Bruce Chatwin Le Chant des pistes « Je sais que cela vous paraîtra sans doute tiré par les cheveux, dis-je à Elisabeth Vrba, mais si l'on me demandait : « A quoi sert un gros cerveau ? », je serais tenté de répondre : « A trouver son chemin en chantant dans le désert... » Elle dit en souriant : « Moi aussi je crois que les hominidés étaient nomades.» » Bruce Chatwin.
Nouveau nomade, Bruce Chatwin est parti en chasse. Sur les pistes d'Australie - mais aussi chez Konrad Lorenz ou chez les Babyloniens -, il flaire, il renifle, il traque la condition humaine, oubliée, perdue, celle qui était à l'origine...
« Tout bien considéré, il n'y a que deux sortes d'hommes dans ce monde : ceux qui restent chez eux et les autres » (R. Kipling). Et comme dit J.-G. Hamann : « Quand mes pieds reposent, mon esprit cesse également de fonctionner. »
Dès qu'elle a annoncé son incroyable projet de traverser seule ce territoire, ses interlocuteurs australiens, terrifiés, l'ont mise en garde : « Ces lieux ne sont pas faits pour les êtres humains... En plus, si un seul tigre de Tasmanie a survécu, il se trouve là ! Et il mange les hommes... » Sarah Marquis va en effet traverser des zones inextricables où seuls les animaux se sont aventurés, et affronter une nature hostile, comme si elle dérangeait un ordre établi depuis des siècles... Jusqu'au jour où le bord d'un ravin s'effondre sous son poids.
Elle nous entraîne dans un monde oublié, à la fois terrifiant et initiatique, empreint d'une magie ancestrale. Et là où ses pas se posent, les légendes prennent vie.
À vingt-cinq ans, Victor Segalen débarque à Tahiti. Le diagnostic s'impose à lui : confrontée à la puissance de destruction dont l'Europe est porteuse, la culture polynésienne se meurt. Dès lors, le poète s'emploie à recueillir les derniers témoignages de cette civilisation. Quant à la langue sacrée des Polynésiens, il la réinvente par une prose sans exemple. Paru en 1907, ce chef-d'oeuvre demeure irremplaçable.
L'Australie n'est pas seulement célèbre pour ses kangourous, ses drag-queens et ses surfeurs. On y trouve aussi les bestioles les plus voraces et venimeuses du globe, des déserts où mieux vaut ne pas s'aventurer pour un petit besoin, et puis de drôles de gens persuadés que vous les prenez pour des ploucs du bout des antipodes. Bill Bryson, l'illustre auteur chez Payot de Motel Blues et American Rigolos, aimerait ressembler à Indiana Jones plutôt qu'à Mister Bean.
Le voici donc surarmé de courage pour sillonner l'Australie et en aborder les thèmes les plus divers : sa flore, sa faune et sa population, mais aussi l'histoire très singulière de son exploration et de sa colonisation, sans oublier la question aborigène, car si une plume aussi caustique traite d'un sujet aussi grave, c'est pour mieux nous en révéler toutes les aberrations.
L'Océanie, c'est le continent invisible. Invisible, parce que les voyageurs qui s'y sont aventurés la première fois ne l'ont pas aperçue, et parce qu'elle reste un lieu sans reconnaissance internationale, un passage, une absence en quelque sorte. Lorsque sur l'immensité des océans sera restaurée la liberté, alors recommencera à exister ce continent, qui n'était invisible que parce que nous étions aveugles.
Un jeune savant russe débarque en 1871, à l'âge de vingt-cinq ans, sur les côtes de Nouvelle-Guinée, alors l'une des régions les plus inhospitalières et les méconnues du globe. Brumes continuelles, pluies et orages torrentiels, forêts impénétrables, montagnes inaccessibles, Papous à la réputation de cannibales bien établie ont jusque-là découragé les coeurs les plus vaillants.
Cependant, en dépit des fièvres, plongé dans un environnement humain et naturel des plus terrifiants, Mikloukho-Maklaï s'accroche plus d'un an à son bout du monde.
Sa philosophie tranquille, son courage invraisemblable et sa force de caractère stupéfient les indigènes dont il apprend la langue et devient l'ami. Il ne fera par la suite que de brefs retours à la civilisation : ce sage admiré par Tolstoï, mais que d'autres prendront pour un fou, ne cessera de revenir vers son paradis sauvage, nous livrant un trésor ethnologique et humain d'une valeur inestimable.
La vie de l'écrivain écossais Robert Louis Stevenson (1850-1894) recèle des mystères jamais élucidés. Grand voyageur, rêveur et chef de clan, Stevenson passe les dernières années de sa vie sur les îles Samoa, mais la fortune qu'il y affiche ne peut provenir de ses succès littéraires. Et s'il avait pris la chasse au trésor à la lettre ? Parti sur ses traces, Alex Capus livre un passionnant récit d'aventures qui, s'il fourmille de pirates et de trafics en tout genre, fait aussi la part belle aux trésors de l'âme, matière première de tout écrivain.
En résidence durant cinq mois à wellington, charles juliet a tenu ce journal avec assiduité, afin de garder trace de ce qu'il a vécu durant ce séjour.
