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Hamlet
William Shakespeare
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 12 Janvier 2009
- 9782846812467
Oui donc‚ adieu. Maintenant‚ je suis seul.
Ô quel esclave rustre et sale suis-je !
N'est-il pas monstrueux que cet acteur‚ Ici‚ dans rien qu'une fiction‚ le rêve D'une passion‚ ait travaillé son âme Si bien qu'il l'a coulée dans son idée - Et ce travail lui blêmit la figure‚ Le fait pleurer‚ lui donne l'air hagard‚ La voix brisée‚ accordant tout son corps Aux formes de l'idée - et tout cela Pour rien... Hécube !
Qu'est-ce pour lui‚ Hécube‚ et‚ pour Hécube‚ lui‚ Qu'il doive la pleurer ? Que ferait-il Si les raisons que la passion lui souffle Étaient les miennes ? Il viendrait noyer Les planches de ses pleurs‚ déchirerait L'oreille du public d'affreux discours‚ Rendrait fou le coupable‚ il ferait peur À l'innocent et confondrait le rustre‚ Frappant dans leur tréfonds l'oreille et l'oeil.
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Le songe d'une nuit d'été
William Shakespeare
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 1 Mai 2004
- 9782846810845
Si nous vous avons offensés, ombres que nous sommes, pensez que vous ne faisiez que dormir quand ces visions venaient surgie et ce fragile et vain mensonge, aussi évanescent qu'un songe, seigneurs, accordez-lui pardon : alors, nous nous amenderons.
Oui, foi de puck, en vérité, si une chance imméritée nous épargne le noir venin, nous nous amenderons demain...
Cette traduction a été créée le 11 mai 2004 à l''occasion de l'inauguration du Nouvel Olympia de Tours dans une mise en scène de Gilles Bouillon.
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Macbeth
William Shakespeare
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 11 Septembre 2008
- 9782846812368
Est-ce un poignard que je vois devant moi, Le manche vers ma main ? - Que je t'empoigne !
Je ne t'ai pas, et je te vois toujours.
Toi, n'es-tu pas, vision de mort, présente Aux sens comme à la vue, ou n'es-tu rien Qu'un poignard de l'esprit, création fausse, Fruit d'un cerveau qu'oppressent des vapeurs ?
Mais je te vois, de forme aussi palpable Que celui-ci, que je dégaine.
Tu me contrains à poursuivre la route Où je marchais, et tel est l'instrument Dont il allait falloir que je me serve.
Mes yeux sont rendus fous par tous mes sens Ou tous mes sens sont fous - et je te vois Toujours...
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Le roi Lear
William Shakespeare
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 15 Janvier 2012
- 9782846813464
LEAR.
Soufflez, les vents, à vous crever les joues, Vous, cataractes, torrents drus, crachez, Noyez le dard des clochers et leurs coqs, Éclairs soufrés, foudroyant la pensée, Avant-coureurs du feu qui fend le chêne, Brûlez mes cheveux blancs ! Tonnerre, frappe La gravide rondeur du monde, écrase Les moules de Nature et dissémine La semence d'où germe l'homme ingrat.
LE FOU. - Oh, mononc', eau bénite de cour en logis bien sec vaut mieux que pluie comme il en tombe ici. Mononc', mon bon, rentre, demande à tes filles leur bénédiction. Cette nuit-ci n'a pitié ni des sages ni des fous.
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Cette édition s'adresse plus précisément au public des terminales qui aborde ce texte par le biais de la philosophie. Antigone met en scène le conflit entre les lois non écrites, sacrées et inviolables, des Dieux, et les lois écrites, civiles, utiles et opportunes de la Cité.
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La tempête
William Shakespeare
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 1 Décembre 2003
- 9782846813778
Pendant cette tempête. La rencontre Laisse vos gens si fort abasourdis Qu'ils en dévorent leur raison et peinent A croire que leurs yeux font leur office En vérité, que leurs paroles sortent D'un souffle naturel ; si bousculés Que vous ayez pu être hors de vos sens, Sachez pour sûr que je suis Prospéro, Ce même duc expulsé de Milan, Qui, très étrangement, a débarqué Sur cette côte où vous fîtes naufrage, Pour en être le roi. Mais plus un mot, Car c'est une chronique au jour le jour, Non un récit pour un premier repas, Qui ne sied pas aux retrouvailles.
