L'homme est discret, secret même, mais c'est un héros. Il a été le premier à atteindre les pôles Nord et Sud en solitaire et en autonomie totale, le premier à traverser, sans l'aide de quiconque, l'océan Arctique et le continent antarctique.
En parfait conquérant de l'inutile, il a, dans le sillage de ses compatriotes norvégiens Fridtjof Nansen ou Roald Amundsen, bousculé les obstacles glacés les plus infranchissables.
Il est l'explorateur polaire contemporain le plus authentique qui soit, selon Jean-Louis Étienne. Compagnon d'expédition de Mike Horn, son exact contraire, il a fait sienne la volonté de préférer la vérité au spectaculaire, l'épure au superlatif.
Depuis peu, l'infatigable explorateur s'est fixé comme objectif de traverser les plus grands glaciers du monde afin de témoigner de leur inquiétante dégradation.
Ce livre entend rendre hommage à un esthète qui considère les étendues glacées comme des vigies d'exception et milite pour leur indispensable sauvegarde.
De Charles Lindbergh (1902-1974), on connaît l'exploit aérien, les 33 heures d'audace qui lui ont permis de relier New York et Paris, en 1927, aux commandes d'un engin improbable. Son accueil grandiose, sa notoriété instantanée, la reconnaissance planétaire. Sa redescente sur terre sera plus périlleuse, de l'assassinat de son fils à ses choix politiques hasardeux, ses partis-pris indéfendables et même, par-delà sa mort, ses innombrables femmes illégitimes et enfants adultérins.
Le mystère réside dans cette bascule, ce revirement qui s'opéra en France, sur les côtes du Trégor breton, où le vainqueur de l'Atlantique posséda un temps une île et où il fréquenta assidument Alexis Carrel certes chirurgien d'exception mais aussi promoteur convaincu des théories eugénistes.
Au terme d'une enquête au long cours menée à partir de cette rencontre improbable - de ses conséquences funestes et de ses regrets éventuels -, Benoît Heimermann s'est évertué à comprendre les raisons de cet étonnant changement de cap et ce qui, d'une manière plus générale, commande l'aiguillage...
Romancière, star du grand reportage, coqueluche du Paris mondain et féministe avant l'heure, Élisabeth Sauvy dite « Titaÿna » (1897-1966) se passionne pour l'aviation, parcours la planète entière, de la Chine au Mexique, rencontre Mustapha Kemal et Mussolini. Ses amis s'appellent Cocteau, Giono ou Mac Orlan. Elle est riche, elle est célèbre. Mais la Seconde Guerre mondiale lui est fatale. Emprisonnée un an à la Libération, puis assignée à résidence, elle s'enfuit aux États-Unis après la mort de son mari. Elle y mourra, oubliée de tous.
Marqué dès le début de sa carrière de journaliste par la Grande Guerre, dont il a rapporté les drames d'Anvers à Constantinople, Albert Londres a toujours su regarder du côté du faible et de l'exclu. Au côté des bagnards de Guyane, des enfermés de Biribi, des prostituées de Buenos Aires, des Juifs des ghettos, le grand reporter majuscule a systématiquement pris le parti des opprimés et des humiliés. Ses comptes rendus pour Le Matin, L'Excelsior ou Le Petit Parisien provoquèrent des débats sans fin et incitèrent parfois les législateurs à réviser leurs certitudes.
Quatre-vingts ans après avoir questionné le monde, son mantra de journaliste (« Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ») figure toujours en bonne place au fronton d'une profession trop souvent malmenée.
Nourri de sources nouvelles, agrémenté de photographies méconnues ou inconnues (souvent prises par l'intéressé lui-même), cet ouvrage revient sur le parcours d'Albert Londres en replaçant plus avant sa quête dans son contexte, en la confrontant aux travaux de ses contemporains et en soulignant ses contradictions comme ses originalités.
Benoît Heimermann Tabarly Juin 1998. Un coup de gîte en mer d'Irlande précipite Eric Tabarly dans une eau à 11 degrés, par une nuit noire, alors que l'affolement règne à bord. Le navigateur de 67 ans est la victime de ce qu'il aura le plus adoré : la mer. Un destin sans mystères au terme duquel la mer prend l'homme ?
