«Il est inexplicable que nous soyons vivants. Je remonte, ma lampe électrique à la main, les traces de l'avion sur le sol. À deux cent cinquante mètres de son point d'arrêt nous retrouvons déjà des ferrailles tordues et des tôles dont, tout le long du parcours, il a éclaboussé le sable. Nous saurons, quand viendra le jour, que nous avons tamponné presque tangentiellement une pente douce au sommet d'un plateau désert.»
Soixante-dix ans de combats, de passion et d'engagement au service de la justice et de la cause des femmes. Et toujours la volonté de transmettre aux nouvelles générations le flambeau de la révolte. Parce que l'égalité entre hommes et femmes est loin d'être acquise. Et parce que naître femme reste une malédiction dans la plupart des pays du monde.
Avec son amie Annick Cojean, la célèbre avocate revient sur les épisodes marquants de son parcours rebelle : son enfance en Tunisie dans une famille juive modeste ; son refus d'un destin assigné par son genre et son rêve de devenir avocate ; sa défense indéfectible des militants des indépendances tunisienne et algérienne soumis à la torture ; son association, Choisir la cause des femmes ; et, bien sûr, ses combats pour le droit à l'avortement, la répression du viol, la parité.Une farouche liberté laisse un dernier message: si on arrête, on est foutues. Magali Cartigny, Le Monde.Il est de ces voix et ces combats qui changent une société. Hélène Roussel, France Inter.
« Splendide... Le récit de leur survie est merveilleux. Un livre émouvant, réconfortant et élégiaque".
Newsweek Avec à peine quelques vêtements de rechange et une paire de jumelles pour tout bagage, Delia et Mark Owens quittent l'Amérique en 1974 pour rejoindre le Botswana. À bord d'un Land Rover d'occasion, ils s'enfoncent dans le désert du Kalahari où ils resteront sept ans, dans une région vierge de toute route et d'habitant, à la rencontre des fauves. Voici le récit merveilleusement conté de leur incroyable aventure auprès des lions, des hyènes, des chacals et des girafes, confrontés aux dangers de la sécheresse, des feux, des ouragans et des animaux eux-mêmes. Un best-seller international qui enchantera les amoureux de la nature et des animaux.
Sur les collines de Nyamata, Jean Hatzfeld part cette fois à la recherche des très rares Hutus qui ont résisté à la folie génocidaire au péril de leur vie. Au Rwanda, on les appelle abarinzi w'igihango, les gardiens du pacte de sang, ou parfois les Justes. Mais vingt-cinq ans après, ils restent des personnages silencieux, entourés de méfiance; parce que aux yeux des Hutus ils incarnent la trahison, ou leur renvoient l'image de ce qu'ils auraient pu être, tandis que les Tutsis portent sur eux d'irréductibles soupçons et le plus souvent refusent d'admettre qu'il y ait eu des Hutus méritants.Beaucoup de sauveteurs ont été abattus par les tueurs, sans laisser de trace. Certains de ceux qui ont survécu racontent ici leurs histoires extraordinaires. Chacun trouve les mots pour relater ce chaos dans une langue étrange, familière et nourrie de métaphores, reconnaissable entre toutes pour ceux qui ont lu les précédents livres de l'auteur.
Quand Ryszard Kapuscinski arrive comme journaliste à Accra, la capitale du Ghana, il ne peut soupçonner que ce voyage sera le début d'une passion qui ne le quittera plus. Pendant des années, ce grand reporter, observateur exceptionnel, sillonne le continent noir, habite les quartiers des Africains, s'expose à des conditions de vie qu'aucun correspondant occidental n'aurait acceptées.
Car Kapuscinski s'intéresse surtout aux gens. Le tumulte de la vie quotidienne le passionne.
Dans cette série d'entretiens avec la journaliste Catherine Lalanne, Yasmina Khadra retourne aux sources de sa vocation, contrariée par son destin miliaire. Arraché aux siens et privé de son enfance, le petit pensionnaire de l'École des cadets se réfugie dans l'amitié de ses camarades d'infortune et trouve la force d'accomplir son rêve d'écriture. Ni les années de combat dans le terrorisme, ni les comités de censure algériens ne l'empêcheront d'aller à la rencontre de millions de lecteurs dans le monde. Un destin hors norme, raconté sans détour, porté par le souffle de ses ancêtres poètes et l'amour d'une femme d'exception, une femme qui a donné son nom à l'auteur qu'elle aime et qui s'exprime ici pour la première fois.
