Sciences humaines & sociales
-
Méditations phénoménologiques ; phénoménologie et phénoménologie du langage
Marc Richir
- Millon
- Krisis
- 1 Juillet 1993
- 9782905614810
Ces "Méditations phénoménologiques", ainsi intitulées en référence aux "Méditations" de Descartes et de Husserl, s'efforcent d'explorer "la chose même" à penser - le phénomène comme rien que phénomène -, dès lors que, rencontrant sa véritable altérité, la pensée ne se réduit pas à manipuler machinalement ses identités.
C'est-à-dire aussi bien la pensée dans son énigmatique vivacité. Culminant au sein d'une phénoménologie du langage - qui est distingué des langues instituées -, l'entreprise débouche sur une sorte très étrange de " mathesis " de l'instabilité universelle, celle de l'indivision originaire du phénomène et du penser, à travers une architectonique dont les termes sont cependant infiniment variables et labiles, comme si la pensée n'existait jamais que de traverser des "paysages" qui changent constamment d'aspect par les déformations cohérentes que la variabilité de leurs repères leur fait subir.
Loin du Descartes de la science instituée, mais très près du Descartes du doute hyperbolique. Loin du Husserl de la doctrine exotérique, mais près du Husserl des innombrables apories à l'oeuvre dans les "couches profondes" de la "vie transcendantale constituante". Dans l'architectonique, à prendre en son sens kantien, le parcours infini de la "chose même" à penser retrouve certes ses propres traces, non pas cependant comme les éléments positifs d'un "système" doctrinal, mais comme des sortes d'énoncés de problèmes chaque fois infinis.
Ces "Méditations" sont méditatives parce qu'elles réfléchissent à nouveaux frais la finitude en tant qu'absence de limite assignable entre le fini et l'infini. Faire de la phénoménologie, c'est entrer indéfiniment dans l'infini.
-
En reposant la question du sublime et du soi, M. Richir retrouve certaines questions fondamentales de Hegel, de Schelling et de Fichte, qui l'amène à une réévaluation de la phénoménologie husserlienne jusqu'à une relecture nouvelle de la philosophie classique, en passant par une épochè hyperbolique de la pensée heideggerienne - la mise hors circuit de toute «légende» ontologique ou «métaontologique ». T out cela, qui ne pouvait faire l'objet d'un ouvrage systématique, ne pouvait s'énoncer, à ses risques et périls, que sous la forme de «propositions » de dimension variable, vagabondant dans une problématique passablement complexe, au fil de son inspiration, allant pour ainsi dire de buisson en buisson.
-
Phénomènes, temps et être ; phénoménologie et institution symbolique
Marc Richir
- Millon
- Krisis
- 22 Novembre 2018
- 9782841373413
S'il fallait prouver la fécondité de la phénoménologie, l'ouvrage de M. Richir le ferait à merveille : on y trouve la même attention au réel, la même rigueur, le même refus des présupposés qui sont la marque de la phénoménologie, de Husserl à Merleau- Ponty (auquel se réfère M. Richir). M. Richir s'aventure ici dans l'exploration du "monde" d'avant le monde, socle de la réflexion.
Les deux titres publiés en 1987 et 1988 (qui ont inauguré la collection) sont rassemblés conformément au souhait de l'auteur avant sa mort. Ce volume forme un « cycle » non clos, en quelque sorte intercalaire dans l'oeuvre de l'auteur, ouvert sur la percée des Recherches phénoménologiques en lesquelles il s'enracine et, d'autre part, sur les Méditations phénoménologiques postérieures qu'il préfigure.
-
Le despote, monarque royal ou républicain, n'est jamais que le tyran légitimé par les dieux, un Dieu, ou le Peuple dans un système de droit politique.
-
Sur le sublime et le soi ; variations II
Marc Richir
- Promotion De Phenomenologie
- 4 Février 2011
- 9782916484075
-
Ces fragments phénoménologiques sur le langage font suite aux fragments phénoménologiques sur le temps et l'espace déjà publiés dans la même collection.
" fragments " en raison de l'inachèvement de principe de la " chose " elle-même. de l'impossibilité d'en traiter sous la forme d'un système. dans la discursivité mettant en ordre successif tous ses aspects, en raison aussi de la précarité et des incertitudes qui ne cessent de surgir quant à la pertinence. à ce registre, de la langue philosophique que parle encore la phénoménologie. a ce registre : c'est-à-dire au sein du champ infini d'instabilités " phantastiques ", effectives, potentielles et même virtuelles, ouvert dans des profondeurs archaïques à peine entrevues par husserl, dès lors que la distinction est faite entre le langage - classiquement : la pensée en son acception cartésienne - et la langue, entre le sens se faisant dans son extrême fluidité tout immatérielle et les significations.
