Avec mon ami le guide de haute montagne Daniel du Lac, je suis parti de Menton au bord de la Méditerranée pour traverser les Alpes à ski, jusqu'à Trieste, en passant par l'Italie, la Suisse, l'Autriche et la Slovénie. De 2018 à 2021, à la fin de l'hiver, nous nous élevions dans la neige. Le ciel était vierge, le monde sans contours, seul l'effort décomptait les jours. Je croyais m'aventurer dans la beauté, je me diluais dans une substance. Dans le Blanc tout s'annule - espoirs et regrets. Pourquoi ai-je tant aimé errer dans la pureté?S.T.
Un mois sur le Camino del Norte, de Bayonne à Santiago, 40 kilomètres de marche par jour : étape après étape, Jean-Christophe Rufin se transforme en clochard céleste, en routard de Compostelle. Pourquoi prendre le Chemin, quand on a déjà éprouvé toutes les marches, toutes les aventures physiques ? " Je n'avais en réalité pas eu le choix. Le virus de Saint-Jacques m'avait profondément infecté. J'ignore par qui et par quoi s'est opérée la contagion.
Mais, après une phase d'incubation silencieuse, la maladie avait éclaté, et j'en avais tous les symptômes. " 876 kilomètres plus loin, un mois plus tard, après l'arrivée à Santiago, le constat est là. Comme tous les grands pèlerinages, le Chemin est une expérience de désincarnation, il libère du " tropplein ", mais il est aussi un itinéraire spirituel, entre cathédrales et ermitages, et humain, car chaque rencontre y prend une résonance particulière.
«Certains vont chercher le bonheur en Sibérie ou en Alaska, moi je lorgne du côté d'Aubusson, de Saint-Flour et du plateau de Millevaches... Je suis un aventurier de la France cantonale, un explorateur de sous-préfectures.»Sans le moindre sou en poche, misant sur la générosité des gens, un jeune aspirant jésuite s'échappe de la ville et de la modernité avec le désir de renouer avec l'élémentaire. Il s'offre une virée buissonnière à travers les déserts du Massif central, une petite promenade de sept cents kilomètres à pied. Le chemin des estives, récit de ce voyage, est une ode à la désertion, à la liberté, à l'aventure spirituelle. On y croise les figures de Rimbaud, de Charles de Foucauld, mais aussi des gens de caractère, des volcans, des vaches.Au fil des pages, une certitude se dessine:le bonheur est à portée de main, il suffit de faire confiance et d'ouvrir les yeux.
Al Alvarez, rend hommage à une figure emblématique et atypique de l'alpinisme : Mo Antoine. Grimpeur chevronné participant aux expéditions les plus difficiles, il privilégia toujours l'esprit de camaraderie à celui de compétition et décrivait l'escalade comme « l'art de jouer aux échecs avec son propre corps ». Au-delà de ce portrait tendre et admiratif, le récit donne à voir la manière dont les grands aventuriers cherchent leurs limites, mentales et physiques, en s'appliquant à « nourrir la bête ».
Un livre culte sur l'escalade, la montagne, l'évasion et l'amitié. Une prose étincelante au service du goût de l'aventure et du risque.
J'ai fini par y aller vraiment, dans l'Himalaya. Non pour escalader les sommets, comme j'en rêvais enfant, mais pour explorer les vallées. Je voulais voir si, quelque part sur terre, il existait encore une montagne intègre, la voir de mes yeux avant qu'elle ne disparaisse. J'ai quitté les Alpes abandonnées et urbanisées et j'ai atterri dans le coin le plus reculé du Népal, un petit Tibet qui survit à l'ombre du grand, aujourd'hui perdu. J'ai parcouru 300 kilomètres à pied et franchi huit cols à plus de 5 000 mètres, sans atteindre aucun sommet. J'avais, pour me tenir compagnie, un livre culte, un chien rencontré sur la route, des amis : au retour, il me restait les amis.
P. C.
Le Garçon sauvage commence sur un hiver particulier : Paolo Cognetti, 30 ans, étouffe dans sa vie milanaise et ne parvient plus à écrire. Pour retrouver de l'air, il part vivre un été dans le Val d'Aoste. Là, il parcourt les sommets, suspendu entre l'enfance et l'âge adulte, renouant avec la liberté et l'inspiration. Il plonge au coeur de la vie sauvage qui peuple encore la montagne, découvre l'isolement des sommets, avant d'entamer sa désalpe, réconcilié avec l'existence. Néanmoins, ce séjour initiatique ne parvient pas à l'affranchir totalement du genre humain : « je pourrais me libérer de tout, sauf de la solitude. »
Les frères Abalakov figurent parmi les alpinistes russes les plus héroïques de leur génération. Du Caucase à l'Asie centrale, les deux orphelins sibériens ont multiplié les expéditions jusqu'à gravir, dans les années 1930, les vertigineux pic Staline et pic Lénine, au nom du pouvoir. Pourquoi ont-ils ensuite été victimes de la Grande Terreur et des purges staliniennes ? Des archives du KGB au pic Lénine, Cédric Gras a enquêté pour reconstituer le destin exceptionnel et dramatique de ces deux frères indissociables puis désunis, mais qui ont traversé le siècle rouge en rêvant de conquérir l'Everest au nom de l'URSS.