Surnommé «l'homme qui répare les femmes», le gynécologue et chirurgien Denis Mukwege a consacré sa vie aux femmes victimes de sévices sexuels en République démocratique du Congo. Dans une région où le viol collectif est considéré comme une arme de guerre, le docteur Denis Mukwege est chaque jour confronté aux monstruosités des violences sexuelles, contre lesquelles il se bat sans relâche, parfois au péril de sa vie.Dès 1999, il fonde l'hôpital de Panzi dans lequel il promeut une approche «holistique» de la prise en charge:médicale, psychologique, socio-économique et légale.Écrit à la première personne, La force des femmes retrace le combat de toute une vie en dépassant le genre autobiographique. L'héroïne du roman, c'est la femme composée de toutes ces femmes. L'auteur rend un véritable hommage à leur courage, leur lutte. Pour lui, il s'agit d'une lutte mondiale:«C'est vous, les femmes, qui portez l'humanité.»Ainsi, à travers le récit d'une vie consacrée à la médecine et dans un vrai cri de mobilisation, Denis Mukwege nous met face au fléau qui ravage son pays et nous invite à repenser le monde. La force des femmes clame haut et fort que guérison et espoir sont possibles pour toutes les survivantes.
Un artiste de renom à la fois peintre et écrivain évoque son travail et ses sources d'inspiration.
Enfant, Tahar Ben Jelloun dessine sur les grands papiers d'emballage blancs du magasin d'épices que son père tient à Fès, au Maroc. Étudiant, enfermé pendant 19 mois dans un camp disciplinaire, il écrit, en cachette, ses premiers poèmes. Tahar Ben Jelloun, à l'instar d'Henri Michaux, figure parmi les rares artistes à la fois peintres et écrivains.
À Tanger ou à Paris, il pousse les portes des cinémas, des musées, des librairies avec une irrésistible soif de connaissances. Ses influences sont plurielles et éclectiques. Avec Giacometti, il saisit le tragique de la condition humaine, avec Matisse, l'éclat de la couleur, avec le jazzman John Coltrane, la force de l'improvisation et du rythme.
Tahar Ben Jelloun est un écrivain engagé : son oeuvre littéraire explore l'exil, l'immigration, la solitude dans une réalité parfois amère et douloureuse. Sa peinture, inspirée de son enfance heureuse au Maroc, du bleu de l'océan, des foulards bariolés de sa mère, célèbre la vie. Écriture et peinture se complètent, se répondent, formant un jeu d'ombres et de lumière, comme autant de facettes de l'homme.
Après leur longue marche en Afrique, Sonia et Alexandre Poussin récidivent à Madagascar. Cette fois, ils sont accompagnés de leurs deux enfants, Philaé et Ulysse, âgés de 9 et 6 ans, toujours à pied, mais avec une charrette et deux équipiers malgaches.
En quatre ans, ils parcourent près de cinq mille kilomètres à travers un pays grandiose, enclavé, aux populations pauvres mais résilientes et accueillantes. La famille traverse des zones infestées de bandits, franchit des fleuves immenses au milieu des crocodiles, s'enfonce dans des marécages, avant de pouvoir contempler les baobabs et gagner des plages immaculées...
Ces mille premiers kilomètres, de Tana à Tuléar, sont semés d'embûches, mais au-delà des péripéties, leur périple est aussi un bel hymne à la sobriété heureuse, à l'aventure en famille et à la nécessaire solidarité.
« Il est comme ça Abdellah Taïa, il revient toujours sur ses traces. Il revient à sa mère, à son enfance, au Maroc, à sa langue natale, l'arabe, à sa sexualité ».
Libération.
Publié en 2000 par les Éditions Séguier, « Mon Maroc » est le premier livre d'Abdellah Taïa. Des textes, des fragments et des souvenirs autour de son pays d'origine, de sa famille très nombreuse, pauvre, qu'il rédige dès son arrivée à Paris, en 1998, pour poursuivre ses études littéraires à la Sorbonne. Écrire ce passé avant que les années d'immigration en France ne le déforme. Écrire le premier monde, ses joies et ses désillusions. Mieux se connaître. Mieux résister.
Né à Rabat en 1973, Abdellah Taïa est l'auteur de romans traduits dans plusieurs langues. L'Armée du Salut, Une mélancolie arabe, Le Jour du roi (prix de Flore 2010), Un pays pour mourir, Celui qui est digne d'être aimé et La vie lente sont disponibles en Points. Son dernier roman, Vivre à ta lumière, vient de paraître aux éditions du Seuil.
