L'auteur, un jeune ethnologue, est envoyé à Berkeley dans les années 1980 pour enquêter sur l'«écologie humaine».
À la suite de Henry David Thoreau et de Henry Miller, il vit dans une communauté de Big Sur des aventures tendres et cocasses que le regard aigu de l'ethnologue et son écriture curieuse et amusée transforment en une sorte de fable écologique.
On se laisse emporter avec bonheur par cette relecture de nous-mêmes où l'on retrouve à la fois nos inquiétudes, notre modernité et nos espoirs. Sortant de cet ouvrage éminemment humain et politique, on se demande surtout pourquoi on n'a pas écouté ni pris au sérieux ces «rêveurs d'avenir» qui, il y a quarante ans de cela, nous avertissaient déjà de l'état catastrophique dans lequel nous nous trouvons aujourd'hui.
Un récit candide et vif sur un essai de construction d'un monde plus vivable et respectueux de la nature, un texte en résonance avec les débats actuels.
« C'est à une revisitation des époques fascisantes autant qu'à une attention extrême portée sur notre quotidien actuel et à l'influence de la cybernétique qu'il faut nous atteler pour endiguer ou tenter de ralentir la conquête méthodique et mondiale d'un «néo-fascisme-soft» qui est en train de s'installer comme théorème général et définitif pour l'ensemble de l'humanité. La différence des temps fait que les choses ne se répètent jamais à l'identique, mais il faut se méfier de ce «demain» indéchiffrable qui s'annonce.
Qu'est-ce qui rend possible le fascisme ? Quelle est son essence ? Et surtout : en avonsnous fini avec lui ? » Cette édition semi-poche bénéficiera d'un avant-propos inédit de son auteur.
La grande aventure du repos des hommes présentée ici, non sans humour, est une odyssée dont le navire a nom «matelas». L'auteur met en scène les empereurs romains élucubrant au fond de leur lit, réhabilite les rois fainéants, surprend l'Eglise dans le mitan du lit et conte l'invention de la chambre conjugale. Il nous apprend aussi que dormir est une technique et la chambre un lieu de culture. Il nous fait pénétrer dans les chambres-villages d'Amazonie, les dortoirs d'enfants en Inde, saute des lits de romance sur les lits de douleur d'où il rebondit sur un K'ang chinois après avoir, au passage, fait un somme sur la banquise, chassé les courants d'air, bravé les parasites, visité nos caves et nos greniers pour aboutir au Japon dans une chambre escamotable. Pascal Dibie nous dit tout ce que nous avons toujours voulu savoir sur la chambre à coucher. Pascal Dibie nous tend un miroir où nous pouvons enfin accomplir l'impossible : nous regarder dormir. <
Après L'Ethnologie de la chambre à coucher et celle de la porte, l'auteur nous invite à nouveau à nous regarder nous-mêmes dans une de nos occupations les plus répandues lorsque l'on parle du travail aujourd'hui, à savoir : être au bureau.
Du moine bénédictin au jeune cadre contemporain, de la société du bureau de Napoléon au bureaucrate kafkaïen, du pupitre du copiste au nomadisme numérique du co-working, ce livre est un voyage dans ce qui fait du bureau et du travail sédentaire le centre du développement de nos sociétés modernes.
Toujours avec humour, sensibilité et une connaissance encyclopédique, Pascal Dibie, en ethnologue, nous fait remonter dans notre histoire et réussit, sans que l'on se rende vraiment compte, à nous faire prendre conscience de la complexité réelle et déterminante de nos vies assises : une aventure de plus de trois siècles partagée au quotidien par cinq milliards de personnes dans le monde (oui, dont vous) !
Vingt-sept ans après Le Village retrouvé (1979), c'est de nouveau depuis le village de Chichery, en Bourgogne, que Pascal Dibie nous invite à revisiter notre société, qui vit une des plus grandes mutations de son histoire. S'intéressant à nos actes les plus modestes, l'ethnologue décrit un quotidien où le monde des signes et des aménageurs de paysages est roi, et la voiture, la cybernétique et la consommation sont reines, où l'agriculture se « scientifise » à outrance et nos paysages se patrimonialisent, où l'ancien paysan, devenu hautement technicien et déculturé, s'insère dans la brume de la mondialisation qui le gagne et le dévore.
