Emmanuel Cauchy tient son surnom des chroniques écrites pendant plusieurs années pour le magazine Vertical. Il les signait en sa double qualité de guide et de médecin urgentiste attaché au secours en montagne dans le massif du Mont-Blanc. À l'heure de son millième sauvetage ont ressurgi à son esprit les images de quinze années de pratique d'un métier hors du commun et les visages de toutes ces vies livrées à son intervention. Il a retenu pour ce livre les épisodes les plus marquants d'une aventure professionnelle et humaine exceptionnelle. Des histoires d'alpinisme et de voyages en altitude, de médecine et de recherche scientifique. Des histoires de milieux extrêmes et d'humanité, d'amour de la vie. Des histoires incroyables, admirables,à donner froid dans le dos parfois, mais aussi cocasses ou loufoques d'autres fois. Ainsi Salomon, secouru au pied des Droites : victime de plus de trente fractures, resté trois mois dans le coma. Sept ans plus tard, il est revenu à Chamonix pour remercier ses sauveteurs. Quant à Jaimie, amputé de ses quatre membres gelés dans les Grandes Jorasses, il a refait l'ascension du mont Blanc avec le Docteur Vertical et a tourné avec lui un formidable documentaire. Plus drôle a été le secours de cet Anglais récupéré sur une plaque de glace flottante au milieu du lac Blanc, ou celui d'un surfeur suédois découvert nu emmitouflé dans du papier d'aluminium au fond d'un igloo au milieu de la Vallée Blanche Pour le Docteur Vertical, il s'agissait de peindre cet univers particulier du secours en montagne qui, certains jours, n'est pas sans rappeler une sorte d'état de guerre : évoquer les risques pris par les pilotes d'hélicoptère, déculpabiliser les secourus qui ne sont pas tous des inconscients, rétablir certaines vérités pas forcément glorieuses, et surtout évoquer une profession qui est l'engagement d'une vie, avec ses difficultés, ses faiblesses et sa fréquentation constante de la mort. Rien de pesant ni de sordide pourtant dans ce témoignage : tout au contraire, c'est un livre d'aventures trépidant, plein de suspense, d'optimisme et d'humour.
«Dans ce voyage poétique, il nous apprend à lire les traces, les noms, les odeurs, entre éclairs de lune, chutes de neige anciennes et légendes évocatrices.» Vanity FairLa neige convoque des sentiments archaïques. Elle évoque le merveilleux, les contes, l'enfance. Cet ouvrage très poétique est une déclaration d'amour à la neige née sous la plume d'un grand passionné de la nature qui lui a consacré sa vie. De la forme des flocons aux avalanches en passant par les glaciers, le silence qu'elle engendre et bien sûr, le rapport de l'humain à la neige, Daniel Zovi nous emmène sur les sentiers enneigés de la connaissance scientifique, au travers d'histoires personnelles, de légendes et d'études. Nous suivons ses pas, depuis les explorations à ski de son adolescence jusqu'aux géants himalayens. Nous nous trouvons ainsi immergés dans un monde fantastique, fragile et silencieux que, ces derniers temps, nous avons commencé à perdre. Daniele Zovi compose une autobiographie poétique, un hommage à un élément chaque jour plus fragile.
Viser plus haut, plus loin que le toit du monde. Se préoccuper de l'avenir des montagnes et de leurs peuples plutôt que de performance. Au-delà des clichés, le portrait passionnant d'un Sherpa d'aujourd'hui.Tendi Sherpa a réussi l'ascension de vingt-et-un sommets de plus de 8 000 mètres, dont quatorze fois celle de l'Everest. Sans chercher l'exploit ni les records, ce jeune père de famille compte parmi l'élite des guides népalais. Il incarne cette nouvelle génération de Sherpas qui prennent en main leur destin. Lors des conférences qu'il donne à travers le monde, il n'hésite jamais à dénoncer l'amateurisme de certains prétendants à l'Everest, déterminés à fouler le plus haut sommet de la planète coûte que coûte, au mépris des risques imposés à leurs compagnons, porteurs et sirdars. Il dénonce aussi la surfréquentation des voies les plus connues, sans considération pour la nature ni pour le caractère sacré des montagnes himalayennes. Quelle compromission est-elle tolérable pour le développement de leurs vallées ? Il est arrivé plusieurs fois à Tendi de sauver des vies en expédition, notamment à l'Everest. Quel est le prix de la sienne ? Lui qui a été scolarisé dans un monastère, comme de nombreux enfants sherpas, conserve un profond attachement au bouddhisme et à ses rituels. Il retourne régulièrement dans le Khembalung, vallée isolée de l'est du Népal, surplombée par le Makalu (8 470 m), sans jamais oublier qu'il y est né. La préservation de l'environnement et la sauvegarde des traditions de son peuple préoccupent Tendi, précisément parce qu'il est tourné vers l'avenir avec détermination. C'est pour soutenir l'action de sa fondation qu'il témoigne dans ce portrait sans concession.
