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Focus Moyen-Orient
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Rana, dix ans, fonce sur son vélo flambant neuf, un vent de liberté lui caresse le visage.
Quinze jours plus tard, c'est terminé. Son vélo est donné à l'un de ses oncles. Encore quelques mois et elle devra porter l'abaya noire sur son corps, le tarha sur sa tête et ses épaules, le niqab sur son visage. Ensuite, ses parents lui trouveront un mari et elle sera condamnée à ne plus rien faire que la cuisine, le ménage et ses cinq prières par jour. C'est la loi.
Il ne reste à Rana que ses yeux pour pleurer et contempler son monde : l'Arabie saoudite des années 2000. Mais Rana n'a jamais oublié le vent de liberté de ses dix ans et est prête à tout pour le retrouver et en jouir, et, cette fois, en adulte.
Texte intégral
Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni
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Dans la mer il y a des crocodiles : l'histoire vraie d'Enaiatollah Akbari
Fabio Geda
Coup de coeur- J'ai Lu
- Litterature Etrangere
- 2 Février 2022
- 9782290361726
Enaiat ne connaît pas son âge, mais à dix ou onze ans, il sait déjà qu'il est condamné à mort. Car il est né hazara, une ethnie afghane haïe autant par les Pachtounes que par les talibans. Pour le protéger, sa mère l'abandonne de l'autre côté de la frontière, au Pakistan. Commence alors pour ce bonhomme «pas plus haut qu'une chèvre» un périple de cinq ans pour rejoindre l'Italie en passant par l'Iran, la Turquie et la Grèce. Dans ce récit vibrant d'espoir, il nous raconte son quotidien, où la débrouille le dispute à la peur, l'entraide à la brutalité. Comme tous ceux qui témoignent de l'insoutenable, c'est sans amertume, avec une tranquille objectivité et pas mal d'ironie qu'il retrace les étapes de ce voyage insensé.
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Lire dangereusement : Le pouvoir subversif de la littérature en des temps troubles
Azar Nafisi
Coup de coeur- Zulma
- Litterature
- 5 Septembre 2024
- 9791038702936
Après Lire Lolita à Téhéran, Azar Nafisi fait le choix d'une forme éminemment personnelle : Lire dangereusement se compose de cinq lettres adressées à son défunt père - ancien maire de Téhéran emprisonné par le régime du Shah d'Iran - comme pour reprendre un dialogue interrompu.
À la lumière de grandes figures de la littérature, hors des sentiers battus, de Salman Rushdie à Margaret Atwood, en passant par Zora Neale Hurston, Toni Morrison ou James Baldwin, Azar Nafisi explore la fiction comme arme de résistance : lutter contre la pensée unique, s'ouvrir à une pluralité de voix pour mieux connaître l'autre - y compris son ennemi. Ou comment se mettre en danger, permettre le questionnement et la contradiction, « voir le monde à travers les yeux d'autrui et chercher à comprendre des expériences qui ne sont pas les nôtres », à l'heure où l'om- niprésence de la réalité virtuelle nous déshumanise - et nous trompe. Le fléau de la pensée unique est typique des régimes totalitaires : Azar Nafisi dresse un saisissant parallèle entre les méthodes de la République islamique qu'elle a connues en Iran et la situation politique et intellectuelle des États-Unis sous l'ère Trump, où le mensonge s'érige en vérité unique...
Dans Fahrenheit 451 les exilés risquaient leur vie pour sauver la littérature en apprenant par coeur les livres qui les ont marqués... Azar Nafisi nous invite elle aussi à la contestation, à « lire dangereusement ». Une ode à la littérature, à la pensée et à la résistance, qui s'achève sur un appel : « Lecteurs du monde, unissez-vous ! » -
L'histoire du gardien du musée de Téhéran, un homme seul face à la menace des religieux fanatiques qui a réussi à sauver 300 chefs d'oeuvre d'art moderne, le trésor de l'Impératrice des Arts.
Printemps 1979, Téhéran. Alors que la Révolution islamique met les rues de la capitale iranienne à feu et à sang, les Mollahs brûlent tout ce qui représente le modèle occidental vanté par Mohammad Reza Pahlavi, le Chah déchu, désormais en exil.
