Le narrateur ressuscite une vie dissoute dans le temps à travers seize textes, seize expériences emblématiques de son existence. Il puise dans l'intimité de ses pensées, ses souvenirs et ses émotions. Tout en nuance, il en varie les tons, se montrant tour à tour drôle, amusé, pathétique ou mélancolique, au gré des espoirs et des désillusions de sa vie d'homme.
L'amour dans toutes ses acceptions (l'amour maternel, mais aussi la soif d'érotisme et la recherche de l'âme soeur, l'amour passion), le voyage, réel ou imaginaire à Paris, à Tunis et jusqu'à Samarkand, l'éclosion de la beauté et de l'art mais aussi l'angoisse existentielle, la peur des ravages de la vieillesse, la mort, la compassion pour l'autre, autant de thèmes qui s'enchevêtrent dans ce magnifique recueil.
Un jour d'été, le narrateur, un écrivain, rencontre Luz une comédienne de passage dans son pays. Cet amour naissant lui inspire un nouveau livre, le livre de sa vie.
Entre humour et nostalgie, il confie à Luz les jeux de l'adolescence, le foot, les filles, les premiers émois amoureux. Il lui apprend les rites de la société tunisienne, ceux qui ont fait de lui un homme, dans le sillage du père et du grand-père, et comment, à écouter dans la nuit les contes orientaux d'Ommi Khadouja, on devient écrivain.
Quand l'été n'est plus que cendres, Tunis a le blues. et le monde n'est plus qu'un piano désaccordé.
Le temps d'une saison, Jimmy, le déraciné, oiseau de nuit en quête d'aventures, croise le chemin d'Ismaïl, le juge solitaire et rigoriste, exaspéré par le comportement de ses concitoyens et leurs moeurs ostentatoires. Le destin les guidera vers des amours improbables avec Lola, la voyante au grand coeur, Elyssa la jeune bourgeoise passionnée, et Choucha, la journaliste, femme libre et intransigeante.
Une partition à cinq voix où vibrent, du vieux quartier de La Fayette à la colline de Sidi Bou Saïd, l'âme de la ville, les blessures de la vie et l'appel d'un monde à inventer.
À lire comme on écoute du Miles Davis...
Comment un père et un fils peuvent-il s'aimer lorsque les sentiments ne s'expriment pas, dans une société écrasée par une lourde chape de silence, où s'entrecroisent Prépondérants et indigènes ?
Peindre ce monde d'avant l'indépendance pour en extraire l'essence poétique, en exprimer goutte à goutte le suc des sentiments, des sensations et des émotions, mais aussi des couleurs, des sons, des odeurs et des saveurs, à travers des êtres qui en ont composé la mosaïque humaine, colons, locaux, femmes européennes et arabes, artisans de la médina, cochers maltais... : tel est le projet d'Ali Bécheur.
Une oasis enclavée entre le roc, le désert et les marais salants. Luxuriance qui jaillit au coeur de la steppe grésillant sous un soleil féroce. Havre de paix où le narrateur, un vieil instituteur à la retraite, pense couler le temps compté qu'il lui reste. Il partage avec les « fils » de l'oasis, la douceur des dattes, le thé âcre, sirupeux, les fêtes sacrées... Monde minuscule, vivant de ses coutumes et de ses traditions, tissées depuis l'aube des temps. Mais le maître d'école, malgré lui, est amené à raconter aussi une autre histoire, celle de Nadir, magnat de l'hôtellerie parti dans le dénuement et revenu dans l'opulence. Nadir, à qui la belle et richissime Sendra Stefanelli offrira un voyage à Paris et fera de lui un prince.
Épuisé