« Qui suis-je pour juger l'autre ? Qui peut bien avoir la légitimité pour juger du sens de la vie d'un homme ? Comment être soi et juge en même temps ? » Le magistrat Serge Portelli s'empare de notre collection pour raconter le dur métier de vivre. Il dit non pas la vérité, mais sa vérité, son intime conviction. Voici le récit d'un homme face à d'autres, victimes ou agresseurs, humains, tous si terriblement humains. Il se souvient de la sauvagerie de certains gamins, de la douleur de femmes violées, de ses déboires (et victoires) avec le monde politique. Il nous tend un miroir où se reflète le chaos de notre monde - violences, inégalités, injustices...
Offrir en partage ce que la vie signifie pour lui, c'est livrer ses doutes et ses certitudes, nous emmener dans ses combats pour la liberté, l'égalité et la fraternité. C'est entrelacer pudeur, colère, tendresse et espoir. C'est aussi écrire pour comprendre, se délester du charabia judiciaire et prendre le parti de l'autre - ces autres « moi-même ». C'est encore au-delà de l'horreur, rejeter la fatalité, la récidive, et croire, toujours, en la dignité de l'Homme.
Serge Portelli appelle à la rescousse Verlaine et Montaigne et passe aux aveux avec une rare élégance, souvent teintée d'humour. Intime conviction ou l'art de ne jamais se résigner.
La torture a été pendant des siècles non seulement légale mais à la disposition de la justice qui l'utilisait comme un outil procédural ordinaire. Il a donc fallu une longue évolution des idées et du droit et finalement une inversion des lois pour que la torture devienne un mal absolu qu'il convient certes de prohiber mais surtout de combattre. De ce point de vue, le droit et la justice découvrent depuis peu la torture.
Sur l'échelle de l'histoire, cette appréhension est un phénomène récent. Il est donc apparu il y a peu que l'édiction de textes prohibitifs et répressifs ne suffisaient pas. Il s'agit donc de créer des institutions qui soient à la mesure de la tâche. Ont ainsi été instituées des juridictions internationales. Mais, compte tenu de leur lourdeur et de leur lenteur s'est imposée la nécessité de mettre en place des outils de prévention et d'inspection.
Serge Portelli, spécialiste du droit des victimes, raconte ici le parcours chaotique de douze récidivistes. Affaires de vol, de viol et de violence, parfois de meurtre, maladie mentale et addictions de toutes sortes, errances et transgressions, arrestations et condamnations composent les destinées particulières de ces délinquants ou de ces grands " professionnels ", dont les juges, bien souvent, ne savent rien. De Khaled, le petit voleur de portables, à Guy Georges, dont le parcours est évoqué jusqu'au premier crime, alors qu'il n'était encore " qu'un récidiviste ", ce livre est une plongée dans la singularité humaine. Parce que l'ignorer, c'est juger à l'aveugle.
La torture est un mal qui a toujours existé et existera toujours malgré son interdiction mondiale; elle est une constante humaine, celle du mal qui ronge l'homme. Dans le processus de la torture il n'y a pas que le bourreau et la victime, il y a aussi ceux qui se taisent, ferment le yeux et laissent faire. Mais pourquoi ? Pourquoi même les « démocraties » la pratiquent-elles ? Et qui rendre responsable, l'individu ou la société ? Au fond, l'histoire de la torture et les débats d'aujourd'hui n'en ferait-elle pas une nécessité ? Même si notre regard sur la torture s'est modifié, il est loin d'avoir tout exploré. Ce livre n'est pas un argumentaire, mais un questionnement sur ce mal indiscutable que représente la torture. Un questionnement qui n'est autre qu'un combat contre notre part sombre d'humanité.
Le bilan de nicolas sarkosy est là radicalement différent des promesses définitives et des succès autoproclamés : la violence croissante de notre société signe un échec patent.
40 000 gardes à vue de plus chaque année n'ont rien résolu. 25 000 reconduites à la frontière n'ont servi qu'à abîmer l'image de la france. inefficace, le candidat veut nous faire partager un grand rêve de rupture. le pire est à venir, dans le carnet de comportement pour les enfants turbulents dès trois ans, le fichage ethnique tous azimuts, une justice automatique, un ministère de l'immigration et de l'identité nationale, la disparition de la justice des mineurs, une santé publique de sécurité, une vingtaine de prisons-hôpitaux.
