Depuis soixante ans, les dangers des pesticides pour la biodiversité et la santé sont avérés. Alors pourquoi notre modèle agricole et alimentaire reste-t-il toujours dopé aux pesticides ? Les Monsanto Papers l'ont montré, les lobbyistes du secteur entretiennent savamment le doute quant à la gravité de leurs impacts environnementaux et sanitaires. Mais l'influence des industriels n'est que la face émergée d'une machinerie plus vaste de production de l'ignorance, reposant moins sur la manipulation que sur un déni collectif favorisé par les protocoles officiels de l'évaluation des risques. Face à l'ampleur des données et des dangers potentiels, il devient plus confortable d'ignorer des pans entiers de la connaissance plutôt que d'assumer le vertige de leurs conséquences sur notre modèle agricole.
Au terme de ce voyage inédit au coeur de la fabrique de l'ignorance, l'auteur apporte des pistes et réflexions pour accélérer la transition vers une agriculture affranchie des pesticides.
Promu par l'OCDE depuis 1972, le principe pollueur-payeur impute au pollueur les frais de prévention, de réduction et de lutte contre la pollution qu'il génère. On le rencontre sous de multiples formes - marchés carbone, taxes environnementales, compensation écologique - et on lui prête de nombreuses vertus, notamment celle de remettre les entreprises dans le droit chemin grâce à ses effets incitatifs.
Mais en réalité, le principe pollueur-payeur autorise surtout les industriels à polluer en toute impunité - moyennant finance ! Les législations successives vont ainsi dans le même sens : plutôt que de contraindre les entreprises à diminuer leur usage du plastique ou leurs émissions de CO2, elles appliquent des mesures correctives en cas d'« externalités négatives ». Flore Berlingen dénonce la faiblesse de dispositifs qui évacuent tout débat public sur les sources de pollution et qui retardent l'adoption de mesures à la hauteur de l'urgence écologique.
Face à l'appauvrissement démocratique auquel nous condamne le principe pollueur-payeur, elle nous invite à faire le choix de la délibération et à nous inspirer plutôt du principe hippocratique primum non nocere (« d'abord ne pas nuire ») pour prendre soin de nos communs environnementaux.
De l'espace notre Terre est blanc et bleu. Des continents et des mers. En bas... un paradis. La douceur de l'air, l'odeur de l'iode et la fraîcheur de l'eau. Là, entre zéro et quinze kilomètres au-dessus du niveau de la mer, tout autour du globe, il y a ces 1 400 milliards de tonnes de dioxyde de carbone. Le CO2 que nous avons émis depuis le début de l'industrialisation. Des milliards de tonnes prisonnières de la basse atmosphère.
Ce n'est un secret pour personne : le plastique s'avère beaucoup plus dramatique que fantastique. Face à la pollution généralisée de l'ensemble des écosystèmes et des organismes vivants, devant cet écocide silencieux qui s'affaire sous nos yeux, que faire ? Déplastifier sa vie, pardi !
Sur un ton personnel avec une pointe d'humour, Nelly Pons nous révèle quelques secrets pour réduire son empreinte plastique au quotidien, individuellement mais aussi collectivement. Car déplastifier sa vie, ce n'est pas simplement s'appliquer une série d'actions concrètes. C'est aussi poser un regard critique sur la société de consommation, développer une philosophie nouvelle, redéfinir notre place sur cette planète. C'est, en somme, reprendre son pouvoir d'agir et le mettre au service du vivant.
Depuis le début des années 2010, la démarche « zero waste » a le vent en poupe. Mais alors qu'elle est souvent perçue comme une action individuelle réservée aux classes sociales aisées et déconnectée des réalités des ménages les plus modestes, elle se doit désormais d'être évaluée sans complaisance. Si les petits gestes du quotidien représentent pour beaucoup un moyen concret d'accès aux enjeux écologiques, ils ont tendance à occulter l'importance de la lutte collective pour qu'émerge une politique de réduction et de gestion des déchets véritablement efficace, qui ne laisse personne de côté.
Partant d'une analyse critique des stratagèmes du modèle actuel « pollueur-gaspilleur », Alice Elfassi et Moïra Tourneur, de l'association Zero Waste France, jettent les bases d'un projet de société qui soit tout autant respectueux des limites planétaires que soucieux d'égalité. Dans un esprit de convergence des luttes, elles proposent, avec ce manifeste, une véritable alternative concrète et solidaire.
