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Edwy Plenel
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Le jardin et la jungle : Adresse à l'Europe sur l'idée qu'elle se fait du monde
Edwy Plenel
- La découverte
- 12 Septembre 2024
- 9782348083242
" L'Europe est un jardin. [Mais] la plus grande partie du reste du monde est une jungle, et la jungle pourrait envahir le jardin. " Ainsi s'exprimait, quelques mois après l'invasion russe de l'Ukraine et un an avant la guerre israélienne contre Gaza, le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell.
L'Europe se fait une singulière image d'elle-même et du monde. Elle persiste à se penser comme le berceau de la civilisation, l'incarnation du bien et du juste, et à se croire menacée par un environnement mondial où régneraient la sauvagerie, l'obscurité et le mal. Cramponnée à cet imaginaire hérité d'un passé mal digéré et baigné de colonialisme, elle se perd et s'égare, tournant le dos aux valeurs d'humanisme et d'égalité dont pourtant elle se réclame.
Tant que l'Europe et, avec elle, son expression politique, l'Occident, n'auront pas renoncé à leur désir de puissance, ils fédéreront contre eux le ressentiment de tous les peuples qui ont fait l'amère expérience de leur domination au cours des cinq derniers siècles. Car la " jungle " dont elle s'alarme n'est autre que la sienne, produite par l'aveuglement de la conquête et de l'exploitation. Et c'est dans son propre " jardin " qu'ont germé les idéologies génocidaires dont notre monde peine aujourd'hui à se défaire.
Cet essai est une invite à refonder une Europe soucieuse de la fragilité du monde et du vivant dans la conscience aiguë des périls qui menacent l'humanité. -
L'appel à la vigilance : face à l'extrême droite
Edwy Plenel
- La Decouverte
- Les Petits Cahiers Libres
- 9 Mars 2023
- 9782348078835
Le 13 juillet 1993, un " Appel à la vigilance ", signé par quarante ?gures de la vie intellectuelle française et européenne, alertait sur la banalisation des discours d'extrême droite dans l'espace éditorial et médiatique. Ses signataires rappelaient que ces discours " ne sont pas simplement des idées parmi d'autres, mais des incitations à l'exclusion, à la violence, au crime " et que, pour cette raison, " ils menacent tout à la fois la démocratie et les vies humaines ". En conséquence, ils proclamaient s'engager " à refuser toute collaboration à des revues, des ouvrages collectifs, des émissions de radio et de télévision, des colloques dirigés ou organisés par des personnes dont les liens avec l'extrême droite seraient attestés ".
Trente ans ont passé, et c'est peu dire que cette alerte n'a pas été entendue, notamment en France. Avec le recul, cet " Appel à la vigilance " prend la stature d'une prophétie ayant tôt cherché à conjurer ce qu'il nous faut aujourd'hui combattre : l'installation à demeure dans l'espace public des idéologies xénophobes, racistes, identitaires, rendant acceptables et fréquentables les forces politiques qui promeuvent l'inégalité des droits, la hiérarchie des humanités, la discrimination des altérités. Quand avons-nous baissé la garde ? Quelle est la responsabilité des journalistes et des intellectuels dans cette débâcle ? Comment, au nom de la liberté de dire, de tout dire, y compris le pire et l'abject, la scène médiatique est-elle devenue le terrain de jeu d'idées et d'opinions piétinant les principes démocratiques fondamentaux ? -
Se tenir droit : Douze portraits pour une politique sensible
Edwy Plenel
- Seuil
- 29 Septembre 2023
- 9782021507010
Notre temps vit un relâchement général de la politique, de ses mots comme de ses actes, ayant institué en norme le manque de tenue et l'absence de scrupule. L'amoralisme est érigé en vertu, l'absence de principes en bienfait, la violence du verbe en nécessité, la vulgarité d'esprit en réjouissance. Inversement, la simple recherche d'une espérance qui nous élève et qui nous rassemble semble exclue du champ politique et médiatique, lequel n'aurait d'autres règles enviables que l'égoïsme de la réussite, l'appétit de pouvoir et l'envie de dominer.
