« La température négative a figé le paysage dans un silence glacé, une apnée, un cristal où les oiseaux ne savent où se poser, une nature qui les piège en silhouettes de givre et de viande congelée. » François, chirurgien, aime la chasse et, même s'il ne se l'avoue pas, le pouvoir de tuer. Sur le point d'abattre un cerf, il hésite et manque son coup. D'où vient cette indécision ? De sa famille qui lui échappe ? Quand ses enfants le rejoignent au chalet, il ne sait quoi leur transmettre. Une passion, des biens, mais en veulent-ils seulement ? Son fils, banquier, a l'avidité du fauve. Sa fille, amoureuse éperdue, n'est plus qu'une bête traquée. Ce sont désormais des adultes à l'instinct assassin. Qui trahira qui ?
Dans cette histoire familiale de la violence, le héros croit encore à la pureté. Ce roman raconte superbement sa chute et sa rédemption.
«Elle s'est mariée, elle a fait sa vie ? C'est quoi ta question... au passé composé ? Non, elle est vivante et elle est en train de la faire, comme elle peut, comme tout le monde.» 4 heures du matin, dans une belle maison à l'orée du bois de Vincennes, le téléphone sonne. Thomas, trente-sept ans, informaticien, père de deux jeunes enfants, apprend que sa femme vient d'avoir un très grave accident, sur une route où elle n'aurait pas dû se trouver. Commence une enquête sans répit alors que Camille lutte entre la vie et la mort. Puis une quête durant laquelle chacun des rôles qu'il incarne : époux, père, fils et frère, devient un combat. Jour après jour, il découvre des secrets de famille qui sont autant d'abîmes sous ses pas.
«Elle avait dû voir dans mon regard un peu perdu que c'était le moment d'entrer dans ma vie, que tout était possible, qu'elle s'y tiendrait toujours, jusqu'au frisson glacé qui me traverse encore, souvent, irrépressible. Je n'aurais jamais dû la laisser faire».
Fred travaille comme saisonnier pour le ramassage des betteraves et rêve de devenir un grand saxophoniste. Alors qu'il attend un train qui ne vient pas, il est abordé par un couple étrange qui propose de l'héberger pour la nuit. Fred se laisse convaincre, et le voici capturé par ce couple, englué dans leur vie en douce et ses secrets nocturnes, prisonnier de leur palais en ruine d'où il faudrait s'enfuir s'il n'était pas déjà sous l'hypnose de leur tentaculaire humanité.
Voilà trois histoires qui se contaminent en ayant pour dessein de n en dire qu une. Cette histoire, c'est celle d'une Trinité constituée par Andrée, Robert et le fils. Ce fils raconte, de sa propre naissance à la mort de sa mère, la fabrication d'une espèce de famille qui tient bon en dépit des éclats, des égarements, des déroutes, grandioses. En dépit aussi des croyances et des visions d'Andrée. Car c'est elle, femme-volcan éprise de liberté, être tout en fureurs, qui trace la destinée commune. Le fils l'a vue en fuite, emportée par des amours imaginaires, puis, toujours, l'a vue revenir. Il l 'a vue guérisseuse, médium, inspirée, mais aussi chanteuse de variétés, femme moderne et femme de tête, missionnée, insurrectionnelle et toujours entendue. Il l'a vue aimée par Robert, cet homme-rocher dont l'existence semée de deuils en fait pourtant la cheville ouvrière de cette étrange association familiale. Le fils n' a pas vu la chute finale, il aurait pu la prédire et entendre cette ritournelle, ce « Salut la compagnie ! » dont Andrée usait comme d'une menace, cette fois-ci bien réelle. Hanté par le sentiment de la tragédie imminente, Mother déploie, au présent et en trois axes, une trajectoire clanique autant que familiale toujours imprévisible, en livrant un portrait de la folie qui donne à l'écriture toute son énergie et sa nécessité, et dont souvent on s'arrache par la tendresse et un rire salvateur.
