Pendant plus d'un siècle, de la IIIe République naissante (1870) à la dernière décolonisation (1980, les Nouvelles-Hébrides), la propagande coloniale a fait partie du quotidien des Français. Affiches touristiques ou de recrutement militaire, expositions universelles et coloniales, manuels scolaires et protège-cahiers, couvertures de livres et de magazines, presse illustrée et brochures de propagande, photographies et cartes postales, jeux de société et bandes dessinées, publicités et films, monuments et statues, peintures et émissions de radio... tous les supports ont participé à cette apologie de la « plus grande France ». Au coeur de l'État, une Agence des colonies a été le fer de lance de cette propagande, et beaucoup ont oublié son action. Génération après génération l'idée coloniale a fait son chemin, pour devenir consensuelle durant l'entre-deux-guerres et se prolonger jusqu'aux dernières heures de l'Algérie française et même au-delà. Au coeur de cette dynamique, l'image a été un vecteur essentiel du message colonial, portant un regard paternaliste et raciste sur ceux que l'on appelait les « indigènes ».
Ce livre analyse, décode et replace dans son contexte cette incroyable production, permettant, en croisant les sources les plus diverses et des archives exceptionnelles, de comprendre les mécanismes de l'adhésion du plus grand nombre à l'Empire. Par un remarquable décryptage des images, accompagné de citations pour chaque époque, ce travail nous montre comment a été construit l'univers symbolique structurant l'imaginaire sur la colonisation. Celui-ci est indissociable de l'identité nationale et a des répercussions sur les grands enjeux politiques, économiques et idéologiques pendant près d'un siècle. Ce livre, écrit à cinq voix, permet de comprendre comment le discours sur la « mission civilisatrice » s'est imposé et comment se sont bâties les grandes mythologies de la « République coloniale », dont certaines représentations perdurent. Cette approche inédite sur notre culture visuelle, politique et historique participe au travail de déconstruction en cours sur l'héritage de la colonisation, nous permettant de regarder autrement ce passé et ses résonances dans le présent.
L'empire colonial français se développe au XIXe siècle et devient le deuxième empire le plus vaste du monde, après celui du Royaume-Uni. Les contestations se multiplient dès l'entre-deux-guerres. Mais les bouleversements liés à la Seconde Guerre Mondiale accentuent la remise en question de la domination française. Commence dès lors un long processus de décolonisation, qui est aussi le plus long conflit de la France au XXe siècle, depuis les premiers soulèvements en 1943 jusqu'aux dernières indépendances au milieu des années 1970.
Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire évoquent toutes les facettes et les contradictions de ce processus, tantôt marqué par des épisodes d'une violence inouïe, tantôt accompagné de réformes et d'accords bilatéraux maintenant, des décennies plus tard, une forte dépendance des pays décolonisés vis-à-vis de la France. À travers près de 250 photographies, documents de presse ou affiches, ils décryptent l'un des plus grands basculements de l'histoire récente, et posent un regard renouvelé sur les deux faces du miroir colonial.
Verdrängt und vergessen sind die Männer und Frauen, die Kinder und Greise, die man hinter Gittern oder Barrieren zur Schau stellte wie Orang-Utans, chinesische Pandabären oder bengalische Tiger. Von Hamburg bis Paris, von London bis Tokio, von Chicago bis Genf strömten Millionen von Menschen in derartige "Völkerschauen" und "Menschenzoos". Dies geschah um die Wende vom 19. zum 20. Jahrhundert - und wirkt bis heute fort.
Die Schaulustigen waren fasziniert von diesen "Wilden", die so seltsame Gebräuche hatten. Sie sahen in ihnen nur "Fremde", "Andersartige", angeblich echte "Kannibalen". Die Besucher bemerkten nicht, dass sich die westliche Welt der Schaustellungen bediente, um das eigene Selbstbild zu idealisieren. Denn es ging nicht um eine bereichernde Begegnung zwischen Kulturen, sondern darum, das Überlegenheitsgefühl der "weißen Rasse" zu stärken und die "zivilisierende" Politik der Kolonialmächte zu rechtfertigen. Zudem begegnete man den Fremden oftmals ganz und gar nicht wohltätig. Man ließ sie fieren, blieb oft sogar angesichts der vielen Krankheiten und Todesfälle unter ihnen ungerührt. Schließlich waren es ja nur "Wilde".
Hamburg war einer der europäischen Schwerpunkte dieser Entwicklung. Carl Hagenbeck verwirklichte ab 1874 als erster in Europa die Idee einer "anthropologisch-zoologischen Ausstellung". Der Erfolg dieser Veranstaltungen war - auch in finanzieller Hinsicht - so überwältigend, dass man auch anderswo versuchte die Sensationsgier zu bedienen. Völkerschauen und MenschenZoos fanden im deutschen Sprachraum u.a. in Hamburg, Berlin, Leipzig, Dresden, Köln, Düsseldorf, Dortmund, Mannheim, München, Wien und Basel statt.
Die MenschenZoos trugen auf entscheidende Weise dazu bei, dass sich die rassistische Denkweise der "Wissenschaft vom Menschen" auf breite Bevölkerungskreise ausdehnte. Denn im Gefolge dieses rassistischen Trugbildes von den Fremden, dem die Pseudowissenschaft der damaligen Anthropologie das Denkmäntelchen der Objektivität umgehängt hatte, breitete sich rassistisches Denken unter großen Teilen der Bevölkerung westlicher Staaten aus. Ein Rassismus, der einige Jahrzehnte später schreckliche Folgen haben würde.
Die "MenschenZoos" zeigen uns die Entstehung unserer bis heute fortbestehenden Vorurteile und Ängste. Sie zeugen von der Spaltung der Menschheit in einen angeblich höherwertigen und einen angeblich minderwertigen Teil.