Une histoire sur deux millions d'années, du paléolithique jusqu'à nos jours, des grands courants migratoires humains qui ont contribué au brassage des peuples sur notre planète. Pistant les traces laissées par l'homme sur les routes hypothétiques des invasions présumées, Jean-Paul Demoule mène l'enquête, tordant le cou au passage à nombre d'idées reçues. Un essai décapant en un temps où il apparaît plus que jamais nécessaire d'affirmer haut et fort que, depuis l'aube de l'humanité, nous avons toujours été des migrants
Dans son essai Migrations, Sonia Shah déconstruit le paradigme d'un monde immuable et ordonné. Les preuves que le vivant est en mouvement sont de plus en plus éloquentes : il est admis, par exemple, que ce n'est pas par accident que nos ancêtres ont peuplé les coins les plus isolés de la planète, des plateaux tibétains aux îles reculées du Pacifique. La migration serait ainsi une réponse adaptative aux changements environnementaux et un vecteur important de diversité biologique et culturelle.
On ne doit donc pas s'étonner que " l'étude des mouvements de la faune, autrefois reléguée aux marges de la recherche en biologie, en constitue aujourd'hui le coeur ". Devant les défis climatiques qui se présentent à nous, le mouvement pourrait même représenter notre meilleure chance de survie
À l'heure où la «crise migratoire», parfois qualifiée de «crise de l'asile», n'en finit pas de diviser les États et les sociétés en Europe, cet ouvrage entend redonner une profondeur historique à une question d'actualité. Il interroge les multiples dénominations et représentations relatives aux «migrants» partis sous la contrainte, en allant de l'«exilé», du «proscrit», au «demandeur d'asile» et au «réfugié». On y entend résonner les discours prononcés par des proscrits qui ont marqué leur temps, les échos des oeuvres littéraires que les exilés nous ont laissées en héritage, depuis Les Châtiments de Victor Hugo jusqu'à Persépolis de Marjane Satrapi, mais on distingue aussi le murmure anonyme des «sans-État», souvent dénigrés et rejetés. Le livre donne enfin la part belle aux oubliés de la migration - femmes, enfants et vieillards -, pourtant largement impliqués dans cette histoire en mouvement. Grâce à un parcours chronologique qui commence avec les insurrections et révolutions de la fin du XVIII ? siècle et s'achève avec le temps présent de la migration contrainte, ce récit transnational de l'histoire des réfugiés donne vie et corps aux exilés d'hier et d'aujourd'hui:il restitue leur expérience collective mais aussi la singularité de leurs parcours européens.
Chaque année au début du printemps, on voit arriver dans le ciel de France de nombreux immigrés qui ont fait de longues distances pour venir se reproduire chez nous. Ils ont pris leur envol en vastes groupes et, poussés par la misère et par le manque de nourriture, ils viennent se poser sur les fils électriques de la banlieue parisienne ou dans les quartiers chauds de Marseille.
Là, ils construisent leur nid dans des tours en béton réservées à cet usage puis, pour nourrir leurs petits, ils font plein de sales boulots dans le bâtiment, la restauration ou le retraitement des déchets. Ce phénomène d'immigration n'est pas nouveau : jadis les Belges, les Italiens, les Polonais, les Espagnols, aujourd'hui les Maghrébins et les Africains de nos anciennes colonies.
Connaître leur histoire apprend à se connaître soi-même, car en vérité je vous le dis : l'homme civilisé descend de l'immigré.
Comment rester sourd aux voix du monde quand elles crient à nos portes, agitent nos sociétés dans leurs tréfonds, nous interpellent sur nos valeurs ?
Patrick Chamoiseau et Mélani Le Bris Vingt-trois écrivains racontent des histoires singulières de migrations, reviennent sur des décennies de barbarie, s'insurgent contre le sort statistique réservé aux migrants. Ils dénoncent un récit national qui reste inchangé et qui exclut une partie majeure de notre histoire ; ils appellent à reconnaître avec dignité le visage que le migrant donne à voir, celui de l'humaine condition.
À quel avenir nous préparons-nous, quand les scientifiques nous annoncent que notre planète se meurt ? Quand on prévoit que, par millions, des réfugiés climatiques demain afflueront et se joindront aux réfugiés de guerre qui se pressent déjà aux frontières ? Textes de fiction, tribunes, poèmes et instants de vie, ces écrivains nous interpellent : il est urgent de choisir entre le chacun pour soi généralisé, et l'invention de solidarités nouvelles. Face aux drames qui se jouent dans le monde, plus que jamais, refusons l'inhumain, osons l'hospitalité !
En acceptant que la totalité de leurs droits soit reversée au Gisti (Groupe d'information et de soutien aux immigrés), ces auteurs accomplissent un acte artistique d'engagement, affirmant leur volonté de contribuer à un monde plus altruiste, animé par une éthique active de la relation.