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Les oiseaux
Aristophane
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 13 Mars 2017
- 9782846815130
Voyez, chez nous, les cigales pendant l'été chantent dans les figuiers tandis que l'Athénien, pendant toute l'année, chante l'air des procès. C'est toujours la musique des litiges et délations... Donc, tels que vous nous voyez, nous sommes partis et nous cherchons un endroit enfin tranquille pour y passer tranquillement notre vie. Présentement, nous sommes à la recherche du roi Térée changé en huppe, pour lui demander si un jour en volant, il a vu une ville comme ça. Voilà.
Dans le ciel grec, à mi-chemin entre la terre et l'Olympe des dieux, Aristophane a rêvé Coucouville-sur-Nuages. Cité dans l'immensité, au milieu des nuées, c'est le paradis d'un poète où la petite huppe et son épouse, le rossignol au blond jabot, deviennent les messagers de deux humains guidés par une corneille et un geai.
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Mesure pour mesure
William Shakespeare
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 11 Septembre 2008
- 9782846812351
Le duc de vienne, parti en voyage, a confié la régence au plus digne, le seigneur angelo.
Ce magistrat honnête tombe le masque et va se comporter en abominable tyran, exhumant une loi absurde tombée en désuétude : le seigneur claudio est condamné à mort pour avoir forniqué avec sa fiancée hors des liens du mariage. devenu amoureux de la novice isabella, soeur de claudio, il lui promet de gracier son frère si elle lui cède son corps. harcelée par claudio, elle y consent, mais le " retour " du duc, caché à la cour sous des habits de moine, confondra le régent.
Comme le remarque justement anny crunelle-vanrigh dans son analyse, le duc, autant que shakespeare, " invente " angelo. il le pousse sous les projecteurs, ouvre pour lui une scène sur la scène, et devient spectateur de l'expérience. (. ) il épie la rencontre entre claudio et isabella. (. ) son intervention consiste à réécrire en comédie la tragédie qui s'annonçait. (. ) on bouscule le jeu des forces tragiques en inventant de nouveaux personnages.
Mariana surgit du capuchon du moine, tel un " corpus ex machina " pour défaire le noeud de l'intrigue. cette autre histoire remplace et annule la première. (. ) effacement magique et magie du jeu. dans le théâtre du moine, comme dans tout théâtre, tout est feint, la souffrance et la mort. claudio est mort mais toujours vivant, isabella déflorée mais encore vierge, mariana délaissée mais épousée. (. ) c'est la victoire du jeu.
Alors, de quoi donc parle mesure pour mesure ? : morale, politique, religion ? non, d'abord de théâtre. et donc aussi, par conséquent, de morale et de politique. cette pièce, qui fascine tant les metteurs en scène (lugné-p?, brook, zadek, braunschweig, nichet) par sa noirceur festive, est considérée comme la plus sombre des comédies de shakespeare. avec la nouvelle traduction de jean-michel déprats qui fait apparaître enfin toute la finesse des jeux de langages et des mots d'esprit, elle devient aussi, sans aucun doute, une des plus brillantes.
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Comme il vous plaira
William Shakespeare
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 10 Février 2011
- 9782846813020
Mes compagnons‚ mes frères en exil.
Notre longue habitude ne rend-elle.
Plus douce notre vie en ces espaces.
Qu'au sein des pompes peintes ? Ces forêts.
Ne sont-elles plus libres que la cour ?
Nous sentons moins le châtiment d'Adam.
Et les saisons changeantes : quand la glace.
Quand l'injure gelée du vent d'hiver.
S'accrochent et me mordent tous les membres.
Quand j'en tremble de froid‚ oui‚ même alors.
Je souris et je dis : ces conseillers.
Eux‚ sans chercher à me flatter‚ ne veulent.
Que me montrer ce que je suis vraiment..
Doux est l'usage de l'adversité.
Qui‚ comme le crapaud‚ laid‚ venimeux.
Porte à son front une gemme précieuse.
Et notre vie‚ loin des séjours communs.
Trouve une langue aux arbres‚ lit des livres.
Dans le cours des rivières‚ des sermons.
Dans les pierres‚ du bien en toute chose.
