Arthur Lochmann a délaissé ses études de droit et de philosophie pour devenir charpentier. En apprenant le métier, il a découvert des gestes, des techniques et une pensée de la matière qui ont transformé son rapport au monde. Ce récit d'apprentissage plein d'humilité entremêle souvenirs de chantiers et réflexions sur le corps, le savoir et le travail aujourd'hui. Avec une langue limpide et élégante, l'auteur montre comment la pratique de cet artisanat lui a donné des clés précieuses pour s'orienter dans une époque frénétique. Parce qu'apporter du soin à son travail, c'est déjà donner du sens à son action ; qu'apprendre et transmettre des savoirs anciens, c'est préserver un bien commun ; et que bien bâtir, c'est s'inscrire dans le temps long : la charpente est une éthique pour notre modernité.
Considéré comme l'un des penseurs les plus importants de ce début de siècle, David Graeber revient après cinq ans d'enquête pour analyser la notion de Bullshit job ou « Jobs à la con », née sous sa plume et qui a fait le tour du monde. Poche + : parce qu'un livre n'est jamais clos, mais toujours dans le mouvement du monde, Bullshit Jobs sera précédé d'une nouvelle préface inédite de l'auteur.
Le revenu pour tous est-il une utopie ou une solution contre la précarité ? En sept points, sans parti pris idéologique, les auteurs poussent à une profonde réflexion sur ce concept qui pourrait tout changer. Nouvelle édition revue.
Le travail est devenu le principe d'organisation central de nos sociétés. Pourquoi travaillons-nous autant ?
Comment le travail a-t-il pu façonner l'évolution de notre espèce ? Quelles sont les conséquences sociales, économiques et environnementales de notre culture du travail ? Peut-on imaginer un monde où le travail jouerait un rôle moins essentiel dans nos vies ? Autant de questions cruciales auxquelles James Suzman apporte un éclairage nouveau.
Cette histoire de l'espèce humaine au prisme de notre rapport au travail, nous montre que ce type d'activité a toujours été fondamental, mais que notre obsession de la productivité est un phénomène moderne dont on commence à peine à mesurer les effets contreproductifs. Puissant dans les découvertes de l'épigénétique, de l'éthologie, de la génomique, de l'anthropologie sociale, de l'économie et de la théorie de l'évolution, ce livre déconstruit les représentations ordinaires du travail.
"La séparation des lieux de vie et des lieux de travail est un fait social et civilisationnel à la fois très récent et très court." Le monde du travail tel que nous le connaissons ne sera peut-être bientôt qu'un souvenir. Nos sociétés arrivent en effet à un point de bascule anthropologique : de quoi le télétravail est-il le nom ?
Pascal Picq propose une passionnante lecture évolutionniste des bouleversements en cours. Révolution numérique, nouveaux modes de collaboration, travail des femmes, essor du travail indépendant... la crise actuelle accélère, trie et révèle des évolutions jusqu'alors latentes.
Quels seront les gagnants, quels seront les perdants ? Dans cette phase de bouleversement, la logique darwinienne joue à plein : ce sont les organisations les plus agiles, les plus ouvertes, avec la plus grande variété de profils, qui trouveront les clés pour s'adapter et sortiront renforcées.
Pascal Picq trace les contours de la nouvelle écologie du travail en gestation.
Nous sommes de plus en plus nombreux à transformer nos habitudes de consommation pour les concilier avec la protection nécessaire de notre planète. Mais quand vient le moment de mettre son bleu de travail, nous nous demandons parfois si le travail que nous occupons chaque jour a du sens face à la nécessité de construire une société respectueuse de l'environnement. Rassurez-vous, chacun d'entre nous peut insuffler un vent de renouveau au sein même de son entreprise ou de son usine, en mobilisant ses collègues et sa direction, en établissant ensemble des actions à mener à court, moyen et long terme.
Hubert Joly partage sa vision d'une entreprise à sens humain en s'appuyant sur ses quinze années à la tête de grandes entreprises internationales, en France et aux États-Unis.
Loin de la poursuite effrénée du profit à court terme, il décrit comment les entreprises gagnent à mettre les collaborateurs au coeur d'un projet mobilisateur au service du bien commun. Il démontre comment elles peuvent ainsi satisfaire simultanément l'ensemble de leurs parties prenantes et obtenir des résultats extraordinaires.
Facile à énoncer, cette approche est en réalité difficile à mettre en oeuvre. Elle requiert de repenser fondamentalement notre vision du travail, notre définition de la nature et de la finalité de l'entreprise, la manière de mobiliser les hommes et les femmes qui y travaillent, et notre conception du leadership.