L'histoire du secours en montagne est jalonnée d'invraisemblables récits d'avalanches, à l'issue parfois heureuse, parfois tragique. Voici l'histoire, captivante, et l'analyse, édifiante, d'une dizaine de secours en avalanche.Tout au long de sa carrière de médecin urgentiste, de guide de haute montagne et de secouriste, Pierre Muller a été confronté, directement ou indirectement, à des avalanches. Il a souhaité, au travers de ce récit très accessible, emmener le lecteur dans les coulisses du secours, mais aussi faire part de son vécu et des leçons qu'il pouvait en tirer. Car, qu'elles se terminent bien ou de façon dramatique, les avalanches sont toujours riches d'enseignements. De l'avalanche du mont Maudit qui surprend tout le monde en plein été à celle des Orres qui emporte des lycéens en raquette sur un terrain apriori sûr (la forêt), en passant par celle de Val-d'Isère qui balaye un club UCPA ou l'incroyable histoire des miraculés de la Maurienne, la neige n'a pas livré tous ses secrets.
Joe Simpson et Simon Yates, deux jeunes alpinistes britanniques, tentent la première et ambitieuse ascension de la face ouest du Siula Grande dans les Andes du Pérou.
Ils atteignent le sommet, mais c'est à la descente que se produit le drame. Dans la tempête, Joe tombe à travers une corniche de neige et se blesse gravement à la jambe. A 6000 mètres, sur cette montagne isolée du monde, il n'a aucune chance de s'en sortir. Il le sent. Et Simon sait qu'en voulant porter secours à son compagnon, il n'en réchappera pas non plus.
Que se passe-t-il dans la tête d'un homme condamné à trancher la corde au bout de laquelle est suspendue la vie de son ami ? A quoi peut penser celui dont l'existence ne tient plus qu'à un fil ? Comment peut-on trouver la force de lutter encore, contre toute raison, alors que la mort semble déjà avoir gagné ?
Cette expérience effroyable et exceptionnelle, Joe Simpson l'a racontée dans un livre (Touching the void en anglais) traduit en une quinzaine de langues et devenu un best-seller international. Son récit est d'une intensité dramatique exceptionnelle. Car au-delà du combat pour survivre qu'aucun romancier n'aurait osé imaginer, La Mort suspendue est un témoignage bouleversant sur la souffrance, physique et psychique, mais aussi sur l'amitié.
Ce livre, Joe Simpson l'a écrit avec une maîtrise littéraire étonnante. Le drame qui aurait dû lui coûter la vie lui a ainsi ouvert une carrière d'écrivain. En effet, il a depuis publié cinq autres ouvrages, tous traduits en plusieurs langues.
Emmener les plus pauvres découvrir les beautés de la montagne parce qu'on a tous droit au loisir : c'est le postulat de l'association 82-4000 et c'est l'histoire, belle et forte, que conte ce livre...Nous les croisons tous les jours. Les oubliés, ceux qui vivent dans leur voiture ou sous un carton, ceux qui ont grandi sur les terrains vagues qui bordent les villes. Ceux que l'on appelle parfois les invisibles. Ceux qui sont dans la très grande pauvreté et dont la préoccupation principale est de se nourrir et de se loger dignement.
Un homme a un jour décidé que ces gens-là aussi, et même peut-être surtout, avaient le droit au loisir, à la beauté inouïe de la montagne. Cet homme, c'est Hugues Chardonnet, guide de haute montagne, diacre, ancien journaliste, médecin. Parce que, comme le dit le titre, les sommets sont à tous ! Hugues Chardonnet crée alors, avec des guides et alpinistes, 82-4000 Solidaires. C'était il y a dix ans.
L'association 82-4000 Solidaires emmène les gens qui le souhaitent à la découverte de l'alpinisme. Les volontaires, rencontrés par le biais d'autres associations telle ATD Quart Monde, sont accompagnés lors de plusieurs séjours par des guides de haute montagne bénévoles.