Cette ethnologie déguisée en récit nous entraîne dans voyage hallucinant, profond, au coeur de notre rurbanité naissante.
Postface inédite de l'auteur.
C'est à une ethnologie de proximité, à une sorte de voyage intérieur dans « la tribu des éleveurs de l'âme », les prêtres catholiques, que Pascal Dibie nous invite ici. Plongée dans un univers que Pascal Dibie observe avec le regard d'un ethnologue, comme il l'eût fait pour les chamanes de Sibérie ou d'ailleurs, cet ouvrage résolument rationaliste éclaire les mystères qui entourent la religion catholique.
De la question du don à l'origine des curés, de « l'invention » du Saint-Esprit, la symbolique du pain et du vin dans l'eucharistie, le maniement du chapelet, la façon de mâcher le bréviaire, les gestes de la prière, la grammaire des rites,
jusqu'à une journée exemplaire d'un prêtre du lever au coucher, la place de la femme dans l'Église et l'avenir hypothétique des prêtres, Pascal Dibie explore la Tribu sacrée. En ce début de siècle troublé, où les religions s'affrontent,
c'est aussi un appel à la tolérance.
Qu'est-ce qu'une porte ?
Dans sa définition même elle implique l'existence d'un "dehors", autrement dit de ce qui est "hors de la porte". Nous y sommes : la porte est d'abord vue de l'intérieur de la maison par celui qui s'y inscrit. A partir de là tout est à penser : le dedans, le dehors, l'ouvert, le fermé, le bien-être, le danger, et c'est pour elle que nous nous sommes institués, nous les hommes, en grands paranoïaques autant qu'en dieux et en techniciens ! Pas un lieu où nous avons voulu dormir que nous n'avons barricadé, pas un champ que nous n'avons borné, pas un temple que nous n'avons chargé, pas une famille ni une ville que nous n'avons protégées. Nos portes sont partout, issues étroites ou portes monumentales.
Des Magdaléniens d'Etiolles à la porte d'Ishtar à Babylone quelle folie nous a prise? Portiques grecs, arcs de triomphe romains, Jésus qui prêche aux portes, L'enfer qui s'en invente, notre imaginaire de la porte se construit petit à petit. On arme les châteaux de pont-levis et de symboles, on enclot les femmes et puis on fait des Entrées solennelles, on s'invente des étiquettes autant pour les hommes que pour les livres. On dresse partout des barrières jusqu'à inventer les frontières. La ville s'avance, la société se discipline, se numérote, s'invente des règles qu'elle affiche aux portes : prestige, convenances, mort, on peut tout lire à la porte de nos vies. Le folklore s'est emparé des seuils, a nourri nos croyances et nos étranges rites de passage. Nos semblables d'un ailleurs proche ou lointain n'ont pas fait moins : jnouns et serrures veillent en Afrique pendant qu'en Chine on calcule encore l'orientation des ouvertures et qu'à chaque porte se joue l'équilibre de l'univers entier. En Amazonie la porte est en soi alors qu'en Océanie elle est un long chemin d'alliance.
La porte est pour chacun un bonheur et une inquiétude quotidiens tout simplement parce que, de tous nos objets du quotidien, elle représente un monde inépuisable de pensées.
A la suite d'un séjour chez les indiens hopis d'arizona, l'auteur découvre que toute observation est comparaison. il est amené à s'interroger sur les raisons qui l'ont fait partir si loin. il comprend alors que son véritable voyage est ailleurs : le voyage vertical qu'il n'a cessé de faire depuis son enfance dans son petit village de bourgogne. sans chercher à démêler l'inextricable tissu des secrets sacrés et des sacrés secrets qui lient entre eux les habitants du village et qui sont garants de l'existence de toute communauté dite humaine, pascal dibie réussit à travers ses joies, ses craintes et ses déviances, à fournir un document très précis du monde rural durant ces trente dernières années. de ce livre, on sort convaincu qu'il est temps que l'ethnologie s'intéresse enfin au monde moderne ; que, de la vache au tracteur, beaucoup de choses ont changé mais que le paysan n'est pas encore tout à fait un mécano, que le mécano est encore un peu paysan et que l'ethnologue n'est plus tout à fait un observateur.