Depuis près de trente ans, où sont passés les myriades d'insectes qui, sur la route des vacances, venaient s'écraser sur les pare-brise des voitures ? Au début des années 2000, les géants de l'agrochimie ont installé l'idée que la disparition des insectes serait une énigme, due à de multiples facteurs (destruction des habitats, maladies, espèces invasives, mauvaises pratiques apicoles, changement climatique...).
Mais des travaux toujours plus nombreux indiquent que la cause dominante de ce désastre est l'usage massif des pesticides néonicotinoïdes. Depuis leur introduction dans les années 1990, les trois quarts de la quantité d'insectes volants ont disparu des campagnes d'Europe occidentale. Ce livre montre comment les firmes agrochimiques ont truqué le débat public par l'instrumentalisation de la science, de la réglementation et de l'expertise. Voici le récit minutieux de l'enchaînement de ces manipulations, les raisons de ce scandale.
Surexploitation, extinction des espèces, disparition des habitats côtiers, développement de zones mortes, fonte des glaces, réchauffement climatique... Parmi les dommages collatéraux de notre civilisation post-moderne, il en est un dont nous ne parlons pas encore assez : la pollution par le plastique des océans. Pourtant, des solutions existent et il est tout à fait possible de sortir de ce cercle infernal. Nous sommes en capacité d'innover, de recycler, d'inventer de nouvelles matières, de prévenir leur pollution et de nettoyer les zones actuellement sacrifiées. Le challenge est grand, mais il n'est pas impossible. Cet ouvrage a pour vocation de faire un tour d'horizon de la problématique et des différentes pistes qui s'offrent à nous. Il présente également des femmes, des hommes et des initiatives partout dans le monde, qui oeuvrent pour la préservation de cette ressource fondamentale de laquelle notre survie dépend : l'océan.
Après avoir fustigé notre système agricole mondialisé dans «Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture» (Babel n° 1498), Fabrice Nicolino s'adresse cette fois à une petite fille, pour qui il retrace à grands traits l'histoire de l'alimentation humaine. Et montre comment, en à peine deux siècles, nous avons accepté de donner les pleins pouvoirs à une industrie agroalimentaire uniquement préoccupée de ses profits financiers - au mépris de notre santé et de la planète.
Après dix ans de fouilles intenses dans les archives - en ex-URSS, en Europe et aux Etats-Unis -, d'entretiens et d'enquêtes de terrain - en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et ce jusque dans la Zone d'exclusion -, l'historienne américaine Kate Brown nous révèle l'ampleur non seulement de la catastrophe, mais aussi des actions entreprises pour dissimuler la vérité et convaincre la communauté internationale et l'opinion publique de l'innocuité des retombées radioactives. Ses découvertes mettent en lumière les conséquences irréversibles de la radioactivité anthropique sur le vivant, et nous confrontent, jusqu'à la sidération, à ce que nous ont légué des décennies d'accidents et d'essais nucléaires en tout genre. Premier grand travail scientifique sur Tchernobyl. Un ouvrage sans équivalent.
Une multitude d'organisations de paysans et de petits producteurs ont mis sur pied un marché parallèle aux règles de fonctionnement plus éthiques : le commerce équitable. Elles ont choisi de construire ce mouvement en dehors des logiques scientifiques de l'agriculture moderne, en se basant sur la sagesse indigène qui a toujours su faire vivre les hommes et protéger la terre. Il est urgent de reconstruire les liens entre les hommes, de redonner au marché un visage humain, se préoccupant des dimensions aussi bien écologiques que sociales. Francisco VanderHoff Boersma nous amène à comprendre les problématiques qui traversent la vie des petits paysans et comment ils ont mis en place un mouvement garantissant un marché plus juste et solidaire. Francisco VanderHoff Boersma est cofondateur du label Commerce équitable Max Havelaar.
« Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et favorable à sa santé », énonce l'article premier de notre Charte de l'Environnement. Mais comment mettre en oeuvre un tel principe ? Car si l'effet de l'environnement sur la santé est avéré, l'évaluation des conséquences des expositions aux divers facteurs environnementaux n'est pas chose aisée dans notre monde de nouveaux risques. Ces risques ne sont pas directement observables. Pour les mesurer, il faut des outils scientifiques spécialisés.