Et après ? Pas de miracle à la clé, mais pour certains un catalyseur, un détonateur qui enclenche une dynamique du changement. Et pour chacun, cette découverte de la haute montagne aura été une source de courage essentielle, qui leur aura permis de retrouver le chemin de la dignité, de surmonter ses peurs et de vivre une parenthèse nécessaire. Parce que les valeurs de la montagne peuvent être transposées sur tous les terrains.
Ce livre raconte l'histoire, le combat de cet humaniste qu'est Hugues Chardonnet. Au-delà, c'est un livre chorale qui donne la parole à ces invisibles, qui met en lumière ceux qui restent dans l'ombre. C'est un livre beau, fort, ancré dans la réalité mais résolument optimiste.
Non, la vie des scientifiques en montagne n'est pas un long chemin tranquille !
Les amphibiens ont survécu aux quatre dernières grandes crises d'extinction qu'a connues la planète. Déployant des stratégies surprenantes, ils ont fait mieux que les dinosaures ! Pourtant, il y a quelques années dans les Pyrénées, des populations entières d'amphibiens sont décimées. Le coupable ? Le chytride, un champignon tueur... Grenouilles, salamandres, tritons, quelles sont les espèces touchées ? Comment peut-on lutter contre ce fléau ? D'où vient ce champignon primitif ? Quelles incidences sur les autres espèces - homme compris - cela a-t-il ? Autant de questions auxquelles va tenter de répondre une équipe de chercheurs dans ce récit digne des meilleurs polars.
Mener une recherche scientifique en montagne, ce n'est pas toujours simple... On peut tout aussi bien essuyer une tempête de neige ou un incendie, se faire manger sa chaussure par une vache, devoir ranimer un triton devant les yeux effarés des stagiaires... Non, la vie de scientifique en montagne n'a rien d'une routine. Adeline Loyau nous emmène sur les chemins de la science d'altitude dans un récit passionnant et plein d'humour.
Une aventure inédite, dramatique, philosophique, émotionnelle, bien loin des récits conventionnels sur la montagne. Un roman dans lequel tout est vrai... ou presque !
Dani vit en Auvergne, au sein d'une petite communauté libertaire où se croisent des femmes et des garçons qui s'évertuent à changer le monde. On y mange bio, végétarien, on fait l'amour et les jardins... Bref, on est dans les années 70 ! Dani est aussi « journaliste », il réalise des reportages dans un hebdomadaire militant, La Gueule Ouverte, premier magazine d'écologie politique. Dani est de toutes les luttes qui traversent les dernières années de la décennie 1970 : le combat antinucléaire à Malville, la bataille du Larzac, la catastrophe de Seveso. C'est pourtant en montagne, en gravissant quelques sommets modestes, que cet alpiniste amateur a le sentiment de l'emporter sur une société qu'il exècre. Il vit un alpinisme sans vrai modèle, sans parenté, il le vit souvent en compagnie de Marla « la baronne de Birkenhead ». Désespéré de la politique après la « défaite de Malville », Dani va se consacrer à la montagne. Pendant l'hiver 1978, alors que sa compagne vient d'accoucher, il se lance dans une aventure folle en face nord des Courtes, dans le massif du Mont-Blanc. Une aventure qui va lui coûter très cher. Comment va-t-il se retrouver un an plus tard au Tibet sur les pentes de la plus haute montagne du monde, l'Everest ? À quelle promesse répond-il en cherchant le corps d'Andrew Irvine mort sur l'Everest en 1924 ? Que va-t-il faire, entre vérité et mensonge, à propos de son ascension sur « Chomolungma », la déesse la plus haute ?
L'incroyable histoire de Tommy Caldwell qui, avant de devenir l'un des meilleurs grimpeurs du monde, a dû faire un jour ce choix : mourir ou tuer.
C'est l'histoire d'un enfant de trois ans qui découvre l'escalade avec son père et décide de ne plus jamais s'arrêter.
C'est l'histoire de quatre jeunes grimpeurs partis découvrir les falaises du Kirghizistan. Pris en otage par des rebelles armés, le groupe doit son salut au courage de Tommy Caldwell qui pousse un de leurs ravisseurs du haut d'une falaise...
Mourir ou tuer, il a fallu choisir.
C'est l'histoire d'un homme qui se bat pour sauver une histoire d'amour à bout de souffle.
C'est l'histoire d'un grimpeur exceptionnel qui, alors qu'il a perdu accidentellement un doigt, réussit l'ascension de la grande voie la plus extrême du monde après sept années de tentatives infructueuses :
Le Dawn Wall, dans le Yosemite, près de 1 000 mètres d'un granit raide et lisse. Tommy Caldwell et son comparse Kevin Jogerson livrent un combat titanesque de 19 jours sous les jumelles et téléobjectifs des médias du monde entier.