Seul dans les sous-sols du musée d'Art moderne de Téhéran, son gardien Cyrus Farzadi tremble pour ses toiles. Au milieu du chaos, le jeune garçon des quartiers ouest qui encore quelques années plus tôt ne connaissait rien à l'art, convoque ses souvenirs : le fastueux couronnement du Chah en 1967, les années somptueuses du règne de celui qui avait promis de faire de l'ancienne et glorieuse Perse un pays moderne ouvert sur l'extérieur, tandis que les inégalités sociales se creusaient malgré l'argent du pétrole. Il raconte ainsi la splendeur et la décadence de son pays à travers le destin incroyable de son
musée, le préféré de Farah Diba, l'Impératrice des arts. Près de 300 tableaux de Maîtres achetés dans les années 70 avaient permis aux Iraniens de découvrir les chefs d'oeuvre impressionnistes de Monet, Gauguin, Toulouse-Lautrec, le pop art d'Andy Warhol et de Roy Lichtenchein, le cubisme de Picasso ou encore l'art abstrait de Jackson Pollock. Mais aujourd'hui que deviendront ces joyaux que les religieux jugent anti islamiques ?
Face à l'obscurantisme, Cyrus endosse, à 25 ans à peine, les habits un peu grands de gardien d'un trésor à protéger contre l'ignorance et la morale islamique... -
« Bad-jens : mot à mot, mauvais genre. En persan de tous les jours: espiègle ou effrontée. »
Chiraz, automne 2022. Au coeur de la révolte « Femme, Vie, Liberté », une Iranienne de 16 ans escalade une benne à ordures, prête à brûler son foulard en public. Face aux encouragements de la foule, et tandis que la peur se dissipe peu à peu, le paysage intime de l'adolescente rebelle défile en flash-back : sa naissance indésirée, son père castrateur, son smartphone rempli de tubes frondeurs, ses copines, ses premières amours, son corps assoiffé de liberté, et ce code vestimentaire, fait d'un bout de tissu sur la tête, dont elle rêve de s'affranchir. Et si dans son surnom, Badjens, choisi dès sa naissance par sa mère, se trouvait le secret de son émancipation ? De cette transformation radicale, racontée sous forme de monologue intérieur, Delphine Minoui livre un bouleversant roman d'apprentissage où les mots claquent pour tisser un nouveau langage, à la fois tendre et irrévérencieux, à l'image de cette nouvelle génération en pleine ébullition.
D'origine iranienne, lauréate du prix Albert-Londres et grand reporter au Figaro, Delphine Minoui couvre depuis vingt-cinq ans l'actualité du Proche et Moyen-Orient. Publiés au Seuil, ses récits empreints de poésie, Je vous écris de Téhéran et Les Passeurs de livres de Daraya (Grand Prix des lectrices ELLE), ont connu un immense succès et ont été traduits dans une dizaine de langues. -
La maison aux orangers
Claire Hajaj
Coup de coeur- Le Livre de Poche
- Le Livre De Poche
- 27 Mars 2019
- 9782253259640
Jaffa, Palestine, 1948. Salim attend impatiemment le jour de ses huit ans. Enfin, il va pouvoir accompagner son père pour la cueillette des oranges, symbole du passage à l'âge adulte. Mais il n'aura jamais cette joie : la guerre israélo-arabe débute et sa famille est obligée de fuir en laissant derrière elle la maison et les orangers. Sunderland, Angleterre, 1959. Judit, douze ans, doit préparer sa Bat Mitsvah. Elle voudrait pourtant oublier son prénom trop connoté, le poids écrasant du passé familial, hanté par les pogroms russes et les camps allemands, et elle se jette à corps perdu dans la natation. Londres, swinging sixties. Lorsque leurs chemins se croisent, Judit et Salim tombent follement amoureux.
Comment réussir à imposer leur histoire ?
Parviendront-ils à surmonter les embûches qui les attendent ?
Captivant. Un texte superbe. Elif Shafak.
Une écriture riche et envoûtante... Une très belle histoire empreinte d'empathie. The Independent.
Émouvant et brillamment raconté. The Jewish Chronicle.
Traduit de l'anglais par Julie Groleau.
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Après avoir fui le Liban, les parents de Samir se réfugient en Allemagne où ils fondent un foyer soudé autour de la personnalité solaire de Brahim, le père. Des années plus tard, ce dernier disparaît sans explications, pulvérisant leur bonheur. Samir a huit ans et cet abandon ouvre un gouffre qu'il ne parvient plus à refermer. Pour sortir de l'impasse, il n'a d'autre choix que de se lancer sur la piste du fantôme et se rend à Beyrouth, berceau des contes de son enfance, afin d'y dénicher les indices disséminés à l'ombre des cèdres.
