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La conquête du Brésil par les Français est un des épisodes les plus extraordinaires et les plus méconnus de la Renaissance. Rouge Brésil raconte l'histoire de deux enfants, Just et Colombe, embarqués de force dans cette expédition pour servir d'interprètes auprès des tribus indiennes. Tout est démesuré dans cette aventure. Le cadre : la baie sauvage de Rio, encore livrée aux jungles et aux Indiens cannibales. Les personnages - et d'abord le chevalier de Villegagnon, chef de cette expédition, nostalgique des croisades, pétri de culture antique, précurseur de Cyrano ou de d'Artagnan. Les événements : le huis clos dramatique de cette France des Tropiques est une répétition générale, avec dix ans d'avance, des guerres de religion. Fourmillant de portraits, de paysages, d'action, Rouge Brésil, écrit dans une langue à l'ironie voltairienne, prend la forme d'un roman d'éducation et d'amour. Mais plus profondément, à travers les destins et les choix de Just et de Colombe, ce livre met en scène deux conceptions opposées de l'homme et de la nature. D'un côté, la civilisation européenne, conquérante et universelle, qui se veut libératrice et se découvre meurtrière. De l'autre, le monde indien, avec sa sensualité, son sens de l'harmonie et du sacré, le permament appel du bonheur...
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Fille de l'esclave Abena violée par un marin anglais à bord d'un vaisseau négrier, Tituba, née à la Barbade, est initiée aux pouvoirs surnaturels par Man Yaya, guérisseuse et faiseuse de sorts. Son mariage avec John Indien l'entraîne à Boston, puis au village de Salem au service du pasteur Parris. C'est dans l'atmosphère hystérique de cette petite communauté puritaine qu'a lieu le célèbre procès des sorcières de Salem en 1692. Tituba est arrêtée, oubliée dans sa prison jusqu'à l'amnistie générale qui survient deux ans plus tard. Là s'arrête l'histoire. Maryse Condé la réhabilite, l'arrache à cet oubli auquel elle avait été condamnée et, pour finir, la ramène à son pays natal, la Barbade au temps des Nègres marrons et des premières révoltes d'esclaves.
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Nouvelle édition révisée par Jean Pierre Bernès en 2018
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Traduction revue et corrigée. Nouvelle édition en 2017
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«Hiver comme été, matin, midi et soir, elle ne quittait jamais ce foulard, toujours noué serré, assorti à la couleur de ses vêtements. D'où sortait-elle ? De la Guadeloupe ou de la Martinique. Enfin, d'une de ces colonies qui n'ont de français que le nom, habitées par des nègres baptisés, qui font quand même bamboula, jurent comme des païens, battent le tambour et boivent des alcools forts.» En 1995 à la Guadeloupe, un bébé est découvert la gorge à moitié tranchée, jeté sur un tas d'ordures. Maryse Condé imagine alors ce que pourrait être le devenir de cet être sacrifié et dessine la trajectoire singulière de Célanire, magicienne et putain, milliardaire et sainte. Une héroïne miraculée qui, des Antilles à la Côte d'Ivoire en passant par le Pérou, n'aura de cesse de poursuivre sa revanche sur le destin et sur les hommes blancs trop puissants.
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En 1950, le président du Guatemala, Jacobo Árbenz, jeune dirigeant libéral et progressiste, lance une réforme agraire pour partager les bénéfices de la culture de la banane avec l'ensemble de la population, y compris les communautés mayas du pays. La compagnie américaine United Fruit voit son arrivée d'un mauvais oeil et décide de l'écarter. Un projet de coup d'État se fait jour, auquel se mêlent le neveu de Sigmund Freud, la CIA, le dictateur de la République dominicaine, Trujillo, son homme de main, Johnny Abbes Garcia, le colonel Carlos Castillo Armas, prêt à trahir son armée, ou encore Marta Parra, jeune femme dont le destin chaotique incarnera les contradictions et les tragédies de son pays. Mario Vargas Llosa transforme cet épisode clé de la guerre froide et de l'histoire politique du XX? siècle en une fresque épique peuplée de fascinants personnages.