Du point de vue méthodologique, la question n'est plus celle, husserlienne, de l'intuition. de la coextensivité qu'elle implique de la réduction phénoménologique transcendantale et de la réduction eidétique, mais par la médiation de l'épochè hyperbolique, celle d'un contact, en et par un écart de très singulière " nature " entre le soi en chemin vers soi du phénoménologue et la sache selbst. a travers ces fragments, qui proposent un parcours " éclaté " passant par la " pensée ".
L'imagination, la poésie, le concept et le mythe, s'achève, dans l'esprit de l'auteur, un cycle commencé en 1992 avec les méditations phénoménologiques. ces passages peuvent être effectués en plusieurs sens, selon les libres choix et l'inspiration du lecteur, au fil d'autres parcours de la constellation. c'est une autre manière de pratiquer la phénoménologie qui est finalement proposée, un autre exercice de la rigueur, à distance de la construction spéculative et de l'architecture imaginaire, et où la philosophie paraît sans doute sous un jour nouveau.
-
Cet ouvrage tente de saisir « sur le vif » la transformation, constitutive de la mythologie, que l'institution de l'État fait subir au matériau mythique préexistant. Il se place dans la suite des travaux anthropologiques de Claude Lévi-Strauss et de Pierre Clastres considérant les « sociétés contre l'État ». Il s'avère possible dans le cas grec de relever, chemin faisant, le travail de « mythologisation » qui s'effectue sur un matériau mythico-mythologique préexistant - qui va des « légendes » de fondation des cités grecques à l'élaboration proprement mythologique chez Hésiode.
Un parcours souvent absent dans d'autres cultures (historiques ou ethnologiques) où la fixation écrite de ces « légendes », évidemment orales à l'origine, n'a pas eu lieu.
-
« Philosophie et sciences » : voilà un thème difficile, central, de notre temps, où il est nécessairement question de son sens. C'est ce sens qu'interrogent, d'une façon à la fois historique et problématique, les essais du présent volume. J. Merleau-Ponty questionne les rapports entre sciences et vulgarisation scientifique. J. Ladrière pose le problème de La normativité de la pensée scientifique. J. Lambert met en évidence le problème du Livre de la Nature chez Galilée et Kepler. P. Kerszberg confronte les structures internes de la philosophie critique kantienne et de la théorie de la relativité sur la question cosmologique. M. Richir analyse L'illusion transcendantale dans la théorie cantorienne des ensembles. B. d'Espagnat et G. Hottois évoquent le problèmes des rapports difficiles, aujourd'hui, entre science et philosophie.
-
-
-
-
Le corps - essai sur l'interiorite
Marc Richir
- Hatier
- Optiques Philosophie
- 9 Janvier 1998
- 9782218073618
-
«De l'aventure métaphysique du Capitaine Achab qui, dans Moby Dick, poursuit le Léviathan jusqu'aux confins de la terre, au récit de Billy Budd, le "beau marin" ignorant du Bien et du Mal et pendu au nom de la Loi, en passant par les ambiguïtés de Pierre, dont le travail d'écrivain se perd dans les replis et les soubassements de l'être, la quête de Melville ne visait pas moins qu'à ébranler les assises du monde. Quête difficile, titanesque, voire impossible, qui, pour Melville, s'acheva dans le désastre, tant il est extra - ordinairement complexe de remonter en deçà de l'équilibre des dieux et de Dieu même, de saisir quelque chose du paradis toujours déjà perdu.» Réédition d'un ouvrage aujourd'hui épuisé.
-
-
-
-
L'ouvrage se structure autour de deux parties principales : l'une critique à l'égard de Husserl, Heidegger (Sein und Sein), et Binswanger pour montrer leur insuffisance à fonder une véritable anthropologie phénoménologique; la seconde vouée à des analyses phénoménologiques approfondies des psychopathologies. L'objet de l'ouvrage est la phénoménologie renouvelée des cas de Spaltung psychopathologies et des conséquences qu'elle implique, pour la refonte de la phénoménologie tout entière. Cet ouvrage s'inscrit dans la suite de Phénoménologie en esquisse (2001). Il tourne autour d'une réinterprétation en profondeur des notions de Leiblichkeit, d'intersubjectivité, de Spaltung et d'affectivité.