Leur exploit, raconté sous la forme d'un feuilleton en une du New York Times, passionne les Américains au point de détrôner le Super Bowl.
Presque un roman, plus qu'un livre d'aventure, Push ! La vie au bout des mains est une ode à la persévérance.
Extrait :
Je me tourne vers Beth et murmure : « Je vais devoir le faire. Ça ne peut être que moi. » Elle se met à trembler. Une ombre traverse son visage. Sa bouche s'entrouvre sans qu'aucun son en sorte. Pendant quelques instants, nous nous regardons droit dans les yeux. Elle baisse la tête.
Je sais.
Mon énergie grandissante a donné vie à un monstre que je ne reconnais pas, une bête surgissant de nulle part et de partout à la fois. Dans l'obscurité, je passe furtivement d'une prise de pied à une autre avec la vitesse d'un chamois. Cinq, trois, deux mètres, Su ne me voit toujours pas venir. Le canon de sa mitraillette brille sous les étoiles. Je vois son grain de beauté grotesque se dessiner sur sa lèvre. Mon pied fait tomber un bloc de pierre.
Il se tourne vivement vers moi. Nous nous dévisageons. Soudain, je me jette sur la bandoulière de son fusil.
Je tire de toutes mes forces tout en poussant son épaule. Sa silhouette cambrée se découpe sur la lune puis s'enfonce dans l'obscurité. Il lâche un cri de surprise et de peur mêlées. Son corps atterrit sur une vire en un claquement terrible avant de rouler et de sombrer dans l'oubli.
« Le plus beau livre de montagne de cette dernière année... »Paolo Cognetti, prix Médicis étranger 2017 pour Les huit montagnes« La montagne m'a vu naître, elle m'a nourri, m'a appris, m'a protégé. Alors je suis devenu le seigneur des corniches rocheuses, la sentinelle des cols reculés, le maître des moraines isolées. Je règne sur ce royaume de pierres non parce qu'il est à moi, mais parce que je lui appartiens. La montagne m'a accepté auprès d'elle et je suis devenu son gardien respectueux, le berger de ses bouquetins, en toutes saisons et par tous les temps. » Louis Oreiller est né en 1934 dans le Val d'Aoste, à Rhêmes-Notre-Dame, aux confins sauvages du parc du Grand-Paradis, à 1 700 mètres d'altitude. La montagne ne lui a jamais inspiré ni défi ni performance. Elle est sa terre et son ciel, un horizon avec lequel il fait corps. Pour conjurer la pauvreté, il a été braconnier, contrebandier... Puis il a pu changer de camp, devenant garde-chasse et finalement garde du parc national. Une vie éloignée des sentiers balisés par la société, le plus souvent à l'écart des hommes, dans une vallée que les avalanches coupaient autrefois du monde six mois par an. Une vie à caresser la roche et la glace, à parler aux arbres et aux marmottes, à suivre le vol des aigles et à veiller sur les mouflons. Une vie en communion avec la montagne. Le monde de Louis Oreiller va disparaître, enseveli sous le déferlement de la modernité. Alors sa parole, rare, résonne de toute la puissance des éléments. À qui, comme Irene Borgna, sait l'écouter, elle semble poésie et sagesse. Il n'est pas tout d'avoir de la mémoire, encore faut-il la langue de Louis et son esprit libre pour nous conduire là-haut, où l'air est plus pur et les pensées plus claires.
Elles ne sont aujourd'hui qu'une trentaine en France, elle fut la toute première... Toute première femme guide de haute montagne, Martine Rolland est vraiment ce que l'on peut appeler une première de cordée. Voici son histoire. Si elle a grandi à Grenoble, Martine Rolland n'est pas issue d'une famille de montagnards. A vingt ans, l'intrépide jeune femme qui pratique alors la natation et le parachutisme rencontre celui qui va devenir son mari, Jean-Jacques Rolland.
Le guide dauphinois la convainc de grimper plutôt que de sauter et ne se contente pas de l'initier aux joies de la montagne : il partage avec Martine sa passion, ses connaissances, son temps. En 1976, deux ans après la naissance de leur premier fils, elle est admise au GHM (Groupe de haute montagne), qui rassemble l'élite de l'alpinisme international. En 1983, Martine Rolland devient la première femme guide de haute montagne en Europe.