Dans ce livre, Hubert Joly apporte des illustrations très concrètes et des conseils pratiques tirés de son expérience et de sa propre transformation d'un pur produit de l'éducation française en un leader qui croit en la capacité de mobiliser la « magie humaine » au service du bien commun.
Corentin Le Martelot nous offre dans cet ouvrage un outil surpuissant pour passer à l'action : des informations incisives pour une prise de conscience de nos paradoxes, une méthode éprouvée pour un état des lieux adaptable à tous les environnements de travail et la découverte de tant de voies possibles, autrement plus enchanteresses, pour soi-même et pour tous, que les bouchons et pics de pollution.
Comment faire face à la crise que nous traversons ? Le système capitaliste néo-libéral fondé sur la seule recherche du profit ne fera que renforcer la concentration des richesses, aggraver les inégalités et détruire chaque jour un peu plus notre écosystème. Contre le statu quo, un collectif de femmes, chercheuses en sciences sociales issues de tous horizons, appelle à un nouveau partage du pouvoir au sein des entreprises, condition d'une véritable transition écologique.
Elles sont les auteures du Manifeste Travail, déjà traduit en 27 langues et qui est devenu en quelques semaines l'amorce d'un mouvement mondial. Leur projet ? Démocratiser l'entreprise, pour permettre aux travailleur·euse·s de participer aux décisions qui les concernent. Démarchandiser le travail, pour protéger certains secteurs des seules lois du marché, mais aussi garantir à chacun l'accès à un travail qui lui permette d'assurer sa dignité. Au moment où nous faisons face à la fois au risque pandémique, aux dérives populistes et à la menace d'un effondrement climatique, ces deux changements stratégiques permettront aussi d'agir collectivement pour dépolluer la planète et préserver les conditions de la vie sur terre.
Sous la direction d'Isabelle Ferreras, Julie Battilana et Dominique Méda. Avec Adelle Blackett, Julia Cagé, Neera Chandhoke, Imge Kaya-Sabanci, Lisa Herzog, Sara Lafuente, Hélène Landemore, Flavia Maximo et Pavlina R. Tcherneva.
Au départ de ce projet, une conviction : la précarité organisée par les Uber et autres plateformes ne s'arrêtera pas à notre porte. Si pour l'instant ce sont les plus fragiles d'entre nous qui sont concernés, sans retraite ni chômage, qu'est-ce qui empêche les entreprises de proposer demain le même statut à leurs salariés ? Les juges commencent à requalifier des relations livreurs-plateformes en CDI, mais la volonté politique est frileuse :
L'auto-entrepreneuriat progresse partout, en toute légalité.
Ce livre donne la parole à tous ceux qui connaissent ce piège et ses conséquence.
Coursiers, femmes de ménage, restaurateurs, sociologues, juristes, associations, syndicalistes et élus expliquent ce qui est si différent dans les plateformes de travail : la flexibilité extrême, l'invisibilisation, la peur du lendemain, lointains échos du travail à la tâche d'avant les grandes luttes pour les droits de travailleuses et des travailleurs. Allons-nous nous faire déborder par la plateformisation ? Le choc est à venir, et les auteurs nous proposent de nous y préparer.
Vous avez fait des études mais vous vous ennuyez au travail ? Vous vous sentez inutile ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas seul. Ceux qu'on appelle encore les « cadres et professions intellectuelles supérieures » n'encadrent plus personne, d'ailleurs ils n'utilisent plus vraiment leur cerveau et sont menacés par le déclassement social. Chez ces anciens premiers de la classe en quête de sens, la révolte gronde et les défections pleuvent.
Vous les retrouverez à la tête de commerces urbains : boulangers, fromagers, restaurateurs ou brasseurs, derrière leur comptoir, les deux mains dans le concret. Redessinant ainsi nos villes, notre consommation mais aussi notre vision du succès, ces nouveaux entrepreneurs marquent peut-être le renversement des critères du prestige.
