Nous avons quitté le poisson rouge dans son bocal numérique : parfaitement libre, ouvert à tout, mais incapable de grandir, en difficulté pour se concentrer plus de 8 secondes, épuisé par le temps qui file et par les sollicitations infinies. Et travaillé par les algorithmes... Et nous l'y retrouvons, après une expérience mondiale inédite : un poisson rouge confiné, sauvé par sa capacité technique à échanger, travailler, regarder, garder le contact, se divertir... et découvrant, en accéléré, sa prison numérique - libre de tout connaître mais perdant le désir ; parlant à tous et chacun, mais avide de rencontres véritables ; le dos tassé, les yeux rougis, continuant la vie avec un léger sentiment de vide et d'attente....
Impossible de rembobiner, comme dans un film américain : à nous de faire avec cette nouvelle civilisation, qui nous a emportés et transformés en vingt ans. Déconnecter est un leurre : mais lutter avec souplesse ; transformer nos façons de faire, de connaître, d'aimer ; se chercher des rites ; réformer notre langage ; déjouer l'Intelligence artificielle ; et surtout, se créer une plage de temps à soi, chambre virtuelle, mains vides, regards vers le ciels : telles sont les leçons et pistes possibles de cet essai bref, incisif, majeur. D'une méditation sur le temps à un souvenir de wifi en panne, d'un petit déjeuner avec Zuckerberg à une méditation sur les stages de déconnexion durs du patron de Twitter, d'une addiction personnelle à une promenade en forêt sans écran.... Libérez-vous. Renaissez. Petit poisson rouge deviendra grand...
Deux ans après l'immense succès de La civilisation du Poisson rouge, Bruno Patino reprend son « traité sur le marché de l'attention », le déploie, l'approfondit : que chacun puisse se trouver une voie libre et apaisée.
La situation est inédite. Jamais, dans l'histoire de l'humanité, nous n'avons disposé d'autant d'informations et jamais nous n'avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l'humanité. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le déferlement d'informations a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une dérégulation du « marché cognitif » qui a une fâcheuse conséquence : capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention. Nos esprits subissent l'envoûtement des écrans et s'abandonnent aux mille visages de la déraison.
Victime d'un pillage en règle, notre esprit est au coeur d'un enjeu dont dépend notre avenir. Ce contexte inquiétant dévoile certaines des aspirations profondes de l'humanité. L'heure de la confrontation avec notre propre nature aurait-elle sonné ? De la façon dont nous réagirons dépendront les possibilités d'échapper à ce qu'il faut bien appeler une menace civilisationnelle.
C'est le récit de cet enjeu historique que propose le nouveau livre événement de Gérald Bronner.
Dans une société de l'hypercommunication, notre langue change à toute vitesse. De nos jours, nous sommes en mode, souvent connectés, toujours sur Facebook à distribuer des likes et des émoticônes, appeler à la bienveillance ou exprimer sa colère, traquer la fake news, réagir au buzz, et ponctuer nos phrases de du coup, en même temps, voilà, et bonne continuation.
Notre langue nous dit et nous révèle si l'on sait analyser ses mots et retrouver leurs sens, comme le fait Julie Neveux dans cet essai passionnant. D'une plume savante, drôle et franchement décomplexée, elle nous emmène dans un voyage linguistique et une enquête jubilatoires : dis-moi comment tu parles, je te dirai qui tu es.
Racistes, sexistes, ennemis de la liberté : une société incivile exploite nos émotions pour augmenter son influence politique, dans les médias, sur les réseaux et dans les urnes. Décryptons-les pour mieux protéger notre démocratie.
Il serait dangereux de réduire la désinformation aux fake news et aux flambées de commentaires haineux sur les « réseaux sociaux ». Stephanie Lamy nous incite à nous détacher des leurres pour regarder qui finance, organise et commandite les opérations sémantiques visant à déstabiliser les idées démocratiques et le respect des droits humains.