" Je me suis simplement dit que j'avais le niveau et qu'il n'y avait pas de raison que je ne réussisse pas. " Elle suscite l'intérêt de la presse, qu'elle tâche alors de garder à distance, et le mépris de certains de ses collègues masculins qui lui prédisent l'échec : aucun client sensé ne voudra confier sa vie à une femme ! Erreur, Martine n'aura pas de difficulté à exercer son métier de guide dans le Briançonnais, ni à partir en expédition et atteindre par exemple le sommet du Broad Peak (8 047 mètres).
Cette histoire, c'est aussi celle d'un couple, épris de montagne et de liberté, qui parviendra à concilier passion et vie de famille, en élevant leurs deux garçons devenus à leur tour alpinistes...
« Alpes, Andes, Rocheuses, Caucase, Pamirs, Himalaya, j'ai toujours été un grimpeur à deux roues. Pédaler des milliers de kilomètres pour atteindre un massif ne m'effraie pas. Le vélo et la montagne ont fait partie de tous mes voyages, comme si ces deux pratiques n'allaient pas l'une sans l'autre... ».
Depuis trente ans, Claude Marthaler parcourt le monde sur deux roues. Le vélo est son mode de vie et d'existence, la roue son mode de pensée et d'expression. Il s'intéresse à la bicyclette dans tous ses états, à sa culture sur les cinq continents, au vent des routes.
Dans ce livre, le dixième que lui inspirent ses pérégrinations cyclistes, il relate trois voyages où la pente a été plus présente et exigeante que jamais : à travers les Pamirs, au Kirghizistan, Tadjikistan, et en Afghanistan ; vers l'Amnye Machen au Tibet oriental ; et tout le long de la Great Divide dans les montagnes Rocheuses, du Canada à la frontière américano-mexicaine.
Au-delà de sa propre histoire, c'est celle de l'escalade dans le Sud - à une époque où elle était un art de vivre et pas encore un sport - que Bernard Gorgeon nous propose dans ce livre anticonformiste, plein d'humour, d'espièglerie et de poésie. "Avec Patrick Edlinger, l'icône de toute une génération, et ses amis de l'époque, Bernard Gorgeon a participé à l'élaboration d'une culture fondée sur la frugalité et l'anticonformisme, le goût de la liberté et du rocher.
C'est cet art de vivre buissonnier que nous découvrons au fil de ce récit, avec sa philosophie, ses valeurs, sa fraternité, cet esprit de cordée et d'amitié si particulier qui fait la beauté de l'escalade et de la montagne. Il nous livre avec sensibilité le récit d'une jeunesse remplie d'élan, les accidents de parcours comme des leçons de sagesse, la maturité, enfin, qui transforme la pratique et ouvre d'autres voies au coeur de l'être.
Miracle de la lecture qui nous élève à de nouvelles manières de penser, d'appréhender l'existence, et nous révèle à nous-même à travers les mots d'un autre, ce miroir qui nous est tendu. Bernard Gorgeon relate avec humour la genèse de certaines voies devenues des classiques que bon nombre d'entre nous connaissent, sans imaginer les anecdotes cocasses, les trouilles, les moments de joie et les fous rires qui fourmillent derrière un nom, un nombre de longueurs et une cotation.
".
Stéphane Bodet.
Trompe-la-mort pourrait être le titre de ce nouveau roman à suspens d'Yves Ballu. En montagne, il est si commun de perdre la vie... Mais qui va tromper qui ? Excellent grimpeur, Yann Béhat est connu dans le milieu de la montagne, bien qu'il ait toujours pratiqué en amateur. A bientôt cinquante ans, il apprend qu'il est condamné par un cancer. L'issue est certaine, reste à savoir dans quel délai le mal réduira ses forces et finira par avoir sa peau.
Plutôt que d'attendre la fin, il préfère aller à sa rencontre. Il ne s'agit en aucun cas de se suicider. Non, il veut que la mort le cueille en pleine possession de ses moyens, là où la vie est la plus exaltante : en paroi. Alors il se lance dans les ascensions engagées que la raison, un métier exigeant et sa vie de famille lui avaient interdites. La rage de vivre intensément lui permet de réussir les voies les plus difficiles.
Galvanisé, il enchaîne les projets. Les médias s'emparent de ses exploits. Son existence est bouleversée, jamais elle n'avait été aussi " pleine ". Et le rendez-vous escompté tarde...
Dans un pays où les femmes ne bénéficient pas des mêmes droits que les hommes, gravir le plus haut sommet du monde permet à certaines Népalaises de s'élever au-dessus de leur condition. Rencontre avec neuf femmes puissantes.