Du sursaut éthique que signifia le dreyfusisme au combat sans cesse recommencé contre les ennemis de l'égalité, des libertins échappant en secret à l'absolutisme monarchique aux magistrats anti-corruption dressés contre l'hydre mafieuse, des révoltes sociales contre la loi de la marchandise aux épopées héroïques des luttes antifascistes, des résistances anticolonialistes face aux impérialismes à l'opposition de gauche au stalinisme, douze portraits illustrent ici le contraire : une politique de la droiture.
C'est une politique sensible, de l'attention et de la précaution, revendiquant l'écoute et la bienveillance sans crainte d'en être paralysée ou d'en devenir impuissante. -
Tous les films sont politiques : avec Costa-Gavras
Edwy Plenel
- Points
- Points Document
- 6 Mai 2021
- 9782757884768
Aborder la politique par le cinéma. Ne pas seulement se divertir mais s'impliquer. Ne pas rester spectateur d'une histoire étrangère mais devenir acteur de son propre destin. Chercher dans l'obscurité des salles de projection les lumières d'un imaginaire commun. Le jour de 1969 où Z, le film de Costa-Gavras, est sorti en salles, la politique comme imaginaire démocratique a fait irruption dans le cinéma, la politique comme lieu de partage.
E. P.
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" "Il y a un problème de l'islam en France', n'hésite pas à proclamer un académicien, regrettant même "que l'on abandonne ce souci de civilisation au Front national'.
À cette banalisation intellectuelle d'un discours semblable à celui qui, avant la catastrophe européenne, affirmait l'existence d'un "problème juif' en France, ce livre répond en prenant le parti de nos compatriotes d'origine, de culture ou de croyance musulmanes contre ceux qui les érigent en boucs émissaires de nos inquiétudes et de nos incertitudes. L'enjeu n'est pas seulement de solidarité mais de fidélité. Pour les musulmans donc, comme l'on écrirait pour les juifs, pour les Noirs et pour les Roms, ou, tout simplement, pour la France. " -
L'épreuve et la contre-épreuve : de la Yougoslavie à l'Ukraine
Edwy Plenel
- Stock
- 14 Septembre 2022
- 9782234094017
Un nouvel impérialisme menace la paix du monde, et il est russe. C'est cette réalité que l'invasion de l'Ukraine par la Russie oblige à regarder en face. Celle d'un impérialisme de revanche, mû par le ressentiment des nations déchues qui retournent leurs blessures en agressions contre d'autres peuples. Celle aussi d'un impérialisme de mission, convaincu de défendre une vision du monde conservatrice et identitaire, alternative aux idéaux démocratiques assimilés à une décadence occidentale. Celle enfin d'une puissance nucléaire à la merci d'un homme et de son clan oligarchique, ayant basculé de l'autoritarisme à la dictature.
Outre sa propre population que cette fuite en avant guerrière détourne de ses aspirations sociales et de ses revendications démocratiques, la première cible de cet impérialisme est le libre arbitre des peuples à disposer d'eux-mêmes, leur droit de choisir leur destin, leur liberté d'inventer leur futur. C'est le ressort de la crise ukrainienne depuis 2014. Mais c'est aussi celui de l'intervention russe en Syrie venue, à partir de 2015, au secours de l'une des pires dictatures du monde arabe, comme ce fut celui de la seconde guerre de Tchétchénie en 1999 où, déjà, Vladimir Poutine affirma son pouvoir par la violence en menant une guerre d'extermination contre les volontés indépendantistes d'un peuple du Caucase.
Il nous reste à comprendre pourquoi, pour la plupart, nos gouvernants, politiciens, diplomates, hommes d'affaires, éditorialistes et commentateurs, n'ont pas vu venir le surgissement de ce spectre né des décombres de l'URSS, offrant une synthèse agressive du stalinisme communiste et du tsarisme grand-russe. Cet aveuglement est consubstantiel de l'ascension, dans nos débats publics, d'idéologies nationalistes et autoritaires, racistes et anti-démocratiques.