«Ce que je sais, moi, chef cuisinier de la prison de Strangeways, c'est qu'à l'échelle de ma petite ville de damnés le pouvoir que j'ai sur leurs boyaux me donne tout pouvoir sur l'air ambiant, l'état des tissus et des chairs, la disposition des esprits et des caractères, et enfin sur le fonctionnement de la plomberie, de toute la plomberie, que ce soit celle des ventres ou celle des bâtiments. Je suis le seul à savoir cela, je peux cristalliser la bassesse des âmes jusqu'à leur quintessence, je peux au contraire les rendre douces comme une peau qu'on attendrit d'un onguent parfumé, ointes du Seigneur comme il est écrit des rois dans les drames historiques, je peux provoquer des émeutes en changeant brusquement le goût des nourritures, je peux engorger les tuyauteries jusqu'à transformer la prison en une souille à plusieurs étages, personne ne mesure combien je suis tout-puissant en ma ville.»
Jamais notre quotidien n'a été à ce point saturé d'histoires : qui, raconte sa vie sur un trottoir, qui, sur un plateau de télévision, qui, dans le journal, qui, dans un livre, qui, sur un blog.
Jamais notre monde ne s'est rendu autant disponible à l'écoute des histoires de chacun, leur assurant par la technologie une diffusion qui peut être immédiatement planétaire. Or ces histoires-là, courtes, longues, fragmentaires, sont "vraies", puisqu'elles sont immédiatement identifiées à la réalité du "sujet" qui les raconte. L'adéquation du vécu au narré constitue l'identité de l'auteur en même temps qu'elle le constitue et l'"authentifie" comme sujet.
Pourquoi faut-il, dès lors, marginaliser et faire taire la littérature en la parquant dans l'espace exclu et réservé de la "fiction", alors qu'elle est précisément l'invention la plus haute et la plus exigeante d'une forme écrite de l'action et du temps humain ? Probablement parce que la littérature s'attache, au travers des histoires imaginées, inventées, extraites ou non de la réalité, à penser les questions fondamentales dont les "histoires vraies" font l'économie.
La littérature est une force imprévisible de propositions inattendues quant à la question du sujet, et il est toujours plus urgent de la cerner dans cet espace livresque de la "fiction", que l'on parcourt en ses heures perdues de loisir et de distraction, où l'on s'accorde précisément à perdre son temps avec ce qui n'est que... littérature.
A quatre mois de l'exposition Un siècle d'africanismes 1850-1950 à la nouvelle Tate Gallery, des caisses s'écrasent sur le quai lors du déchargement, tuant un ouvrier, éparpillant les oeuvres prêtées par des pays africains. Dans la cohue de l'accident, des pièces rares disparaissent... Abel Manson, le conservateur, meurt dans d'étranges circonstances au volant de sa voiture, et c'est Martin Finlay, son jeune assistant, qui mène l'enquête alors qu'il achève la préparation de cet événement majeur.
Luc Lang reprend la trame de son livre paru en 1991, Liverpool, marée haute, pour la recréer. Il unit l'enquête policière au monologue alcoolique et fiévreux du narrateur, Martin Finlay, qui tente de recoller le puzzle de son destin en essayant de mettre de l'ordre dans cette vertigineuse histoire où se mêlent les arts africains et européens, la tragédie des frères, les impossibles filiations, les rapports nord-sud, comme une fin annoncée des paysages...
Elle, c'est Thérèse, cinquante-deux ans, lui, c'est Lucien, soixante-quatre ans, un couple que la vie n'aurait pu réunir s'il n'y avait eu le décès d'une tante et l'héritage de sa villa, à la sortie d'Orchies. Le narrateur, Francis Balin, est un saisonnier, il passe ses nuits d'hiver dans les plaines du Nord, au volant d'une arracheuse autotractée, à déterrer des centaines d'hectares de betteraves, et dans sa tête résonnent des mélodies de jazz qui lui donnent la certitude qu'un jour il sera un grand saxophoniste, comme l'oncle Frédéric, à Naples, après le débarquement des Américains. Et de la villa au bord des champs, tout au bout des plaines à betteraves, on distingue l'autoroute qui d'un trait mat de glissière métallique sépare le ciel et la terre ; c'est pour Francis un rappel lancinant qu'il lui faudrait glisser à la surface du monde, qu'il lui faudrait partir.
