On ne peut répondre à ces questions sans partir de la réalité, sans évoquer concrètement ce qui se passe dans une salle d'audience, dans le bureau d'un juge. On ne peut réfléchir à la justice sans la voir, sans l'écouter. Observer la justice c'est évidemment laisser la part belle à l'observateur, à sa façon de voir, à sa subjectivité. Ce livre est donc émaillé de tranches de justice, de récits de procès, car il se veut solidement ancré dans la réalité. Une réalité têtue qui conduit à la réflexion et la conditionne même. Une réalité presque toujours dérangeante, parce que tout acte de justice est déroutant, imparfait et injuste. Si la justice est une institution en crise permanente, c'est que tout jugement est un moment de crise, saturé d'incertitude et de doute. Ce livre décrit la réalité du travail du juge et donne une base de légitimité à l'acte de juger. Il est à l'évidence l'exercice d'un pouvoir, parfois violent, répondant à une attente sociale et politique. Il s'inscrit nécessairement dans la réparation d'un ordre social mais laisse au juge une marge de manoeuvre très importante. Les deux bases de légitimité modernes avancées par l'ouvrage sont la sauvegarde des libertés et un combat d'humanité. Le juge est au service des libertés et de l'homme. Sur ce socle-là peut être bâtie une institution judiciaire démocratique au service des citoyens. Si le juge est lui-même un pouvoir, il est avant-tout un contre-pouvoir. De ce constat découlent les nécessités de son statut et de sa mission: son indépendance absolue, son impartialité, sa proximité avec le justiciable, sa volonté de comprendre et d'expliquer en utilisant tous les outils que les sciences humaines ont découverts et mis à sa disposition, mais aussi son nécessaire engagement dans le combat démocratique.
Un couple homosexuel peut-il être parent ? Ceux qui s'y opposent voient là une désagrégation de la famille et un risque pour l'équilibre psychologique des enfants. Pourtant, et même si juridiquement ces familles n'existent pas, on estime le nombre d'enfants vivant dans des familles homoparentales entre 200 000 à 300 000. Clélia Richard et Serge Portelli proposent un point très complet sur la question de l'homoparentalité en étudiant tous les aspects (juridique, social, psychologique). Ils font le constat d'une discrimination aujourd'hui intolérable et plaident pour une reconnaissance des familles homoparentales.
Les familles homoparentales n'existent pas juridiquement : elles n'ont pas droit de se marier, d'adopter, d'exercer l'autorité parentale pour les couples pacsés... Pourquoi cette situation ?
Comment les familles le vivent-elles ? Cet état fait est-il compatible avec notre démocratie ?
Serge Portelli et Clélia Richard sont d'abord allés à la rencontre d'une vingtaine de couples et de leurs enfants, qui finalement semblent ressembler à toutes les autres familles : Marc, 37 ans, médecin, marié et père de 3 enfants élevé par ses deux mamans qui n'ont jamais évoqué son père. Emilie, 5 ans, pour qui "papou", son deuxième papa, c'est "comme une maman". ..
Les deux auteurs font ensuite un état des lieux des droits des familles homoparentales puis se penchent ensuite sur les racines des réticences actuelles à la reconnaissance des familles homoparentales : religions, psychanalyse, politique. Ils abordent ensuite la conception de la famille dans un contexte d'évolution générale de la société. Après ce tableau très complet, ils concluent à une nécessaire évolution pour une véritable égalité.