En avril 1965, quatre ans après l'assassinat du président socialiste Patrice Lumumba par la CIA, Che Guevara quitte clandestinement la Havane à la tête d'une troupe de quelques deux cents soldats cubains pour rejoindre le Congo et aider le mouvement de libération de l'Afrique contre les colonialistes belges.
Ce journal examine chaque détail douloureux de ce que le Che lui-même appelle « un échec ». Il consigne ce qui a mal tourné afin d'en tirer des leçons utiles à la planification des futures guérillas.
Unique parmi ses livres, Journal du Congo nous montre l'honnêteté radicale du Che, ainsi que son talent de conteur.
Considéré par certains comme son meilleur livre, c'est aussi l'un des rares qu'il a eu la chance d'éditer pour publication après l'avoir écrit.
En 1935, deux jeunes géologues allemands, Henno Martin et Hermann Korn, fuient l'Allemagne nazie pour le Sud-Ouest africain - l'actuelle Namibie - afin d'y effectuer des recherches. Lorsque la guerre éclate en 1939, la plupart des hommes de nationalité allemande sont arrêtés par les Britanniques et internés dans des camps de prisonniers. Nos deux géologues, pacifistes et idéalistes, refusent ce sort et s'échappent dans le désert du Namib. Ils se cacheront pendant deux années dans ces vastes étendues écrasées de chaleur, vivant à la manière des Bushmen et évitant de se faire repérer par les autorités lancées à leur recherche. Parvenant à suivre les événements de la guerre grâce à une petite radio embarquée, ils seront finalement contraints de quitter le désert, poussés par l'épuisement. Ce récit sobre et poignant, maintes fois réédité, est celui d'une magnifique aventure dans une nature sauvage et préservée, d'une extraordinaire beauté.
Trois moments dans la vie de Malika, une femme marocaine de la campagne. De 1954 à 1999. De la colonisation française à la mort du roi Hassan II.
Son premier mari est envoyé par les Français combattre en Indochine.
Dans les années 60, à Rabat, elle fait tout pour empêcher sa fille Khadija de devenir bonne dans la villa de Monique.
La veille du décès de Hassan II, un jeune voleur homosexuel, Jaâfar, entre chez elle et veut la tuer.
C'est Malika qui parle ici. Tout le temps. Elle raconte avec rage ses stratégies pour échapper aux injustices de l'Histoire. Survivre. Avoir une petite place.
Malika, c'est ma mère : M'Barka Allali Taïa (1930-2010). Ce livre lui est dédié.
A.T.
Né en 1973 à Rabat, Abdellah Taïa a publié aux Editions du Seuil plusieurs romans, traduits en Europe et aux USA, dont Le Jour du Roi (prix de Flore 2010), Celui qui est digne d'être aimé (2017) et La Vie lente (2019). Il a réalisé en 2014 son premier film, L'Armée du Salut (Grand Prix du Festival d'Angers), d'après son roman éponyme.
Carnet de mémoires coloniales est le premier livre d'Isabela Figueiredo. Dans ce récit biographique elle revient sur son enfance à Lourenço Marques, devenu Maputo depuis l'indépendance du Mozambique en 1975. Elle y dépeint sa relation aux adultes, à ses parents, à son père. Entre grande tendresse, amour filial et une certaine admiration de cet homme fort et protecteur, s'ajoute très jeune chez la jeune Isabela le rejet de ce qu'il est aussi, un colon, raciste, sexiste et violent. La grande force de ce texte réside dans cette ambiguïté dévoilée. Elle aime sans pouvoir s'empêcher de condamner et condamne sans pouvoir s'empêcher d'aimer.
La thématique du livre, l'abordage inédit du colonialisme, l'écriture frontale et crue d'Isabela Figueiredo font de Carnet de mémoires coloniales un livre coup de poing, qui brise certains tabous. Non, le colonialisme portugais n'était pas plus doux que les autres, les mécanismes de domination étant toujours éminemment violents. Ainsi, ce texte va bien au-delà d'une dénonciation c'est aussi une sorte de tentative de réconciliation avec la figure du père ou plutôt une sorte de bilan, une écriture cathartique, qui dirait voilà ce que nous sommes, voilà ce que je suis. Le fruit de contradictions, de violence, de tendresse et d'injustices. Maintenant avançons.