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Beaucoup de bruit pour rien
William Shakespeare
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 10 Septembre 2015
- 9782846814188
Pourquoi ? Mais quoi, toute chose terrestre Ne crie-t-elle sa honte ? A-t-elle pu Nier l'histoire imprimée dans son sang ?
Non, n'ouvre plus les yeux, Héro, sois morte.
Si je ne te pensais agonisante, Si je croyais que ta conscience allait Résister à tes hontes, c'est moi-même, Comme un dernier renfort de tes remords, Qui frapperais ta vie. Et j'étais triste De n'en avoir qu'un seul ? Et j'en voulais À la frugalité de la nature ?
Tu étais une en trop-pourquoi rien qu'une ?
Pourquoi as-tu toujours été aimable À mes regards ? Pourquoi, par charité, N'ai-je pas recueilli l'enfant d'un pauvre, Dont, s'il se fût ainsi souillé d'ordure, J'aurais pu dire : « Rien de moi n'est sale, C'est de reins inconnus que vient la honte. » « Écrite dans les dernières années du règne d'Elizabeth, en 1598, Beaucoup de bruit pour rien est la première des pièces que Shakespeare consacre plus particulièrement à la Rumeur. D'Othello (1603) au Conte d'hiver (1610) en passant par Cymbeline (1609), les chuchotements de la calomnie sèment la haine, la jalousie et la mort. [.] Mais son traitement dans cette comédie est différent de ce que l'on va trouver ailleurs, car si la Rumeur est calomnie et entraîne l'action vers la tragédie, elle peut aussi avoir des effets positifs. » Margaret Jones-Davies, extrait de la préface
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Les bas-fonds
Maxime Gorki
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 2 Mars 2016
- 9782846813655
Quand je suis saoul. tout me plaît. Mmoui. Il fait ses prières ! Parfait ! L'homme, il peut croire ou ne pas croire. ça le regarde ! L'homme - il est libre. il paye toujours pour tout ; pour sa croyance, pour son incroyance, pour l'amour, pour l'intelligence - l'homme paye toujours lui-même, et c'est pour ça qu'il est - libre !. L'homme, c'est ça la vérité ! C'est quoi, l'homme ?. Ce n'est pas toi, ce n'est pas moi, ce n'est pas eux. non ! - c'est toi, moi, eux, c'est le vieux, et Napoléon, et Mahomet. en un seul tout ! Tu comprends ? C'est immense ! C'est ça, l'alpha et l'oméga. Tout est dans l'homme - et tout est pour l'homme ! Il n'y a que l'homme qui existe, tout le reste, c'est l'oeuvre de ses mains et de son cerveau ! L'HOMME ! C'est magnifique ! Ça sonne. fier ! L'HOMME ! Il faut respecter l'homme ! Ne pas le plaindre. ne pas l'humilier par la pitié. c'est le respecter qu'il faut ! Buvons à l'homme, Baron ! C'est bien, ça. de se sentir un homme !. -
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L'Orage
Alexandre Ostrovski
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 4 Mai 2005
- 9782846811200
Un orage se rapproche de la petite ville située sur les bords de la volga et qui abrite une communauté de marchands, de bourgeois et d'ouvriers.
C'est là qu'une jeune mariée, en succombant au neveu du notable local, va provoquer une autre tempête qui ébranlera toute cette société régie par un code social et un ordre religieux sclérosants, des valeurs morales mensongères et un despotisme familial.
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Sur le théâtre de marionnettes
Heinrich Von Kleist
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 7 Octobre 2003
- 9782846810708
Voyez donc Mademoiselle P..., continua-t-il, quand elle joue Daphné, et que, poursuivie par Apollon, elle se retourne vers lui : elle a l'âme dans les vertèbres lombaires ; elle se penche comme si elle voulait se briser, telle une naïade de l'école du Bernin. Regardez le jeune F..., lorsque, dans le rôle de Pâris, il se tient entre les trois déesses et tend la pomme à Vénus, il a l'âme (c'est terrible à voir) dans le coude. De telles erreurs, ajouta-t-il pour couper court, sont inévitables depuis que nous avons goûté à l'arbre de la connaissance. Le paradis est verrouillé et le chérubin loin derrière nous ; il nous faut donc faire le voyage autour du monde et voir si, peut-être, quelque part, del'autre côté, il ne serait pas à nouveau ouvert.
