qui les portent. Avec adresse et vérité, Oscar Coop-Phane taille leur portrait pour révéler un monde où la loi du marché et celle du plus fort régulent les existences et abrutissent les corps. Un livre qui vous fera à jamais voir autrement ces roses tendues vers vous dans les rues. -
Après la mort de son père, Minga apprend que sa mère, Joséphine, a disparu dans des circonstances mystérieuse en Afrique de l'Est, où elle travaillait pour une ONG. Pour tenter d'en savoir plus, elle se rend dans le camp de Bidibidi, au nord de l'Ouganda, où vivent les populations fuyant la guerre civile qui fait rage au Soudan du Sud. Elle découvre que tout tourne autour d'une femme : Rose, dont la mémoire hante chaque recoin du camp. Si elle veut savoir le fin mot de l'histoire, Minga doit trouver Rose.
Avec Les Femmes de Bidibidi, Charline Effah raconte comment les survivantes des violences domestiques ou des viols de guerre tentent de se reconstruire et réinventent l'amour loin de la brutalité des hommes qui les ont mal aimées. Brisant les tabous, elle nous livre un roman bouleversant et universel sur le corps des femmes. Le roman de la réparation.
Charline Effah est née au Gabon. Aujourd'hui à Paris, cheffe d'entreprise le jour, elle écrit la nuit. Pour Les Femmes de Bidibidi, Charline s'est rendue sur place au nord de l'Ouganda. -
La ganja que fume Tshepo finit par le conduire dans un sinistre hôpital psychiatrique, dont il ressort sans un sou. Il a vingt-trois ans, à lui la ville du Cap, où il découvre une sexualité nouvelle, solaire et mystique. Quant à Mmabatho, sa meilleure amie, elle s'apprête à mener de front ses débuts de comédienne et une relation amoureuse plus sérieuse que prévu. Ce roman fleuve bruissant de voix raconte l'entrée de jeunes noirs dans l'âge adulte et leurs combats dans un monde de violence et de préjugés qu'ils croyaient abolis en même temps que l'apartheid.
-
Casablanca circus
Yasmine Chami
- Actes Sud
- Litterature De Langue Francaise
- 23 Août 2023
- 9782330182281
Le destin du plus ancien bidonville de Casablanca alors que les autorités au pouvoir veulent déplacer, recaser disent-ils, ses habitants à des kilomètres du centre-ville. L'avenir d'un couple amoureux, celui d'un jeune architecte et de sa femme historienne alors que les enjeux politiques de cette affaire viennent les opposer profondément, détruire leurs convictions face à la pieuvre de l'urbanisme, la violence de la mondialisation, l'attrait du carriérisme. Et plus encore la représentation du masculin initiée par la famille dans les pays du sud.