Trumpistes, identitaires, masculinistes, homophobes, affidés de gouvernements autoritaires... Stephanie Lamy ne se limite pas à remonter au hashtag qui a mis le feu à telle ou telle situation explosive, mais retrace les stratégies de ceux qui veulent prendre le pouvoir dans nos démocraties. Le danger n'est pas que virtuel : des proches du Kremlin sont bien intervenus pour aggraver les tensions au moment de #BlackLiveMatter, ou, plus près de nous, Génération identitaire a réussi à financer un bateau anti-migrants en Méditerranée (opération Defend Europe).
Or cette société «incivile» ressemble à s'y méprendre aux ONG et associations de défense des droits respectées et utilise les mêmes armes. Stephanie Lamy fait dans ce livre le récit de ces opérations qui visent à fragiliser notre paix, elle y explique les techniques de désinformation, les rouages de son économie, et les interactions entre ces groupes souvent ultra-réactionnaires qui n'ont en commun que la haine de nos libertés.
Journalistes d'investigation, Sheera Frenkel et Cecilia Kang démontent les mécanismes de Facebook et dénoncent ses dérives dans ce livre explosif. Ou comment l'entreprise, sous la direction de Mark Zuckerberg et Sheryl Sandberg, tous deux aveuglés par leur ambition, a poursuivi sa croissance en niant des faits accablants : fuites des données personnelles, violation de la vie privée, propagation de discours haineux et complotistes...
Le géant des réseaux sociaux aux 2,85 milliards d'utilisateurs à travers le monde est devenu un vecteur de fake news, manipulé par des politiques corrompus, et un danger pour les internautes. Facebook, qui se voulait défenseur du bien, est devenu une force du mal...
Les séries que nous aimons exercent sur nos vies un charme discret. Elles influencent notre façon de voir le monde, nos représentations politiques, sociétales, économiques, écologiques. Elles s'invitent désormais dans les débats sur le pouvoir, l'avenir de la planète, les minorités, les sexualités.
Leur force, adossée à des plateformes telles que Netflix, Amazon Prime Video, MyCanal ou Disney+, est considérable. Les séries participent d'un soft power mondial à l'ampleur inédite.
Virginie Martin a décrypté cet univers qui sait si bien nous plaire. Elle en révèle les coulisses : scénaristes, financements, messages. Elle montre comment ces séries, hypnotiques, peuvent aussi nous éveiller et nous stimuler.
Contestataire et pamphlétaire, la presse satirique s'est toujours dressée contre les pouvoirs en place, qu'ils soient politique, militaire ou religieux.
Cet esprit frondeur, développé dès la Révolution jusqu'au terrible attentat contre Charlie en passant par mai 68, a traversé les époques et s'est confronté aux différentes forces qui s'y sont opposées.
Fabrice Erre et Terreur Graphique racontent, en huit chapitres, une histoire de la presse satirique qui constitue les racines même de démocratie, de la liberté d'expression.
Sous les pavés, la presse !
Comment préserver le lien social indispensable pour nos aînés fragilisés dans cette société connectée ? Les auteurs envisagent les avantages et les inconvénients de la révolution numérique sur la vie quotidienne des personnes âgées et les pratiques des personnes, aidants et professionnels, qui en prennent soin.
La période de crise pandémique que nous traversons a mis en exergue les préoccupations liées au vivre ensemble, à l'isolement, à la solitude, aux méfaits de l'illectronisme avec ses laissés-pour-compte du tout numérique, mais aussi ses bienfaits en termes de communication pour celles et ceux qui savent l'utiliser. Elle pose également la question du maintien de la citoyenneté dans toutes ses formes d'expression et à tous les âges de la vie, des échanges entre les générations, du partage du tout et du rien ensemble. Confinement, déconfinement, reconfinement ont contribué à l'exclusion des personnes les plus fragilisées dont certaines par l'avancée en âge. Ce livre amène à réfléchir sur notre monde qui se replie, de manière insidieuse, sur les échanges virtuels.