On l'appelait della Francesca du nom de sa mère.
Son père était un cordonnier dont Vasari nous dit qu'il mourut lorsque sa femme était encore enceinte ce qui est faux. On dit que l'enfant fut très tôt doué pour les mathématiques, et que très tôt il sut qu'il serait peintre. Son désir était de représenter ce que ses yeux voyaient, sans restriction, et sans idéalisation : uniquement le visible, mais tout le visible.
Depuis quelques années, Christian Garcin emporte un appareil photo dans ses bagages. Ce qui n'était au départ que la captation instantanée de ses impressions, au gré de ses escapades à Suzhou, Shanghai, Kyoto, Liverpool, Minsk ou Saint-Pétersbourg s'est peu à peu transformé en un prolongement de son travail littéraire. Ses centaines de photographies révèlent une écriture visuelle extrêmement personnelle et l'insolite. Il se livre ici à un jeu d'assemblage de ses images en diptyques où les pays s'entrecroisent, les histoires se répondent et l'imaginaire est sans cesse sollicité. Ces instants photographiques s'épanouissent dans un hors-champ subtil que quelquesuns de ses amis écrivains (Éric Faye, Gilles Ortlieb, Stéphane Audeguy.) investissent dans de petits textes d'accompagnement.
Chaque jour, partout dans le monde, des voyageurs ordinaires se déplacent à pied, à vélo, à moto, en auto, en métro, en rickshaw... Ils ont inspiré quatre photographes et un écrivain qui interrogent la notion de « voyage ordinaire ». Charles Fréger poursuit son inventaire des groupes sociaux et religieux en photographiant les rickshaws scolaires de New Delhi.
Ambroise Tézenas trace la route entre Bangalore et Bombay dont il fait émerger l'ordinaire beauté. Denis Dailleux révèle la banlieue chaotique du Caire avec sa série de « portraits au tuk-tuk ». Jérôme Blin dessine un Saint-Nazaire nocturne et mystérieux entre docks et lotissements. Quant à Christian Garcin, il nous transporte dans les rues de Jaipur où il fait d'étranges rencontres...
Bienvenue dans leur voyage ordinaire !
D'abord il y a les roches blanches ; les arbustes, les touffes hirsutes et colorées, et peut-être aussi le bruit de la ville au loin, comme diffus. Ce n'est pas l'Irlande, en dépit des chaussées de géant et de quelques alignements de murets séculaires, par l'Angleterre non plus malgré dans le vent ces bosquets mal peignés à la Winslow Homer, ni même l'Italie - et pourtant ce que dessinent les traces.
La collection Marseille(s) o re chaque année une carte blanche à un photographe méditerranéen qui livre sa vision de la cité phocéenne. Au fi l des ans, la diversité des écritures photographiques dessine le portrait d'une ville multiculturelle, qui apparaît sous un jour nouveau. Le premier titre de la collection présente le travail de Yusuf Sevinçli. D'un noir et blanc très contrasté, au grain épais et à la surface souvent gri ée, ses prises de vues presque compulsives de la vie quotidienne, faites d'errance et d'instabilité, proposent une vision subjective et ressentie du monde.
Kola est une terre âpre, où les habitants doivent s'accomoder d'un hiver sans soleil de deux mois, et d'une année entière sous climat arctique.
Les Sámi s'y sont installés il y a des milliers d'années, pour vivre en nomades parmi leurs rennes. Il tentent aujourd'hui de maintenir cette identité après des années de colonisation soviétique, poursuivant l'idéal de leur ancienne vie.
Kola est un territoire secret qui abrita, durant l'ère soviétique, la plus grande concentration d'installations militaires et d'armes nucléaires au monde ; il est encore aujourd'hui la base de la «Flotte du Nord » russe. Plusieurs «villes fermées» militaires sont encore interdites et inaccessibles aux citoyens russes non-autorisés et à tout étranger.
Le livre Kola accompagne le lecteur dans cette terre fragmentée, partagée entre des industries minières lourdes, des activités militaires secrètes et l'élevage du renne par un peuple indigène ; le tout séparé par des frontières invisibles.