Les vraies ruptures sont là, des fractures mêmes, avec nos traditions républicaines et nos principes constitutionnels. ce livre est là pour qu'on ne puisse pas dire, après, qu'on ne savait pas.
On ne peut répondre à ces questions sans partir de la réalité, sans évoquer concrètement ce qui se passe dans une salle d'audience, dans le bureau d'un juge. On ne peut réfléchir à la justice sans la voir, sans l'écouter. Observer la justice c'est évidemment laisser la part belle à l'observateur, à sa façon de voir, à sa subjectivité. Ce livre est donc émaillé de tranches de justice, de récits de procès, car il se veut solidement ancré dans la réalité. Une réalité têtue qui conduit à la réflexion et la conditionne même. Une réalité presque toujours dérangeante, parce que tout acte de justice est déroutant, imparfait et injuste. Si la justice est une institution en crise permanente, c'est que tout jugement est un moment de crise, saturé d'incertitude et de doute. Ce livre décrit la réalité du travail du juge et donne une base de légitimité à l'acte de juger. Il est à l'évidence l'exercice d'un pouvoir, parfois violent, répondant à une attente sociale et politique. Il s'inscrit nécessairement dans la réparation d'un ordre social mais laisse au juge une marge de manoeuvre très importante. Les deux bases de légitimité modernes avancées par l'ouvrage sont la sauvegarde des libertés et un combat d'humanité. Le juge est au service des libertés et de l'homme. Sur ce socle-là peut être bâtie une institution judiciaire démocratique au service des citoyens. Si le juge est lui-même un pouvoir, il est avant-tout un contre-pouvoir. De ce constat découlent les nécessités de son statut et de sa mission: son indépendance absolue, son impartialité, sa proximité avec le justiciable, sa volonté de comprendre et d'expliquer en utilisant tous les outils que les sciences humaines ont découverts et mis à sa disposition, mais aussi son nécessaire engagement dans le combat démocratique.
La démagogie, ce n'est pas flatter le peuple, c'est l'abaisser. L'histoire est pleine de ces flagorneurs-là, prêts à tout pour asseoir leur popularité et forcer leur succès. Le mal est ancien, c'est le corollaire d'une démocratie qui dépérit. En décembre 2005, en plein couvre-feu, est votée une loi sur la récidive. La peur du crime a toujours été l'un des terrains favoris des populistes. Fondé sur une falsification de la réalité et de la pratique des tribunaux, sur une méconnaissance totale de ce qu'est la récidive, ce texte ne sert qu'à alimenter un discours électoraliste : celui du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Ce livre décortique, à travers l'exemple de cette loi inutile et bête, cas parfait de la démagogie en marche, la méthode Sarkozy, médiatique et sournoise.
L'homoparentalité est une réalité encore méconnue qui a donné lieu à de nombreux ouvrages principalement d'ordre sociologique.
Elle questionne fortement le droit et la justice.
La loi du 17 mai 2013 «ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe» a fondamentalement modifié l'approche juridique de la question puisque le mariage de personne du même sexe y a été solennellement reconnu.
La voie de l'adoption a été en conséquence ouverte aux couples de même sexe une fois mariés.
L'homoparentalité quitte donc le champ de la clandestinité ou du non-droit.
L'ouvrage décrit cette évolution fondamentale - l'avant et l'après-loi du 17 mai 2013. Mais les questions restent nombreuses et les controverses vives, notamment quant à l'assistance médicale à la procréation et la gestation pour autrui.
L'ouvrage aborde enfin l'état du droit de l'homoparentalité dans le monde, étude indispensable car le phénomène met très souvent en jeu des situations qui relèvent du droit international privé.
