« Papa, c'est quoi cette histoire de fin du monde ? » Entre effondrement du vivant et effondrement possible de notre société... le mot plane comme une ombre au-dessus de notre époque.
Mais de quels effondrements s'agit-il ? Peut-on en parler aux enfants sans les angoisser ? Avec quels mots ? Et aussi, pourquoi certains boomers ont-ils tant de mal à comprendre ?
Mêlant arguments, expérience et affects, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle tissent une discussion à bâtons rompus entre générations avec pour horizon la préservation des liens.
Entre l'apocalypse que nous promettent les collapsologues et le paradis que nous vendent les transhumanistes, à quoi ressemblera notre futur ? Une chose est sûre : c'est nous qui le façonnerons ! Deux spécialistes d'histoire environnementale se penchent avec humour et positivisme au chevet de l'Anthropocène et échafaudent des scénarios viables pour que le devenir de cet « âge de l'homme » ne soit plus un phénomène subi mais contrôlé. Une approche stimulante et décomplexée des grands défis de demain à la portée du grand public.
Une autre fin du monde est possible.
La situation critique dans laquelle se trouvent la biosphère et nos sociétés n'est plus à démontrer. Les dynamiques d'effondrements passent progressivement du probable au tangible, signifiant la fin du monde tel que nous le connaissons.
Comment se projeter au-delà et dessiner les contours non pas d'une survie, mais d'une manière de vivre ce siècle de catastrophes ? Comment passer d'une posture de repli à un enthousiasme collectif ? Les auteurs montrent qu'un changement de cap ouvrant à de nouveaux horizons passe nécessairement par un cheminement intérieur et par une remise en question radicale de notre vision du monde. En plus de la collapso-logie (science), il est nécessaire d'aller explorer la collapso-sophie (sagesse)...
Et si notre civilisation s'effondrait ? Non pas dans plusieurs siècles, mais de notre vivant. Loin des prédictions Maya et autres eschatologies millénaristes, un nombre croissant d'auteurs, de scientifiques et d'institutions annoncent la fin de la civilisation industrielle, voire la fin des conditions propices à la vie telle que nous l'avons connue.
Pablo Servigne et Raphaël Stevens décortiquent les ressorts d'un possible effondrement et proposent un tour d'horizon pluridisciplinaire de ce sujet qu'ils nomment la « collapsologie ». Aujourd'hui, l'utopie a changé de camp : est utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant. L'effondrement est l'horizon de notre génération, c'est le début de son avenir. Qu'y aura-t-il après ? Tout cela reste à penser, à imaginer, et à vivre...
La question : « Comment des sociétés ont-elles disparu dans le passé ? » peut aussi se formuler : « Au rythme actuel de la croissance démographique, et particulièrement de l'augmentation des besoins économiques, de santé et en énergie, les sociétés contemporaines pourront-elles survivre demain ? » La réponse se formule à partir d'un tour du monde dans l'espace et dans le temps - depuis les sociétés disparues du passé (les îles de Pâques, de Pitcairn et d'Henderson ; les Indiens mimbres et anasazis du sud-ouest des États-Unis ; les sociétés moche et inca ; les colonies vikings du Groenland) aux sociétés fragilisées d'aujourd'hui (Rwanda, Haïti et Saint-Domingue, la Chine, le Montana et l'Australie) en passant par les sociétés qui surent, à un moment donné, enrayer leur effondrement (la Nouvelle-Guinée, Tipokia et le Japon de l'ère Tokugawa).
De cette étude comparée, et sans pareille, Jared Diamond conclut qu'il n'existe aucun cas dans lequel l'effondrement d'une société ne serait attribuable qu'aux seuls dommages écologiques. Plusieurs facteurs, au nombre de cinq, entrent toujours potentiellement en jeu : des dommages environnementaux ; un changement climatique ; des voisins hostiles ; des rapports de dépendance avec des partenaires commerciaux ; les réponses apportées par une société, selon ses valeurs propres, à ces problèmes.
Cette complexité des facteurs permet de croire qu'il n'y a rien d'inéluctable aujourd'hui dans la course accélérée à la dégradation globalisée de l'environnement. Une dernière partie recense, pour le lecteur citoyen et consommateur, à partir d'exemples de mobilisations réussies, les voies par lesquelles il peut d'ores et déjà peser afin que, dans un avenir que nous écrirons tous, le monde soit durable et moins inéquitable aux pauvres et démunis.
