« C'est à une revisitation des époques fascisantes autant qu'à une attention extrême portée sur notre quotidien actuel et à l'influence de la cybernétique qu'il faut nous atteler pour endiguer ou tenter de ralentir la conquête méthodique et mondiale d'un «néo-fascisme-soft» qui est en train de s'installer comme théorème général et définitif pour l'ensemble de l'humanité. La différence des temps fait que les choses ne se répètent jamais à l'identique, mais il faut se méfier de ce «demain» indéchiffrable qui s'annonce.
Qu'est-ce qui rend possible le fascisme ? Quelle est son essence ? Et surtout : en avonsnous fini avec lui ? » Cette édition semi-poche bénéficiera d'un avant-propos inédit de son auteur.
Après L'Ethnologie de la chambre à coucher et celle de la porte, l'auteur nous invite à nouveau à nous regarder nous-mêmes dans une de nos occupations les plus répandues lorsque l'on parle du travail aujourd'hui, à savoir : être au bureau.
Du moine bénédictin au jeune cadre contemporain, de la société du bureau de Napoléon au bureaucrate kafkaïen, du pupitre du copiste au nomadisme numérique du co-working, ce livre est un voyage dans ce qui fait du bureau et du travail sédentaire le centre du développement de nos sociétés modernes.
Toujours avec humour, sensibilité et une connaissance encyclopédique, Pascal Dibie, en ethnologue, nous fait remonter dans notre histoire et réussit, sans que l'on se rende vraiment compte, à nous faire prendre conscience de la complexité réelle et déterminante de nos vies assises : une aventure de plus de trois siècles partagée au quotidien par cinq milliards de personnes dans le monde (oui, dont vous) !
La grande aventure du repos des hommes présentée ici, non sans humour est une odyssée dont le navire a pour nom " matelas ".
L'auteur met en scène les empereurs romains élucubrant au fond de leur lit, réhabilite les rois fainéants, surprend l'eglise dans le mitan du lit et conte l'invention de la chambre conjugale. il nous apprend aussi que dormir est une technique et la chambre un lieu de culture. il nous fait pénétrer dans les chambres-villages d'amazonie, les dortoirs d'enfants en inde, saute des lits de romance sur les lits de douleur d'oú il rebondit sur un k'ang chinois après avoir, au passage, fait un somme sur la banquise, chassé les courants d'air, bravé les parasites, visité nos caves et nos greniers pour aboutir au japon dans une chambre escamotable.
Pascal dibie nous dit tout ce que nous avons toujours voulu savoir sur la chambre à coucher.
" nous sommes montés dans le train à grande vitesse de la modernité sans trop nous en apercevoir et, lorsque nous regardons par la fenêtre, le paysage défile si vite que nous n'arrivons plus ni à le lire ni à le retenir.
J'ai l'impression que nous sommes devenus des spécialistes de l'oubli. " vingt-sept ans après la publication du village retrouvé (1979), l'ethnologue pascal dibie publie le village métamorphosé. c'est de nouveau de chichery, en bourgogne, oú il réside depuis son enfance, qu'il tire des observations ayant valeur universelle. un voyage hallucinant, profond, au coeur de notre rurbanité naissante. ii nous invite à revisiter notre société qui vit une des plus grandes mutations de son histoire millénaire.
S'intéressant à nos actes les plus modestes, à cette banalité qui inscrit les jours de nos vies dans le long calendrier de l'histoire, l'auteur décrit un quotidien oú le monde des signes et des aménageurs de paysages est roi, oú la voiture, la cybernétique et la consommation sont maîtresses de nos têtes, de nos temps et de notre économie, oú la religion s'abstrait jusqu'à accepter le changement des rites funéraires et à nous laisser exclure nos morts, oú l'agriculture se " scientifise " à outrance et nos paysages se patrimonialisent.
Une antique société se meurt, l'égoïsme de chacun s'affirme et ce qui fut le paysan, l'homme en pays, devenu hautement technicien et déculturé, réussit à s'insérer dans la brume de la mondialisation qui le gagne et le dévore. cette ethnologie déguisée en récit, oú se croisent pensées brutes et carnets de terrain, portraits de maîtres et réflexions profondes, inscrit le village métamorphosé parmi les plus grands ouvrages de terre humaine.
Qu'est-ce qu'une porte ?
Dans sa définition même elle implique l'existence d'un "dehors", autrement dit de ce qui est "hors de la porte". Nous y sommes : la porte est d'abord vue de l'intérieur de la maison par celui qui s'y inscrit. A partir de là tout est à penser : le dedans, le dehors, l'ouvert, le fermé, le bien-être, le danger, et c'est pour elle que nous nous sommes institués, nous les hommes, en grands paranoïaques autant qu'en dieux et en techniciens ! Pas un lieu où nous avons voulu dormir que nous n'avons barricadé, pas un champ que nous n'avons borné, pas un temple que nous n'avons chargé, pas une famille ni une ville que nous n'avons protégées. Nos portes sont partout, issues étroites ou portes monumentales.
Des Magdaléniens d'Etiolles à la porte d'Ishtar à Babylone quelle folie nous a prise? Portiques grecs, arcs de triomphe romains, Jésus qui prêche aux portes, L'enfer qui s'en invente, notre imaginaire de la porte se construit petit à petit. On arme les châteaux de pont-levis et de symboles, on enclot les femmes et puis on fait des Entrées solennelles, on s'invente des étiquettes autant pour les hommes que pour les livres. On dresse partout des barrières jusqu'à inventer les frontières. La ville s'avance, la société se discipline, se numérote, s'invente des règles qu'elle affiche aux portes : prestige, convenances, mort, on peut tout lire à la porte de nos vies. Le folklore s'est emparé des seuils, a nourri nos croyances et nos étranges rites de passage. Nos semblables d'un ailleurs proche ou lointain n'ont pas fait moins : jnouns et serrures veillent en Afrique pendant qu'en Chine on calcule encore l'orientation des ouvertures et qu'à chaque porte se joue l'équilibre de l'univers entier. En Amazonie la porte est en soi alors qu'en Océanie elle est un long chemin d'alliance.
La porte est pour chacun un bonheur et une inquiétude quotidiens tout simplement parce que, de tous nos objets du quotidien, elle représente un monde inépuisable de pensées.