Prix Médicis 2019 C'est l'histoire d'un monde qui bascule. Le vieux monde qui s'embrase, le nouveau qui surgit. Toujours la même histoire... et pourtant. François, chirurgien, la cinquantaine, aime chasser. Il aime la traque, et même s'il ne se l'avoue pas, le pouvoir de tuer. Au moment où il va abattre un cerf magnifique, il hésite et le blesse. À l'instant où il devrait l'achever, il le hisse sur son pick-up, le répare, le sauve. Quel sentiment de toute-puissance venu du fond des âges l'envahit ? Quand la porte du relais de chasse en montagne s'ouvre sur ses enfants, que peut-il leur transmettre ? Une passion, des biens, mais en veulent-ils seulement ? Son fils, banquier, a l'avidité du fauve. Sa fille, amoureuse éperdue, n'est plus qu'une bête traquée. Ce sont désormais des adultes à l'instinct assassin. Qui va trahir qui ? Luc Lang a écrit ici son histoire familiale de la violence. Son héros croit encore à la pureté. Cet ample roman nous raconte superbement sa chute et sa rédemption.
4 h du matin, dans une belle maison à l'orée du bois de Vincennes, le téléphone sonne. Thomas, 37 ans, informaticien, père de deux jeunes enfants, apprend par un appel de la gendarmerie que sa femme vient d'avoir un très grave accident, sur une route où elle n'aurait pas dû se trouver.
Commence une enquête sans répit alors que Camille lutte entre la vie et la mort. Puis une quête durant laquelle chacun des rôles qu'il incarne : époux, père, fils et frère devient un combat. Jour après jour, il découvre des secrets de famille qui sont autant d'abîmes sous ses pas.
De Paris au Havre, des Pyrénées à l'Afrique noire, Thomas se trouve emporté par une course dans les tempêtes, une traversée des territoires intimes et des géographies lointaines.Un roman d'une ambition rare.
« C'est à l'instant précis où je me demandais s'il fallait encore attendre le dernier train d'Armentières ou chercher une chambre d'hôtel dans cette petite ville baignée d'une neige précoce, déjà grise et liquide, qu'elle m'aborda avec son compagnon. » Elle c'est Thérèse, lui c'est Lucien, un couple que la vie n'aurait pu réunir sans le décès d'une tante et l'héritage de sa propriété à la sortie d'Orchies, tout près de l'autoroute, au bord des champs. Fred, le narrateur, est un saisonnier, il passe ses nuits d'automne dans les plaines du Nord, au volant d'une arracheuse à déterrer des hectares de betteraves, et dans sa tête résonnent des mélodies de jazz qui lui donnent la certitude qu'un jour il sera un grand saxophoniste. Et le voici capturé par ce couple, englué dans leur vie en douce et ses secrets nocturnes, prisonnier de leur palais en ruine d'où il faudrait s'enfuir s'il n'était pas déjà sous l'hypnose de leur tentaculaire humanité...
Voilà trois histoires qui se contaminent en ayant pour dessein de n'en dire qu'une. Cette histoire, c'est celle d'une Trinité constituée par Andrée, Robert et le fils.
Ce fils raconte, de sa propre naissance à la mort de sa mère, la fabrication d'une espèce de famille qui tient bon en dépit des éclats, des égarements, des déroutes, grandioses. En dépit aussi des croyances et des visions d'Andrée. Car c'est elle, femme-volcan éprise de liberté, être tout en fureurs, qui trace la destinée commune. Le fils l'a vue en fuite, emportée par des amours imaginaires, puis, toujours, l'a vue revenir. Il l'a vue guérisseuse, médium, inspirée, mais aussi chanteuse de variétés, femme moderne et femme de tête, missionnée, insurrectionnelle et toujours entendue. Il l'a vue aimée par Robert, cet homme-rocher dont l'existence semée de deuils en fait pourtant la cheville ouvrière de cette étrange association familiale. Le fils n'a pas vu la chute finale, il aurait pu la prédire et entendre cette ritournelle, ce « Salut la compagnie ! » dont Andrée usait comme d'une menace, cette fois-ci bien réelle.Hanté par le sentiment de la tragédie imminente, Mother déploie, au présent et en trois axes, une trajectoire clanique autant que familiale toujours imprévisible, en livrant un portrait de la folie qui donne à l'écriture toute son énergie et sa nécessité, et dont souvent on s'arrache par la tendresse et un rire salvateur.