Une histoire des routes et de ceux qui les ont empruntées.
" Il existe entre l'écriture et la marche une alliance presque aussi ancienne que la littérature : pas de randonnée sans histoire, pas de chemin qui ne raconte quelque chose. " Robert Macfarlane a passé des années à parcourir les routes et à interroger les liens entre les hommes et le paysage. Tout commence un jour de printemps, quand il quitte sa maison de Cambridge pour suivre un ancien chemin de craie. Une aventure de trois ans le mène sur des voies antiques, des routes maritimes, des chemins de pèlerinage, des routes fracturées par la guerre et des sentiers escarpés de haute montagne.
Il suit la trace de marcheurs avant lui : poètes, soldats, chasseurs d'oiseaux, philosophes ou bergers. Il parcourt des routes périlleuses, sacrées ou intimistes. Chemin faisant, ce conteur merveilleux observe les paysages et explore leur histoire insoupçonnée pour la faire ressurgir sous ses pas.
D'une érudition scientifique et littéraire éblouissante, Par les chemins est une ode jubilatoire à la puissance de la marche, des routes, et de ceux qui les ont empruntées. Ce récit qui a déjà séduit plusieurs centaines de milliers de lecteurs est célébré depuis sa parution comme un chef-d'oeuvre de la littérature de voyage.
Été 1957, sur la face nord de l'Eiger, la plus célèbre et la plus meurtrière paroi des Alpes, deux cordées tentent l'ascension:les Italiens Corti et Longhi, les Allemands Nothdurft et Mayer. Progressant à une lenteur incompréhensible pour ceux qui les observent au télescope, ils sont bientôt pris au piège...Afin de les arracher à l'abîme, un hallucinant sauvetage est organisé par une soixantaine de bénévoles, dont les meilleurs alpinistes du moment, comme le grand guide français Lionel Terray et l'Italien Riccardo Cassin. Du sommet de l'Eiger, l'Allemand Alfred Hellepart est descendu dans le précipice au bout d'un mince fil d'acier long de trois cents mètres... Corti sera-t-il sauvé à temps? Longhi survivra-t-il à son neuvième bivouac passé dans la paroi? Et qu'est devenue la cordée allemande?Quatre Hommes sur l'Eiger est l'histoire fidèle de cette ascension folle, infernale, impossible, et de ce sauvetage héroïque. C'est, heure par heure, le récit des fautes, des accidents, du désespoir des quatre hommes, des efforts incroyables des sauveteurs, de leurs doutes et de leurs difficultés, le tout sous l'oeil avide des reporters. Le journaliste américain John-Edward Olsen a mené tambour battant son enquête sur le plus vaste sauvetage jamais organisé en haute montagne. Un véritable «polar» alpin où tout est véridique. Jusqu'aux dernières découvertes, quatre ans après le drame...
Novembre 2021 : trois Ukrainiens se dressent au sommet de l'Annapurna III. Mikhaïl Fomine, Nikita Balabanov et Slava Polezhayko viennent de réussir une ascension historique, quinze journées d'escalade éprouvantes et risquées pour venir à bout d'un des « derniers grands problèmes » de l'Himalaya : une arête magnifique et interminable qui résistait depuis quarante ans à toutes les tentatives. À peine rentrés au pays, ils sont confrontés à l'impensable : la tentative de l'invasion de leur pays par l'armée russe. L'expédition a reçu le Prix spécial du jury aux Piolets d'Or 2022.
Conrad Anker, mentor des alpinistes contemporains (il est « capitaine » du team North Face) signe une préface qui donne la mesure de cet exploit.
Vous montez un col, traversez une forêt, longez une rivière. Au fond de la vallée, les restes d'un village, des blocs de pierre brisés : ci-gît Chaudun, village maudit qui fut vendu en 1895 par ses habitants à l'administration des Eaux et Forêts. Évocation poétique et charnelle des paysages alpins, de leur beauté et de leur infinie cruauté, le récit de Luc Bronner charrie et recompose toutes les traces du passage des hommes et des femmes dans leur intimité et jusqu'à leur fuite inéluctable. L'animal a remplacé l'humain, et Chaudun est désormais le coeur d'un espace ensauvagé, l'une des plus somptueuses vallées d'Europe.
