Au milieu des années 1980, dans un contexte de fin des idéologies et d¹ouverture des frontières, Jean-Paul II lance les Journées mondiales de la jeunesse. Ces grands rassemblements internationaux itinérants cherchent à renouer le lien avec les nouvelles générations qui se sont massivement éloignées du catholicisme. Les JMJ ont ainsi marqué toute une génération de jeunes catholiques sans pour autant inverser les dynamiques de sécularisation à l'oeuvre en Occident.
À partir d¹une enquête menée aux quatre coins du monde, l¹auteur raconte la genèse, la préparation, le déroulement et les conséquences de ces « Woodstock catholiques ». Cet essai passionnant apporte des éclairages fondamentaux sur les enjeux liés la mondialisation, à la diversité culturelle et aux valeurs des jeunesses au Nord et au Sud de la planète.
Qui ne se souvient du long visage de René Rémond (1918-2007), familier durant des années du petit écran les soirs d'élections ? Qui mieux que lui a traversé le XXe siècle avec ses multiples soubresauts, de l'impact des deux guerres à Mai 68, du choc de Vatican II à la sécularisation, des idéologies d'hier aux mentalités politiques d'aujourd'hui ? Plus que d'autres sans doute, il mérite le titre rare « d'historien du présent ». Charles Mercier retrace le parcours de cette fi gure éminente qui a formé des générations d'étudiants, sous ses différentes facettes. Celle du chercheur libre qui se consacre aux idées politiques dans la durée, au risque d'apparaître marginal. Celle de l'universitaire institutionnellement impliqué, qui préside l'Université de Nanterre et la Fondation nationale des sciences politiques. Celle de l'académicien et expert aussi, sollicité par la République pour résoudre les questions sensibles. Et surtout, il dresse le portrait d'un intellectuel chrétien engagé pour un catholicisme d'ouverture, de l'Action catholique de sa jeunesse au groupe Paroles, mais qui, au soir de sa vie, s'inquiète de l'antichristianisme. Comme l'écrit avec sympathie Pierre Nora dans sa préface : « De la Jeunesse étudiante chrétienne à la consécration publique, Charles Mercier restitue avec justesse et précision l'unité de ce parcours et la courbe de cet épanouissement. »
Ce livre raconte la relation improbable entre un homme et un établissement iconiques, René Rémond et Nanterre. Mettre en couple, sous les auspices de mai 68, « Nanterre la rouge » avec l'auteur de La Droite en France, dépeint par certains comme un intellectuel de gouvernement bien éloigné des contestations et des radicalités de gauche, et supposer qui plus est que leur rapprochement a été fécond, pourra paraître comme une provocation. L'auteur cherche à convaincre le lecteur qu'il n'en est rien.
Bien que cet aspect de sa vie soit tombé dans l'oubli, René Rémond a fait partie des enseignants modérés qui, au lieu de déserter l'Université au moment de 68, s'y sont engagés, aux côtés des étudiants réformistes, pour la transformer. Cet investissement l'a conduit à prendre des responsabilités de plus en plus importantes à Nanterre, dans une période où les campus universitaires servaient de « terrains de jeu » aux groupuscules radicaux.
En mobilisant et en croisant de nombreuses archives (celles de René Rémond, celles l'université de Nanterre, celles des sphères gouvernementales), en recueillant les témoignages des acteurs de cette époque, l'auteur nous off re un récit vivant et vrai des destins entremêlés d'un universitaire et d'une université. Au-delà de René Rémond et Nanterre, c'est l'ambiance bouillonnante et créative des « années 68 » qui est ici analysée.