Le réchauffement climatique n'est plus une hypothèse, c'est un fait vérifiable. Mais ses effets spectaculaires ne sont encore que la face la plus visible d'un bouleversement de bien plus grande ampleur qui concerne la vie elle-même.
Ces trente dernières années, un quart des oiseaux d'Europe ont disparu et pourtant nous n'avons pas marché sur leurs cadavres le long des routes et des chemins... Aujourd'hui, tout laisse à penser que nous sommes à l'aube d'une sixième extinction qui arrive à une vitesse foudroyante : on estime que jusqu'à un million d'espèces sont en train de décliner et qu'elles pourraient bientôt s'éteindre. L'homme et sa consommation sans cesse croissante d'espace et d'énergie en sont la première cause. Si rien n'est fait, cette nouvelle crise majeure de la biodiversité aura bien lieu, et l'humanité, qui dépend de l'équilibre des écosystèmes, pourrait elle aussi disparaître.
B. D.
Le président du Muséum d'histoire naturelle livre un plaidoyer pour le vivant et un guide pratique, à hauteur d'homme, pour éviter le naufrage. Il pose ainsi, sans moralisme, les jalons d'une éthique pour la planète.
Les croyances, les catégories de jugement et les manières de penser le monde et l'humain qui ont fondé et inspiré les sociétés therm o-industrielles se sont effondrées. Comme en attestent nos malheurs actuels, - pandémie, crise climatique, crises sociale et psychique -, symptôme de notre impréparation culturelle, sociale et civilisationnelle. Notre sol s'est dérobé, nos fondations s'effondrent, comment alors penser l'avenir ?
L'apocalypse écologique est-elle inéluctable? L'économie mondiale va-t-elle se disloquer? Allons-nous droit vers un effondrement de la civilisation? De plus en plus de gens en sont convaincus, et c'est ce qu'affirment collapsologues et survivalistes.Pourtant, tenter de répondre à ces questions sans verser dans le catastrophisme ni le déni de principe, en les passant au crible de l'analyse prospective, donne des raisons d'espérer. Oui, l'effondrement est possible, mais non, il n'est ni inévitable, ni même probable.Crises économiques, pic pétrolier, raréfaction des ressources, réchauffement climatique:Antoine Buéno livre une évaluation sans équivalent des dangers qui nous menacent et de ce que nous pouvons encore faire pour éviter le pire. Ce faisant, il nous restitue notre capacité à écrire notre avenir.
Ce n'est pas seulement dans les pays ravagés par la guerre qu'il faut apprendre à vivre dans les ruines. Car les ruines se rapprochent et nous enserrent de toute part, des sites industriels aux paysages naturels dévastés. Mais l'erreur serait de croire que l'on se contente d'y survivre.
Dans les ruines prolifèrent en effet de nouveaux mondes qu'Anna Tsing a choisi d'explorer en suivant l'odyssée étonnante d'un mystérieux champignon qui ne pousse que dans les forêts détruites.
Suivre les matsutakes, c'est s'intéresser aux cueilleurs de l'Oregon, ces travailleurs précaires, vétérans des guerres américaines, immigrés sans papiers, qui vendent chaque soir les champignons ramassés le jour et qui termineront comme des produits de luxe sur les étals des épiceries fines japonaises. Chemin faisant, on comprend pourquoi la « précarité » n'est pas seulement un terme décrivant la condition des cueilleurs sans emploi stable mais un concept pour penser le monde qui nous est imposé.
Suivre les matsutakes, c'est apporter un éclairage nouveau sur la manière dont le capitalisme s'est inventé comme mode d'exploitation et dont il ravage aujourd'hui la planète.
Suivre les matsutakes, c'est aussi une nouvelle manière de faire de la biologie : les champignons sont une espèce très particulière qui bouscule les fondements des sciences du vivant.
Les matsutakes ne sont donc pas un prétexte ou une métaphore, ils sont le support surprenant d'une leçon d'optimisme dans un monde désespérant.
Après avoir théorisé la troisième révolution industrielle, Jeremy Rifkin développe son grand projet de New Deal vert mondial. Il s'agit d'un véritable plan de transformation de la société pour faire face au changement climatique en construisant un monde post-énergies fossiles. Le temps nous est compté et le consensus scientifique ne peut plus être remis en question : le dérèglement climatique dû à l'homme et issu de la combustion de matières fossiles va mener l'humanité à la sixième grande extinction de la vie sur Terre.
