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Mohammed Al Asaad
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il était une fois mohammed al-hardan, journaliste et écrivain palestinien vivant en exil au koweït.
sous le nom de mohammed al-asaad, il publia en 1991, en arabe, un récit poétique évoquant son village natal, près de haïfa, attaqué et détruit par l'armée de l'état d'israël le jour de sa création, le 15 mai 1948. un éditeur français adressa cet ouvrage en lecture à un journaliste et écrivain israélien bien connu, joseph algazy. conquis par l'émotion qui se dégageait du texte, celui-ci accepta avec enthousiasme de rédiger une postface expliquant la naissance et l'évolution de la question des réfugiés palestiniens.
restait à localiser mohammed al-asaad. joseph algazy se mit à sa recherche, visita les lieux de son enfance, remua à ce point ciel et terre qu'il finit par retrouver sa trace. il lui proposa aussitôt d'écrire ensemble un livre retraçant leur itinéraire. françoise germain-robin, journaliste à l'humanité, se chargea d'orchestrer leur dialogue en juin 2004 et réunit les deux hommes dans un village des flandres.
mohammed et joseph revisitèrent leur propre vie et l'histoire de ces soixante dernières années, en commençant par les événements de 1948, cette nakba (catastrophe) qui avait fait de mohammed un réfugié apatride, et, plus tard, de joseph un israélien.
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« Nous sommes seuls de manière accablante. S'il n'y avait pas eu ces fouilles pleines de pièges, en particulier celui de la Torah qui tisse son histoire sur les abords de notre pays? »
En 1948, à l'âge de quatre ans, Mohammed Al-Asaad assiste à la Naqba qui arrache des milliers de Palestiniens à leur terre. Publié en arabe quarante-deux ans plus tard sous le titre Les Enfants de la rosée, ce récit mêle souvenirs d'enfance, témoignages et contes allégoriques qui évoquent l'histoire d'un peuple successivement soumis aux dominations ottomane, britannique et aujourd'hui israélienne. Mais ce que Mohammed Al-Asaad, l'un des plus grands poètes palestiniens, met en cause, c'est la disparition de toute trace qui prouverait l'appartenance de son peuple à cette terre. Cette histoire condamnée - villages effacés ou rayés des cartes -, il revient à la mémoire de lui redonner vie.
Procédant à une rigoureuse reconstitution historique des spoliations auxquelles s'est livré l'État d'Israël, Joseph Algazy dresse un réquisitoire sans appel contre une politique discriminatoire qui empêche, aujourd'hui plus que jamais, de « discerner la moindre lueur au bout du tunnel ».