Lorsque Lucas Lancry, ingénieur EDF, se réveille de sa chute de nacelle depuis un pylône, il se retrouve sur un lit d'hôpital, paralysé. Commence alors une extraordinaire épopée du corps en déroute où l'ingénieur tente de comprendre et de réparer la panne neurologique et électrique dans sa propre chair, tandis que défilent à son chevet parents, amis, spécialistes hospitaliers, collègues, certains pour le plaindre, d'autres pour se plaindre, d'autres pour le guérir de manière plus ou moins miraculeuse... Au centre de ce manège incessant et vertigineux, Lucas, immobile, déploie l'énergie tragi-comique d'un rire noir et d'une écriture fulgurante et électrique. Il s'invente alors une nouvelle histoire, puisée dans sa mémoire, et recompose un modèle de liberté, de résistance, de mobilité et d'équilibre en la figure centrale de son enfance, celle de l'Indien d'Amérique. Luc Lang nous offre ici une belle expérience de l'espoir, un roman d'énergie, parcouru du désir inextinguible d'être debout.
Le roman est un mode d'élucidation du réel, mais d'un réel inaliénable par le politique, l'historique ou le spectaculaire.
Le jour de la mort du directeur du musée, Martin Finley, le narrateur, se voit désigné pour mener à son terme le projet de l'exposition Un siècle d'africanismes qui doit inaugurer avec faste la nouvelle Tate Gallery dans les docks de Liverpool.La lettre confidentielle du capitaine du port, le vol de quatre oeuvres parmi les plus précieuses de la cargaison du Port Harcourt, l'obsédante figure de l'homme au panama hantent les nuits de Finley, qui comprend peu à peu que le musée et le port sont les lieux d'affrontements insoupçonnés qui dessinent au rythme des marées d'équinoxe les contours d'un labyrinthe où lui-même découvre son destin.
Le 11 septembre 2001, Luc Lang voyage au fin fond du Montana, sur les traces des Indiens Blackfeet. C'est là, dans la réserve où des amis l'ont accueilli, qu'il découvre à la télévision les images des Twin Towers percutées par les avions.
L'horreur des attentats va d'abord laisser loin derrière elle les rêveries et les questions du voyageur, bouleversant tous ses projets d'écriture et son regard même sur le monde. Cependant, peu à peu, c'est un récit sur deux plans qui va s'édifier, s'imposer. L'actualité, bien sûr, avec les voix pathétiques des victimes retrouvées sur les messageries des portables. L'absurdité des images qui défilent en boucle, le visage décomposé du Président apprenant ce qui vient d'arriver.
Mais aussi l'Amérique. L'amérique d'avant, celle du génocide indien, d'Hiroshima, du Vietnam. L'Amérique d'aujourd'hui, ses hamburgers, ses 4 x 4, ses dollars, ses prédicateurs et ses intellectuels. Une Amérique terrifiée..., sa riposte.
Romancier, lauréat notamment du Goncourt des lycéens, Luc Lang relève ici un défi majeur : se placer face à l'événement, sans faux-semblant, sans recul. Et défier, avec lui, la littérature elle-même.
Rien. Pas une thalasso ou encore moins un casino ne poussera sur les terres des Buzzati. Dante Buzzati ne se laissera pas flouer. Cette propriété familiale de Neuilly-sur-Seine, c'est à la sueur de son front et à son génie canin que son père Ettore l'a conquise.
Hélas, dans les redoutables plans de Dante, il y a une faille : les femmes. Alors quand apparaît Anne-Laure Chinon, beauté froide et enjôleuse, souvenir troublé de l'enfance, dans la maison d'à côté, son ardeur à défendre l'héritage familial s'en trouve quelque peu ébranlée.
Entre le fils de l'ouvrier monobras et sa « mitoyenne » smart vont se nouer des relations ambiguës, à la fois cordiales, intimes et professionnelles. Alors que Dante, graphiste de son état, avait abandonné l'idée même de poursuivre la quête paternelle de la psychologie canine, il va, sous le regard excédé de sa fille adorée, se lancer dans une aventure orchestrée par la flamboyante voisine. Un atelier prisé par le tout-Neuilly et exclusivement dédié au meilleur ami de l'homme, un centre délirant d'expérimentations holistico-mystiques où maîtres et chiens ne font qu'un.
