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Après la mort de leurs parents, Estevèl et Hérodiane quittent le village Saint-Jean en bord de mer pour la capitale. Ils s'installent dans une petite chambre, en haut de l'escalier serpent qui mène à Paradi, un bidonville sur les hauteurs de Port-au-Prince. Dans cet enfer de béton et de crasse, l'amour peut-il être plus fort que tout ? L'amour impossible entre un frère et une soeur, entre un peintre sensible et son modèle, entre une jeune fille à la beauté fracassante, passionnée de lecture mais pauvre et le riche héritier d'une des grandes fortunes du pays ? C'est la mer qui viendra aux secours des rêves brisés... Gary Victor construit son oeuvre, roman après roman, en éclatant les frontières des genres. Il puise ses sources d'inspiration dans l'imaginaire haïtien d'une richesse extraordinaire, où le réel et le merveilleux s'entrecroisent et s'interpénètrent. Dans ce roman, il aborde des thèmes universels, tels que la justice sociale, les rapports entre riches et pauvres, entre frère et soeur, l'influence des religions (vodou et catholicisme), l'amour entre hommes, le sexe comme passeport pour la réussite sociale...
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Ces nouvelles sont les premières écrites par Gary Victor et rassemblées à nouveau ici. En regard de l'oeuvre essentielle de l'auteur, elles constituent une mise en bouche, un avant-goût des romans à venir. Elles racontent des histoires tellement invraisemblables et pourtant si réelles dans lesquelles Gary Victor sait si bien nous embarquer.
D'emblée, Gary Victor mène reconnaissance, dans un monde dont l'absurdité éclate au moindre regard, et qui se révèle instantanément comme saturé de violence. Celle-ci en constitue peut-être la matrice. Si elle a parfois pour cadre le spectacle du quotidien haïtien, il est alors presque évident que la trame de cette violence est désormais généralisée, à l'échelle planétaire. (Yves Chemla)
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Un coin perdu du sud de la France, entre la mer et la montagne. Antoine, nouveau garde-malade, vient au chevet de Rosa, vieille femme fatiguée, usée par la vie. Dans un paysage idyllique, c'est pourtant Haïti qui est au coeur de ce roman où les dialogues prennent des allures de soliloques et où les procès n'ont pas lieu devant un jury. Implacablement, Marie-Célie provoque des rencontres entre un bourreau et sa victime, entre une femme et un homme, un tête-à-tête d'où personne ne sortira indemne. Des années après la mort du dictateur, les blessures sont toujours aussi vives. Pour les panser, certains ont choisi l'exil, d'autres, l'oubli. Chaque fois, il faut partir, partir pour un ailleurs qui est souvent soi. Mais la mémoire veille, brûlante. Alors, il faut parler, dire la douleur, retrouver les mots. C'est ce que fera Antoine, espérant enfin trouver la paix au terme d'une longue errance.
Marie-Célie Agnant a une écriture ciselée, elle met les mots en dentelle. Les abîmes de l'être humain sont mis en scène et racontés par touches successives. Les rapports complexes entre bourreau et victime, ici sous la dictature des Duvaliers, mais aussi dans n'importe quel lieu sur terre, trouvent un dénouement inattendu.
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Lanjélus, pêcheur de Grand-Goâve, présente à Mme Sorel, prêtresse vaudoue, le candidat à la présidence Hannibal Sérafin. Ce dernier devient l'enjeu d'une lutte féroce que se livrent sur l'île, depuis l'aube des temps, les forces des ténèbres et celles de la lumière. Ce roman trace sans complaisance un portrait plus qu'acide de l'homme politique. Il lance une autre réflexion sur les mythes fondateurs d'Haïti et aborde le sujet tabou des relations entre le pouvoir et les sociétés secrètes. Clair de manbo campe le décor d'une grande partie de l'oeuvre de Gary Victor. Toutes ses créations ultérieures puisent d'une manière ou d'une autre dans la magie de ce roman fondateur.
Conte fantastique. Récit picaresque. Texte subversif qui annonce La Piste des sortilèges, À l'angle des rues parallèles et Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin. Mélange détonnant d'un humour au vitriol et de réalisme merveilleux, Clair de manbo est non seulement un roman qui marque une époque en Haïti et dans la Caraïbe, mais aussi l'oeuvre fondatrice la plus folle, la plus merveilleuse, la plus étonnante conçue par un auteur haïtien de la nouvelle génération.
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Alex, baroudeur, arpenteur des vastes contrées du monde et écrivain sans lecteur n'arrive pas à mourir. Les siècles passent, le trépas lui est refusé, le temps et la solitude lui pèsent jusqu'à ce qu'il rencontre un personnage tout droit sorti du paradis : Alexandre Dumas. Entouré d'anges, celui-ci s'ennuie ferme et préfère rejoindre la Terre, missionné par saint Pierre, afin de comprendre la raison de l'immortalité d'Alex. Toujours en mouvement, ils parcourent le monde ensemble, du Mexique au Congo-Kinshasa en passant par le Cabinda en quête de la solution à cette énigme.
C'est en lisant le manuscrit d'Alex, où le mage Taram Uram des Terres Arides traverse le temps, que Dumas finit par trouver un indice... -
Emma, déclarée folle, incomprise de tous, se réfugie dans son passé, sa langue. Seule Flore, son interprète, pourra délier l'écheveau de souvenirs qui noue la gorge d'Emma. Ensemble elles démêlent le fil de la mémoire, de ces vies qui s'enchaînent fatalement depuis que Kilima, l'aïeule bantoue, a été arrachée à sa terre natale.
L'intensité des relations tissées entre les générations va crescendo vers un dénouement accepté comme une évidence.
