Les mobilisations catholiques contemporaines se résument-elles aux résistances face aux réformes en matière de politiques familiales, éducatives ou bioéthiques ? À partir d'une enquête menée en France (Aquitaine), en Espagne (Pays basque) et en Italie (Lombardie et Émilie-Romagne) auprès d'organisations catholiques agissant dans l'économie sociale et solidaire, la lutte contre l'exclusion, le soutien aux migrants et le travail de paix, ce livre montre qu'en ces temps de repolitisation du religieux, un répertoire d'action catholique échappe aux confrontations binaires et se caractérise au contraire par sa dimension de médiation.
Les médiations catholiques territoriales traduisent un pluralisme interne du catholicisme qui se fait ressentir au travers du répertoire entrepreneurial (autour de l'économie sociale et solidaire), du répertoire de la subsidiarité (dans la lutte contre les exclusions sociales), du répertoire de l'hospitalité (envers les migrants et réfugiés) et du répertoire de la paix (dans un conflit politique violent).
Cette action sociale par le bas, si elle se fonde sur une approche à la fois éthique et experte du social et de l'économique, peut néanmoins déboucher sur des registres de politisation qui génèrent des proximités a priori inattendues entre des organisations catholiques ordinairement discrètes et les mouvements sociaux mobilisés sur les mêmes problèmes publics.
Comment évaluer la part du religieux parmi les multiples facteurs explicatifs de la mobilisation identitaire basque ? En quoi le catholicisme a-t-il influencé la structuration des débats identitaires ? Ce livre analyse le rôle du catholicisme dans la politisation de l'identité basque, de façon comparative entre Pays basque français et espagnol, depuis le XIXe siècle jusqu'à la fin du XXe siècle.
Ce volume étudie les nouvelles dynamiques territoriales de l'économie sociale et solidaire, à partir d'angles méthodologiques (par territoire, secteur ou statut juridique) et disciplinaires (sociologues, géographes, économistes, gestionnaires, politistes). Il propose des analyses lucides évitant le double écueil de l'angélisme et de la dénonciation sans nuances des « dérives » marchandes ou institutionnelles de cette économie. Les études de cas concernent essentiellement des territoires français, urbains et ruraux, avec des incursions comparatistes en Italie et au Royaume-Uni.
Le projet de l'économie sociale et solidaire est soumis à un triple défi : comment allier les valeurs fondatrices aux réalités du marché ? Comment maintenir une forte dose de militantisme quand la taille, la nature et les objectifs de l'organisation se modifient ? Comment concilier un besoin de reconnaissance et une institutionnalisation contrôlée ? Le livre analyse certaines des expressions aquitaines de ce monde social particulier. À des perspectives d'ensemble centrées sur les acteurs et les processus d'institutionnalisation succède une partie consacrée aux croisements entre valeurs et ancrages territoriaux. L'émergence d'une SCIC au sud des Landes, d'un GEIQ en Dordogne ou des expériences "d'économie identitaire" en Pays basque sont autant d'exemples de cette dynamique. La spécificité frontalière de l'Aquitaine est soulignée par une étude sur l'évolution comparée du droit coopératif en France et en Espagne. Enfin, une troisième partie consacrée aux répertoires et aux acteurs s'interroge sur les logiques d'engagement autant dans les formes neuves de l'économie sociale et solidaire - commerce équitable, SEL et régies de quartier - que dans les formes les plus anciennes, ici, mutualisme et associations de divers secteurs.
Cet ouvrage entend redécouvrir et analyser l'expérience d'indignation des populations affectées par la marée noire suite à la catastrophe du Prestige, et rendre crédit à l'incertitude ouverte par cette marée noire, abusivement atténuée à travers les retours d'expérience ou les comptes rendus gestionnaires réalisés après la bataille. Ce double pari implique un regard sociologique et ethnographique attentif aux lieux et enjeux qui fixent des discours publics de contestation de cette marée noire.