12 jeunes migrants, filles et garçons, ayant quitté leur terre et les êtres qui leur sont chers pour un Eldorado qui, comme le dit Boris Cyrulnik, n'a plus rien de doré, témoignent ici de ce qui leur manque le plus. Et leur réponse est presque à l'unanimité : "Ma maman" ! Les bénéfices de l'ouvrage iront à une association qui vient en aide aux mineurs isolés étrangers (MIE).
Au cours de la dernière décennie, près de quarante mille personnes sont mortes en tentant de franchir des frontières internationales. La mort de ces migrants n'a rien de fortuit : elle résulte des politiques des États qui visent à contenir les populations et à contrôler l'accès aux ressources, exploitant ainsi des bassins de main-d'oeuvre bon marché, en tirant parti de réglementations sociales et environnementales laxistes.
Parcourant de nombreuses régions du monde, Jones recense les milliards de dollars dépensés dans des projets de sécurité frontalière et leurs conséquences désastreuses pour les populations, confrontées aux effets du changement climatique et à l'accroissement des inégalités économiques. Si l'existence des États et des frontières est enracinée dans notre culture politique, Reece Jones plaide pour la reconnaissance d'un droit aussi fondamental que notre condition de sédentarité : le droit universel de circuler.
Dans cette sixième édition, l'auteur souligne la nécessité de toujours penser un monde qui repose sur les mobilités.
- Pauvreté, conflits, catastrophes environnementales, travail, études, tourisme : quels sont les facteurs réels des migrations ?
- Entre accueil et rejet, quelles sont les réponses politiques possibles : fermeture des frontières, expulsions, droit d'asile, naturalisations ?
- Si l'Europe fait face à une crise migratoire sans précédent, les enjeux des migrations dans les pays émergents sont tout aussi nombreux.
- La crise sanitaire mondiale bouleversera-t-elle la mobilité de tous et la vision de l'Autre ?
Plus de 100 cartes et infographies entièrement mises à jour éclairent les phénomènes migratoires et interrogent nombre d'idées reçues.
Soixante idées fausses sur les migrations décryptées et déconstruites, pour sortir des discours qui laissent croire qu'une politique d'accueil est impossible.
Dans le contexte particulier de la prochaine campagne présidentielle, les discours d'inquiétude et de crispation, voire de rejet, à l'égard des migrants, réfugiés, exilés et étrangers, risquent d'occuper une large partie de l'espace médiatique.
Il est indispensable de répondre à ces discours, ce qui suppose dans un premier temps de les écouter et de les décrypter. C'est ce que cet ouvrage propose de faire : il examine et analyse les préjugés, les représentations fausses et les idées reçues sur les migrations, afin de les déconstruire point par point.
En réponse aux détracteurs de toute politique d'accueil, mais aussi à tous ceux qui hésitent ou qui s'inquiètent, ce livre propose un tour d'horizon des migrations en mettant à la disposition des lecteurs un très grand nombre d'informations, de chiffres, de données et de faits. Organisé par thématiques et rédigé dans un style très accessible, l'ouvrage s'attache à prendre le contrepied de 60 idées fausses, pour convaincre que l'accueil des exilés est non seulement possible, mais surtout souhaitable.
Louise Mottier a 25 ans. Dans sa famille, on a l'habitude de partager. Est-ce cela qui explique l'humanisme qu'elle a chevillé au corps ? Ou les expériences qu'elle a faites plus tard, adolescente et jeune adulte, quand elle a constaté que le monde n'était pas exactement celui qu'on lui avait décrit ? Quelle qu'en soit la raison, son monde est solidaire, lumineux, plein d'espoir et de vie. Et quand elle part travailler quelques années dans un centre d'accueil pour mineurs non accompagnés, c'est ce qu'elle est bien décidée à leur transmettre. Au fil des saisons et de l'actualité, elle raconte les habitants de ce refuge dont elle est à la fois la grande soeur et la professeure. Car ces conquérants qui ont traversé seuls les Balkans ou la Méditerranée n'en restent pas moins des enfants.
Des pays aux liens, ce que deviennent les liens (de filiation, de famille, d'amour) dans l'expérience de la migration. Avant mars 2020 Lesbos, île grecque Après mars 2021 les îles Canaries.
Au milieu, une pandémie, un confinement.
Le point d'observation : à la frontière basque entre l'Espagne et la France.
De là, se mènent plusieurs enquêtes, à la recherche de disparus : Makoko, Alphonse, Zakaria. Alphonse retrouvé, on conclura le premier ouvrage là dessus, après le reportage sur les Canaries.
«L'Atlas des migrations en Méditerranée de l'Antiquité à nos jours» est un ouvrage sans équivalent, qui balaye plus de trois mille ans d'histoire. Au travers de deux cents cartes, des illustrations, des extraits de sources historiques et des textes de synthèse rédigés par des spécialistes, historiens et géographes, l'atlas montre comment les migrations ont façonné les sociétés et les cultures méditerranéennes sur la longue durée. S'adressant à un large public, il propose sur une base scientifique pluridisciplinaire solide, à la fois une mise au point utile et des pistes de réflexion sur une question toujours en débat.
