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Philosophie généralités
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La religion ; analyse de la notion, étude de textes : Cicéron, Spinoza, Lucrèce, Bergson, Hegel
Jacqueline Lagrée
- Armand Colin
- Vocation Philosophe
- 6 Octobre 2006
- 9782200269968
La résistance du religieux, naguère jugé en voie de dépassement, intrigue et dérange.
Régression passagère de l'humaine raison, en des temps marqués par l'effacement des idéologies de progrès, ou solidité inaltérable d'une forme culturelle sui generis ? Le philosophe, tenant depuis deux millénaires d'une réflexion émancipée, se doit d'affronter la question. Analyse de la notion : On confrontera deux approches adverses, celle selon laquelle aucune société ne peut se passer de religion, et celle qui maintient que l'âge de la religion est en un sens terminé.
D'un côté, la religion apparaît comme un constituant indépassable du lien social, de l'autre, elle appartient à l'ordre de l'imagination subjective, particulière, potentiellement abusive. Dans ce débat, se nouent les questions vives de la tolérance, de la laïcité et des choix éthiques. Etude de textes : Cicéron met en avant l'aspect civique de la religion ; Spinoza considère la foi d'un point de vue pragmatique et développe un noyau rationnel commun à toutes les religions ; Lucrèce démontre que la terreur religieuse est produite par l'homme lui-même, qui s'en délivrera par le savoir ; pour Bergson, l'intelligence frôlant à tout moment la dissolution, il appartient à la religion, force créatrice, d'assurer la cohésion du tout.
Pour Hegel enfin, le contenu théorique de la religion est le même que celui de la philosophie : c'est une manifestation authentique mais partielle de la vie de l'Absolu.
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Le néostoïcisme ; une philosophie par gros temps
Jacqueline Lagrée
- Vrin
- Bibliotheque Des Philosophes
- 31 Octobre 2010
- 9782711622917
Avec la multiplication des éditions et traductions de Sénèque le stoïcisme revient à la mode à la fin de la Renaissance. Après La constance de Juste Lipse (1584) fleurissent les traités qui louent la constance, le travail, la force d'âme, la discipline et l'obéissance, la clémence du Prince, etc. Une nouvelle phase de la longue vie de l'Ecole stoïcienne commence dans les années 1580 pour s'achever vers 1650. Mais le néostoïcisme est confronté à un problème ignoré de l'ancien : comment concilier cette morale « virile, rude et austère » certes, mais autosuffisante, avec les enseignements du christianisme? Peut-on être stoïcien en philosophie et chrétien? Peut-on faire jouer les « belles lettres » contre les Lettres sacrées? Juste Lipse, Guillaume du Vair et Pierre Charron l'ont cru, présentant leur défense du stoïcisme impérial et romain comme une thérapie pour des temps troublés. Une « philosophie par gros temps », tel apparaît bien le néostoïcisme en Europe du Nord, déchirée par les guerres religieuses, les épidémies, les famines, les troubles civils. Ces auteurs qui sont souvent de savants érudits, même s'ils insistent à juste titre sur la morale, plus assimilable en contexte chrétien que la théologie du Portique, entendent bien restituer l'ensemble de cette philosophie, de la physique à la conception de la religion naturelle et universelle.