Cet essai entend le démontrer en exhumant les polémiques fondatrices qui accompagnèrent la crise yougoslave, notamment lors de la guerre du Kosovo en 1999, dont L'Épreuve fut partie prenante. Près d'un quart de siècle après, La Contre-épreuve en vérifie et confirme les analyses à l'aune du présent. Le tout à l'enseigne de cette recommandation du poète Édouard Glissant : « Agis en ton lieu mais pense avec le monde. » -
La valeur de l'information ; combat pour une presse libre
Edwy Plenel
- Points
- Points Document
- 14 Mars 2019
- 9782757874967
À travers une réflexion sur la valeur de l'information, aujourd'hui mise à mal, Edwy Plenel retrace les grandes affaires révélées par Mediapart et revient sur ses principes fondamentaux. Son but ? Imposer dans l'espace public les sujets délaissés et contestés, de la fraude fiscale au harcèlement sexuel, en passant par la corruption et les discriminations. Une fois de plus, Edwy Plenel affirme son engagement en faveur du journalisme et défend les valeurs d'une presse libre et indépendante.
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La sauvegarde du peuple : presse, liberté et démocratie
Edwy Plenel
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 5 Mars 2020
- 9782348055843
Ce livre est une enquête sur une phrase perdue. Elle fut énoncée à Paris le 13 août 1789 par Jean-Sylvain Bailly, nom aujourd'hui oublié. Il venait d'être proclamé maire de la Commune de Paris, le premier dans l'histoire de la capitale après avoir été le premier président du tiers état et de l'Assemblée nationale. " La publicité est la sauvegarde du peuple ", af?rmait-elle. Autrement dit, tout ce qui est d'intérêt public doit être rendu public : tout ce qui concerne le sort du peuple, tout ce qui est fait en son nom, tout ce qui relève de sa souveraineté.
À peine proclamée, cette sentence devint l'emblème de la liberté de la presse naissante durant ce qui fut aussi une révolution du journalisme. Or, alors même qu'elle fut la première expression, dans une formulation résolument moderne, d'un droit fondamental plus que jamais actuel - le droit de savoir contre l'opacité des pouvoirs -, cette phrase est oubliée par l'histoire française. Pourquoi ?
Enquête sur cet oubli, ses mystères et ses détours, ce livre est une ré?exion sur la dimension prophétique de la proclamation de Bailly. On y comprendra que les combats des journalistes d'enquête et des lanceurs d'alerte, face à des pouvoirs arc-boutés sur les privilèges du secret, illustrent la portée toujours révolutionnaire de cette proclamation démocratique. -
Mimmo : « À vous qui êtes un peuple en route vers un rêve d'humanité, vers un lieu imaginaire de justice, à vous qui mettez votre engagement quotidien pour défier même l'inclémence du temps. » Domenico Mimmo Lucano est l'ancien maire de Riace, un village de Calabre, condamné le 30 septembre 2021 à 13 ans de prison pour devoir de solidarité. La cause ? Avoir accueilli 200 naufragés kurdes puis avoir fait revivre son village avec la participation des réfugiés. À l'énoncé du jugement, Mimmo a ressenti chaque année du verdict comme une balle dans son coeur. Il s'est pourvu en cassation.
L'expérience de Riace, l'accueil des migrants, l'économie solidaire, la démocratie locale... avaient été saluée par tous, du Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés à Wim Wenders, au Pape et à l'ensemble des ONG, avant d'être attaqués conjointement par l'extrême-droite, le pouvoir italien et la Ndrangheta, la mafia calabraise.
Le collectif « Liberté pour Mimmo » s'est saisi de ce combat. Écrivains, poètes et artistes visuels ont décidé de donner de la voix pour soutenir Mimmo et poursuivre son combat. Avec les maisons d'édition Le Merle moqueur / Manifeste!, et en partenariat avec Médiapart, ce livre a été pensé comme un livre de combat. Les artistes qui y participent renouent avec l'héritage de la littérature engagée du xxe siècle : lier les luttes, l'imaginaire et l'art.
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À gauche de l'impossible est un plaidoyer contre les raccourcis qui, faisant miroiter des succès électoraux immédiats, épousent la culture politique dominante, celle-là même qu'une gauche émancipatrice devrait mettre en cause : verticalité du pouvoir, césarisme présidentiel, intolérance au pluralisme, absence de culture démocratique, mépris des mobilisations populaires, rejet des causes communes de l'égalité, incompréhension des nouvelles luttes écologistes, antiracistes et féministes.