ET SI VOUS PASSIEZ EN MODE « PERMA » ? Notre modèle de développement n'est plus viable. Il creuse les inégalités, consume la bio-régénérescence de la planète et accélère le réchauffement climatique. Il y a urgence à en changer. Or, un autre mode de production existe dont l'entreprise pourrait s'inspirer : c'est la permaculture. Sylvain Breuzard transmet son expérience et propose aux chefs d'entreprise volontaires de passer en mode « perma ». Dans ce livre, brillamment illustré par Étienne Appert, il partage : - une vision : les entreprises pourraient, si elles acceptaient de se remettre en question, devenir de puissantes forces de changement ; - et une méthode : o bâtir sa raison d'être et son développement sur trois principes éthiques indissociables : « prendre soin des humains », « préserver la planète », « se fixer des limites et partager équitablement » ; o faire un usage sobre voire régénératif des ressources ; o agencer ses parties prenantes pour tirer profit de leur diversité et trouver des solutions plus efficaces et ambitieuses ; o se fixer des objectifs d'impact exigeants et les atteindre. o Avec un guide pratique, vous avez toutes les clés pour passer à l'action et contribuer à bâtir un futur vivable ! Site web : www.permaentreprise.fr LinkedIn : Permaentreprise
Où et comment le travail de bureau s'exercet- il aujourd'hui ? À quelles finalités le bureau doit-il répondre ? Quelles répercussions peuvent avoir les bouleversements induits par la crise sanitaire sur le bureau de demain ? Autant de questions posées par nos nouvelles façons de travailler et auxquelles ce livre donne des réponses en s'appuyant sur des données d'enquête inédites. Révélant l'autonomisation et la fragmentation croissantes des lieux de travail, dressant un portrait des salariés de bureau en France, Sarah Proust analyse les évolutions en cours, que ce soit pour le travail en open space ou le flex office. C'est ainsi un tableau de fortes disparités - entre les classes d'âge, les catégories sociales ou les territoires - qui est esquissé.
Récolter les pommes de terre et les artichauts, planter la vigne, traire les brebis et fabriquer des fromages, participer à un chantier de construction terre-paille ... À l'heure de la prise de conscience écologique, le WWOOFing, alternative éco-touristique solidaire, fait de nombreux adeptes, mais reste malgré tout encore peu connu du grand public Ce petit guide sera d'une grande aide pour préparer ces vacances d'un nouveau genre, en mode « solidarité active » : comprendre ce qu'est le WWOOFing, apprendre à choisir et préparer un séjour, connaître les règles de savoir-vivre en usage chez un hôte, gérer les éventuelles difficultés. L'auteur partage ses expériences au travers d'un « journal » de bord détaillé, tenu au jour le jour lors des séjours de WWOOFing qu'il réalise tous les ans depuis une dizaine d'années. Et si le WWOOFing se pratique partout dans le monde, cet ouvrage a pris le parti de se concentrer sur le WWOOFing en France, par choix écologique pour limiter les déplacements.
Un avant-goût de ce que peut être le WWOOFing en attendant de le pratiquer soi-même, fort de tous les enseignements recueillis dans ce livre !
Êtes-vous contraint d'échanger votre temps contre de l'argent pour un employeur dont la politique et le comportement ne sont pas ou plus compatibles avec vos convictions ? Rappelez-vous une chose : chaque seconde écoulée est perdue à jamais. Pour changer la donne, vous vous dites sûrement qu'il faut faire des sacrifices. Peut-être même que vous vous privez déjà depuis des années.
Ce livre ne va pas vous apprendre à devenir millionnaire grâce au Web, ni faire de vous le plus riche du cimetière. C'est un concentré de conseils simples et pratiques pour gagner plus d'argent et retrouver la maîtrise de son temps et de ses finances tout en réduisant son impact sur l'environnement. Il vous aidera aussi à vous poser les bonnes questions : quels sont mes vrais besoins et mes vraies envies ? Au fond, quelle est la vie dont je rêve et quels moyens puis-je mettre en oeuvre pour la vivre ?
La Responsabilité sociale des entreprises (RSE) : quesako ? Un petit livre inspirant, pour tous les publics, pour expliquer de quoi il s'agit et donner les bases à chacun pour la faire connaitre et devenir acteur d'une démarche RSE dans son entreprise.