« Nous sommes au pied de la montagne. Nous avons dix ans pour ouvrir une nouvelle voie et nous y engager tous ensemble. » Passée sa brutale éviction de Danone, Emmanuel Faber se pose dans un refuge des Alpes. Il raconte comment la montagne et l'escalade ont dessiné son itinéraire : l'orage en Oisans dans l'enfance, les falaises du Vercors à l'adolescence, seul dans la tempête une nuit d'hiver à ski, en collectif pour l'ouverture d'une nouvelle voie sur le granite corse. Il partage son expérience hors du commun de patron activiste et livre sa vision des enjeux d'aujourd'hui et demain.
Un appel vibrant à la prise de conscience et à l'action.
Le 3 juin 2017, Alex Honnold a gravi les 900 mètres verticaux d'El Capitan en solo intégral. Le film Free Solo, Oscar 2019 du meilleur documentaire, a donné à cet exploit un retentissement mondial. Le jeune Californien dévoile ce projet fou, auquel personne n'osait croire - un voyage intérieur à la rencontre du vide, culminant avec le récit haletant des 3 h 56 qui ont marqué l'histoire de l'escalade. Solo intégral est un livre à deux voix : Alex raconte ses souvenirs, la naissance de son ambition et ses ascensions avec un art consommé du suspense. Il se dévoile avec sincérité : timide mais solide, passionné, capable d'affronter le risque et d'en parler avec un égal sang-froid. L'écrivain David Roberts a, lui, décrypté son jeu « radical » : « L'enjeu est ultime : tomber, c'est mourir. »
Comment un paysage nous devient-il intime ? Finaliste du prix Femina Essai en 2019, cette magnifique ethnologie sensible de Martin de la Soudière est une initiation à la campagne, à la montagne (les Pyrénées, en grande partie) et à la marche, en compagnie de Gracq, Jaccottet, André Dhôtel, Pessoa. Une merveille.
Des aventures extrêmes en montagne, par l'auteur de Into the wild.
Fou d'alpinisme, Jon Krakauer nous offre ici le récit de douze aventures en montagne. Au Pakistan, le redoutable sommet du K2 tue treize des alpinistes les plus expérimentés au monde. À Valdez, en Alaska, deux hommes escaladent une cascade gelée. En France, de hommes venus du monde entier semblent inventer de nouvelles manières de risquer leur vie au sommet du Mont Blanc. Comment font-ils ? Pourquoi le font-ils ? Krakauer rend hommage dans ces textes à tous ceux qui repoussent leurs limites. Et nous entraîne de l'Alaska à l'Himalaya, des Rocheuses aux Alpes, comme si nous vivions ces ascensions périlleuses, ces tragédies soudaines et ces victoires incroyables en direct à ses côtés.
Le 6 juin 1924, 7 000 mètres d'altitude : deux hommes quittent leur camp perché sur une vire de glace. Objectif : le sommet de l'Everest, encore jamais gravi. On ne les reverra pas vivants. Avec George Mallory, âgé de 37 ans, le monde perd le meilleur alpiniste britannique de sa génération.
Qui sont ces hommes partis, quelques années après la Première Guerre mondiale, au coeur d'un Himalaya inconnu des cartes ? Anciens soldats pour la plupart, géographes, médecins, explorateurs, naturalistes et alpinistes, ils ont parcouru à pied, à dos de mule et de cheval des milliers de kilomètres dans un territoire jamais exploré. Quel est l'enjeu de cet exploit pour la Grande-Bretagne, la Russie, l'Inde et le Tibet ? Ce passionnant récit mêle aventure héroïque et intrigues diplomatiques.
Version définitive sous-titrée Roman d'aventures alpines, non euclidiennes et symboliquement authentiques
« On ne grimpe qu'une fois la montagne de la vie. Il faut savoir vivre ses rêves ».
Mike Horn est un aventurier de l'extrême connu dans le monde entier pour repousser les limites du possible. Il a descendu l'Amazone, suivi la ligne de l'équateur, traversé la longue nuit polaire. Il a marché sur la glace, parcouru le désert, descendu des rapides, frayé son chemin dans la jungle.
Jusqu'à ce pari fou : gravir, avec trois amis, quatre 8 000 mètres à la suite dans l'Himalaya. Sans oxygène, sans cordes, en « style alpin » le plus pur, à la seule force de la volonté...
Pour la première fois, ce conquérant de l'impossible se dévoile. Il nous parle de ses motivations profondes, de ses inspirations et de Cathy, sa femme, sa croix du Sud, récemment emportée par la maladie et dont l'esprit accompagne chacun de ses pas.
