Avec ce récit documentaire, Cyrille Martinez se penche sur un des sports les plus pratiqués en France:la course à pied. Lui-même runner précoce, ancien pigiste du Provençal et homme de livres, son approche n'en est que plus originale et ludique, émouvante autant que sociologique. Le marathon de Jean-Claude tient ensemble divers points de vue:celui du coach décrivant les étapes d'un entraînement, celui du médecin conscient des risques psychophysiologiques, celui du chroniqueur sportif tenant en haleine son public, celui de l'anthropologue décrivant un rite populaire loin du jogging urbain, et enfin celui de l'amateur averti partageant le ressenti de ses personnages. En quinze chapitres, l'auteur réinvente sa façon de raconter des exploits éphémères et des champions sans qualités, pour mieux les faire entrer en littérature.
« Ceci est un recueil d'anecdotes de la poésie contemporaine. J'ai personnellement vécu certaines histoires, d'autres m'ont été racontées. Certaines sont drôles, d'autres cruelles ou tristes, toutes ont un caractère édifiant.
Dans l'histoire de la peinture existe une période d'«anecdotes d'artistes»?: l'art se tend un miroir, faisant de l'histoire de l'art le sujet principal du tableau. Ici, il n'y a pas d'autre sujet que la poésie. Elle est au centre des vies des protagonistes, qu'elle semble organiser. La poésie y est décrite comme une forme de sociabilité. La poésie est aussi faite des histoires qui lient les différents acteurs. J'ai voulu écrire une manière d'anthropologie. Avoir recours à la petite histoire pour dire des façons d'être poète aujourd'hui. Je pose des questions simples. Comment devient-on poète?? Est-ce par vocation, par goût, par prédisposition, un peu par accident?? Quelle sont les manières d'exister comme poète?? Quels moyens de survie?? Où trouve-t-on de l'argent?? » (C. M.).
24 anecdotes, anonymées, sur le monde de la poésie, ses institutions, ses acteurs, les interactions qui le caractérisent - demandes de bourse, résidences, commandes de textes, les négociations et modes de rémunération plus ou moins symboliques.
« Le livre de Cyrille Martinez ne propose pas simplement une analyse interne de la manière dont se distribuent et s'exercent les pouvoirs à l'intérieur du champ poétique, il offre aussi l'imagerie la plus fine des traces de domination inscrites en chacune des interactions institutionnelles qu'occasionne l'écriture poétique quand elle se réalise socialement, j'entends par là les marques d'un mépris ordinarisé qui ne dévoile ni ses causes profondes ni son origine, qu'acceptent et reproduisent même ceux qui le subissent. Sans les nommer, le livre d'anecdotes nous désigne ces marques, les distingue, les enregistre. » (Christophe Hanna)
Que faire quand on a 15 ans dans un « quartier rouge » à la périphérie d'une grande ville, qu'on s'ennuie, et qu'on refuse aussi bien la carrière d'apprenti proxénète que celle de coiffeur ? Wladimir, dit Wally, monte un groupe avec quatre autres jeunes chevelus et désoeuvrés. Ainsi naissent Les Étrangers, et avec eux, la mode de la musique rapide et lente.
À travers le parcours de ces apôtres du mauvais goût capillaire, vestimentaire et peut-être même musical, entêtés et rebelles, Cyrille Martinez poursuit son exploration des rapports ambigus qu'entretiennent la société et les milieux de l'art.
Sous forme de courts tableaux souvent hilarants, toujours incisifs, mêlant fausse naïveté et art de la pointe, l'auteur dresse le portrait d'une époque imaginaire, qui ressemble aux années 1960 mais qui partage de nombreux traits avec la nôtre.
Musique rapide et lente conjugue satire politique et sociale, épopée urbaine et ode à l'esprit intemporel du rock'n roll.
Ce roman à la fois fantaisiste et documenté nous conduit dans les arcanes de la Grande Bibliothèque. Un traité de sociologie comique, qui brouille les pistes pour mieux faire l'apologie d'un rapport libre à la littérature : un roman « vivant, saccadé, tendu, sauvage, orphelin ».
Le roman : Hiver 94, Sarajevo. La radio diffuse une nouvelle intrigante et grotesque : Bill Clinton aurait été enlevé... Dans une tranchée ou dans le périmètre restreint de sa cuisine, un jeune poète affronte l'hiver, la pénurie et la peur, relevant le passage des jours " comme un musicien note les temps ", inventant ou répétant des histoires, car " il vaut mieux avoir une histoire à se mettre sous la dent que rien du tout ".
Le livre Andy et John, deux jeunes artistes au chômage, habitent New York New York. Entre vernissages, soirées poétiques et contournement des dress-code, surgit le tableau d'une ville underground où les performances, les drogues et les fêtes rythment le quotidien de ces personnages marginaux et créatifs. Derrière ces deux figures en quête d'un art qui serait plus qu'aucun autre le reflet de la vie moderne, on reconnaîtra en filigrane l'image réinventée d'Andy Warhol et de John Giorno, l'unique acteur du film Sleep.
Grâce à une langue inventive et satirique, le récit de Cyrille Martinez campe une épopée ludique où s'entend, en sourdine, une réflexion sur le devenir de l'art et de la littérature dans un monde marchand.
Une variation fantaisiste autour de la préhistoire d'Andy Warhol et de son compagnon le poète John Giorno, dans une ville imaginaire baptisée New York New York.
L'auteur Cyrille Martinez est né en 1972. Poète et romancier, il participe à différentes revues et joue dans deux groupes, FrancePo et Jaune sous-marin. Lauréat de la Biennale des jeunes créateurs de Méditerranée en 2001, il a réalisé de nombreuses performances et lectures publiques en France et à l'étranger, basées sur le détournement des stéréotypes du langage contemporain : slogans, discours administratifs ou politiques...
Il a publié Bibliographies : 5e République. Premiers ministres et présidents (Al Dante, 2008), L'enlèvement de Bill Clinton (400 coups/L'instant même, 2008) et Chansons de France (Al Dante, 2010).
Cyrille Martinez tente de donner à relire des éléments qui relèvent d'une lecture collective. Le consom-mateur-passif devient alors lecteur-actif, et donc critique. Son travail repose sur ce qu'on pourrait appeler « l'infralangue », une langue qui ne veut pas avoir l'air de dire et dit sans dire. Ici, Cyrille Martinez joue sur le floutage entre rock'n roll et politique, il réécrit des séquences politiques en utilisant comme matériau l'histoire du rock'n roll, pervertit son texte de ritournelles, s'amuse à décrypter des techniques musicales qu'il prêtent à des personnalités politiques et jongle et mixe allègrement diverses vedettes de scènes - scène parlementaire et/ou scène musicale. Cette prose poétique tourbillonnante est écrite avec un humour qui n'a rien de fun, sur un ton parfois acerbe et grinçant qui n'a rien de cynique. Ce texte est d'une joyeuse irrévérence burlesque et vivace fort salutaire.