La biographie de Benoît Heimermann reconstitue avec précision le calendrier de sa vie. Sait-on que le baroudeur aux larges épaules fut le fils, élevé au martinet, de bourgeois aisés dont il gardera la rigidité ? Sait-on que l'élève-officier de marine fut l'éternel protégé d'un corps d'origine qui lui accorda subsides et faveurs ? Que l'inventeur mondialement célébré du Pen Duick s'employa à sauver le moindre franc ? Que ce monomaniaque de la mer fut un piètre financier, un indifférent en politique, un célibataire rêveur qui se maria sur le tard ?
L'auteur explore ici, sans rien oublier de la part d'ombre que même un Tabarly portait en lui, une des figures les plus pures de la mythologie du sport.
Ce voyage avec Tabarly est touchant parce qu'il sonne vrai.
Isabelle Autissier, Libération.
Oui, Heimermann dit juste.
Patrick Poivre d'Arvor, Marianne.
Jamais nous n'avions suivi d'aussi près le sillage de Tabarly.
Patrick Chapuis, L'Equipe.
« Femmes de » d'abord, puis commanditaire d'expédition (parfois), la gent féminine s'est illustrée dans l'histoire de l'aventure polaire. Comme les hommes, elles ont affronté le froid, le blizzard et les privations. Mais leur combat commence bien avant le voyage, pour faire accepter leur départ.
Parfois, elles ont le courage de se travestir pour embarquer, souvent elles passent outre le refus de leur famille et des autorités.
De Jeanne Baret, première femme à faire le tour du monde, à Louise Boyd qui a survolé le pôle Nord, en avion, en passant par Lady Franklin qui commandita des expéditions pour retrouver son mari, Benoît Heimermann a sélectionné huit destins hors du commun, des vies rares, faites de volonté et de persévérance.
Un petit siècle sépare le cerf-volant des frères wright des engins supersoniques qui sillonnent aujourd'hui le ciel.
Cent ans pour passer de zéro à l'infini. au gré des inventions les plus folles et à la faveur d'un formidable âge d'or, 1909-1939, qui, de louis blériot à howard hughes, de la manche au premier tour du monde, a permis à l'aviation de franchir les océans et de tracer les routes du ciel. védrines, garros, costes et bellonte, lindbergh, mermoz et saint-exupéry, le temps d'une génération seulement, ont permis à l'aviation de devenir adulte.
Benoît heimermann retrace ces " trente glorieuses " au cours desquelles les pilotes ont inventé un monde oú l'esprit de conquête était la seule raison d'être.
Cette anthologie célèbre le Tour de France, ses paysages, ses héros, son folklore et ses mythes à travers une sélection d'écrits (roman, article de presse, polar, poésie, chanson) d'auteurs de toutes époques.
Depuis les jeux des indiens jusqu'au base-ball et au football, en passant par le basket, la boxe, le golf ou le tennis, les sports américains cultivent leurs particularismes avec complaisance mais aussi avec passion.
Harnachés comme des gladiateurs, les sportifs du nouveau monde ont toujours fait preuve d'un net penchant pour l'exploit, le spectacle. et l'argent ! c'est pour cela qu'ils nous fascinent.
Muhammad Ali ne s'est pas contenté d'offrir au monde ses manières de boxeur d'exception et son arrogance, il a surtout su imposer un sytle et des idées contestataires.
Déchu et calomnié, le modèle inimitable s'est entêté. Jusqu'à exporter son talent et son discours au-delà des frontières de l'Amérique bien-pensante, jusqu'à jouer avec sa santé. Malgré les oppositions, il a retrouvé son rang et sa dignité. En interrogeant les témoins de l'époque, en visitant les lieux qui ont marqué sa carrière, Benoît Heirmermann nous remémore à quel point Muhammad Ali alias Casius Clay a marqué son époque et même son siècle.
Paru en feuilleton dans l'Equipe Magazine en juillet et août 1997, ce récit-réportage a obtenu le Prix de la Fondation Mumm.