Ces pages, alternant les rencontres et impressions sur la nouvelle-zélande avec des notes de réflexion sur la création poétique et des poèmes, sont d'une réelle densité et abordent les thèmes de prédilection de cet auteur : quête de soi, recherche d'une meilleure compréhension des autres et du monde.
Avec les récits d'ethnologie et d'expéditions pour unique boussole, Eddie Mittelette a parcouru 11 000 kilomètres en solitaire à vélo sur les pistes de l'Ouest australien. Sa fascination pour l'existence des Aborigènes l'a mené auprès des Martu : les derniers acteurs du nomadisme traditionnel. Deux années durant, il a partagé la vie quotidienne des familles et s'est assis au coin du feu pour savourer les nourritures ancestrales.
Aux côtés des Aînés, il s'est initié à la chasse et à la cueillette au coeur d'une nature âpre et magistrale, royaume d'une faune singulière. Avec réalisme, il porte ici un regard déférent sur une culture plurimillénaire, qui a basculé en l'espace de cinquante ans d'un mode de vie parcimonieux à celui d'une économie matérialiste au sein d'une société qui ne cesse de se repenser.
II y a des pays en voie de développement et des espèces en voie de disparition. La république des Kiribati est un pays en voie de disparition. Perdu au milieu de l'océan Pacifique, ce petit paradis semble promis à l'engloutissement par le réchauffement climatique. J'ai organisé ma vie autour d'une ambition saugrenue, le quadrillage méthodique de la planète. Moteur : toujours voir un pays en plus. Ce qui se profile ici, c'est un pays en moins. Je dois m'y rendre avant qu'il ne soit rayé de la carte. J.B.-G.
Ce devait être son dernier voyage ; ce sera le plus beau. Près de 25 000 kilomètres : c'est le tour complet de l'Australie qu'Anne-France Dautheville fit en 1975, à 30 ans, sur une BMW 750. Ce fut un tournant dans sa vie. Trois ans plus tôt, l'Afghanistan («Et j'ai suivi le vent») avait été la terre bouleversante des rencontres humaines ; l'Australie sera le voyage de l'émerveillement face à l'immensité d'un « monde-racines », un monde d'avant les êtres humains.
Enfin la vraie vie! Sylvia et Maarten s'installent pour deux ans dans un atoll paradisiaque du Pacifique Sud. Mais la réalité les rattrape bien vite. Leur maison est un taudis, l'électricité et l'eau potable manquent cruellement, la mer turquoise se révèle polluée. Sans parler des fonctionnaires tatillons, des voisins aux facultés altérées par l'abus de substances variées. Rien n'est plus drôle que le récit d'un voyage raté. J. Maarten Troost nous révèle avec un humour corrosif l'envers des cartes postales.
L'incroyable épopée d'un Australien pour restituer un crâne aborigène à sa tribu : un chemin de connaissances, d'ouverture et de rédemption.John Danalis a grandi avec un crâne aborigène dans son salon. C'est seulement à 40 ans qu'il comprend l'horreur de la situation. Emporté par l'élan de sa prise de conscience, John décide de tout mettre en oeuvre pour restituer Mary - puisque c'est ainsi que le crâne a été affectueusement renommé - à son peuple. Pour cela, il va devoir déconstruire ses préjugés d'homme blanc sur la culture aborigène et se plonger dans l'histoire ancienne de l'Australie. Commence alors une quête qui va entrainer des rencontres extraordinaires et une profonde révolution dans la manière dont John et sa famille envisagent la vie et leur rapport aux autres.
Voici l'histoire vraie d'August Engelhardt (1875-1919), qui s'exila au début du XXe siècle en Nouvelle-Guinée et y fonda une colonie entièrement dédiée à la culture de la noix de coco. Cependant, ce qui commence comme la biographie romancée de l'un des pionniers allemands du nudisme et du végétarisme, devient rapidement le rêve éveillé d'une époque et d'une géographie proches et lointaines à la fois.
Véritable roman d'aventure, Imperium est également une réflexion sur l'impérialisme, sur le pouvoir des idées, même les plus délirantes, et sur un monde européen en pleine décadence. Avec une ironie déconcertante, Christian Kracht poursuit une oeuvre littéraire des plus singulières, aujourd'hui traduite en plus de trente langues.
Dans ce carnet de voyage intimiste, la Nouvelle-Guinée se dresse à la lisière de la veille et du sommeil comme un paysage riche d'inquiétudes, peuplé d'hommes nus et de morts vivants. Stéphane Breton nous entraîne dans une longue marche rythmée par les seules pulsations capricieuses de la sensation. L'attention extrême portée aux plus infimes perceptions abolit la distance entre le corps et le monde : ces fleuves immobiles s'écoulent comme en nos veines les fleuves intérieurs du sang.
Venue filmer les derniers traqueurs aborigènes d'Australie, Vanessa Escalante arrive dans la communauté des gardiens du « Rêve des deux serpents ». Commence alors une odyssée qui va la transformer. À travers ce témoignage intime et immersif, l'autrice dévoile les secrets de la plus ancienne culture du monde.