La catastrophe ne se conjugue pas au futur, elle est dans le présent : un présent d'aliénation et de domination où s'entremêlent les désastres sécuritaires, sanitaires, écologiques, sociaux et démocratiques. Il ne s'agit plus de l'éviter, mais de l'affronter en cessant de s'illusionner : la réponse ne viendra pas d'en haut, d'experts prétendus ou de gouvernants discrédités, mais du sursaut de la société, de ses inventions et de ses mobilisations.
Si la gauche politique est en peine, c'est parce qu'elle s'est détachée de la société qui la légitimait pour s'identifier à l'État dont elle revendique la gestion. Or être de gauche, sur la durée, ce n'est pas vouloir absolument le pouvoir, c'est d'abord défendre la société contre les abus des pouvoirs, qu'ils soient étatiques, politiques ou économiques, sociaux ou culturels, entremêlant domination sociale, discrimination raciste et oppression patriarcale.
Alors que l'effondrement menace, dans un mélange de destruction du vivant et de déshumanisation du monde favorable aux fuites en avant autoritaires et identitaires, la porte étroite du salut est dans ce pari sur l'impossible. -
La victoire des vaincus ; à propos des gilets jaunes
Edwy Plenel
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 7 Mars 2019
- 9782348042874
Ce qui se joue en France depuis plusieurs semaines ne saurait se résumer à ce que gouvernants et éditorialistes veulent y voir. Spontanée et nourrie de motivations disparates, cette révolte doit s'entendre à la fois dans l'histoire longue des mouvements populaires et dans la spécificité de son époque, prompte à confondre le droit de tous et le privilège de certains.
La révolte des gilets jaunes est un événement inédit, inventif et incontrôlable. Comme tout surgissement spontané du peuple, elle déborde les organisations, bouscule les commentateurs, affole les gouvernants. Comme toute lutte collective, elle s'invente dans une création politique autonome où l'auto-organisation est maître du jeu. Comme toute mobilisation populaire, elle brasse la France dans sa diversité, avec ses solidarités et ses préjugés, ses espoirs et ses aigreurs, ses beautés et ses laideurs.
Prenant le contrepied de la morgue de classe qui s'est déchaînée face à un peuple rabaissé au rang de foule, cet essai veut en déchiffrer l'énigme en mêlant l'histoire immédiate et la longue durée. Né d'un refus de l'injustice fiscale et d'une exigence sociale d'égalité, ce mouvement s'est emparé de la question démocratique centrale, celle du pouvoir présidentiel qui confisque la volonté de tous. C'est cette audace républicaine qu'une répression policière sans équivalent lui fait payer.
L'avenir n'est pas écrit, et le cours des événements dépendra de l'action de celles et ceux qu'ils convoquent. Aussi ce livre est-il une alarme face à la fuite en avant d'un pouvoir affolé qui, pour se légitimer, a choisi de jeter les gilets jaunes dans les bras de l'extrême droite. Si cette catastrophe advenait, en seraient aussi responsables tous les tenants d'une République démocratique et sociale qui auront préféré tenir à distance cet inédit, plutôt que de mener la bataille de l'égalité auprès des gilets jaunes. -
Dire nous ; contre les peurs et les haines, nos causes communes
Edwy Plenel
- Points
- Points Document
- 2 Mars 2017
- 9782757865965
Dire nous. Pour inventer un nouvel imaginaire qui nous extirpe du marécage où macèrent nos divisions. Pour enchanter le quotidien par la beauté et la bonté, contre la laideur et la méchanceté. Pour inventer tous ensemble le Oui qui nous manque, celui d'un peuple réuni dans sa diversité et sa pluralité autour de l'urgence de l'essentiel : la dignité de l'Homme, le souci du monde, la survie de la Terre.
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Calomnie, manque de professionnalisme, diffamation. en décembre 2012, l'article de Mediapart intitulé « Le compte suisse du ministre du budget » est très mal reçu, mais le journal en ligne maintient sa position. On connaît la suite.
Comme il le fait dans la pratique de son métier, le directeur de Mediapart défend dans ce livre un journalisme d'investigation qui ose prendre le parti de la démocratie et s'applique à pousser les affaires publiques vers cette transparence qui dérange les dirigeants politiques de tous bords.
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Le devoir d'hospitalité ; l'humanité n'est pas assignée à résidence !