« Qu'est-ce donc, au fond, que le sport, sinon la lutte des forces au service de la Patrie ? » Cette phrase de Eckart Hans von Tschammer und Osten, Reichsportführer de 1933 à 1943, caractérise bien le rôle du sport sous le IIIe Reich. Le culte du corps fait partie intégrante de l'idéologie nazie et les jeux Olympiques de 1936, organisés à Berlin sous l'égide de Hitler, devaient être la vitrine de la suprématie allemande et de sa politique en instance. Dans Les champions d'Hitler, Benoît Heimermann explore l'histoire de ces sportifs allemands emblématiques, parmi lesquels Lutz Lang, adversaire malheureux de Jesse Owens est une des figures les plus parlantes. Alors que se joue, en fond, une bataille politique et idéologique à long terme, l'athlète Noir-américain remportera quatre médailles lors des jeux de 1936. Au-delà de la force du symbole, l'exemple illustre un destin général, celui de ces personnages cousus main par le régime allemand qui s'effondreront les uns après les autres. L'auteur raconte le tennisman Gottfried von Cramm porté aux nues puis mis au ban pour homosexualité ou Berd Rosemeyer, pilote de course qui mourra sur la piste, incarnant tout le dilemme du régime entre la faillite et l'honneur dû au héros.
Ces portraits donnent du régime nazi une autre perspective. Le sport tel que le définissait von Tschammer und Osten est sans équivoque, un sport utile, codifié instrumentalisé, fer de lance d'une idéologie peu encline à promouvoir les faibles et les incertains.
Ils ont pris les dimensions de la terre. Escaladé les plus hautes montagnes, convergé vers les pôles, visité les abysses, traversé les océans, volé au-delà des nuages. Ils ont aussi écrit quelques unes des plus belles pages de l'aventure moderne. Heinrich Harrer, Thor Heyerdahl, Chuck Yeager, Alain Bombard, Edmund Hillary, Jacques Piccard, Walter Bonatti, Buzz Aldrin, Reinhold Messner, Peter Blake, Borge Ousland, Bertrand Piccard, Steve Fossett ne se sont pas contenté d'accumuler les exploits et les performances, ils ont surtout été dignes dans leurs démarches et généreux dans leurs accomplissements. Pendant une demi-douzaine d'années, Benoît Heimermann, grand reporter à L'Equipe Mazgazine, est allé au devant de ces pionniers, aux Etats-Unis, en Autriche, en Italie, en Norvège ou en Nouvelle Zélande. De rencontres en découvertes, il a appris à mieux connaître ces chevaliers de « l'inutile », discerné leurs motivations, apprécié leurs convictions, partagé leurs préoccupations. Et constaté, au bout du compte, que tous ces apôtres du risque calculé, tous ces missionnaires de l'enthousiasme partagé parlaient d'une même voix. Celle de l'humilité et de l'authenticité que les amateurs de surenchères qui leur ont emboîté le pas gagneraient sûrement à écouter davantage.
Selon la formule qui a fait le succès des 100 photos du siècle, ce livre offre une sélection de 100 « images-icônes » de football, commentées par des spécialistes ou des acteurs des photos : la bicyclette de Pelé détaillée par Ronalinho et Papin ; le but contesté de l'Angleterre en 1966 raconté par Tilkowski lui-même ; l'agression de Shumacher sur Battiston lors du mundial 1982 commenté par Battiston, la tragédie du Heysel villipendée par Anthony Burgess ; la « main » interdite de Maradona défendue par lui-même, le « but en or » de Trézéguet en 1998 narré par Trézéguet, la fête sur les Champs Elysées après la victoire de la France en 1998 évoquée par Aimé Jacquet, etc.
Footballeurs (Ginola, Raï, Kopa, Fernandez, Platini, Rocheteau, Banks, Barbosa, Puskas, Walter, Charlton, Colonna, Fontaine, Pelé, Cruyff, Larqué, Giresse, Boli, Dugarry, Cissé, Deschamps, Blanc, Thuram, Cantona, etc.), entraîneurs, arbitres, journalistes (Bernard Pivot pour Saint-Étienne-Bayern de Munich), mais aussi sociologues, historiens et économistes du sport, écrivains (Picouly, Daeninckx, Delerm, Modiano, etc.) et artistes (Cristiana Reali pour évoquer le mythique stade brésilien Maracana) sont tous ici réunis pour commenter ensemble 100 moments forts, inoubliables ou magnifiques.