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Comme tu me veux
Luigi Pirandello
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 7 Janvier 2021
- 9782846816243
Dix ans après la fin de la Grande Guerre, la scène est à Berlin - ville où Pirandello résida plusieurs années, à la veille de la prise du pouvoir par les Nazis. Au centre de la pièce, « L'inconnue », une danseuse de cabaret, maîtresse de l' écrivain Salter, qu'a reconnue dans la rue un photographe italien. Selon lui, elle n'est autre qu'une certaine Lucia, jeune mariée portée disparue à la fin du conflit mondial au nord de l'Italie, dans une région qu'avaient occupée et dévastée les troupes autrichiennes. Rentré de la guerre dans une maison vide, Bruno, son époux, n'a cessé de la chercher. Mais est-ce bien elle, cette femme qui semble vouloir oublier son passé dans une vie de débauche ? Ses réactions, face à ces retrouvailles, sont ambiguës, et le restent lors qu'elle retourne vivre auprès de son époux, en Italie.Imposture ou amnésie traumatique ? Et du côté de Bruno, foi dans le miracle ou opportunisme de celui qui,veuf, aurait été dépossédé des biens de sa femme ? Mi-drame policier, mi-fable existentielle, Comme tu me veux est aussi une pièce sur fond de ruine et de désastre, située dans une Europe au bord d'un nouveau naufrage.
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Lenz
Georg Büchner
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 1 Octobre 2004
- 9782846811187
« Le 20 janvier Lenz traversa la montagne. » Au sein même de la nature, la menace couve déjà. Voilà l'itinéraire d'un homme qui s'éloigne, poète aux nerfs saccagés, sujet à de grands troubles psychiques. Sur ce chemin ponctué de rencontres et d'affrontements, nul apaisement ne peut plus être éprouvé. Reste le vertige d'un homme en lutte contre la désagrégation de son esprit, frôlant le suicide et la folie, et filant vers l'abîme.
Tels sont quelques-uns des éléments de ce récit basé sur une histoire réelle, celle du poète et dramaturge Jakob Lenz, ami de jeunesse de Goethe, lors de son passage dans les Vosges. Par le filtre de son imaginaire, Georg Büchner a fait de la course folle de ce personnage étonnant l'une des histoires les plus troublantes de la littérature universelle.
La traduction de Georges-Arthur Goldschmidt offre une nouvelle résonance à ce récit, rendant à la langue de Büchner ses jaillissements et sa violence, restituant la précision et la beauté d'un style pour le porter au summum de sa puissance.
Cette édition est enrichie d'une étude sur les sources de l'oeuvre et de la traduction intégrale des notes du pasteur Oberlin, qui inspirèrent Georg Büchner pour l'écriture de son récit.
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Le suicidé
Nicolaï Erdman
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 26 Juin 2006
- 9782846811668
N'importe comment, mais vivre. Quand on coupe la tête à un poulet, il continue de courir dans la cour la tête coupée, même comme un poulet, même la tête coupée, mais vivre. Camarades, je ne veux pas mourir : ni pour vous, ni pour eux, ni pour une classe, ni pour l'humanité, ni pour Maria Loukianovna. Dans la vie, vous pouvez être des gens très chers, des bien-aimés, des proches. Même les plus proches. Mais devant la mort, que peut-il y avoir de plus proche, de plus aimé, de plus cher que son bras, que sa jambe, que son ventre ? Je suis amoureux de mon ventre, camarades. Je suis amoureux fou de mon ventre, camarades.
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Le Moine noir
Anton Tchekhov
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 21 Avril 2022
- 9782846816946
Par un après-midi de l'été 1893, alors qu'au domaine de Melikhovo tout le monde fait la sieste, Tchekhov se réveille en sursaut et se précipite hors de sa chambre : il a vu en rêve un moine noir et ce rêve lui fait une impression si terrible qu'il en reste bouleversé. Sa manière de se débarrasser d'une vision qui continue de le hanter sera d'en faire, au cours de l'été, la matière d'une longue nouvelle, une nouvelle étrange, d'un genre tout à fait nouveau dans son oeuvre et qu'il semble avoir volontairement abrégée, laissant floues les lignes qui lui auraient permis d'en faire un roman au moment même où il les avait mises en place.