Edwy Plenel
- Bayard
- 8 Novembre 2017
- 9782227492639
« Un jour, on se souviendra avec honte qu'en France, au début du XXIe siècle, une démocratie, son État, ses gouvernants et ses juges, ont criminalisé ce geste élémentaire d'humanité : la solidarité. Et qu'ils l'ont fait alors que notre continent, face à un défi humanitaire sans précédent depuis les catastrophes européennes du siècle passé, avait rendez-vous avec son âme... » Ce court texte sincère et brûlant est un véritable « J'accuse » contemporain qui dénonce l'injustice de criminaliser celles et ceux qui se portent au secours des migrants partout en Europe. Rédigé dans l'urgence, diffusé dans une première version sur le Net, il a rencontré un très grand intérêt dans toute l'Europe.
Edwy Plenel a voulu proposer un petit livre accessible au plus grand nombre, très argumenté et précis, pour réveiller les consciences endormies et ou hypocrites de notre continent. Ils rappellent les valeurs républicaines et européennes de la solidarité du « vivre ensemble », d'une « même exigence d'humanisme » toutes trahies par les agissements des politiques.
Criminaliser le « secours à autrui », comme dans le cas de Cédric Herrou, c'est s'opposer aux « droits imprescriptibles et naturels de l'Homme » (Déclaration des droits de l'Homme.) Notre devoir est de « jeter des ponts » et d'accueillir l'autre homme, si nous ne voulons pas perdre notre âme et notre histoire. -
Le président de trop ; la question française
Edwy Plenel
- La Decouverte
- Poche Essais
- 16 Septembre 2021
- 9782348070105
Le présidentialisme est au régime présidentiel ce que l'intégrisme est aux religions, ce que l'absolutisme est aux monarchies, ce que le sectarisme est aux convictions. Le problème n'est pas l'existence d'une présidence de la République mais l'accaparement de cette fonction par un seul homme, véritable monarque sans couronne. Legs du bonapartisme français, notre présidentialisme est un régime d'exception devenu la norme. Une norme dont l'excès n'a cessé de s'étendre depuis le long règne de François Mitterrand.
Avec Emmanuel Macron aujourd'hui, mais dans le droit fil des ambitions de Nicolas Sarkozy et des renoncements de François Hollande hier, le présidentialisme français ne cesse de s'affirmer comme l'ennemi foncier d'une République démocratique et sociale. Cette confiscation de la volonté de tous par le pouvoir d'un seul la mine de l'intérieur, la corrompt et l'affaiblit, creusant la dépression citoyenne et accroissant la démobilisation électorale. En nos temps incertains et imprévisibles, elle pose les bases d'un régime autoritaire au service d'intérêts sociaux minoritaires.
Face à ce danger, Le Président de trop plaide pour une radicalité démocratique. Celle d'une République garantissant l'expression, la mobilisation et l'invention de la société contre les inégalités, injustices, corruptions et mensonges qu'enfantent, inévitablement, pouvoir et domination en place dans leur éternelle volonté de se succéder à eux-mêmes.
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«Contre les fouilleurs d'origines et les dévots de l'immédiat, s'entêter à imbriquer connaissance du passé et savoir du présent : c'est ce qui, en 1991, m'avait conduit à suivre les traces de Christophe Colomb, arpentant les terres qu'il avait accostées et visitant les siècles qu'il avait inaugurés. C'est ce qui, dix ans après, sous le choc de l'événement du 11 septembre 2001, m'amène à exhumer ce voyage et à réemprunter les traces qu'il m'avait paru ouvrir. Des périples transatlantiques du Grand Amiral de la mer océane à l'attentat contre le World Trade Center, le tourbillon de dates et d'époques dans lequel ce livre entraîne ses lecteurs est une invite au déplacement de la pensée. À regarder de biais, de côté et de loin, nos propres temps d'ouverture et de fermeture, entre mélange des cultures et clôtures des identités. À combattre l'obsession des origines, le refoulé colonial, la peur de l'autre. Bref à suivre la trace métisse où s'invente un nouvel humanisme cosmopolite.» Edwy Plenel.