Les alpinistes et les trekkeurs apprécient le Népal pour ses montagnes et le sourire légendaire de ses habitants. Ils savent, pour la plupart, la pauvreté de ce pays, mais ils ignorent le plus souvent le sort qui y est réservé aux femmes.
Au Népal, où le suicide est la première cause de mortalité féminine, une poignée de femmes ont bravé le poids des coutumes pour réaliser leur rêve et devenir les égales des hommes.
Elles sont alpinistes, Sherpanis (ethnie de la vallée de l'Everest) pour la plupart, et gravissent les plus hauts sommets du monde.
Pasang Lhamu Sherpa Akita, Maya Gurung, Maya Sherpa, Dawa Yandzum Sherpa (première femme guide de haute montagne du Népal), Doma Sherpa Pinasa, Kalpana Maharjan, Lakpa Sherpa (neuf fois l'Everest !) et Shailee Basnet (également humoriste !) ont mis leurs pas dans ceux de Pasang Lhamu Sherpa, la première Népalaise au sommet, en 1993, où elle a trouvé la mort.
Elles témoignent de leur condition, leurs aspirations, leur émancipation, dans l'intimité de conversations menées par la sociologue Anne Benoit-Janin pour la réalisation de son film Les belles envolées. Car l'Everest a donné des ailes à ces femmes. Plus haut, plus difficile que le sommet, elle font rimer ascension avec émancipation.
Un polar alpin, à l'écriture cinématographique, avec un superbe personnage d'ancien passeur.
Dans une vallée isolée du Piémont italien, Cesare découvre un cadavre. Celui de son neveu Fausto qu'il a formé comme passeur. Cela faisait des années qu'ils ne se parlaient plus. L'enquête sur le meurtre se déroule dans un climat de tensions et de silences pesants, jusqu'au moment où Cesare doit terminer la dernière mission de Fausto.
Ce thriller atmosphérique, qui se déroule dans les Alpes à la frontière franco-italienne sur fond de mafia, est aussi un roman sur la montagne.
Best-seller en Italie, primé à plusieurs reprises et par la presse, ce polar a été adapté au cinéma par Nicola Bellucci (2018). Son auteur, Davide Longo, est reconnu comme l'une des figures montantes de la littérature italienne. Le Mangeur de pierres a été traduit par Anita Rochedy.
Être médecin en Haute-Maurienne, c'est vivre au rythme de la montagne. C'est être disponible pour les petits riens comme pour le pire. C'est être spectateur et acteur d'une société composant entre ruralité et tourisme. Récits en dix tableaux.
Voici une aventure d'aujourd'hui, intemporelle, dans un monde préservé et pourtant ouvert, au plus près des hommes et de la nature, dans les pas d'un médecin de montagne.
Voici un voyage intime relaté en textes courts, comme autant de tableaux d'une pièce de théâtre.
À Lanslevillard, la vie rurale a conservé ses fondements, ses valeurs, malgré l'agitation touristique de l'été et de l'hiver. Exercer en Haute-Maurienne exige de s'adapter à la respiration naturelle de la montagne, d'être disponible quels que soient l'heure, le jour ou la météo, parce que le premier hôpital et le moindre spécialiste sont à une heure de route. Exercer ici exige de se faire accepter, de prendre le temps, d'apprendre à connaître. C'est un vrai choix de vie, un engagement professionnel et personnel qui transcende et épuise aussi parfois.
Très tôt Vincent Lecarme a ressenti le besoin d'écrire, au gré de ses émotions, pour témoigner un jour de sa drôle de vie, raconter un monde en mutation, dire l'humain.
C'est la quête de l'ultime, dans des conditions extrêmes pour le corps et l'esprit. Seuls une poignée d'alpinistes sont assez fous pour se hisser à plus de 8 000 mètres en Himalaya, quand il fait jusqu'à - 50 °C et que le vent souffle à 150 km/h. Qu'est-ce qui aimante aux sommets ces « guerriers des glaces » ?
Le sauvetage spectaculaire d'Élisabeth Revol au Nanga Parbat, 8 125 mètres, en janvier 2018, a mis en lumière une discipline méconnue : l'himalayisme hivernal. Qui sont les alpinistes voués à cette quête suprême ? Quelles sont leurs motivations pour affronter des conditions inhumaines ? Quelle est l'histoire de cette pratique extrême de la montagne ?