C'est un vol d'oeuvres d'art africain à l'instant du déchargement d'un cargo dans le port de Liverpool. C'est Martin Finley qui mène l'enquête alors qu'il achève la préparation de l'exposition Un siècle d'africanisme. C'est l'affrontement entre le capitaine du port en diminution d'activité et les hommes du musée qui veulent transformer les docks en lieu de culture. C'est la gémellité conflictuelle entre deux frères, Abel, commissaire de l'exposition et Jason, artiste en Afrique noire. C'est une femme sur chaque continent, Julia et Alice, deux soeurs qui incarnent deux horizons amoureux, l'un pour celui qui reste, l'autre pour celui qui part.
Lucas Lancry, quarante-deux ans, ingénieur chez EDF, se réveille sur un lit d'hôpital, les jambes et le bassin paralysés. Il travaillait sur des lignes à haute tension quand il s'est écrasé au sol avec sa nacelle, cinquante-huit mètres plus bas.De sa chambre de la Salpêtrière au centre de rééducation pour handicapés de Garches, les visites des parents et des amis, des médecins, des collègues et du « big boss » se succèdent, de scènes hilarantes en instants d'émotion...
Prisonnier d'un corps qui n'obéit plus, Lucas veut être à nouveau un homme debout, dépasser le bruit de la chute et la douleur des deuils, retrouver sa place dans le paysage, comme les Indiens qui marchent « tels des seigneurs à 120 mètres du sol et qui chevauchent la foudre. »
Rien. Pas une thalasso ou encore moins un casino ne poussera sur les terres des Buzzati. Dante Buzzati ne se laissera pas flouer. Cette propriété familiale de Neuilly-sur-Seine, c'est à la sueur de son front et à son génie canin que son père Ettore l'a conquise.
Hélas, dans les redoutables plans de Dante, il y a une faille : les femmes. Alors quand apparaît Anne-Laure Chinon, beauté froide et enjôleuse, souvenir troublé de l'enfance, dans la maison d'à côté, son ardeur à défendre l'héritage familial s'en trouve quelque peu ébranlée.
Entre le fils de l'ouvrier monobras et sa « mitoyenne » smart vont se nouer des relations ambiguës, à la fois cordiales, intimes et professionnelles. Alors que Dante, graphiste de son état, avait abandonné l'idée même de poursuivre la quête paternelle de la psychologie canine, il va, sous le regard excédé de sa fille adorée, se lancer dans une aventure orchestrée par la flamboyante voisine. Un atelier prisé par le tout-Neuilly et exclusivement dédié au meilleur ami de l'homme, un centre délirant d'expérimentations holistico-mystiques où maîtres et chiens ne font qu'un.
Une « assoce » à but non-lucratif. Jusqu'au scandale financier.
Roman drôle, noir et grinçant, miroir canin d'un monde contemporain cruel, intriguant, cynique et impitoyable, où l'on s'enthousiasme de sa propre vacuité, conjuguant sur tous les registres, langagiers et symboliques, nos liens aux animaux et nos représentations de l'animalité. Une langue fracturée, crue, épique et surtout tragiquement drôle qui satisfera les fervents lecteurs de Luc Lang. Le chien, prétexte à cette épopée burlesque, rassemblera le plus grand nombre : ceux qui l'exècrent trouveront de quoi alimenter de manière sadique ce dégoût, les aficionados y liront une fable canine extravagante et parfois touchante.
En seize fables féroces, Luc Lang saisit et conjugue la brutalité de notre monde contemporain sur tous les tons : c'est drôle, triste, tragique, dérisoire ou douloureux, c'est toujours impitoyable...Le couple, la famille, mais aussi l'entreprise, le voisinage, la ville ou la route sont autant de lieux qui servent de décor à ces contes cinglants.On sera tour à tour le salaud qui sème la méchanceté comme les abeilles le pollen, la victime qui subit la sauvagerie des autres, ou encore la proie d'une situation piégée dans laquelle on tombe sans le vouloir.Cruels, 13 est une fresque du présent, donc, éparpillée en un puzzle de cruautés auxquelles personne, finalement, n'échappe.On rit, on pleure, on grince des dents.