A la sortie de prison, une autre existence commence. Quatorze personnes qui ont passé de longues périodes en prison, jusqu'à 26 ans, ont accepté de nous parler. Ces périodes de vie renseignent sur les changements possibles d'un individu et sa capacité à s'extraire de la délinquance, ce que l'on appelle la « désistance ». Quatorze personnes : hommes, femmes, condamnés pour meurtre, terrorisme, détournements, agressions sexuelles, trafic de stupéfiants... Le discours est livré avec ses aspérités, ses émotions, ses réflexions. Nous suivons des parcours pleins d'accidents, parfois chaotiques. Mais au détour de la prison, aux effets souvent délétères, voire mortifères, peut survenir un déclic qui changera le cours d'une existence. La confrontation à la loi, une rencontre, une prise de conscience, la disparition d'un proche, la découverte de soi. A l'issue de cette longue écoute, naît une certitude : rien ne pourra être fait de valable si cette parole n'est pas entendue. Elle permet de ne plus considérer ces individus comme des étrangers à notre société. Cette écoute est une nécessité pour que les institutions soient efficaces. Afin que le lecteur puisse s'orienter, le livre propose entre chaque portrait-témoignage, quatorze chapitres, apportant une information précise, actualisée et objective sur cette vie après la peine : la récidive, les suivis judiciaires, les longues peines, la réinsertion, le suivi des délinquants sexuels, la place de la victime. Sont abordées également des problématiques nouvelles telles que la désistance ou la justice réparatrice.
Cette deuxième édition propose un outil de travail mis à jour, qui permet de suivre le parcours de la victime, de l'événement initial à la reconstruction, en lui évitant d'être maltraitée par l'incompréhension des proches, des professionnels et des institutions chargées de l'aider.
Les droits des victimes sont en effet maintenant reconnus comme une interdiscipline autonome, la victimologie, qui a adopté une définition juridique de la victime invalidant les critiques qui affectent de l'oublier. la première partie de l'ouvrage traite du droit, des auditions, des expertises pénales et civiles ; elle décrit le rôle des acteurs en présence et les diverses procédures d'accompagnement social et judiciaire.
La seconde partie est consacrée à la prise en charge médicale, pour que tout professionnel confronté à une victime traumatisée puisse cerner ses besoins spécifiques et l'orienter dans le réseau d'accueil et d'assistance dont les acteurs occupent des places bien définies et complémentaires. ce livre s'adresse à tous ceux (juristes, membres des forces de sécurité, professionnels de la santé, travailleurs sociaux, étudiants...) qui cherchent des réponses pratiques, humaines et efficaces pour dépasser le seul traitement judiciaire de la victime et favoriser sa reconstruction globale en tant que personne sociale.
Un couple homosexuel peut-il être parent ? Ceux qui s'y opposent voient là une désagrégation de la famille et un risque pour l'équilibre psychologique des enfants. Pourtant, et même si juridiquement ces familles n'existent pas, on estime le nombre d'enfants vivant dans des familles homoparentales entre 200 000 à 300 000. Clélia Richard et Serge Portelli proposent un point très complet sur la question de l'homoparentalité en étudiant tous les aspects (juridique, social, psychologique). Ils font le constat d'une discrimination aujourd'hui intolérable et plaident pour une reconnaissance des familles homoparentales.
Les familles homoparentales n'existent pas juridiquement : elles n'ont pas droit de se marier, d'adopter, d'exercer l'autorité parentale pour les couples pacsés... Pourquoi cette situation ?
Comment les familles le vivent-elles ? Cet état fait est-il compatible avec notre démocratie ?
Serge Portelli et Clélia Richard sont d'abord allés à la rencontre d'une vingtaine de couples et de leurs enfants, qui finalement semblent ressembler à toutes les autres familles : Marc, 37 ans, médecin, marié et père de 3 enfants élevé par ses deux mamans qui n'ont jamais évoqué son père. Emilie, 5 ans, pour qui "papou", son deuxième papa, c'est "comme une maman". ..
Les deux auteurs font ensuite un état des lieux des droits des familles homoparentales puis se penchent ensuite sur les racines des réticences actuelles à la reconnaissance des familles homoparentales : religions, psychanalyse, politique. Ils abordent ensuite la conception de la famille dans un contexte d'évolution générale de la société. Après ce tableau très complet, ils concluent à une nécessaire évolution pour une véritable égalité.