Ces mots, ce livre elle a attendu la mort du père pour les écrire. Car s'il y a révolte, il y a aussi du respect pour l'effort du père à offrir à sa fille ce que lui n'a pas eu. L'accès à l'éducation et à une vie qui ne soit pas misérable. Elle se rend compte de cela lors de son arrivée au Portugal, elle rejoint seule le pays de ses parents - qui est désormais le sien - suite à la déclaration d'indépendance du Mozambique, ces derniers restent sur le continent africain encore quelques années. À son arrivée, elle est recueillie par sa grand-mère paternelle qui vit dans une grande misère. Elle s'y sentira extrêmement seule et rejetée, elle est une « retornada », celle qui a exploité. Longtemps elle tentera de le cacher notamment à ses camarades de classes. Cet autre moment de sa vie est pour la jeune adolescente qu'elle est alors aussi traumatisant que constructif.
La mise en avant des décalages, des contradictions sont comme des leitmotiv dans ce texte extrêmement fort et bouleversant. Isabela Figueiredo rend justice et expose des identités dilacérées, brisées et recollées. Des identités explosées, aux éclats éparpillés dans l'espace, le temps et l'imaginaire. Une histoire qui aura de nombreux échos avec l'histoire française.
1953. Voici Joseph Kessel dans un Kenya en révolte contre la Couronne d'Angleterre. Puis sur la route des Merveilles, du lac Victoria au Kilimandjaro, entre colons et guerriers Masaï. Partout, il s'émerveille d'une poésie à l'état brut, d'un paysage spirituel de tapisserie de Dame à la Licorne:«Quand je me réveillai une minuscule gazelle couleur de châtaigne, avec deux aiguilles pour cornes et deux dés de velours pour sabots, se promenait autour de mon lit...» Des reportages exceptionnels, à l'origine du Lion.
Nigel Barley se l'était juré : cette fois on ne l'y reprendrait plus. Son premier séjour chez les Dowayos du Cameroun l'avait lessivé. Et pourtant, lorsqu'il apprend que ces montagnards vont reprendre une très ancienne cérémonie de circoncision, il repart aussitôt. Préparé au pire, cette fois, avec ses provisions de christmas pudding et de cheddar. Ce qui va lui arriver dépassera bien sûr tout ce qu'il avait pu imaginer, mais au moins rapportera-t-il de ce voyage un récit d'une extraordinaire cocasserie, comme tous les livres du plus drôle des conservateurs du British Museum.
Pourquoi diable Nigel Barley s'est-il mis un jour en tête de devenir anthropologue ? Pour sa thèse il avait choisi les Anglo-Saxons mais, tout plan de carrière impliquant une mission d'étude, c'est finalement une modeste tribu montagnarde du Nord-Cameroun, les Dowayo, qui lui échoit. Une sinécure ? Si l'on veut.
Non que les Dowayo se montrent hostiles, mais insaisissables plutôt, et imprévisibles. Barley se voit transformé tour à tour en infirmier, banquier, chauffeur de taxi, exploité jusqu'à l'os par une tribu hilare. Il finira par comprendre que l'objet d'observation, en fait, c'est lui.
Fille d'un peintre de l'école de Pont-Aven et ami de Gauguin, descendante d'armateurs et de marins, Odette du Puigaudeau (1894-1991) fut d'abord dessinatrice au Collège de France et styliste chez Jeanne Lanvin. Puis elle participa à des campagnes de pêche sur des thoniers bretons et devint journaliste, jusqu'en janvier 1934, moment où elle se lança, avec sa compagne la journaliste et exploratrice Marion Sénones, « pieds nus à travers la Mauritanie ». Ce voyage fut une révélation : Odette consacra dès lors sa vie au Sahara occidental, vie d'aventures au temps des derniers rezzous, puis vie scientifique et littéraire tournée vers le peuple maure. Ce livre préfacé par Théodore Monod est la seule biographie de cette grande dame du désert, qui en défendit le fragile écosystème et ses civilisations nomades menacées.
Méharées reste le plus célèbre des livres de Théodore Monod, spécialiste incontesté du désert, qu'il parcourt depuis plus de soixante-dix ans à dos de chameau ou à pied.