-
-
Fragments phénoménologiques sur le temps et l'espace
Marc Richir
- Millon
- Krisis
- 1 Novembre 2006
- 9782841371983
Toucher aux problèmes et questions posés par le temps et l'espace, c'est toucher à ce qui paraît toujours aller le plus de soi dans notre expérience la plus courante, et le moins souvent interrogé et le plus souvent présupposé.
Même si la tradition philosophique en a tenté plus d'une fois l'expérience et ne nous laisse pas tout à fait démunis, elle y a été confrontée à maintes difficultés, devenues classiques, et qui comportent en elles-mêmes, dans le traitement qu'elle en propose, des " évidences " qu'il paraît absurde de soumettre au doute. Par exemple, l'écoulement du présent ou la distinction dedans/dehors. La dernière élaboration systématique, et classique dans son esprit, de ces problèmes et questions, est celle de Husserl, manifestement en écho à celles d'Aristote et d'Augustin.
Or, pour peu qu'on l'examine depuis la refonte de la phénoménologie proposée dans le présent ouvrage, elle révèle tout à la fois ses limites et ses présupposés, et conduit inexorablement à des paradoxes (dont ceux de Zénon)- ceux-là mêmes que la tradition avait déjà rencontrés pour les éviter, pour s'assurer d'une stabilité au moins relative. Tirer les fils qui conduisent à ces paradoxes, en découvrir l'organisation interne -l'architectonique-, c'est donc mettre à jour quelques-unes des racines les plus profondes de la tradition ainsi que leurs motifs phénoménologiques cachés.
C'est donc aussi s'exposer à l'inconfort d'un voyage sur un continent sans repères fixes, dont on n'a pas la carte, et en être réduit à l'exploration par fragments, de proche en proche, par zigzags, avec la présomption que toute carte ne peut être qu'une représentation construite et théorique. Il faut se résoudre à ce que la phénoménologie refondue au-delà de l'ordre des eidétiques soit une sorte très paradoxale de mathesis de l'instabilité.
-
-
Ces variations sur le sublime et le soi sont variations en ce qu'elles traitent de la même problématique, l'articulation du « moment » du sublime et de la naissance du soi en contact avec soi, en prenant différents points d'entrée qui impliquent autant de cheminements.
Dans la « basse époque » où nous sommes forcés de vivre et où tout paraît bien s'effondrer, Marc Richir s'intéresse au sublime, qui fait signe vers la transcendance, aujourd'hui abhorrée, confondue qu'elle est généralement avec un Dieu vindicatif et implacable, ou avec les horreurs innommables des temps, quand elle n'est pas stupidement représentée par le spectaculaire. Il s'agit ici de quelque chose de beaucoup plus intime, et qui ouvre aux questions de sens, dont il n'en est aucune, si nous voulons être sincères avec nous-mêmes, qui puisse trouver de réponse propre à nous satisfaire. L'ambition de l'auteur est de proposer quelques-unes de ces questions et quelques-unes de leurs réponses. Comme le pensait Husserl, la phénoménologie est une discipline du provisoire. Sans doute comme la vie même, quand elle ne s'illusionne pas.
-
L'écart et le rien ; conversations avec Sacha Carlson
Marc Richir, Sacha Carlson
- Millon
- Krisis
- 4 Juin 2015
- 9782841373116
Depuis 1997, Sacha Carlson suit les travaux de Marc Richir, frappé, comme tous ceux qui ont approché et l'homme et l'oeuvre, de la di érence de tonalité entre les deux registres de pensée que le philosophe a toujours pratiqué parallèlement : l'écriture et le dialogue. Autant ses textes semblent d'abord se caractériser par leur très haute technicité conceptuelle, autant sa parole vive témoigne plus directement d'un ancrage dans le concret. D'où le projet de ce livre : rendre accessibles à un plus grand nombre des traces de cette parole tellement singulière, tout aussi précise que franche et familière, où transparaît peut-être plus facilement le rythme concret de ce que Richir lui-même nomme si bien le sens se faisant.
-
Considérations sur la Révolution française
Fichte Johann Gottlieb, Richir Marc
- Payot
- 13 Février 1989
- 9782228881326