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«Vicente n'avait pas voulu savoir. Il n'avait pas voulu imaginer. Mais, en 1945, peu à peu, malgré lui, comme tout le monde, il a commencé à savoir - et il n'a pas pu s'empêcher d'imaginer.»Vicente Rosenberg est arrivé en Argentine en 1928. Il a rencontré Rosita, ils se sont aimés et ont eu trois enfants. Mais depuis quelque temps, les nouvelles d'Europe s'assombrissent. À mesure que lui parviennent les lettres de sa mère, restée à Varsovie, Vicente comprend qu'elle va mourir. De honte et de culpabilité, il se mure alors dans le silence.Ce roman raconte l'histoire de ce silence - qui est devenu celui de son petit-fils, Santiago H. Amigorena.
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«Le rocher est là. L'endroit où le monde est né. Un bon endroit pour recommencer.» Comment une dizaine d'individus originaires des quatre coins du monde se sont-ils retrouvés dans un minibus aux confins du Mexique, en compagnie d'un chaman ? Quelles réponses espèrent-ils obtenir d'un rocher blanc vénéré par les communautés autochtones ? Parmi le groupe de touristes, une écrivaine anglaise réfléchit à l'écriture de son prochain roman. Car autour de ce lieu se sont déroulées, au fil des époques, des histoires qui résonnent de façon troublante avec la sienne... Des expéditions coloniales du XVIII? siècle à la destinée d'une idole du rock des années 1960, Anna Hope nous entraîne vers une destination mystérieuse où les échos du passé convergent pour donner sens à l'incertitude du présent.
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«Je monte sur la passerelle, je ne pense à personne, je suis la dernière feuille de l'arbre et je me détache sans être poussé. Je ne pense pas à la jeune fille aimée, suivie jusqu'à faire partie de son pays. Maintenant je sais qu'elle est au fond de la mer, jetée au large du haut d'un hélicoptère, les mains attachées. A vécu pour moi, est morte pour offrir des yeux aux poissons.» Le narrateur, Italien émigré en Argentine par amour, retourne ainsi au pays. En Argentine, sa femme a payé de sa vie leur combat contre la dictature militaire. Lui, le rescapé, a appris que la vie d'un homme durait autant que celle de trois chevaux. Il a déjà enterré le premier, en quittant l'Argentine. Il travaille comme jardinier et mène une vie solitaire lorsqu'il rencontre Làila, qui «va avec des hommes pour de l'argent», et dont il tombe amoureux. Il prend alors conscience que sa deuxième vie touche aussi à sa fin, et que le temps des adieux est révolu pour lui. Récit dépouillé à l'extrême, Trois chevaux évoque la dictature argentine, la guerre des Malouines, l'Italie d'aujourd'hui. Puis, à travers une narration à l'émotion toujours maîtrisée, où les gestes les plus simples sont décrits comme des rituels sacrés, et où le passé et le présent sont étroitement imbriqués, pose la question des choix existentiels que nous sommes amenés à faire - partir, rester, tuer, laisser vivre - et interroge la notion de destin.
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«Aussi quand tu partis, Yvonne, j'allai à Oaxaca. Pas de plus triste mot. Te dirai-je, Yvonne, le terrible voyage à travers le désert, dans le chemin de fer à voie étroite, sur le chevalet de torture d'une banquette de troisième classe, l'enfant dont nous avons sauvé la vie, sa mère et moi, en lui frottant le ventre de la tequila de ma bouteille, ou comment, m'en allant dans ma chambre en l'hôtel où nous fûmes heureux, le bruit d'égorgement en bas dans la cuisine me chassa dans l'éblouissement de la rue, et plus tard, cette nuit-là, le vautour accroupi dans la cuvette du lavabo ? Horreur à la mesure de nerfs de géant !»
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«Peut-être n'ai-je pas vécu en mon propre corps : peut-être ai-je vécu la vie des autres», écrit Pablo Neruda pour présenter ces souvenirs qui s'achèvent quelques jours avant sa mort par un hommage posthume à son ami Salvador Allende. Les portraits d'hommes célèbres - Aragon, Breton, Eluard, Garcia Lorca, Picasso - côtoient les pages admirables consacrées à l'homme de la rue, au paysan anonyme, à la femme d'une nuit. À travers eux se dessine la personnalité de Neruda, homme passionné, attentif, curieux de tout et de tous, le poète qui se révèle être aussi un merveilleux conteur.