Ce scientifique exemplaire n'a pas son pareil pour évoquer les paysages mauritaniens, pour raconter ses longues méharées dans les dunes, pour décrire la faune, la flore, l'histoire ou la préhistoire de ces régions où, dans les années trente, il entendit parler d'une mystérieuse et gigantesque météorite qu'il ne cesserait de chercher, durant un demi-siècle, avec une insatiable curiosité.
Voyage au Congo, et Le Retour du Tchad qui lui fait suite, se présente comme un « carnet de route » du 21 juillet 1925 au 14 mai 1926. Outre l'enchantement procuré par ce voyage avec Marc Allégret - Gide herborise, naturalise, papillonne -, l'écrivain dépeint la misère des villages, les maladies, dénonce le sort des prisonniers ou des enfants, les exactions de certains colons blancs et l'emprise des grandes compagnies coloniales. En dépit de la modération de son ton et du sérieux de ses observations, le texte déclenche de violentes polémiques dans la presse et à la Chambre des députés. Gide répond fermement et se revendique en tant que « voyageur libre ».
D'une façon prophétique, il dépasse le cadre du témoignage personnel pour célébrer une « science naissante et bourgeonnante:l'ethnologie ». Il en fut l'un des précurseurs. Libre, d'une honnêteté impeccable, moderne.Dindiki, brève évocation d'un petit animal offert à Gide durant son périple, est un texte peu connu, d'une grande sensibilité.
Sonia et Alexandre Poussin ont entrepris de remonter l'Afrique à pied, du cap de Bonne-Espérance au lac de Tibériade. Trois ans de marche le long de la vallée du Rift en Afrique de l'Est, pour refaire symboliquement le voyage du premier homme. Dans ce volume qui retrace les sept mille kilomètres initiaux de leur périple, du Cap au Kilimandjaro, ils nous font partager un continent intime. Ils ont affronté le soleil implacable de la brousse, les attaques d'animaux sauvages, traversé des pays en crise. Seuls, à l'aventure, sans sponsor ni logistique, partageant le dénuement de leurs hôtes, ils nous parlent à chaque page de la générosité et de l'enthousiasme des hommes qui peuplent cette terre. Jour après jour, Sonia et Alexandre sont devenus un peu plus africains.
Après vingt-trois ans d'absence, je suis retourné à Pointe-Noire, ville portuaire du Congo où j'ai grandi. Entre-temps, ma mère est morte et, moi, le fils unique, je ne suis pas allé aux obsèques. Pendant un mois, j'ai arpenté la ville en étranger : la cabane de maman Pauline, le lycée Karl-Marx, le cinéma Rex... Jour après jour, entre surnaturel et enchantement, j'ai ressuscité les lumières de mon enfance.
Tous deux fraîchement diplômés de Princeton, John et Joe sont davantage affamés de littérature que de nourritures terrestres, et ils ont la ferme intention de tourner le dos à tout ce qu'on attend d'eux aux États- Unis : un mariage, un bon job, une visite hebdomadaire aux parents. Ainsi s'embarquent-ils pour un long voyage qui les mènera de Munich à Nairobi sur une moto BMW immaculée, baptisée en l'honneur du périple : le Nil Blanc.
Objet littéraire singulier, ces carnets de voyage constituent un roman de formation itinérant. En même temps qu'ils arpentent champs de ruines gréco-romaines, villages de Bédouins ou capitales du tiers-monde, les deux amis font l'apprentissage de l'altérité, de la solitude, et, aussi, des inévitables désillusions au détour du chemin. L'opulente nature africaine est ici magnifiée sous une plume d'une fougue et d'une franchise irrésistibles qui ont le charme de ses vingt ans.
Les Carnets du Nil blanc sont le premier volume de la série de carnets écrits par John Hopkins au cours de ses voyages. Lui succèderont les Carnets de Tanger (1962-1979) et les Carnets d'Amérique du Sud (1972-1973).
Ce n'est pas uniquement l'attirance pour l'inconnu, le pittoresque ou l'insolite, qui incite l'écrivain anglais Graham Greene à se rendre avec sa cousine, en 1936, au Libéria, sur le golfe de Guinée. Cette aventure est avant tout un voyage intérieur et un retour revigorant à la nature. Dans la pratique, l'entreprise présente un certain nombre de difficultés à commencer par celle de se repérer, sans cartes puisqu'il n'en existe aucune de fiable. Il faut aussi déjouer les maladies, les fauves, les serpents, dormir dans des cases...Telle est l'expérience extraordinaire et enrichissante que Graham Greene relate avec humour dans ce Voyage sans cartes.