Voyage initiatique palpitant, Tant qu'il y aura des cèdres révèle la beauté d'un pays qu'aucune cicatrice ne peut altérer. À travers cette quête éperdue de vérité se dessine le portrait d'une famille d'exilés déchirée entre secret et remords, fête et nostalgie.
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Il y a eu l'enfance heureuse. Partagée entre le Vésinet, où les parents aimants d'origine géorgienne s'étaient installés, et les séjours si doux, les premiers amours en Géorgie, l'été, chez les grands-parents. Fillettes, les deux soeurs se serraient les coudes quand les douanières de l'aéroport de Moscou les terrorisaient en menaçant de ne pas laisser repartir leur mère à Paris. Longtemps après, la mort du père a fait voler en éclats l'harmonie passée, la guerre a déchiré l'Abkhasie, et les soeurs, si proches, se sont éloignées l'une de l'autre.
Pourtant, elles s'aimaient. -
Si nous étions en Iran, cette salle d'attente d'hôpital ressemblerait à un caravansérail, songe Kimiâ. Un joyeux foutoir où s'enchaîneraient bavardages, con dences et anecdotes en cascade. Née à Téhéran, exilée à Paris depuis ses dix ans, elle a toujours essayé de tenir à distance son pays, sa culture, sa famille. Mais les djinns échappés du passé la rattrapent pour faire dé ler l'étourdissant diaporama de l'histoire des Sadr sur trois générations : les tribulations des ancêtres, une décennie de révolution politique, les chemins de traverse de l'adolescence, l'ivresse du rock, le sourire voyou d'une bassiste blonde...
Une fresque amboyante sur la mémoire et l'identité; un grand roman sur l'Iran d'hier et la France d'aujourd'hui.
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Marx et la poupée
Maryam Madjidi
Coup de coeur- J'ai Lu
- Littérature Française
- 5 Septembre 2018
- 9782290155110
Depuis le ventre de sa mère, Maryam vit les premières heures de la révolution iranienne. Six ans plus tard, elle rejoint son père en exil à Paris. À travers ses souvenirs d'enfance, elle décrit l'abandon du pays, l'éloignement familial, la perte de ses jouets - donnés aux enfantspauvres de Téhéran sous l'injonction de ses parents communistes - et l'effacement progressif du persan.Fable et journal, Marx et la poupée raconte avec humour et tendresse les racines comme fardeau, comme rempart, comme moyen de socialisation et comme arme de séduction massive.
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« Autrefois, quand j'étais petit, je chantais des arias. De petits contes, des cris dans la nuit. Quand tu chantes une aria, le monde n'ignore plus rien de tes rêves et de tes secrets. De tes douleurs et de tes amours. ».
Téhéran, 1953. Par une nuit enneigée, Behrouz, humble chauffeur de l'armée, entend des pleurs monter d'une ruelle. Au pied d'un mûrier, il découvre une fillette aux yeux bleus, âgée de quelques jours à peine. Il décide de la ramener chez lui, bouleversant ainsi sa vie et celle de l'enfant, qu'il prénomme Aria.
De ses premiers pas dans les quartiers sud de Téhéran aux grilles du très chic lycée Razi, trois figures maternelles façonneront l'existence de l'indomptable Aria : la cruelle Zahra - femme de Behrouz -, la riche veuve Ferdowsi et la mystérieuse Mehri.
Une saga inoubliable, portée par une héroïne dont le destin s'entremêle à celui de l'Iran pris dans la tourmente de la Révolution.
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Danser dans la mosquée
Homeira Qaderi
Coup de coeur- 10/18
- Litterature Etrangere
- 21 Septembre 2023
- 9782264082602
Quand Homeira s'oppose à ce que son mari prenne une deuxième épouse, elle se voit contrainte de fuir l'Afghanistan en laissant son fils derrière elle... Un récit autobiographique bouleversant Homeira naît en 1980 à Hérat, en Afghanistan, dans une maison où se côtoient trois générations qui tentent de survivre tour à tour à l'occupation soviétique, à la guerre civile puis à la première prise de pouvoir des talibans. Au sein de ce foyer aimant, l'enfant chérit les livres et la liberté, se révolte contre les privilèges accordés aux hommes et les interdits visant les filles. Adolescente, elle va jusqu'à animer une école clandestine dans une mosquée.