Mais partout les solutions existent et sont à notre portée. Aujourd'hui, les intérêts des dirigeants politiques, économiques et financiers convergent avec ceux des citoyens : c'est ce que démontre le célèbre prospectiviste. Voici un ouvrage particulièrement documenté qui redonne de l'espoir et plus que jamais l'envie d'agir pour la planète.
Énorme succès à l'étranger, ce livre haletant nous offre enfin la clé de compréhension des désastres climatiques, écologiques, pandémiques et économiques contemporains. Accuser Sapiens, un humain indifférencié et fautif depuis toujours, est une imposture. Notre histoire est sociale : c'est celle des structures de domination nées il y a cinq mille ans, et renforcées depuis cinq siècles de capitalisme, qui ont constitué un engrenage destructeur de la Terre et de l'avenir de l'humanité, une mégamachine.
Mais ces forces peuvent aussi être déjouées et la mégamachine ébranlée. Alors que les alternatives ne manquent pas, quel déclic nous faut-il pour changer de cap et abandonner une voie manifestement suicidaire ? La réponse est dans ce récit. Car seul celui qui connaît sa propre histoire peut être capable de l'infléchir.
Les années à venir ouvriront la période la plus bouleversante qu'aura jamais vécu l'humanité en si peu de temps. L'effondrement de notre civilisation industrielle s'y produira à l'échelle mondiale. Voici un ouvrage qui répond à certaines questions qui surgissent lorsqu'une telle perspective sans retour devient évidente. Comment diable se fait-il que les dirigeants du monde aient ignoré cette perspective ? D'où provient cet aveuglement au futur proche, ce déni de réalité ? Et y aura-t-il encore une humanité civilisée en 2050 ? Quelles sont les institutions qui garantiront aux humains de faire société ? Dans quelles conditions de vie subsisteront-ils ? Précurseur de la collapsologie, Yves Cochet nous fait vivre, en historien du futur proche, un scénario de grande transition.
Dans cet essai philosophique teinté d'humour noir, drôle et pessimiste, provocant et désespéré, Yves Paccalet dresse un véritable réquisitoire contre l'humanité.
La conclusion est sans appel : l'Homo sapiens disparaîtra. Il imagine 13 scénarios catastrophe, tragiques et comiques à la fois - collapsus de la biodiversité, mitage de la couche d'ozone, climat en délire, empoisonnement de l'air, de la terre et de l'eau, nouveaux virus, guerre nucléaire... Ce ne sera certainement pas la fin du monde : tout juste l'extinction d'une espèce bête et méchante - la nôtre.
« J'ai cru en l'humanité, écrit Yves Paccalet : je n'y crois plus... » Quinze ans après la première publication de ce pamphlet best-seller, l'auteur ajoute quelques pelletées de terre sur notre cercueil annoncé. Cette « Nouvelle édition revue et aggravée » s'imposait. Toujours plus impitoyable. Toujours plus hilarante...
Un autre monde est en train de naître dans notre monde même. Un autre esprit, dans nos façons d'être, d'espérer et d'avoir peur. L'angoisse écologique qui donne sa couleur au siècle nouveau n'annonce rien moins, pour notre civilisation, qu'un changement d'englobant. Ce fut l'Histoire, ce sera la Nature. De quoi prendre le vert très au sérieux.Le faustien, on l'a compris, est un Blanc, un homme pressé, un manager qui aime les graphes et les tableaux Excel. C'est un urbain, un entreprenant, un homme d'initiative et d'industrie. L'ailleurs le démange et le lendemain l'aspire. Tout le contraire du bouseux collé à son lisier et au retour des saisons. Il ne cache pas son magot sous le matelas, lui, il risque, joue et gagne. Il a foi dans le progrès, non sans raison, puisqu'il diminue sans cesse, par ses astuces et prototypes, la peine de vivre. Le maître des horloges a des plans de campagne appelés business plan, car c'est un guerrier, et des réunions d'État-major, appelés G8 ou G20, car il voit grand. En tout, il mesure la performance, exige le maximum, et brandit le chronomètre. En clair, c'est l'homme de l'Esprit, tel que Valéry le définit : non un flatus vocis, un gaz immatériel et flou, mais une puissance pratique de transformation du réel, active et proactive. L'Esprit, oui, par opposition à la Nature. Ces termes démodés, jugés peu recevables par nos maîtres-déconstructeurs, il nous faut les