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Tragédies complètes Tome 2 : Electre, Philoctète, Oedipe à Colone
Sophocle
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 10 Novembre 2022
- 9782846816403
Ce second volume du théâtre complet de Sophocle présente les trois dernières pièces du dramaturge grec : Électre, Philoctète et OEdipe à Colone, dans une nouvelle traducti on d'Irène Bonnaud.
Dans sa traducti on, Irène Bonnaud est soucieuse de rendre la variété de la langue sophocléenne qui joue en virtuose des alternances de rythme et des écarts de tonalités. Elle met en valeur l'humour de Sophocle, peu relevé par les commentateurs, qui brille dans l'irrupti on sur scène de personnages populaires, souvent porteurs de mauvaises nouvelles et très inquiets de ce qu'il va leur arriver.
Leur bon sens plébéien, leur poltronnerie est d'un comique irrésisti ble, et côtoie avec une facilité déconcertante les échanges les plus dramati ques, les réfl exions philosophiques les plus profondes.
Pour Irène Bonnaud, il est nécessaire que la traducti on théâtrale « soit renouvelée constamment, parce qu'elle est liée à l'oralité, à la langue telle qu'on la parle. Il ne s'agit pas d'adaptati on ou d'actualisati on, mais simplement de ne pas conserver une strate temporelle intermédiaire, un état de la langue française qui fait écran entre Sophocle et nous. Autant qu'il est possible, il faut nous laisser seuls avec les Grecs, en tête-à-tête ».
Redécouvrir Sophocle c'est aussi, outre l'effi cacité dramati que admirable dans sa profondeur philosophique, entendre une oeuvre qui permet d'appréhender la tension féconde, vive, sans cesse renouvelée entre art et politique.
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Antoine et Cléôpatre
William Shakespeare
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 10 Mars 2022
- 9782846816267
Pièce monstre, prenant pour théâtre la totalité du monde antique connu, embrassant en cinq actes fous dix années de chaos politique et de guerres fratricides d'où émergera un monde nouveau (en grande partie le nôtre), Antoine et Cléopâtre est un chant du Cygne, un crépuscule des Dieux. La démesure même de l'oeuvre semble porter en elle l'éclat du monde qu'elle voit s'éteindre.
Antoine et Cléopâtre : un amour fou, une histoire impossible. L'une des trois pièces de Shakespeare à porter le nom d'un couple. Comme Troïlus et Cressida, le général romain et la reine d'Égypte vivent leur histoire en temps de guerre. Comme Roméo et Juliette, leur passion ne s'achèvera qu'avec leur mort. Mais contrairement aux amants de Vérone, Antoine et Cléopâtre n'en sont plus à la jeunesse de l'amour. Lui est marié à la soeur d'Octave ; elle a été la compagne de Jules César. Avant même de se rencontrer, chacun sait que l'autre va user de la séduction comme d'une arme politique. Et pourtant, dans cet univers où seuls semblent compter l'ambition, le pouvoir nu et le rapport de forces, c'est bien l'amour qui va surgir entre ces deux êtres, irrésistible. Envers et contre tout et tous, y compris eux-mêmes, par-delà les désillusions, les calculs, les trahisons, Antoine et Cléopâtre s'obstineront à partager le même rêve : celui d'inventer un monde où le Tibre et le Nil mêleraient enfin leurs eaux. Ce rêve a pris fin au large d'Actium, en 31 avant J.-C., lorsque leur flotte fut mise en déroute par celle d'Octave César. Mais même le futur Auguste ne put empêcher ce rêve englouti de revenir hanter l'Histoire.
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Tragédies complètes Tome 1 : Ajax, Antigone, la mort d'Héraklès, Oedipe roi
Sophocle
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 12 Mai 2022
- 9782846816397
Ce premier volume du théâtre complet de Sophocle présente les quatre pièces les plus anciennes du dramaturge grec : Ajax, Antigone, La Mort d'Héraklès (Les Trachiniennes) et OEdipe roi, dans une nouvelle traducti n d'Irène Bonnaud (avec la collaboration de Malika Hammou pour Antigone).