Grand reporter à l'Equipe Magazine depuis douze ans. Il est l'auteur, entre autres, de Les combats de Muhamad Ali (Prix Mumm) et Un siècle de sport (Calmann-Lévy).
Le Livre:
Juillet 1998. Un coup de gîte au large de l'Irlande précipite Eric Tabarly dans une eau à 11 degrés, par une nuit noire, alors que l'affolement règne à bord. Le navigateur - qui figure de son vivant dans la mythologie de la voile - fut la victime de ce qu'il aura le plus adoré : la mer. « Eric a été jeté à l'eau par son merveilleux gréement comme on peut être mordu par son propre chien » résume Bertrand Poirot-Delpech. Des funérailles nationales sont organisées où l'homme de 67 ans est veillé par tout ce qui compte du monde de la voile, de la politique, des média. Un mort au-dessus de tout soupçon ? Un succès sans mystères au terme duquel la mer prend l'homme ?
La biographie de Benoît Heimerman, après laquelle il sera difficile de débusquer de nouveaux éléments tant il a croisé la route de centaines de témoins (de Kersauson au moindre skipper), reconstitué le calendrier d'une vie, numéroté les échecs et les miracles, veut nous apprendre qui se cache sous le silence granitique de Tabarly. Sait-on que le baroudeur aux larges épaules fut le fils élevé au martinet d'une bourgeoisie aisée dont il gardera toujours une fermeté de principe ? Sait-on que l'élève-officier de marine fut l'éternel protégé d'un corps d'origine qui lui accorda subsides et faveurs ? Que le vainqueur à 33 ans d'une Transat en solitaire, auréolé d'une gloire française, connut bien des échecs, des traîtrises, des frères ennemis ? Que l'inventeur d'un Pen Duick mondialement connu s'employa à sauver le moindre franc ? Que ce monomaniaque de la mer fût un piètre financier, un indifférent en politique, un célibataire rêveur qui se maria sur le tard ? Que le père d'une génération de marins accordait avec réticence son temps, et plus encore, sa confiance ?
A l'heure où le spectacle du sport rime avec finances et flirte avec les media, l'auteur ressuscite ici une figure pure, héroïque, amoureuse du sport. Mais sans rien oublier de la part d'ombre que même un Tabarly portait en lui.
C'est sur le papier que Sir Georges Everest, le géographe si peu avnturier, a pointé le toit du monde. Il l'a calculé, ne l'a jamais vu, lui a donnée son nom et aux anglais, la folle envie de le gravir. Mallory définissait parfaitement cette exigence: "Pourquoi s'attaquer à l'Everestoe Parce qu'il est là!"
Après une douzaine d'accidents mortels, Edmund Hillary, l'apiculteur néo zélandais fixe son compagnon de cordée, Tenzing , sur la pellicule, le 29 mai 1953, à 8850m.
« Titaÿna » (1898-1966) - de son vrai nom Élisabeth Sauvy - est la soeur d'Alfred, le célèbre démographe. Égoïste et impulsive, elle va toujours de l'avant et vit dans un véritable tourbillon. Tour à tour, elle est dame de compagnie de la soeur de l'empereur du Japon, elle écrit plusieurs romans, se lance dans le grand reportage, se passionne pour l'aviation, visite la Chine et le Mexique, rencontre Mustapha Kemal et Mussolini. Ses amis s'appellent Cocteau, Giono ou Mac Orlan. Elle est riche, elle est célèbre.
Mais la Seconde Guerre lui est fatale. Mauvaises relations et mauvais choix. Emprisonnée un an à la Libération, puis assignée à résidence, elle s'enfuit aux États-Unis après la mort de son mari. Elle y mourra, oubliée de tous.
S'il retrace une destinée romanesque au tempérament de feu, éprouvée à l'enclume de l'Histoire, Titaÿna est d'abord un grand récit d'aventures.