Marie-Célie Agnant aménage des pauses dans les atmosphères les plus tendues, elle entretient son récit avec tous les registres, de l'émotion à l'ironie. La retenue dans l'écriture nous protège de la violence de ces amours maternelles bafouées ; la distance entretenue entre le lecteur et la tragédie dispense du jugement : la culpabilité peut enfin faire place à l'innocence.
Grâce au Livre d'Emma nous traversons le temps et les océans pour inventer une parole qui rompt l'oubli et la malédiction et renoue avec l'espoir.
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Aime Cesaire Le Negre Inconsole
Roger Toumson, Simonne Henry-Valmore
- Vents D'Ailleurs
- 1 Avril 2002
- 9782911412172
Récit d'une traversée du siècle, cette biographie humaine, intellectuelle, littéraire et politique trace le portrait d'Aimé Césaire avec, à l'arrière-plan, un tableau des réalités du monde noir des lendemains de la Première Guerre mondiale à l'ère des indépendances. Poète et homme politique, Aimé Césaire appartient à la véritable histoire, celle qui nous fait connaître, à travers les particularités d'une existence d'homme, un peuple tout entier.
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Pierre Jean, écrivain, cherche l'inspiration pour son nouveau roman. Ébranlé par la rupture avec sa maîtresse Alicia, il se console en buvant quelques gins tonics « Chez James ». Quittant le bar au petit matin, il a la désagréable impression d'oublier quelque chose.
« La vérité explose dans ma tête. Je chute dans un gouffre. Mon coeur fait un sprint soudain. Ses battements rapides sont des coups de poing douloureux dans ma poitrine. Je démarre, faisant en catastrophe marche arrière, évitant de justesse une voiture circulant tous feux éteints. Je fonce à une vitesse folle dans les rues obscures. J'ai le corps trempé d'une sueur froide.
Un oubli pareil, c'est la première fois que cela m'arrive. Je gare la voiture en double ligne sans me préoccuper d'une possible contravention. Je descends, je cours vers le bar, pousse la porte. Je scrute chaque recoin de la salle. Je ne sens plus le sol sous mes pieds. Je dois prendre appui d'une main sur la table la plus proche. Je respire profondément avant de m'avancer vers James qui range ses verres.
Je me suis oublié ici, lui dis-je. »
Ainsi débute une histoire extraordinaire, époustouflante, où l'écrivain se voit progressivement dépossédé de son histoire par le personnage principal. Celui-ci revendique son libre-arbitre et conteste la dictature des créateurs pour défendre la devise : « Vainqueurs ou vaincu, surtout vaincu, ne laisse à quiconque, pas même à Dieu, le soin d'écrire ton histoire. »
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Un avion s'envole vers l'exil. A son bord une jeune fille se rappelle son pays déchiré. Bribes de souvenirs tendres, d'odeurs entêtantes et de couleurs vibrantes. Mais la violence est là, presque palpable, corps et esprits sont tendus comme des arcs dans ce pays à la recherche de son âme volée. Marie-Andrée Manuel Etienne précipite le lecteur dans un flot de mots tranchants, haletants, l'emporte dans un tourbillon de phrases hurlées d'une voix douce... Déchirures nous raconte Haïti à travers les yeux d'une narratrice forcée de fuir, déchirée entre l'amour qu'elle porte aux siens et l'horreur quotidienne d'un pays qui a perdu la tête.
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Quand le malheur ouvre sa gueule de caïman, ses dents sont sans pitié ! Pardon pour Marie-Soleil ! Miséricorde Seigneur ! Qui veut comprendre doit tenter de reconstruire une histoire qu'elle porte en elle comme un boulet de silence. Il faudra piéter des mangroves de choses non dites, récolter des bribes. Sonder l'impénétrable d'Haïti et plonger dans l'obscur. Je ne suis là que pour emboîter des paroles rapportées. C'est mon travail. J'effile ma langue sur des mensonges et je bobine le tout pour obtenir un racontage plausible. Nous savons tous que la vérité est une mendiante. Belle parole n'a pas de maître mais la mauvaise a toujours un visage. Loués soient les raconteurs !?» La jeune Régina, une belle mulâtresse, est kidnappée un beau matin à cause de son teint clair, voilà tout le malheur de Marie-Soleil. Sur cette terre sans mercis où les mythes tiennent lieu d'explications, la lutte pour la survie exige des talents hors du commun ! Le raconteur consigne ici le malheur humain pour pénétrer davantage le mystère de la survie !
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Lorsqu'elle se rêvait princesse -indienne, Mirna, une fillette de douze ans, est violée un après-midi sur la berge du lac Azweï par un groupe d'adolescents mené par Blaise Maldouin, fils aîné d'une famille aisée de Port-au-Prince.
Pendant une cinquantaine d'années, elle attend le moment propice pour se venger. L'occasion se présente enfin lorsque Pirus, porteur de charbon de son état et d'une grande laideur, tombe éperdument amoureux d'Esmalda.
Que peut espérer un pauvre porteur de charbon quand on sait que Esmalda est la fille belle à se damner de Blaise Maldouin, devenu entre temps un homme riche et influent. Rien. Mais comme Pirus vend son âme à Laboubaka, le diable sanguinaire, pour devenir à la fois beau, intelligent, et le bras vengeur de Mirna. L'histoire prend le tour d'un conte merveilleux pour dénoncer la bêtise humaine et les travers d'une société au sein de laquelle être pauvre est la pire des malédictions.
D'une écriture foisonnante où se côtoient pêle-mêle l'amour, la haine, le sang, le sexe, l'humour et le cynisme, Le Diable dans un thé à la citronnelle nous plonge au coeur d'une société haïtienne où conscience de classe et argent font loi... et nous parle de la manière la plus intime qui soit des sentiments qui fondent, au-delà des couleurs, des cultures et des religions, l'identité humaine.