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Pedro Pdramo est l'une des plus grandes oeuvres du XX' siècle, un classique contemporain. Tout comme Kafka et Faulkner, Rulfo a su mettre en scène une histoire fascinante, sans âge et d'une beauté rare : la quête du père qui mène Juan Preciado à Comala et à la rencontre de son destin, un voyage vertigineux raconté par un choeur de personnages insolites qui nous donnent à entendre la voix profonde du Mexique, au-delà des frontières entre la mémoire et l'oubli, le passé et le présent, les morts et les vivants.
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Que de tours et de malices chez cette «vilaine fille», toujours et tant aimée par son ami Ricardo, le «bon garçon». Ils se rencontrent pour la première fois au début des années cinquante, en pleine adolescence, dans l'un des quartiers les plus huppés de Lima, Miraflores. Joyeux, inconscients, ils font partie d'une jeunesse dorée qui se passionne pour les rythmes du mambo et ne connaît d'autre souci que les chagrins d'amour. Rien ne laissait alors deviner que celle qu'on appelait à Miraflores «la petite Chilienne» allait devenir, quelques années plus tard, une farouche guérillera dans la Cuba de Castro, puis l'épouse d'un diplomate dans le Paris des existentialistes, ou encore une richissime aristocrate dans le swinging London. D'une époque, d'un pays à l'autre, Ricardo la suit et la poursuit, comme le plus obscur objet de son désir. Et chaque fois, il ne la retrouve que pour la perdre. Et, bien entendu, ne la perd que pour mieux la rechercher. Il n'est jamais facile d'écrire l'histoire d'une obsession. Mais la difficulté est encore plus grande quand il s'agit d'une obsession amoureuse et quand l'histoire que l'on raconte est celle d'une passion. Mario Vargas Llosa avait déjà affronté ce défi par le passé dans La tante Julia et le scribouillard (1980), l'un de ses romans les plus populaires. Et voici qu'il le relève encore vingt-cinq ans plus tard et nous offre ce cadeau inattendu : une superbe tragi-comédie où éros et thanatos finissent par dessiner une autre Carte de Tendre entre Lima, Paris, Londres et Madrid. Car Tours et détours de la vilaine fille est bien cela : la géographie moderne d'un amour fou.
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«Le voyeurisme est le vice le plus universel qui soit. Vous le savez mieux que personne : nous voulons connaître les secrets et, de préférence, les secrets d'alcôve. Fourrer son nez dans l'intimité des puissants, des célébrités, des importants.» Lima, années 90. Alors que le dictateur Fujimori a plongé le pays dans la peur et la violence, deux couples de la haute société se retrouvent mêlés à un gigantesque scandale politique, médiatique et sexuel. Quelques photos compromettantes, un maître chanteur, un crime crapuleux : entre érotisme et corruption, chacun cache un secret dans cette sulfureuse comédie de moeurs.
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Dans le Mexique du début du siècle, en pleine tempête révolutionnaire, Tita, éperdument éprise de Pedro, brave les interdits pour vivre une impossible passion. À cette intrigue empruntée à la littérature sentimentale, Laura Esquivel mêle des recettes de cuisine. Car Tita possède d'étranges talents culinaires : ses cailles aux pétales de roses ont un effet aphrodisiaque, ses gâteaux un pouvoir destructeur. L'amour de la vie est exalté dans ces pages d'un style joyeux et tendre, dont le réalisme magique renvoie aux grandes oeuvres de la littérature latino-américaine. Chocolat amer, adapté en film sous le titre Les épices de la passion, s'est vendu à plus de quatre millions d'exemplaires dans le monde.
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Dans le Brésil du Nord-Est, le picaresque Antonio Balduino incarne la peine et les rêves du peuple noir. Enfant perdu, mauvais garçon, boxeur professionnel, initié des macumbas, travailleur sur les plantations de tabac, docker, employé de cirque, Antonio cherche toujours «le chemin de la maison». Il a des amours - irréelles - avec la blanche Lindinalva et une liaison avec la trépidante Rosenda Roseda. Une grève lui permettra de découvrir ce qu'est la solidarité et donnera un sens à sa vie : la lutte pour la libération. Un des livres majeurs de la littérature latino-américaine.