William Dab présente les méthodes qui permettent d'évaluer les risques liés à l'environnement et de les gérer dans un contexte d'incertitude des connaissances. Il montre comment, au-delà des périodes médiatisées de crises sanitaires, une politique de santé environnementale fondée sur une approche rationnelle du principe de précaution est possible et nécessaire.
Ce travail amorcé en 2008 par l'Observatoire de l'évolution est une contribution à la refondation du politique à laquelle les humains sont nécessairement tenus pour préserver une vie sur Terre non machinale et éviter de se retrouver ensevelis sous un champ de ruines sociales.
En premier lieu, il s'agit de comprendre la raison et la force de ce qui arrive, puis le moyen d'y faire face.
Stacey rêve. Cette petite ferme de 3 hectares où vit sa famille depuis 150 ans, elle aimerait pouvoir la transmettre en bon état à ses deux enfants, avec toute la ménagerie, âne, chèvres, cochons, poules et lapins. Pour réparer la grange branlante, son salaire d'infirmière divorcée ne suffit pas. Stacey espère. De nombreux habitants de la région dévastée des Appalaches se sont récemment enrichis en louant leurs terres aux entreprises d'extraction de gaz de schiste. Après avoir fourni en abondance du pétrole et du charbon pour les aciéries, leur sous-sol n'a pas dit son dernier mot.Stacey relève la tête. Comme beaucoup d'Américains, elle en a marre de voir des jeunes partir faire la guerre en Irak pour le pétrole. Et si l'indépendance énergétique de la patrie était pour demain ? Stacey signe, le 30 décembre 2008, un bail avec Range Resources, l'entreprise leader de fracture hydraulique. Deux ans et demi plus tard, son fils de 15 ans pèse 57 kilos pour 1,85 m. On lui diagnostique un empoisonnement à l'arsenic. Stacey rencontre Eliza Griswold venue assister à une réunion d'agriculteurs inquiets. Il faudra sept ans d'enquête patiente, acharnée et scrupuleuse à la journaliste pour poser toutes ses questions et établir non pas une, mais des vérités qui dérangent.
La vérité sur les effets dévastateurs pour la santé et l'environnement des engrais azotés de synthèse - Une dénonciation des effets dévastateurs et totalement méconnus, sauf de quelques spécialistes, d'une utilisation massive d'engrais azotés de synthèse. - Une explication du cycle de l'azote, au départ et pendant des centaines de millions d'années totalement inoffensif, jusqu'à ce que l'homme y mette son nez, au début du XXeme siècle. - La description de la transformation d'un nutriment essentiel en un polluant mortel, qui contribue à la pollution de tous les compartiments de l'environnement - air, eau, sols, espaces naturels - et menace notre santé. - Le récit d'une folle course au rendement et d'un bouleversement total de l'agriculture et de l'élevage, tout d'abord dans les pays industrialisés, puis sur toute la planète. - Une menace que de nombreux scientifiques estiment aussi grave que le réchauffement climatique et l'effondrement de la biodiversité, dont le grand public est très peu, voire pas du tout informé. - Des solutions pour supprimer les excès d'azote : agriculture biologique, productions intégrées, culture de légumineuses... - Une approche très pédagogique, mettant à la portée d'un public non spécialiste des données souvent réservées aux professionnels, par un auteur expert du sujet depuis plus de 40 ans. - Un sujet d'actualité puisque le nitrate d'ammonium, responsable de l'explosion qui a ravagé Beyrouth en août 2020, est le constituant de l'ammonitrate, l'engrais azoté le plus utilisé en France, en cause également dans plusieurs explosions mortelles depuis un siècle, dont celle de l'usine AZF à Toulouse en 2001. - Aucun livre concurrent, sujet inédit et innovant !
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La production mondiale de plastique va doubler d'ici 2040. Les nettoyages de plages et autres interdictions de cotons-tiges ne suffiront pas à éteindre la menace. L'industrie promet d'injecter 1,5 milliard de dollars pour muscler le recyclage. Ce qu'elle dit moins, c'est qu'elle projette d'investir, rien qu'aux États-Unis, 200 milliards dans de nouvelles usines de production. De son côté, l'Europe réglemente le plastique à usage unique tout en laissant le milliardaire britannique Jim Ratcliffe et son entreprise Ineos construire sur le port d'Anvers un énorme site de production, alimenté par du gaz de schiste américain. Destination phare des déchets occidentaux, l'Asie fait désormais figure de première poubelle de la planète.