Spécialistes des faits de société, Émilie Brouze et Bérénice Rocfort-Giovanni ont enquêté sur cet univers insensé. Leur livre s'adresse à ceux que l'engagement de ces conquérants de l'inutile subjugue et interpelle. Elles se sont entretenues avec Krzysztof Wielicki et Leszek Cichy, premiers vainqueurs d'un « 8000 » en hiver, l'Everest, en 1980, au sein d'une expéditionnationale polonaise. Les Polonais sont restés leshéros de l'hiver himalayen jusqu'à la chute du mur de Berlin. Depuis, rares sont les grimpeurs à se risquer en Himalaya durant la saison hostile.
Les drames, en revanche, ont été nombreux. Entre autres, Anatoli Boukreev, Jean-Christophe Lafaille, Tomasz Mackiewicz, trois personnalités tourmentées, ne sont pas revenus. Le témoignage de l'Italien Simone Moro, l'une des figures actuelles de la geste hivernale, est éloquent. Tout comme sont passionnants les échanges des auteures avec Élisabeth Revol et ses sauveteurs, Denis Urubko et Adam Bielecki, inlassables « guerriers des glaces ».
Un snowtrip, sans snow, mais tout en images et plein de rencontres, pour nourrir, non sans humour, la réflexion sur l'avenir des sports d'hiver.
Entre documentaire brut et fiction poétique, Après-ski retrace les vacances au ski de trois urbains en quête de loisirs en altitude et de neige facile. Mais rien ne se déroule comme prévu et cette semaine va se transformer en une micro-aventure à la découverte de la montagne et des gens qui y vivent. Sous un angle moderne et décalé, Après-ski donne à voir la montagne telle qu'elle est, tout en interrogeant le futur des sports d'hiver et le rapport qu'entretiennent les touristes à cet univers si particulier, ce monde en soi. Restitution plus vraie que nature, Après-ski consiste aussi en une part importante d'introspection, de réflexion et de libre cours laissé à l'imaginaire. En janvier 2020, les auteurs ont réellement passé une semaine dans le massif du Vercors, rencontré les personnes présentes dans ce livre et vécu les situations relatées.
Un roman initiatique, sur fond de la redoutable « guerre blanche » qui opposa les troupes de montagne italiennes et austro-hongroises entre 1915 et 1918 dans les massifs du Stelvio, de l'Ortler et de l'Adamello.
Juillet 1913, dans les montagnes entre Autriche et Italie. Jean, encordé à son cousin Dante et à Walter, leur guide et ami tyrolien, assiste impuissant à la chute mortelle de son père, un industriel milanais. La vie du jeune homme, jusqu'alors harmonieuse, rythmée par la passion paternelle pour l'alpinisme et la musique enseignée par sa mère, pianiste française, se disloque. L'attentat de Sarajevo va précipiter les trois jeunes gens dans le chaos du monde et la tragédie. Alors que Walter intègre un régiment de Kaiserjäger, Jean reçoit un ordre de mobilisation de l'armée française. Il choisit plutôt l'armée italienne, restée neutre, et part pour l'Académie militaire. Las, le 23 mai 1915, l'Italie déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie.Promu sous-lieutenant dans les alpini, Jean rejoint le front dans le massif de l'Adamello où il retrouve son cousin, engagé de la première heure.
Dans ce cadre grandiose d'arêtes et de glaciers, les offensives à outrance fauchent la fine fleur de l'alpinisme italien. L'hiver est pire encore avec les assauts du froid, de vent et des avalanches.
À la faveur d'une permission à Milan, Jean présente Dante à Antida, dont il est amoureux. Comment ne pas remarquer le contraste entre le chaste et fragile « lieutenant français » et le sergent aux épaules larges, auréolé de cicatrices et de médailles ! C'est en rivaux que les deux cousins retournent au front...
Un jour, une colonne autrichienne dont les alpini observaient la progression est engloutie par une avalanche. Contre l'avis de Dante, Jean se porte au secours de l'ennemi. Parmi les survivants se trouve Walter, leur ami guide. Les retrouvailles des anciens compagnons de cordée tournent bientôt au drame...
Le récit brut et captivant d'un secouriste en montagne qui n'hésite pas à se mettre à nu.
Membre du PGHM, Peloton de gendarmerie de haute montagne, depuis près de dix ans, François Nicard nous embarque avec lui dans quinze opérations de secours qu'il a menées dans les montagnes de Chamonix ou Grenoble. Peur, tristesse, colère, bonheur... l'intensité des émotions est à la hauteur des aventures vécues et restituées avec une sincérité touchante. Nous voilà partis à la rescousse d'un groupe d'alpinistes engagés dans une traversée du mont Blanc et jamais parvenus jusqu'au refuge, en train de ranimer une canyoneuse qui a terminé une chute de soixante mètres dans un trou d'eau de la taille d'une baignoire, décrocher un parapentiste qui a terminé son virage au sommet d'un arbre...