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«Une balafre rancunière lui sillonnait le visage : arc gris cendré et presque parfait qui d'un côté lui flétrissait la tempe et de l'autre la pommette. Son vrai nom n'importe guère ; à Tacuarembo on l'appelait l'Anglais de la Colorada. Cardoso, le propriétaire de ces terres, ne voulait pas vendre ; j'ai entendu dire que l'Anglais avait eu recours à un argument imprévisible : il lui avait confié l'histoire secrète de sa cicatrice.» Plongeant au coeur de la réalité mouvante, multiple, des êtres et des choses, Borges se joue de son lecteur pour mieux l'envoûter : un éblouissement.
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Les quatre morts du vieil homme Longoué, les fiertés de Rochebrune, la folie de Marie Celat, les résurrections de Stepan Stepanovitch, les Mémoires de guerre de Rigobert Massoul, les prédestinations d'Artémise et de Marie-Annie, et combien d'autres épisodes, avec une multitude de personnages, - les trois Anestor, le dieu du commerce et de l'invention, sans compter ces bêtes prédestinées : le cochon fou et la vache consacrée de Monsieur Lomé, le coq sauvage et le matouchatte - précèdent, préparent ou accompagnent la dérive de Mathieu Béluse et de Raphaël Targin, dans le Tout-monde.Ils sont le sel de la Diversité. Ils ont dépassé les limites et les frontières, ils mélangent les langages, ils déménagent les langues, ils transbahutent, ils tombent dans la folie du monde, on les refoule et les exclut de la puissance du Territoire mais, ils sont la terre elle-même, ils vont au-devant de nous, ils voient, loin devant, ce point fixe qu'il faudra dépasser une fois encore.Ce roman est une anthologie de toutes les sortes de voyages possibles, hormis ceux de conquête.
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Le 7 avril 1803 naît à Paris la militante féministe et ouvriériste Flora Tristan. Un siècle plus tard, le 8 mai 1903, son petit-fils, Paul Gauguin, meurt seul et presque aveugle dans son faré des îles Marquises. Sous la plume de Mario Vargas Llosa, Flora Tristan et Paul Gauguin deviennent Florita l'Andalouse et Koké le Maori, deux êtres libertaires, passionnés, profondément humains, hantés par une quête de l'absolu qui donne à leur vie une dimension tragique, et qui vécurent l'enfer pour avoir désespérément voulu bâtir le Paradis. À travers les destins croisés d'une militante et d'un artiste, Mario Vargas Llosa évoque, dans un roman à la construction magistrale, les grandes utopies politiques et artistiques des temps modernes.
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«De quelque côté que l'on se tournât, on ne voyait qu'une étendue bleu nuit, irisée d'écume, qui semblait s'ingénier à repousser l'horizon. Ce voyage n'aurait jamais de fin. Ou plutôt il conduirait le navire aux Enfers.» À la Martinique, au début du XVIII? siècle, le jeune et riche noble Gabriel-Mathieu d'Erchigny rêve de parcourir le monde. Lorsqu'il découvre l'existence du café, il décide d'implanter ce breuvage à la mode chez lui, aux Antilles. Or, le Jardin royal des Plantes à Paris conserve quelques caféiers, sous étroite surveillance. Comment faire pour les dérober ? Si le hasard des rencontres jouera en la faveur de l'ambitieux aventurier, son odyssée ne fait que commencer...
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À Piura, Felicito, patron d'une entreprise de transports, est l'objet de chantage et d'intimidations mafieuses. À Lima, Ismael, à la tête d'une compagnie d'assurances, est menacé par ses fils qui convoitent sa fortune en souhaitant sa mort. Mais il ne faut pas prendre leur épopée trop au sérieux. Car entre mélodrame et vaudeville, Vargas Llosa s'amuse et nous amuse avec ces deux histoires qui forment un portrait drôle et corrosif du Pérou contemporain.
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Cuisinière au savoir-faire inoubliable, Victoire Élodie Quidal travaille au service d'Anne-Marie et Boniface Walberg, à La Pointe. Sa virtuosité et son excellence sont recherchées par la bonne société guadeloupéenne qui la réclame dans ses cuisines... Victoire, qui n'a pas été épargnée par le destin, connaîtra-t-elle enfin son heure de gloire ? C'est avec une affection toute particulière que Maryse Condé brosse le portrait attachant de cette femme qui fut aussi sa grand-mère.