Ce livre est consacré à l'histoire des programmes scolaires et plus particulièrement à l'élaboration des programmes d'histoire dans l'enseignement du second degré en France depuis 1945.
Il met en évidence l'ouverture progressive, mais difficile, du circuit d'écriture des programmes à de nouveaux acteurs et les transformations de l'histoire scolaire, de la mémoire nationale et de la citoyenneté.
Cet ouvrage envisage l'histoire politique récente des disciplines scolaires à différentes échelles sur plusieurs continents. Il vise à éclairer les rapports entre cultures politiques et transmission scolaire des savoirs, tant aux États-Unis qu'en Europe occidentale, en Chine, en Russie ou dans les territoires ultramarins français. Alors que le rôle des disciplines scolaires dans la construction des États-nations commence à être bien connu, il est intéressant de comprendre comment les rapports entre sociétés, pouvoirs et disciplines scolaires ont évolué depuis 1945 et jusqu'à nos jours, dans des contextes démocratiques ou autoritaires.
Avec le soutien du CERHIC-EA 2616 de l'université de Reims Champagne-Ardenne et du CUIP.
En 1975, l'intérêt de la réforme du collège avait été de mettre tous les petits Français sur un pied d'égalité face aux enjeux d'un enseignement secondaire qui opérait jusque-là une sélection sociale des élèves par le jeu des filières. La disparition des anciens systèmes laissait ainsi place au collège unique. De nos jours, les enquêtes PISA montrent au contraire que le premier cycle du second degré n'est guère efficace : il accroît les inégalités sociales et ne résout en aucun cas les difficultés d'apprentissages d'un nombre croissant d'élèves.
Telles sont les raisons pour lesquelles la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, propose de revoir quarante ans après le vote de la loi du 11 juillet 1975 cette institution jugée aujourd'hui inégalitaire et obsolète.
En reprenant notamment la genèse des travaux qui ont conduit à l'adoption du collège unique, les auteurs de cet ouvrage apportent des éléments nouveaux sur le projet initial de celui qui en fut l'un des principaux instigateurs, René Haby. Le projet de modernisation du système éducatif annoncé par le ministre de l'Education dès 1974 est analysé au regard des enjeux mais aussi des résistances que celui-ci rencontra aussi bien auprès des dirigeants politiques, des syndicats que des associations de spécialistes. La question fondamentale des alternatives aux filières est discutée à une époque où la communication (presse, radio, télévision) devient un argument majeur pour convaincre les Français des bienfaits des réformes à mener d'ici l'an 2000. Enfin, le collège unique, devenu "mythique", est interrogé au regard des résultats qu'il produit, laissant apparaître les limites des buts initiaux.