Une « assoce » à but non-lucratif. Jusqu'au scandale financier.
Roman drôle, noir et grinçant, miroir canin d'un monde contemporain cruel, intriguant, cynique et impitoyable, où l'on s'enthousiasme de sa propre vacuité, conjuguant sur tous les registres, langagiers et symboliques, nos liens aux animaux et nos représentations de l'animalité. Une langue fracturée, crue, épique et surtout tragiquement drôle qui satisfera les fervents lecteurs de Luc Lang. Le chien, prétexte à cette épopée burlesque, rassemblera le plus grand nombre : ceux qui l'exècrent trouveront de quoi alimenter de manière sadique ce dégoût, les aficionados y liront une fable canine extravagante et parfois touchante.
«Des accidents stupides, inexplicables, j'en avais souvent rencontré, mais aujourd'hui c'était cet homme, qui avait si longtemps vécu aux côtés de Laure, que j'emportais agonisant dans le vacarme des sirènes. Je la voyais si belle, si sûre enfin de son bonheur, ils irradiaient tous deux une même résolution, intouchables, comme après avoir arraché à l'existence le droit de marcher ensemble, paisiblement, et je les apercevais presque chaque week-end qu'ils passaient à Ferrières avec leur fille, la petite Claire, se promenant dans la rue principale du village, jusqu'au marché le dimanche matin sur la place de l'église...» Comment André Val, le narrateur, pouvait-il soupçonner, en ouvrant le cahier mauve tombé de la veste du blessé, qu'il allait s'abîmer dans l'histoire inachevée des Sorel et des Granier, se perdre dans sa recherche entêtée de la vérité, et qu'il lui faudrait se taire à jamais, parce qu'au bout du chemin, il y avait une toute jeune fille dansant avec la mort.
"Ce que je sais, moi, chef cuisiner de la prison de Strangeways, c'est à l'échelle de ma petite ville de damnés le pouvoir que j'ai sur leurs boyaux me donne tout pouvoir sur l'air ambiant, l'état des tissus et des chairs, la disposition des esprits et des caractères, et enfin sur le fonctionnement de la plomberie, de toute la plomberie, que ce soit celle des ventres ou celle des bâtiments. Je suis le seul à savoir cela, je peux cristalliser la bassesse des âmes jusqu'à leur quintessence, je peux au contraire les rendre douces comme une peau qu'on attendrit d'un onguent parfumé, ointes du Seigneur comme il est écrit des rois dans les drames historiques, je peux provoquer des émeutes en changeant brusquement le goût des nourritures, je peux engorger les tuyauteries jusqu'a transformer la prison en une souille à plusieurs étages, personne ne mesure combien je suis tout-puissant en ma ville." Après trois romans parus chez Gallimard, Voyage sur la ligne d'horizon, Liverpool marée haute et Furies, Luc Lang publie avec Mille six cents ventres un livre d'une ampleur considérable.
En seize fables féroces, Luc Lang saisit et conjugue la brutalité de notre monde contemporain sur tous les tons : c'est drôle, triste, tragique, dérisoire ou douloureux, c'est toujours impitoyable...Le couple, la famille, mais aussi l'entreprise, le voisinage, la ville ou la route sont autant de lieux qui servent de décor à ces contes cinglants.On sera tour à tour le salaud qui sème la méchanceté comme les abeilles le pollen, la victime qui subit la sauvagerie des autres, ou encore la proie d'une situation piégée dans laquelle on tombe sans le vouloir.Cruels, 13 est une fresque du présent, donc, éparpillée en un puzzle de cruautés auxquelles personne, finalement, n'échappe.On rit, on pleure, on grince des dents.
Les Polonais, par L. L. [Lang.] Date de l'édition originale : 1838 Ce livre est la reproduction fidèle d'une oeuvre publiée avant 1920 et fait partie d'une collection de livres réimprimés à la demande éditée par Hachette Livre, dans le cadre d'un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, offrant l'opportunité d'accéder à des ouvrages anciens et souvent rares issus des fonds patrimoniaux de la BnF.
Les oeuvres faisant partie de cette collection ont été numérisées par la BnF et sont présentes sur Gallica, sa bibliothèque numérique.
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