À la fin des années 1970, Simon McCartney, jeune grimpeur britannique brillant et fanfaron, écume les voies les plus dures des Alpes. Une rencontre dans un bar de Chamonix avec un virtuose californien, Jack Roberts, va changer sa vie - et manquer d'y mettre fin. Un lien se noue entre les deux hommes qui s'envolent pour l'Alaska. Pendant l'été 1978, ils réussissent la première ascension de la face nord du mont Huntington, une voie si dure qu'elle n'a jamais été répétée. Deux ans plus tard, ils tracent une voie de légende dans la face sud-ouest du Denali (ou McKinley), le plus haut sommet d'Amérique du Nord. Mais Simon passe tout près de la mort. Une vie plus tard, le hasard le remet face à ce passé refoulé. Dans ce récit, il revisite ces deux ascensions, à la recherche d'un lien perdu avec Jack. Et avec son propre passé.
Rien ne prédisposait une petite fille asthmatique à devenir l'une des meilleures grimpeuses de sa génération. Pourtant, Stéphanie Bodet l'a fait. Elle ouvre depuis plus de vingt ans de nouvelles voies sur les parois du monde avec son compagnon, Arnaud Petit. Plus qu'un terrain de jeux et de défi, l'escalade est pour Stéphanie un territoire de connaissance et de sagesse. Mais derrière ses exploits affleure la mémoire de sa soeur cadette, disparue à l'âge de quinze ans. Sans elle, son destin sportif aurait pu être différent.
Qui était le premier traileur ? Serait-ce Philippidès, qu'on présente comme le père du marathon ? Non seulement il n'est pas mort à l'arrivée, mais il a sans doute couru 200 kilomètres de plus que les 42 réglementaires. Ou peut-être Malcolm III, roi d'Écosse, qui organisa une course d'endurance dans les Highlands au XIe siècle ? Ou encore un bushman épuisant l'antilope à la course, un Tarahumara inconnu, un pedestrian britannique avalant les milles jusqu'à épuisement ?
Jean-Philippe Lefief, traducteur du best-seller Born to run, a puisé dans son expérience de traileur et de journaliste érudit en la matière pour relier dans un même récit ces histoires venues du passé où l'endurance dépasse les bornes. Et les faire rimer avec ses propres sensations de triple finisher de l'UTMB.
« Dans les pas de Zohre, je marche sur les traces de mon père. Je ne me fraie pas seulement un chemin dans la montagne, je descends et je remonte le long d'un fil ténu. Je dévale derrière Zohre et je le cherche lui. Mon père.
Il est venu par ici, dans les montagnes du nord de l'Iran. Il descendait du Trône de Salomon, la neige couvrait tous ces versants. C'était en 1956, il avait 27 ans, il brassait la neige.
Plus tard, je suis née. Il s'appelait Émile, on l'appelait Milou, je m'appelle Émilie. Il m'a appelée Émilie.
Cela fait trente ans qu'il n'est plus de ce monde et je marche sur ses traces sous les pas de Zohre. J'ai fouillé ses papiers, ses pitons, j'ai interrogé ses témoins, sa jeunesse, je questionne mes souvenirs, mon enfance, je le cherche sur la montagne et dans ma mémoire. »
Que faire quand on est une femme dotée de capacités physiques exceptionnelles et d'une volonté bien charpentée ? Grimper, toujours plus haut, toujours plus fort ! Que faire quand cette passion vous conduit dans un monde presque exclusivement masculin, celui des guides, des gendarmes, du secours en montagne, du groupe d'élite d'alpinisme de l'armée, et qu'on se heurte inlassablement au même plafond de verre ? Recommencer, encore et toujours, et donner une voix à sa colère.
Marion Poitevin est aujourd'hui secouriste en montagne et présidente de l'association « Lead the Climb », qui ouvre les portes de la haute montagne aux femmes. Elle prend la plume pour la première fois dans cette autobiographie saisissante.
Kilian Jornet, légende de l'ultra-trail, « sky runner » à l'assaut des sommets et du ciel, a toujours considéré ses incroyables records comme autant d'étapes dans une quête personnelle d'accomplissement sportif et spirituel. Mont Blanc, Cervin, Elbrouz, Denali, Aconcagua, Everest..., ces sommets parmi les plus hauts du monde ont inspiré Kilian depuis son enfance. Avec l'épopée Summits of my life, celui qu'on surnomme l'ultra terrestre a transformé ses rêves en autant d'ascensions et d'exploits inédits. Ce tour de force sportif est pour lui l'occasion de défendre deux valeurs essentielles : l'amitié et l'écologie, en s'engageant au plus près de la nature sans assistance et sans laisser la moindre trace derrière soi. Une philosophie puriste et minimaliste à l'origine de l'immense popularité de ce champion hors normes.