assumer, avec ou sans leur majuscule hautaine. S'entendra ici, prosaïquement, par nature, à la façon stoïcienne, l'ensemble des choses qui ne dépendent pas de nous, et par esprit, le système élaboré des forces qui s'appliquent à faire qu'elles dépendent de nous. Ce ne sont pas là deux blocs métaphysiques immuables, puisqu'au fur et à mesure que l'esprit accroît ses moyens d'intervention, tout ce sur quoi nous n'avons pas prise - la nature - doit battre en retraite. Réduire au plus strict minimum l'antique force des choses, ce fut la raison d'être, et à court terme, la réussite de qui ouvre des lignes aériennes, arase les haies vives et asphalte les chemins de terre. Qui procède au remembrement des parcelles, assainit le bocage, améliore la productivité, fait ses comptes et réclame un bonus. Qui, en ville, taille des avenues et remplace les ruelles par des esplanades. Tout ce qui entrave et enclave, pèse et empèse, l'insupporte - Destin, Tradition, ADN. Pas de fil à la patte. Répéter, c'est radoter. Son devoir à lui est de créer du jamais vu. L'an I de la République. L'an I de l'homme nouveau. « Du passé faisons table rase », de la couche d'ozone, des nappes phréatiques et des séquoias aussi, et demain l'Internationale sera le genre humain. Rien de plus condamnable, à ses yeux, et de plus rétro, que l'injonction d'Épictète : « Ne prétends pas changer la nature des choses. » Lui, justement, c'est son métier, son orgueil et sa feuille de route.Faust n'a pas seulement pris un coup de vieux. Il a poussé les feux de l'Anthropocène, jusqu'au Brésil et au Groenland. Au pire un pyromane, au mieux un irresponsable. Ignorant que ce que nous détruisons nous détruit nous-mêmes, le locataire de la planète qui se prenait pour son propriétaire se retrouve en squatter insolvable, menacé d'expulsion.
Cet ouvrage inédit réunit vingt-cinq auteur(e)s de renom (anthropologue, biologiste, économiste, sociologue, philosophe, historien...) dans une approche pluridisciplinaire et accessible à un large public.
Des causes modernes aux « bifurcations » de nos origines, chaque contributeur porte un regard singulier sur une cause spécifique : la finance débridée, le technococon, le capitalisme, la surpopulation, la dette, l'État, le patriarcat, l'invention de l'agriculture, l'économisme, le colonialisme, la séparation nature / culture, les mythes, la complexité croissante...
Pour former in fine un livre-arborescence qui se range du côté de la complexité et des métamorphoses, sous le regard du sociologue Edgar Morin. Avec un tissage final entre toutes ces causes nous permettant de découvrir, au fil des pages, comment ouvrir de nouveaux horizons.
Cet ouvrage a une double vocation. Il révèle dans un premier temps pourquoi l'article rédigé par Graham Turner peut être considéré comme l'un des textes fondateurs de l'idée d'effondrement de la société contemporaine, ou de la collapsologie. Il offre l'opportunité de replonger dans le rapport Meadows (1972), de montrer en quoi il fut novateur, de rappeler qu'il ne se voulait initialement pas prédictif, et d'enfin émettre quelques critiques.
Dans un second temps, l'ouvrage s'intéresse aux retombées du texte de Graham Turner en montrant quelle vision de l'effondrement ce texte a diffusé. A la lumière du déclin de civilisations anciennes, l'ouvrage propose des réflexions quant aux diverses représentations de l'effondrement.
Par notre appartenance à l'appareil de production, par notre consommation mais aussi par certaines de nos attentes, nous sommes inscrits pleinement dans l'ordonnancement d'un monde qui nous entraîne vers des catastrophes, alors que ce monde ne nous satisfait pas, individuellement comme collectivement. Malgré cela, rien actuellement ne semble devoir ébranler profondément cet ordonnancement. Le célèbre There is no alternative thatchérien domine l'esprit de nos dirigeants, mais aussi celui de beaucoup de nos concitoyens.
Ce livre propose de récuser ce renoncement et d'envisager quelles seraient les alternatives que nous pourrions choisir pour ne pas subir l'ordre du monde tel que nous le vivons au quotidien. L'auteur en a retenu quatorze - dans les domaines écologiques, économiques, moraux, politiques ou existentiels - qui pourraient changer cet ordre mortifère actuel.