À la question « Pourquoi l'Australie ? » Vanessa Escalante répond :
« Je n'ai pas la réponse, j'ai suivi mon instinct. Quelque chose d'indéfinissable et de puissant me poussait à raconter l'histoire de terres volées et de peuples dominés. » C'est en faisant confiance à cet instinct, que la réalisatrice quitte tout pour recueillir les voix et les savoirs d'un peuple aborigène en pleine défense d'une terre sacrée menacée par des déchets nucléaires.
Son travail lui permet de découvrir la spiritualité du peuple aborigène, de résoudre ses propres conflits intérieurs et faire le lien entre l'art, la médecine traditionnelle aborigène et la médiumnité. Elle ne le sait pas encore, mais ce voyage va durer quatre ans et va profondément la transformer. Elle rencontrera l'amour, vivra une véritable quête initiatique et mystique, et découvrira des pratiques mystérieuses qu'elle dévoile dans cet ouvrage.
Nominée Aventurière de l'année 2014 par le National Geographic, SARAH MARQUIS parcourt la planète depuis plus de 24 ans. Son précédent livre, paru chez Michel Lafon, retraçait ses 3 mois de survie solitaire, sans provisions de nourriture ni être humain à l'horizon, dans l'Ouest sauvage australien. Celui-ci nous ramène en Australie, mais 14 ans auparavant, quand elle a entrepris un périple de 17 mois dans les déserts de la plus grande île du monde.
Terre de contrastes et de dangers, l'Australie est un pays méconnu à l'histoire rocambolesque. Une histoire de bagnards, d'explorateurs et d'aborigènes qui sont parvenus à survivre dans des étendues hostiles et ont oeuvré à la construction d'une nation.
À bord d'un van baptisé « Mister Jingles » en hommage à Stephen King, la journaliste Axelle Béraud a marché dans leurs pas, depuis les plaines de l'outback où vit le terrible taïpan du désert jusqu'aux forêts tropicales du Kakadu, repaire des crocodiles marins.
Récit de road trip et condensé d'anecdotes historiques racontées avec humour, ce livre retisse le fil de la grande épopée australienne. C'est aussi une invitation au voyage, à la découverte d'un écosystème unique au monde.
« À l'époque, j'avais un niveau d'anglais pourri, je venais de vivre un échec professionnel, ma famille était inquiète pour mon avenir alors que je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire. J'éprouvais le sentiment que le monde dans lequel je vivais ne me correspondait en rien. Ajoutez à cela une rupture amoureuse et vous avez ce mélange qui donne juste envie de prendre son sac à dos et de partir à l'aventure ! » On ne part pas sac au dos en solitaire sans un minimum d'espoir dans le monde et l'envie de croquer la vie. Quand Rafi joue au Backpacker, il ne le fait pas en dilettante, et il étreint le monde de tous ses bras, de tous ses yeux, de tout son coeur. Alors, plongez avec lui dans les mystères d'une Australie où s'entremêlent modernité, magie ancestrale, traditions, nature sauvage et multiculturalisme, le tout dans une aventure qui emprunte autant au stage de survie qu'à la quête initiatique et à une célébration du vivant. À marcher sur ses pas, vous embrasserez à votre tour une mondialisation enthousiasmante, faite de rencontres qui vous forgent et d'explorations qui vous font appartenir à ce monde riche de tant de beautés. Bienvenue dans le monde des Backpackers. Welcome to Australia!
Le grand biologiste Tim Flannery a parcouru les îles tropicales du Pacifique Sud-Ouest pendant plus d'une décennie à la recherche de marsupiaux, de chauves-souris et d'autres petits mammifères que l'on ne rencontre nulle part ailleurs sur notre planète. Plusieurs de ces îles étaient pour la science des pages vierges : l'équipe s'aventura dans des villages où personne, de mémoire d'homme, n'avait encore vu un visage blanc, et sur des sommets montagneux couronnés de végétation irréelle. Dans le grand arc insulaire situé entre l'île de Sulawesi et les Fidji (soit une distance supérieure à celle qui sépare Paris de Montréal), Flannery va faire d'immenses découvertes, mettant au jour de véritables « fossiles vivants », mais aussi des indices fondamentaux pour la compréhension des rouages et des caprices de l'évolution.
En 1989, le coeur de la Nouvelle-Guinée indonésienne est encore l'un des rares territoires inviolés de la planète. Couvert d'une épaisse forêt vierge coupée de barrières montagneuses culminant à plus de cinq mille mètres d'altitude, il est habité par des tribus papoues vivant hors du temps et oubliées de l'histoire.
Patrice Franceschi a trente-cinq ans lorsqu'il entreprend une périlleuse traversée nord-sud de ce territoire, à pied et en solitaire, alors que n'existe encore aucune aide technologique pour assurer sa sécurité. L'aventure se révèle si extrême qu'elle le mène au bout de lui-même, entre opération survie, découverte de mondes perdus et méditation sur la précarité des entreprises humaines. Voici le récit de la traversée d'un " enfer naturel ", dans des zones encore vierges sur les cartes, à la rencontre des dernières tribus sans contact avec la culture occidentale.