À l'image du tabac en son temps, ou plus récemment de Monsanto, les industriels s'emploient à fabriquer du doute, minimiser les dangers du plastique pour détourner l'attention de la face cachée de l'iceberg. Car au-delà de la pollution visible qu'il génère, le plastique nous empoisonne au quotidien. Un poison impalpable fait d'additifs toxiques et de microparticules qui imprègnent l'air, l'eau, les sols et les corps. Pollution, danger climatique, mortalité accrue, chute de la fertilité... Le plastique n'est plus fantastique.
De la Chine, premier producteur mondial de plastique, aux stratégies de l'industrie en Afrique, le nouveau marché à conquérir, en passant par la « Death Alley » en Louisiane et son taux record de cancers, bienvenue dans une industrie qui nous intoxique, mais ne connaît pas la crise.
Lorsqu'il est question de la pollution au plastique, nous avons tous les mêmes images en tête : des montagnes de détritus, des continents de déchets dans nos océans, des poissons et des oiseaux aux estomacs intoxiqués, des bouteilles en plastique qui s'accumulent - sans compter la pollution invisible de l'air, des sols et de notre alimentation due aux microplastiques.
À ces drames écologiques s'ajoute l'évidente omniprésence de ce matériau dans notre quotidien. Le plastique est partout et s'est rendu indispensable dans nos appartements, nos voitures, nos hôpitaux... L'immensité du problème donne le tournis : nous peinons à trouver des solutions pérennes pour le traitement du plastique alors que l'humanité en a produit 8,3 milliards de tonnes depuis son apparition.
Après un rappel du miracle industriel qu'a été l'invention des plastiques, Matthieu Combe cherche à dépasser l'effet de sidération. Il est allé à la rencontre de navigateurs qui ont réellement observé cette pollution.
Il s'est également entretenu avec les fabricants et transformateurs de plastiques, les professionnels du recyclage et des eaux usées. Mais surtout, il a découvert des projets de dépollution des océans et un nombre impressionnant d'entreprises, de start-up et d'initiatives citoyennes qui réinventent le recyclage et trouvent des alternatives pour renouveler l'économie et les usages du plastique : nouvelles méthodes de production, plastique pleinement recyclable ou compostable, bateaux nettoyeurs...
À rebours d'une inclinaison mortifère et défaitiste, Matthieu Combe nous montre les voies possibles pour que le plastique ne soit bientôt plus le pire ennemi de la planète.
Le soja est-il bon pour notre santé ? Les produits à base de soja se multiplient. Alternative végétale prisée car riche en protéines, cette plante est même utilisée en substitut d'autres aliments, comme la viande. Ainsi, sans même que nous le sachions, nous mangeons du soja très régulièrement. C'est aussi majoritairement avec des protéines de soja que sont nourris les animaux, vaches comme porcs, dans l'Union Européenne.
Julie Lotz a réalisé des tests en laboratoire, épluché les rapports, les réglementations, interrogé des éleveurs, des producteurs, des médecins. Le soja contient des molécules appelées phytoestrogènes, qui peuvent avoir des conséquences pour la fertilité et favoriser l'apparition de cancers. En France mais aussi en Allemagne, au Canada ou aux États-Unis, les autorités sanitaires recommandent de limiter leur consommation. L'auteure s'est rendue en Amérique du Sud, d'où le soja est majoritairement importé, pour alimenter nos animaux. Il s'agit de soja OGM, traité avec du glyphosate. Les conséquences sont multiples, tant pour les animaux que pour les hommes. Entre les révélations des Monsanto Papers, les témoignages accablants d'éleveurs, et les résultats des analyses qui montrent la présence de résidus de glyphosate dans tous les laits commercialisés en France testés, Planète soja met le doigt sur un problème sanitaire à l'échelle mondiale.
Les transports motorisés sont omniprésents, omnipotents. Dans une riche enquête historique et sociologique, Laurent Castaignède fait le portrait de leur ascension et de leurs impacts environnementaux et sociaux. Après les herbivores ou les carnivores, voitures, avions, trains et bateaux constituent la nouvelle espèce dite « airvore », saturant l'air des métropoles et déstabilisant le climat. Et malgré les discours rassurants autour des modes de transport dernier cri, les pics de pollution et des alertes sanitaires se multiplient en cette ère nouvelle de l'Anthropocène. Pointant les insuffisances des promesses technologiques, l'auteur propose des mesures radicales mais pragmatiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et faire face à l'urgence climatique et sanitaire actuelle.