C'est sur le plan politique et démocratique que les sociétés néolibérales suscitent le plus grand rejet. En effet, il n'est jamais question dans les échéances électorales de choix de société à proprement parler, parce que les principes du néolibéralisme sont inscrits dans le marbre et ne sont pas sujets à débats. Toute parole dissidente sur ce plan est immédiatement discréditée par la référence aux régimes totalitaires communistes du passé ou comme étant de nature liberticide. Pourtant l'histoire ne s'est pas achevée avec la fin du communisme. Certes, le consumérisme s'est laissé libre cours, sous l'influence notamment du numérique et d'internet. Et dans la continuité des décennies précédentes, le dumping économique et écologique est devenu la règle d'or du capitalisme à l'âge de la mondialisation.
Mais de nombreuses alternatives sont également apparues, dans le reflux du messianisme révolutionnaire. Avec la prise de conscience universelle du réchauffement climatique, de l'effondrement de la biodiversité et de l'épuisement des ressources, de nouvelles manières de penser l'économie, le rapport au temps, l'alimentation s'imposent peu à peu à la conscience du plus grand nombre. Dans ce livre, l'auteur présente ces alternatives qui ouvrent un espoir dans un monde qui s'approche du chaos et de l'effondrement. À l'opposé des passions tristes, elles peuvent s'avérer enthousiasmantes.
Et s'il était désormais impossible d'empêcher un emballement climatique ?
C'est la conclusion du professeur Jem Bendell, un universitaire britannique spécialiste du leadership... pour le monde feutré du développement durable.
En 2018, après une année à compiler de nombreux travaux scientifiques sur le climat, il en vient à cette conviction : un effondrement sociétal est inévitable.
Pour lui, il est temps d'avoir bien plus d'audace que les stratégies classiques d'atténuation ou d'adaptation au climat. Il faut s'engager dans ce qu'il appelle l'Adaptation radicale, une boussole aux quatre « R » : Résilience, Renoncement, Restauration, Réconciliation.
Ce livre est un cri du coeur. Il commence avec l'article académique dans lequel Jem Bendell expose ses conclusions et qui sera refusé par une revue scientifique au motif qu'il serait trop pessimiste. Plutôt que de modifier ses conclusions, il publie l'article librement sur internet... au moment où le mouvement Extinction Rebellion se fait entendre dans la rue. C'est l'explosion. L'article est téléchargé des centaines de milliers de fois, et l'Adaptation radicale (Deep Adaptation) devient un mouvement international...
Face aux catastrophes annoncées, aux risques d'effondrements et aux désarrois qu'ils suscitent, est apparu en France depuis 2015 une « bataille des récits » où s'entremêlent études scientifiques, travaux de vulgarisation, mais également communautés et collectifs affinitaires.
Les "grands récits" des XIXe et XXe siècles ayant fait faillite, il est courant d'entendre aujourd'hui que de nouveaux récits collectifs doivent émerger. Ils répondraient aux inquiétudes et redonneraient de l'espoir, leur conférant alors un potentiel quasi magique. Ce faisant, ils entraînent alors des stratégies et des politiques différentes, voire opposées.
Ce livre décode les fonctions et les puissances politiques du récit et ses enjeux, décrypte et compare ces récits d'effondrements afin d'en comprendre les origines, les vertus, les crispations et les affects qu'ils brassent. Il rappelle également que la question des limites est un souci écologique essentiel et une responsabilité collective.
A partir d'une analyse minutieuse des tendances de l'économie et de la société globales, le livre opère une distinction entre déglobalisation et démondialisation : la déglobalisation désigne une reprise en main de l'économie par des acteurs appartenant à la sphère politique, au nom d'intérêts parfois opposés. La déglobalisation est une altermondialisation, mais le processus en cours est confus et peut déboucher sur quatre scénarios, suivant que l'emporteront les tendances à la coopération ou à l'hostilité d'une part, la quête de croissance des consommations d'énergie et de matière ou le désir de viabilité d'autre part.
Pour chaque scénario, la position des principaux acteurs et leurs stratégies sont finement décrites et analysées. Le livre opte pour le scénario de "l'habiter terrestre" et propose une stratégie (notamment française, mais qui pourrait inspirer d'autres pays) pour le faire prévaloir sur les autres. Quatre nouvelles littéraires, écrites pour donner à voir chacun des quatre scénarios, complètent l'ouvrage.
Elles sont disponibles en libre lecture sur la page ouvrage de notre site www. puf. com.
Effondrement, crises, histoire, environnement, avenir.