La mise en oeuvre d'un revenu universel d'existence et la promotion de l'écologie sociale sont les deux réponses les plus adéquates pour surmonter les crises que nous traversons et assurer la relève de notre société. L'alternative au statu quo ou au repli nationaliste sous le seul prétexte de reconstituer une souveraineté industrielle disparue, est l'écologie sociale. Il faudra engager une transition écologique et énergétique radicale au niveau européen et permettre le changement d'échelle de l'économie sociale et solidaire. Mais le passage à une autre société plus tempérante, plus respectueuse des personnes et de l'ensemble du vivant suppose que nous changions aussi notre regard sur le travail. Reconnaissons que notre société s'est lourdement trompée en préférant systématiquement les biens aux liens, la valeur économique à la valeur sociale. Dans plusieurs pays occidentaux, la proposition d'un revenu universel d'existence ou d'un revenu de base est réapparue avec la crise du Covid. La réponse sociale française est insuffisante et reste arrimée aux cendres d'un monde qui se consume sous nos yeux. L'accès au chômage partiel est conditionnel et de surcroît réservé aux salariés. Il est loin de couvrir les besoins de tous, notamment des indépendants, dont la propagation de l'épidémie et les décisions de confinement du gouvernement ont brutalement réduit les revenus à néant. Un revenu universel et inconditionnel réparerait cette injustice. Qui peut affirmer que d'autres crises sanitaires mondiales liées aux conséquences écologiques du néolibéralisme n'auront pas lieu à court terme ? S'il faut bien sûr prévenir ces crises en reconstituant une réponse sanitaire efficace, il faut nous prémunir de leurs conséquences économiques et sociales tragiques. Le revenu universel et inconditionnel est l'antidote social à la répétition de ces crises sanitaires. Il est enfin un outil incomparable d'émancipation. On peut aujourd'hui avoir un emploi et un salaire sans vivre décemment, sans être véritablement libre ni maître de son destin. En libérant chacun d'une dépendance exclusive au revenu qu'il tire de l'emploi, le revenu universel donne une capacité de négociation et de choix à chaque individu. En ce sens, il permet l'exercice d'une citoyenneté intégrale, y compris dans l'ordre économique. L'émancipation sociale passe par cette pratique individuelle de la liberté. Nous ne fabriquerons pas de société plus coopérative, moins égoïste et moins cupide sans donner davantage d'autonomie et de liberté à chaque citoyen.
Haute-Savoie Habitat fête ses 90 ans, c'est l'occasion pour cet office HLM de retracer le chemin qui l'a conduit d'une entreprise classique à une entreprise dite libérée. Cela fait bientôt dix ans que son président ouvre la voie vers une nouvelle forme de management qui prend en compte les aspirations, les compétences et les envies de chacun de ses employés, qu'il soit cadre dirigeant ou agent de terrain. Suivant un ordre plus intuitif que chronologique, ce livre présente les grandes actions engagées par Haute-Savoie Habitat, qui ont fait d'elle une entreprise libérée.
Le codéveloppement professionnel est une méthode d'apprentissage en groupe qui consiste à apprendre les uns des autres, en échangeant sur la pratique et les savoir-faire de chacun. Les participants, liés par des expertises partagées ou complémentaires, se réunissent en groupes de quatre à huit personnes, prenant tour à tour le rôle de client ou de consultant, à la fois apprenants et enseignants. Un animateur met en place un cadre favorisant le processus de consultation, dans un espace de recherche conjointe, de bienveillance et d'entraide. Par la réflexion sur les préoccupations professionnelles des intervenants, l'expérience de chacun devient une ressource pour tous.
Mis au point par Claude Champagne et Adrien Payette, le codéveloppement est une méthode d'intelligence collective qui permet aux participants d'être plus efficaces, conscients, autonomes et reliés entre eux. Cette approche se révèle particulièrement utile pour briser les fonctionnements en silos, consolider les équipes, renforcer la performance des organisations et accompagner les changements majeurs.
Un retour aux fondamentaux et une actualisation de la méthode.
Des témoignages de praticiens et des retours d'expérience inspirants.
La consultation expliquée étape par étape.
Des fiches-outils pour une mise en pratique optimale ;
Face à la crise de nos systèmes traditionnels et à la précarisation du marché du travail, il devient nécessaire de favoriser des modèles de travail plus durables. L'économie sociale et solidaire (ESS) a toujours été pionnière en la matière. Groupements d'employeurs, coopératives d'activités et d'emplois, Scop et Scic, Territoires zéro chômeur de longue durée, tiers-lieux... L'ESS expérimente, innove, invente des modèles de travail et d'emploi plus protecteurs pour les travailleurs, plus ancrés dans les territoires, plus respectueux de l'humain. À ce titre, elle peut impulser une dynamique de changement inspirante pour l'ensemble de la société.
Comment ces initiatives positives d'ESS peuvent-elles essaimer pour permettre le développement d'un grand nombre d'emplois de qualité dans ou hors salariat : des emplois à la fois porteurs de sens, sécurisés et inscrits dans un collectif de travail, à rebours de la tendance actuelle à l'ubérisation ? Et comment imaginer un modèle de management qui favorise cette organisation épanouissante, loin des systèmes fondés sur la surveillance des salariés et la verticalité ? L'auteur avance des pistes à la fois souhaitables et réalistes, en faveur d'une meilleure cohésion de la société, d'une solidarité accrue et du renforcement des liens sociaux.