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Il était une fois, en France, un président de la République qui crut bon de dénoncer, non loin du cercueil d'un de ses Premiers ministres qui s'était suicidé, les «chiens» médiatiques auxquels aurait été «livré l'honneur d'un homme». Par-delà l'épisode qui annonçait alors une fin de règne crépusculaire, la réalité demeure : la vie publique tombe à la rubrique des chiens écrasés, le débat d'idées cède la place à la chronique des prévarications, les grandes ambitions affichées dévoilent des secrets de fabrication peu honorables.Cette réalité encombre et dérange ceux qui font profession de journaliste. On peut choisir de faire l'autruche, refuser de se salir les mains et de prendre des coups. On peut aussi penser que si nous voulons remplir notre mission, qui est de rendre intelligible le présent pour maîtriser l'avenir, il nous faut bien visiter les coulisses du spectacle.Ce choix est le sujet de ce livre, réflexion paradoxale sur le journalisme : réponse à ses détracteurs et critique de ses compromissions. Quand la République se résigne à être scandaleuse, quand la démocratie ne se veut plus vertueuse, quand l'éthique laisse place au cynisme, quand la marchandise dicte la loi, on ne peut prétendre à la neutralité. Acteur autant que spectateur, le journaliste doit choisir son camp.
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La troisième équipe ; souvenirs de l'affaire Greenpeace
Edwy Plenel
- Points
- Points Document
- 9 Juin 2016
- 9782757859155
Le 10 juillet 1985, le Rainbow Warrior, navire de Greenpeace qui protestait contre les essais nucléaires de la France, est coulé par les services secrets français, coûtant la vie à un photographe. Cet attentat fut un scandale mondial et une affaire d'État. Journaliste au Monde, Edwy Plenel fut à l'origine des révélations qui provoquèrent la démission du ministre de la Défense et du patron de la DGSE.
Journaliste, Edwy Plenel est cofondateur et président de Mediapart, journal en ligne indépendant et participatif. Ses ouvrages Le Droit de savoir et Dire non sont disponibles en Points.
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«De Trotsky à Malraux, aller et retour, en passant par Jospin, via Freud, Adler, Fraenkel, Sperber... M'autorisant ces échappées belles, promenades et flâneries, je ne voudrais pas laisser croire que tout se tient. C'est plutôt que les vies nous disent aussi ce qui circule, souterrainement, des uns aux autres, l'inconscient des parcours et des pensées, les liens obscurs des époques et des individus, la magie des idées surtout. Entre fleuves et ruisseaux, je m'efforce de suivre ces courants-là qui, d'ordinaire, ne se donnent pas à voir.»
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" c'était un lundi de fin novembre 2004 et le tribunal faisait relâche.
assidu au procès des écoutes de l'elysée, qui entrait dans sa troisième semaine, j'avais décidé de mon moment : un jour de pause, pas de presse, pas de curieux. c'était un choix esthétique. je tenais à vérifier une intuition qui n'était pas forcément à mon avantage : ma démission volontaire de la direction de la rédaction mettrait fin au feuilleton médiatique dont le monde avait été le héros malgré lui.
il n'y aurait pas de questions, guère de curiosités, encore moins d'enquêtes. et c'est bien ce qui s'est passé. tout rentrait dans l'ordre, l'objectif était atteint, le contrat enfin rempli, pas besoin de chercher à comprendre, c'était écrit, prévu, annoncé. " ce procès est une réflexion subtile sur la presse, le journalisme et le pouvoir ; c'est aussi le témoignage d'une démarche exigeante et lucide.
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Combat pour une presse libre ; le manifeste de Mediapart
Edwy Plenel
- Galaade
- Auteur De Vue
- 9782351760758
Face aux trois crises - démocratique, économique, morale - qui minent l'information en France, sa qualité et son utilité, son honnêteté et sa liberté, et à des mesures sous tutelle politique qui ne font que renforcer un rapport clientéliste des médias à l'État, Edwy Plenel, président et fondateur du journal d'information numérique, indépendant et participatif Mediapart, lance un Manifeste pour une presse libre et indépendante, profondément repensée et refondée.
