Rivayran Fabienne
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Je vais au marché, tu vas au marché, il va au marché. Et sur l'étal du marchand, à côté des légumes, de la viande ou du poisson, on trouve bon poids d'échanges, de contacts, de vivant, soigneusement emballés d'humanité. Au cours du marché, ce sont de brèves nouvelles qui passent d'un étal à l'autre, d'un état à l'autre. Au fil des allées, des femmes et des hommes trimballent leurs paniers chargés d'états d'âmes et de sentiments. Un militaire grognon, une soeur inquiète, un septuagénaire amoureux. Des amours à faire ou à défaire, une vie à rêver sur un bout de trottoir ou sur un coin de comptoir. Marché bonheur, marché malheur, marché colère à chacun son panier, à chacun son marché.
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- Pourquoi vous êtes venue vous installer ici ?
- Parce qu'après, c'est l'Espagne. Je ne parle pas espagnol. Et vous ?
- Pour la mer. Pour le bruit des vagues, la nuit, qui vous enveloppe de certitudes.
Deux maisons au bout du chemin, deux solitudes qui s'apprivoisent...
Un incendie vient rompre ce fragile équilibre.
Au coeur des ruines calcinées, les douleurs du passé se révèlent.