Souffrance, stress, burn out, RPS... Les témoignages de salariés faisant état d'une montée en puissance de la pénibilité psychique et mentale du travail se multiplient depuis deux à trois décennies, y compris parmi les franges du salariat les mieux loties, que ce soit en termes de conditions d'emploi, de rémunération ou de pénibilité physique du travail. Ce livre analyse ce phénomène à travers le cas de cadres, chercheurs dans l'industrie. Il montre en quoi les organisations contemporaines du travail, en se liquéfiant pour répondre aux exigences post-fordiennes du procès d'accumulation, disloquent le travail et les travailleurs.
Cette dislocation s'observe à trois niveaux. Au niveau subjectif, d'abord, car en fabriquant des désillusions, des écarts croissants et de plus en plus répandus entre espoirs, investissements subjectifs et réalités observées, ces organisations déstabilisent la subjectivité et le rapport au travail de ces cadres, qui en viennent souvent à remettre en cause et leurs compétences et le sens de tous les efforts et sacrifices faits pour leur travail. Au niveau temporel, ensuite, car en accroissant les tâches périphériques, ces organisations atrophient les coeurs de métier et contraignent ces cadres à travailler plus longtemps, y compris chez eux, pour essayer, malgré tout, de faire un travail de qualité, dans lequel ils puissent encore se reconnaître et trouver du sens. Au niveau cognitif, enfin, car en démultipliant les sollicitations, ces organisations liquides, à travers l'usage des nouvelles technologies qu'elles sécrètent, coupent fréquemment les chercheurs, les empêchent de se concentrer et, par-là, les obligent à déployer une énergie particulièrement importante pour essayer, malgré tout, de sortir la tête de l'eau et continuer à avancer dans leur travail.
Combinées entre elles, ces trois sortes de dislocation maltraitent les travailleurs. Ce qu'il faut soigner, en somme, ce ne sont pas les individus, mais le travail concret : la façon dont il est organisé, managé, reconnu, subordonné au travail abstrait. L'ambition de cet ouvrage est de montrer combien ces troubles de la santé constituent les symptômes contemporains d'une aliénation capitaliste, dont les racines remontent, non seulement à l'organisation du travail, mais plus fondamentalement encore, aux rapports de production et à ce que le capital fait au travail, en imposant aux hommes et aux femmes, travailleurs comme capitalistes, un usage de soi conforme à la conception productiviste de la qualité et de la performance.
Environnement, climat, société : face à l'urgence, un manifeste engagé, des pistes concrètes et des exemples actuels et inspirants pour redéfinir une politique de contribution globale positive des entreprises à la société.
L'Entreprise contributive a l'ambition d'être un révélateur d'évidences pour agir. Il se veut être le premier ouvrage qui donne les clés de la réinvention de l'entreprise afin qu'elle contribue à la matérialité du "monde d'après".
Préface de Céline Guivarch, économiste au CIRED, spécialiste des implications économiques du changement climatique et co-autrice du 6e rapport du GIEC.
Postface de Marie-Aimée Ferté, Mathis Perdriau et Angel Prieto, membres du collectif Pour un réveil écologique.
*** Prix du livre INfluencia - The Good, novembre 2021
Synthèse de recherches en sciences sociales et d'enquêtes récentes sur les sources profondes d'un bien-être au travail. Il révèle l'importance des facteurs organisationnels comme l'autonomie, le climat social ou les perspectives de progression, cet essai donne des clés pour (re)penser la gouvernance des entreprises, le degré de verticalité et de rigidité de la structure hiérarchique, le statut des fonctions, l'inclusion sociale et les modes de consultation des salariés, les modalités de différenciation et la transparence des salaires, l'impact des modes de recrutement et de promotion au sein de l'entreprise.
70% des salariés désengagés, de jeunes qui refusent d'entrer dans des grands groupes, le salariat qui ne fait plus recette, une image négative des entreprises sont autant de signaux forts et faibles qui invitent les entreprises à se réinventer pour être en adéquation avec les attentes sociétales. Il y a donc urgence pour l'entreprise de comprendre le pourquoi de cette désaffection, d'analyser les nouveaux ressorts d'engagement des collaborateurs et d'inventer ou de co-inventer avec eux de nouvelles formes de travail.