Cet ouvrage propose un double regard sociologique et juridique sur les récentes évolutions de la laïcité en France. S'il s'inscrit dans des débats publics souvent très vifs, il n'a pour autant aucune visée proprement normative. Basé sur l'analyse de sources juridiques et politiques relatives à la régulation de la diversité religieuse, il a plutôt pour but de donner des clés de compréhension de ces débats et d'en mettre en exergue les impensés. Prenant en compte les traditions nationales, retraçant les voies de droit pour lesquelles l'État a opté et analysant les représentations dominantes véhiculées dans la société, l'ouvrage met ainsi en lumière les corrélations et divergences entre les discours sur la laïcité présents dans les débats publics et les configurations laïques qui émergent de la régulation juridique du religieux. Dans cet ouvrage qui s'adresse aussi bien aux spécialistes qu'au grand public, les grands enjeux laïques qui sont analysés portent autant sur la régulation de l'expression collective du religieux (problématique des « sectes », gestion des lieux de cultes, symboles et rituels chrétiens dans les institutions publiques) que sur la régulation de son expression individuelle (port de signes religieux par les élèves des écoles publiques et par les fonctionnaires de l'État, controverse sur le voile intégral ; affaire Baby Loup).
Il est aujourd'hui un important outil pour comprendre les aménagements de la laïcité française.
Affirmer que nous sommes au seuil d'une nouvelle époque dans l'étude scientifique du religieux au Québec serait sans doute exagéré. Quelques observations le suggèrent néanmoins : reconfigurations institutionnelles dont les effets demeurent difficiles à évaluer (fermetures de facultés et ouvertures de centres, écoles ou instituts), intérêt renouvelé pour l'objet religieux chez les universitaires qui n'identifient pourtant pas leurs travaux comme relevant des sciences des religions ou de la théologie, entrée en scène d'une génération de chercheurs ayant intégré un nouvel habitus professionnel (internationalisation des parcours, multiplication des publications, financiarisation de la recherche, etc.), actualité qui place certaines expressions du religieux au coeur des débats de société.Il y a là une situation à saisir et à comprendre. C'est cet objectif ambitieux que se sont fixé trente-neuf universitaires du Québec et d'ailleurs, en autant de thèmes qui tentent de circonscrire les transformations québécoises d'un champ d'études et de son objet religieux : évolution des institutions et des associations savantes, nouveaux enjeux épistémologiques, expressions socioreligieuses contemporaines, mises en comparaison internationales. Au terme de cet exercice en forme de bilan persiste une lancinante question : et si la fondation québécoise des sciences des religions demeurait inachevée ?
Le voile intégral est un bout de tissu à double épaisseur - culturelle et religieuse - qui suscite l'émoi et interroge la capacité des démocraties libérales à trouver des solutions juridiques et politiques légitimes et efficaces face à l'expression de convictions en porte-à faux avec les valeurs de la majorité. Quelle place accorder aux droits fondamentaux face à la radicalisation de certaines pratiques religieuses ? Le port du voile intégral nécessite-il des législations d'exception ? Comment concilier la spécificité d'une identité culturelle partagée par tous avec la diversité des authenticités qui se rencontrent dans la sphère publique ?
Publié avec le soutien de la Chaire de recherche sur les religions en modernité avancée de l'université de Sherbrooke et du projet ReligioWest, financé par le European Research Council.
N'est-il pas a priori incongru d'associer laïcité et protestantisme évangélique ? Si la dissonance semble en effet évidente, cette évidence mérite pourtant d'être mise en question. C'est à ce défi que répond cet ouvrage, bousculant les représentations préconstruites et révélant le rôle paradoxal d'accompagnement et de résistance que les protestants évangéliques ont joué dans les processus de sécularisation et de laïcisation de nombreux contextes nationaux (Suède, Mexique, France, Canada, Suisse, Liban, Brésil, États-Unis et États d'Afrique centrale). Comment les évangéliques ont-ils bénéficié de l'autonomisation des États modernes à l'égard d'Églises établies pour mieux se développer ? Dans quelle mesure le renforcement d'États de droits protecteurs des droits et libertés leur a-t-il été favorable ? Et comment se positionnent-ils aujourd'hui par rapport à la dissociation accrue de la sphère religieuse et de la sphère civile ? Là sont quelques-unes des questions auxquelles cet ouvrage propose de réfléchir à partir de regards résolument pluridisciplinaires et transcontinentaux.
Cet ouvrage analyse comment des entrepreneurs de cause (re)définissent la laïcité en fonction de leur projet idéologique ou électoral et observe comment les citoyens se la réapproprient, donnant ainsi naissance à de nouveaux vocabulaires de la laïcité.