« L'enseignement de Las Vegas constitue une documentation brillante sur notre temps, un compte rendu, sous un angle théorique, de notre héritage architectural et un ouvrage qui se sert de l'histoire d'une manière intelligente, habile et créatrice : c'est rare. Voilà donc un livre à contester, à critiquer, mais qu'il faut lire. Tous ces petits points de controverse s'enroulent en une spirale débouchant sur des questions philosophiques où la nature même de l'architecture est impliquée. » Journal of the Society of Architectural Historians Ce livre, publié pour la première fois en américain en 1971, est devenu un ouvrage essentiel dans la théorie de l'architecture. Son influence est comparable à celle de Vers une architecture de Le Corbusier.
A l'aube du siècle des Lumières, Berkeley invente l'immatérialisme, philosophie qui nie l'existence de la matière tout en affirmant la réalité des corps sensibles.
Trois thèses se trouvent au centre de sa pensée :
1) les philosophes qui l'ont précédé, et qui distinguent tout entre idées et qualités sensibles, sont implicitement ou explicitement sceptiques ;
2) ils le sont parce que leurs systèmes impliquent que l'esprit ne peut être certain de l'existence des corps, puisqu'il ne percevrait rien d'autre que des idées ;
3) la seule possibilité de réfuter définitivement le scepticisme dépend de ce que l'on reconnaisse l'inexistence de la matière (immatérialisme), la réalité des corps (réalisme empirique), et l'identité des idées sensibles avec les qualités sensibles, l'identité des complexes d'idées sensibles avec les corps (phénoménisme).
Or, trois thèses si radicales auraient paru scandaleusement inacceptables aux yeux des philosophes majeurs précédant Berkeley. Alors comment le contexte - cartésien, néo-scolastique, sceptique - les a-t-il motivées et rendues certaines aux yeux de Berkeley ? Celui-ci était-il justifié à les adopter ? Et dans quelle mesure emploie-t-il des thèses et des arguments de ses prédécesseurs - concernant notamment le statut des idées - pour forger sa propre théorie des idées, réfuter le scepticisme et défendre l'immatérialisme ? Partant de ces questions, Richard Glauser examine les théories de la perception des philosophes qui, depuis Descartes, influencent Berkeley.
Il reconstruit le contexte sceptique, issu du cartésianisme, qui détermine la manière dont Berkeley comprend la philosophie moderne et réagit contre elle. Rompant avec une tradition ne voyant en ce philosophe qu'un intermédiaire entre Locke et Hume au sein de l'empirisme, l'auteur se fonde sur une étude précise des arguments de Berkeley pour mettre en évidence les racines profondes de sa pensée dans les problèmes et controverses épistémiques et ontologiques fondamentaux du XVIIe siècle.
Condition nécessaire pour évaluer l'exacte mesure de ses innovations les plus audacieuses.
Pourquoi ce retour aux passions, problématique archaïsante et délaissée par la philosophie " sérieuse " - celle de la connaissance, du langage et du monde des objets et des états de fait ? Pourquoi cette reconstruction - obsessionnelle, diront certains - d'une typologie et d'une classification des passions, sujet de tant de Traités des Passions marqués par l'artifice scolastique ? L'attention pour les passions culminant aux XVIIe et XVIIIe siècles, était d'ailleurs motivée en première instance par les intérêts de la médecine et de la morale. Il suffit de constater la prolifération des traités médicaux et moraux autour et à partir des Passions de l'Âme de Descartes. La psychologie affective, la " logique " des sentiments de Ribot et de son école au début de notre siècle, restera fortement marquée par cette éthico-médicalisation des passions. La monographie que Herman Parret consacre aux passions manifeste de toute évidence d'autres préoccupations. Ce sont les conditions subjectives de la production et de la compréhension des discours, et de leur force intersubjectivante, qui façonnent l'intérêt du philosophe du langage. Les philosophies classiques des passions - Descartes, Spinoza, Hume, Kant - offrent d'excellents prolégomènes à l'effort de reconstruction pragma-sémiotique des parcours génératifs du pathos. La première partie de la monographie, Positions, insiste sur les contraintes issues des théories philosophiques des passions, de leur nature, de leur fonctionnement. Il sera d'une grande importance de constater comment le Spinoza des affections transpose le Descartes des passions, comment Hume et Kant s'opposent radicalement dans leur détermination du fondement passionnel. Ces contraintes concernent précisément la portée même des typologies des passions, et de leur parcours génératif, proposés dans la seconde partie, Architectonique. En fin de compte, dans la troisième partie, Exemplifications, Parret se propose de marquer d'où surgissent la curiosité, la sollicitude, l'enthousiasme et la reconnaissance, les quatre passions-prototypes de l'univers pathique.