Charles Mercier renouvelle l'approche de l'étude de la société de Saint-Vincent-de-Paul en centrant sa recherche non sur l'événement de la fondation en lui-même mais sur les souvenirs que cette fondation a générés, autrement-dit sur la mémoire collective de ce groupe religieux caritatif qui rassemble plus de 600 000 confrères sur les cinq continents. Il s'intéresse plus particulièrement à la "bataille des mémoires" qui a agité la Société de Saint-Vincent-de-Paul pendant près d'un siècle pour identifier "le véritable fondateur" : l'esprit-Saint, Emmanuel Bailly, Frédéric Ozanam oe
A partir de sources très diversifiées et rigoureusement exploitées, ce livre analyse la politique universitaire mise en oeuvre aux lendemains de 68 sous Charles de Gaulle, Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing. Pour comprendre cette période, où l'autonomie devient le maître-mot des discours sur l'enseignement supérieur, l'auteur a pris pour fil directeur l'action de l'historien René Rémond.
Proche des élites gouvernementales et président de l'université Paris X-Nanterre entre 1971 et 1976, il se situe alors au coeur du processus de réforme. Avec empathie mais sans parti pris, l'auteur explore les modalités selon lesquels son «héros», en interaction, et parfois en compétition, avec les entourages ministériels, cherche à agir dans le jeu complexe de la politique de l'enseignement supérieur.
Ce faisant, il éclaire d'une manière concrète et saisissante la combinatoire d'influences, de relations individuelles et de contingences qui détermine l'action publique. Il permet aussi de saisir un aspect central, bien qu'occulté, du rayonnement d'un grand universitaire français, souvent réduit à La Droite en France, ou à ses commentaires avisés de la vie politique et électorale. Cette étude fouillée et enlevée est essentielle pour qui souhaite comprendre les enjeux et les débats actuels sur l'Université.
Elle constitue une contribution de premier plan non seulement à l'histoire et à la sociologie de l'enseignement supérieur, mais aussi à la connaissance des prises de décision sous la Cinquième république ainsi qu'à l'histoire de la vie intellectuelle française.
Quand ils parlent du catholicisme, les médias tendent à braquer leurs projecteurs vers des personnalités : le pape bien sûr, mais aussi quelques évêques et figures emblématiques. Les institutions et les organismes restent dans l'ombre, à moins qu'ils ne soient repérés comme des lieux de scandales.
Cela explique sans doute la relative indifférence qui a entouré en France les instances de coordination de l'épiscopat : si tel responsable a pu « prendre la lumière », si les tensions des assemblées plénières ont pu susciter l'attention de journalistes avides d'histoires de conflits, le travail collectif qui y a été effectué est resté relativement ignoré, alors que ses implications sur la vie du catholicisme français ont été importantes.
C'est l'ambition de cet ouvrage collectif que d'éclairer l'histoire des structures ayant permis aux évêques français de se concerter au niveau national, depuis la convocation d'une assemblée des cardinaux et archevêques de France en 1919 jusqu'aux transformations vécues par la Conférence des évêques de France récemment.
Un livre de référence sur la gouvernance du catholicisme français contemporain.
Avec le soutien du LARHRA (UMR 5190 CNRS) et du CNAEF (UADF).
Cet ouvrage analyse comment des entrepreneurs de cause (re)définissent la laïcité en fonction de leur projet idéologique ou électoral et observe comment les citoyens se la réapproprient, donnant ainsi naissance à de nouveaux vocabulaires de la laïcité.
Cet ouvrage montre qu'historiens et didacticiens peuvent échanger avec profit, notamment autour des questions d'épistémologie : la façon dont les historiens manient le récit ou les concepts aide à comprendre le travail des élèves et réciproquement. Par ailleurs, l'histoire contrefactuelle, les questions sensibles ou l'histoire de l'enseignement constituent également des objets communs aux historiens et aux didacticiens.
Avec le soutien de l'ESPE d'Aquitaine, université de Bordeaux.
Réguler l'expression religieuse ? Nouveau totem pour les sociétés occidentales confrontées à la montée des radicalismes ou nécessité pour préserver le bien vivre ensemble ?
Cet ouvrage compare les manières dont les sociétés, française et québécoise, régulent l'expression des identités religieuses de plus en plus diverses, en axant plus spécifi quement le questionnement sur l'espace éducatif. Les auteurs articulent histoire des idées politiques, recherche sur les identités, travaux sur l'école.