Revenu du sacro-saint principe de "distance", en ethnologie, Pascal Dibie fait de son propre village un terrain d'étude. À travers son expérience de la vie rurale et de ses voyages en Amérique, il nous livre une analyse à la fois empirique et documentée du milieu paysan des années 1980 face à l'avancée de la ville.
Poussé par un irrésistible appel au voyage, antoine saute dans le train pour se rendre à... laroche-migennes. conduit par son ami le sculpteur bessmérios, une sorte de navigateur en pleine terre, à travers l'univers presque irréel de cette gare fameuse pour ses attentes et son buffet, il rencontre naïla, une fée de la "deuxième génération" peut-être échappée du djebel amour, qui hante la ligne du plm. avec elle il découvre ouled znad, un sage chamelier athée, qui fait paître son troupeau au bord de la nationale 6 et se dispute aimablement avec le boucher de la ville sur les façons de découper... côtoyant acasquette et aberet, des tribus qui nous sont proches, le héros transforme ces vingt-quatre heures passées à laroche-migennes en une fable un peu baroque où chaque petit acte quotidien se réinscrit dans la très profonde histoire de l'humanité.
Brossant une brève histoire de l'origine à nos jours, des prêtres catholiques, pascal dibie nous invite à suivre leur itinéraire sacré. du décryptage de la vocation des bébés en passant par la stratégie du catéchisme, afin de débusquer "l'appel" jusqu'à l'entrée au séminaire, toutes les étapes sont décrites avec minutie. vient alors le sacerdoce et l'apprentissage de ses mystères : voeux de chasteté, liturgie du geste, maintien, etc. suivent les activités et les moeurs définies canoniquement : messes, confessions, prudence avec les confrères et les paroissiens, vie au presbytère, voyages, maladie et mort du prêtre sont autant de scènes décrites ethnologiquement. l'ouvrage se termine par une histoire du costume du clergé et une description du monde des prêtres aujourd'hui en france.
Émilie Hautier découvre le café « Au rendez-vous des chasseurs », dans la campagne de Saône-et-Loire, au hameau des Robins, durant l'été 2005. Elle y revient régulièrement durant une dizaine d'années avant d'entreprendre un travail photographique, pour raconter ce qui se passe là, faire toucher l'atmosphère de ce bistrot rural.
Le lieu ne répond pas aux critères attendus du café : l'enseigne apposée au mur annonce bien « CAFÉ au Rendez-vous des chasseurs », tandis que les images sont celles d'une grande table rassemblant des habitués. Ils se retrouvent chez « Dame Ginette » à l'heure du café pour lire le journal, pour l'apéritif, ou pour jouer aux cartes le soir.
Dans de nombreux villages aujourd'hui, les cafés ferment, un lieu de la sociabilité rurale disparaît. « Dame Ginette » résiste.
Pascal Dibie, fin analyste des espaces campagnards, est sensible lui aussi à cet « endroit où on peut pour un temps clore ou plutôt enclore son monde, juste de façon à ne pas s'en échapper totalement tout en le quittant un peu quand même (...). Petit bistrot du fond des bois qui inquiète le passant mais rassure les présents, qui sent l'humus et la disparition, bistroquet des lisières et des écluses qui réchauffe les mariniers et inspire Simenon, bistrots des bords de ville qui abreuve sa marge, établissement reconnu du centre-ville, partout on rejoint un bistrot ou son homonyme le café comme on gagne le paradis. » Les photos d'Émilie Hautier et le texte de Pascal Dibie suggèrent cette atmosphère chaleureuse, rassurante et pourtant empreinte de solitude, souvent au bord d'une dérive. C'est une atmosphère qui est donnée à ressentir, c'est un récit de ce monde en marge, rural, rude et tendre.