Parce que l'issue peut être dramatique, parce qu'il y a toujours beaucoup d'humanité, parce que le suspense est omniprésent, le secours en montagne possède une dimension épique et romanesque.
Extrait. Un secours a lieu à l'aiguille de la République, à 3 305 mètres d'altitude, dans le massif du Mont-Blanc. Un alpiniste, accompagné d'un guide, aurait chuté de 30 mètres. La nuit tombe, il faut faire vite. Une fois la victime prête à être hélitreuillée, les secouristes contactent le pilote de l'hélicoptère :
« On va être prêts pour être récupérés.
- OK. Aérologie trop compliquée. On ne pourra faire qu'un treuillage ».
Quelques silencieuses secondes s'égrènent dans le froid nocturne. De la buée s'échappe de nos bouches. Nos respirations sont rapides. C'est sans appel. L'un d'entre nous passera la nuit ici. Dans la face.
C'est sa vie, bien sûr, qu'Odette Bernezat raconte à travers ses nouvelles.
Une vie inspirée par la passion de la montagne et du désert.
Une vie animée par le plaisir de l'ascension et du voyage, par la curiosité de la rencontre, par le goût de l'écriture. Toute une vie avec Bernouze, guide, époux et héros.
« Je dois emmener Zou à la montagne. En douceur. Elle a 17 ans et sa référence est le Mont-Saint-Michel... » Les premières lignes de la première nouvelle, déclinée en cinq variations, donnent le ton : il va être question de partager l'amour de la montagne, et l'humour sera de la partie. Ainsi paré, on ira en Oisans, au mont Blanc, dans le Hoggar, en Suisse à 4000 mètres, dans le Haut Atlas, le Vercors, la Chartreuse ou le Dévoluy. On rencontrera toutes sortes de compagnons de marche, de cordée ou de méharée. Car elle en a vécu, des aventures, Odette Bernezat, en cinquante ans de vadrouille là-haut en montagne et là-bas dans le désert ! Son oeil qui frise et sa plume alerte donnent leur saveur aux nouvelles que sa belle vie lui a inspirées.
Avec elle, la montagne d'en haut et de là-bas est toujours humaine, belle et aimable, jamais tragique.
Frisson fatal, Morte et blanche, Silence glacial, Urgence vitale : quatre épisodes haletants et hilarants, à lire d'une seule traite !
« Jalabert ! Il convulse ! crie Austin dans le micro de son casque. Vite ! On masse... » À 2 600 mètres d'altitude, Austin, médecin urgentiste à Chamonix, essaie de maintenir en vie une victime d'infarctus, tandis que le mauvais temps surprend Aline et trois autres skieurs sur le glacier de Leschaux. Dans la descente de la Mollard, le biclou de Jamila, infirmière et amour impossible d'Austin, percute de plein fouet une camionnette. Traumatisme crânien, perte de connaissance, suspicion de fractures. Peu de temps après, c'est une jeune Suédoise qui est retrouvée morte dans un ravin...
Action, suspense, amour torride et humour décapant : tous les ingrédients d'un feuilleton à rebondissements sont ici réunis. Emmanuel Cauchy réussit à mettre son expérience d'urgentiste et de guide au service d'un polar palpitant.
Un savant mélange d'humour et de connaissances, un style savoureux, telle est la recette de cet abécédaire fort en goût. 26 lettres pour voyager en pastoralie et découvrir la vie des alpages et le métier des bergers. Les alpages de A à Z. Randonneurs bien chaussés et touristes au pied léger s'y promènent comme dans un jardin, contemplant fleurs et paysages. Les alpages sont indissociables de l'image...
Des Alpes. Mais que sait-on de ce qui s'y trame vraiment ? Qui sont les bergers et bergères d'aujourd'hui ? Comment exercent-ils leur métier ? Que signifie le jargon qu'ils utilisent pour parler entre eux, mais aussi parfois pour épater le touriste ? Si, selon les mots de l'historien Georges Duby, la transhumance est " une admirable construction humaine ", sa destination, l'alpage, mérite tout autant cette distinction.
D'" abreuvoir " à " zoothérapie " en passant par " berger ", " génie ", " herbe ", " loup ", " randonneur " ou " sieste ", cet abécédaire à l'amour un peu vache révèle l'alpage dans toutes ses dimensions. Surtout celles auxquelles on ne pensait pas. Un ouvrage sans révérence, qui remet l'alpage à sa place, dans nos imaginaires et parmi nos plus fiers monuments nationaux.