Mais plus Homeira grandit, plus la vie s'assombrit. Elle accepte le mariage avec un inconnu, puis finit par fuir son pays. Elle fera de son existence un combat pour l'instruction et pour le droit des femmes.
Portrait d'un peuple qui vit sous la férule des talibans, Danser dans la mosquée est aussi une adresse à son fils dont elle a été séparée. Dans des lettres poignantes, Homeira Qaderi dessine l'espoir de retrouvailles dans un pays délivré de l'obscurantisme.
" Danser dans la mosquée se lit vite, sans répit. Homeira Qaderi est une formidable conteuse. " Karen Huard, ELLE Traduit de l'anglais par Cécile Dutheil de La Rochère. -
Voyage au bout de l'enfance
Rachid Benzine
Coup de coeur- Points
- Points Romans
- 13 Janvier 2023
- 9782757899144
Fabien est un petit garçon heureux, qui aime le football, la poésie et ses copains, jusqu'au jour où ses parents rejoignent la Syrie. Ce roman poignant et d'une grande humanité raconte le cauchemar éveillé d'un enfant lucide, courageux et aimant qui va affronter l'horreur.
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Janvier 1974, Gaza. Piper emménage avec son mari, délégué humanitaire. Il
travaille beaucoup, elle l'attend. Leurs semaines sont rythmées par les vendredis soir au
Beach Club, les bains de mer, les rencontres fortuites avec la petite Naïma. Piper doit se
familiariser avec les regards posés sur elle, les présences militaires, avec la moiteur et le
sable qui s'insinue partout, avec l'oisiveté. Guettée par la mélancolie, elle s'efforce de
trouver sa place. Heureusement, il y a Hadj, le vieux jardinier, qui démultiplie les fleurs à
partir d'une terre asséchée. Il y a aussi Mona, psychiatre palestinienne sans mari ni
enfants. Mais cela suffit-il ? Grâce à une écriture remarquable, l'autrice installe la tension
au coeur même du désoeuvrement, et fait naître un véritable roman d'initiation. -
« La vie de mes parents, c'est comme la guerre du Liban. Plus je m'y plonge, moins j'y comprends quelque chose. J'arrive à situer les protagonistes, quelques moments marquants me restent, puis, ensuite, je me perds. Trop de dates, d'événements, de trous, de silences, de contradictions ».
Sabyl a la trentaine. Il est né à Paris de parents libanais, tenus éloignés de leur pays par la guerre. Pourtant, à Paris, Beyrouth est partout. La famille élargie est restée là-bas. Seuls quelques allers-retours et WhatsApp les relient. Une part manque. Sabyl veut la combler. Micro en main, il leur demande de raconter. -
Après un périple de cinq ans pour fuir l'Afghanistan et le régime des talibans qui l'avait condamné à mort, Enaiat tente tant bien que mal de se construire une nouvelle vie en Italie. Mais il est rongé par l'inquiétude : qu'est-il advenu de sa famille ? Ont-ils survécu aux attaques terroristes de 2001 ? Ont-ils, comme lui, fui à l'étranger ? Quand Enaiat parvient à joindre sa mère au téléphone pour la première fois depuis des années, il y voit l'occasion de renouer enfin avec elle. Il est prêt à n'importe quoi pour savoir ce qui s'est passé pendant tout ce temps, même à retourner en Afghanistan. Avec une extraordinaire douceur, Fabio Geda nous livre une histoire pure, délicate et nécessaire, dans laquelle la douleur de la perte se mêle à l'émotion de ceux qui survivent.
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Leyla, Shabaneh et Rodja se sont rencontrées sur les bancs de l'université à Téhéran. Soudées par un lien indéfectible, elles s'efforcent, envers et contre tout, de mener une vie libre. Leyla s'est mariée avec Misagh et a débuté une carrière de journaliste. Shabaneh est habitée par ses lectures et les souvenirs de la guerre. Rodja vient d'être acceptée en doctorat à Toulouse - il ne lui manque plus que son visa. Mais cet équilibre fragile vacille quand Misagh part seul pour le Canada.
En un été et un automne, entre espoirs et déconvenues, toutes trois affrontent leurs contradictions. Suffit-il de partir pour être libre ?
L'automne est la dernière saison est le reflet sensible et bouleversant de la société iranienne d'aujourd'hui. Une histoire prodigieuse et universelle d'amour et d'amitié.