« Imaginons un pays doté d'un acte fondateur sur la liberté de l'information, imposant à tout détenteur d'une parcelle d'autorité publique de répondre aux curiosités des citoyens, aux questions des journalistes, aux investigations des médias, et les contraignant à dévoiler tout document administratif nécessaire à l'information du public. Imaginons un président et une majorité qui, loin de s'effrayer d'un tel libéralisme politique, décident de l'accentuer, en proclamant que "la transparence est prioritaire". »
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« Ce voyage est une invitation à se promener sur le continent des obscurs. À partir à la recherche de celles et ceux dont le souvenir est effacé par les puissants et les dominants, qui réquisitionnent l'Histoire à leur profit. Bref, à aller à la rencontre de tous ces militant-e-s de l'égalité sans lesquels nos idéaux démocratiques et sociaux n'auraient jamais vu le jour. Or seul le Maitron, cet immense dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social, avec ses milliers de héros inconnus ou méconnus, donne librement accès à ces territoires oubliés, sur une longue durée qui va de 1789 à 1968.
J'ai voulu donner envie d'aller y voir. Car, en nos temps obscurs d'incertitude et de doute, visiter le Maitron, c'est reprendre force et courage. Cette péré-grination propose de s'approprier cet héritage sans testament, comme une promesse que nous nous ferions à nous-mêmes. À la manière des traces qui, dans notre langue, sont aussi bien des signes d'un passé effacé que des sentiers menant à l'inconnu, l'espoir porté par les centaines de milliers de vies qui en sont la matière est un chemin inédit, qu'il nous revient d'inventer en marchant sur leurs pas. Pour cette exploration, nulle carte préétablie qui donnerait des assurances, transformant le paysage en certitude. Mais, plus essentiellement, la quête d'une hauteur qui nous élève et nous relève, en vue d'une ligne de crête où se laisse approcher, de nouveau, l'horizon d'une espérance : l'émancipation.
Acte de fidélité et geste de survie, ce livre interroge dans un premier temps le sort des vaincus dans l'Histoire puis part «à sauts et à gambades» dans un voyage qui commence près des bureaux de Mediapart, à la rencontre du député Baudin, pour se terminer sur un sentier de randonnée dans les Pyrénées, en compagnie de Walter Benjamin. La solennité des cimetières pas plus que la froideur des tombeaux ne sont ici de mise. Plurielle et multiple, l'Histoire maillée d'histoires que nous raconte le Maitron est un récit sensible, celui d'une réalité à portée d'utopie, tout comme un choeur antique serait à portée de voix. » Edwy Plenel
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Qu'ont-ils fait de nos espoirs ? faits et gestes de la présidence Hollande ; décryptage au jour le jour d'un stupéfiant reniement
Edwy Plenel
- Don Quichotte
- 22 Janvier 2015
- 9782359493870
Jamais dans l'histoire de la Ve République, un président élu n'aura renoncé si vite, sans combat et sans explication, aux engagements qui l'avaient fait élire : combattre son adversaire la finance, instaurer une présidence normale, réorienter l'Union européenne. Au lieu de quoi, la finance dérégulée est installée à demeure à l'Élysée, le pouvoir personnel gouverne selon son bon plaisir, et l'Europe n'est pas sortie d'un cycle catastrophique où les marchés sont courtisés et les peuples ignorés.
Attachée aux exigences démocratiques et sociales d'une République vivante, la rédaction de Mediapart ne se résigne pas à une politique avilie où les promesses électorales seraient toujours démenties par l'exercice présidentiel. C'est pourquoi elle a choisi de documenter au plus près ce renoncement stupéfiant, pavé de véritables reniements.
Afin, tout à la fois, d'en prendre la mesure et de tenter de le comprendre. Car, sans cet effort de lucidité, il sera impossible d'inventer une suite qui appartienne à un peuple redevenu souverain, libéré des tentations de la peur et du repli, voire de la haine.
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Ce livre, dédié à Stéphane Hessel, s'adresse à tous ceux que la politique déçoit et que la crise effraye. Anthropologues, philosophes, politiques, poètes. Tous, avec l'auteur, réinventent le non. Le non à l'abaissement de la France par ceux qui la défigurent en ne l'aimant pas telle qu'elle est; le non pour élever ce pays en élevant son langage ; le non pour inventer le oui. Au nom d'une France urbaine et métissée, il prône une laïcité ouverte, une liberté étendue, une refonte des institutions et une valorisation de la diversité qui provoqueraient un sursaut démocratique.