Scientifiques, sociologues et philosophes ouvrent une réflexion sur la place de l'histoire naturelle dans les débats qui agitent la société contemporaine.
Les migrations sont à la fois une réalité et un fantasme, avec un formidable décalage entre les deux. Mais c'est une vraie question, qui va encore prendre de l'ampleur avec les suites du dérèglement climatique. D'où l'importance de l'aborder sérieusement, sans arrières pensées politiciennes ni démagogie.
En s' appuyant sur des travaux d'experts, sur des études et des rapports d'institutions internationales et d'associations, ce livre a pour objet de déconstruire les principales idées reçues sur les migrations mais aussi d'avancer des propositions pour permettre d'avoir une politique capable de répondre aux enjeux et aux défis.
Comment se résigner à ce que la Méditerranée devienne un cimetière? Notre politique migratoire, à la fois inhumaine et indigne, est aussi inefficace et coûteuse socialement comme économiquement. Bref, son impasse est totale. Pourtant les migrations peuvent aussi être une richesse, sociale, culturelle et économique, comme son histoire en France l'atteste.
Un livre est singulier par sa méthode, « l'amitié politique », qui vise à explorer la condition migrante de l'intérieur, et par son ancrage dans une pratique militante.
« Des spectres hantent l'Europe ». Telles sont ces silhouettes errantes bloquées aux frontières, là où le capitalisme triomphant poursuit son expansion, levant toutes les barrières. Ces corps étrangers, racialisés, fantômes d'autres oppressions passées, s'entassent dans des zones-frontières devenues lignes de front, antichambres d'États-nations de plus en plus fermés.
Confrontés à la violence du refus de l'asile et de l'accueil, les exilés élaborent des contre-conduites pour résister à leur déshumanisation programmée, à la politique de perdition qui vise à les faire disparaître. Ici et là, des mouvements citoyens essaiment et défendent de nouvelles formes d'hospitalité militante, dessinant les contours d'une contre-Europe de l'accueil.
Le livre entreprend de redonner un nom et une histoire à ces fi gures spectrales. Derrière ces ombres, il y a Abiy, jeune Éthiopien de 20 ans, ou encore Hamada, Érythréen à peine plus âgé. Comment ont-ils survécu à la « jungle » de Calais ? Pourquoi ont-ils transité par La Chapelle ? Qu'est-ce qui les a conduits en Belgique et dans quelles conditions ont-ils vécu là-bas ? Que pensent-ils de leur nouvelle vie en Angleterre ?
Depuis ce samedi de février 2017, j'ai acquis un nouveau statut : marraine d'un jeune homme afghan mineur que je ne connais pas. Ce jour-là, je ne sais même pas où se trouve l'Afghanistan sur une carte du monde. Je parade néanmoins lors de cette matinée d'information : la raison de cette fierté est collée sur le haut de ma poitrine, juste au-dessus du coeur, et se matérialise sous la forme d'un rectangle blanc, sur lequel est écrit « Mostafa ». C'est ce prénom-là qui nous est attribué.
Un mois plus tard, ma famille et moi participons à un jeu plutôt absurde, autour d'une table gigantesque, prévue pour une foule, alors que nous ne sommes que huit. Soirée de rencontre sous les néons de la salle de conférence. Tout est sinistre, sauf la volonté de chacun de nous d'en faire un moment spécial. Mostafa est là, peu à l'aise, s'accrochant au regard de son assistante sociale. « Quel est ton animal préféré ? » questionne ce jeu naïvement. Ce soir- là, il ne dira qu'une seule chose, qu'il n'est pas l'ami du cochon.
La suite de ce livre parle de fous rires, d'incompréhensions, de découvertes et de la capa cité de notre famille à situer aujourd'hui l'Afghanistan sur une carte. Et de ma rencontre avec un grand nombre d'autres jeunes gens au féminin et au masculin qui rêvent de pouvoir dire un jour : « Ici c'est aussi chez moi. »
Lydie Montié nous plonge dans la vie quotidienne du centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA) qu'elle a dirigé. Dans un style direct, elle relate ses rencontres, ses entretiens avec des hommes et des femmes venus de toutes les régions du monde : Tchétchénie, Albanie, Kosovo, Bangladesh, Algérie, Guinée, Nigéria⦠Très l'enthousiaste durant les premières années de sa mission dans ce CADA, elle va vite perdre ses illusions au contact d'une réalité bien décevante, voire inquiétante.
Détournement du droit d'asile, difficultés d'intégration des réfugiés, décisions administratives inadaptées, tous ces sujets sont abordés à partir de faits réels, d'événements vécus qui illustrent la mise en oeuvre des politiques nationale et internationale d'accueil des réfugiés, durant ces quinze dernières années.