Dans sa traduction, Irène Bonnaud est soucieuse de rendre la variété de la langue sophocléenne qui joue en virtuose des alternances de rythme et des écarts de tonalités. Elle met en valeur l'humour de Sophocle, peu relevé par les commentateurs, qui brille dans l'irrupti on sur scène de personnages populaires, souvent porteurs de mauvaises nouvelles et très inquiets de ce qu'il va leur arriver. Leur bon sens plébéien, leur poltronnerie est d'un comique irrésisti ble, et côtoie avec une facilité déconcertante les échanges les plus dramati ques, les réfl exions philosophiques les plus profondes.
Pour Irène Bonnaud, il est nécessaire que la traducti on théâtrale « soit renouvelée constamment, parce qu'elle est liée à l'oralité, à la langue telle qu'on la parle. Il ne s'agit pas d'adaptation ou d'actualisation, mais simplement de ne pas conserver une strate temporelle intermédiaire, un état de la langue française qui fait écran entre Sophocle et nous. Autant qu'il est possible, il faut nous laisser seuls avec les Grecs, en tête-à-tête ».
Redécouvrir Sophocle c'est aussi, outre l'effi cacité dramati que admirable dans sa profondeur philosophique, entendre une oeuvre qui permet d'appréhender la tension féconde, vive, sans cesse renouvelée entre art et politique.
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Le mandat
Nicolaï Erdman
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 23 Juin 2011
- 9782846813273
Alors‚ Nadejda Petrovna‚ on a eu peur ? Vous croyez que la loi n'existe pas dans la république des soviets ? Elle existe‚ Nadejda Petrovna‚ elle existe. Il n'y a pas un État au monde où l'on permette de noyer les gens dans le vermicelle au lait. Vous croyez‚ Nadejda Petrovna‚ parce que vous faites vos prières en tête-à-tête avec un gramophone‚ que vous êtes intouchable ? Vous passerez en justice‚ maintenant‚ pour gramophone et contre-révolution.
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Le dragon : conte en trois actes
Evguéni Schwartz
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 3 Novembre 2021
- 9782846816731
Je pensais que vous étiez seulement soumis au dragon comme le couteau est soumis au brigand. Mais‚ vous‚ mes amis‚ il s'avère que‚ vous aussi‚ vous êtes des brigands ! Je ne vous accuse pas‚ vous ne le remarquez pas vous-mêmes‚ mais je vous en supplie - reprenez conscience ! Ou‚ réellement‚ le dragon n'est pas mort et‚ comme ça lui arrivait souvent‚ il s'est changé en humain ? Mais‚ cette fois‚ il s'est transformé en une multitude d'humains‚ et ce sont ceux qui me tuent. Ne me tuez pas ! Réveillez-vous ! Mon Dieu‚ quelle angoisse... Déchirez la toile d'araignée dans laquelle vous êtes pris. Il n'y aura donc personne pour me défendre ?
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Théâtre, 1938-1965
Pier-Paolo Pasolini
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 1 Juin 2005
- 9782846811330
Textes inclus dans ce volume :
Sa gloire (Extraits)-(1938), Oedipe à l'aube (1942), Les Turcs au Frioul (1944), Les Enfants et les Elfes (Extraits)-(1944-1945), La Poésie ou la joie (1947), Un petit poisson (1957), Vif et Conscience (Projet de ballet)-(1963), Italie magique (1964-1965), 1946 ! Histoire intérieure (1947-1965), Projet pour un spectacle sur le spectacle (1965) De l'oeuvre théâtrale de Pier Paolo Pasolini, nous connaissions seulement ses grandes tragédies écrites dans les années soixante. Nous ignorions jusqu'ici, parce que restées pour la plupart à l'état de manuscrit, que dès 1938 il avait écrit de nombreuses pièces - comme son premier oedipe - dont cet ouvrage constitue la première édition intégrale. À la fois découverte nécessaire et événement dans l'histoire de la littérature italienne contemporaine, ce recueil permet de mieux comprendre quelles relations Pasolini, dès son plus jeune âge, entretenait avec le théâtre.
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Le roi Richard III
William Shakespeare
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 13 Janvier 2010
- 9782846812634
Un cheval ! Un cheval ! Bandez mes plaies !
Pitié, Jésus - oh, ce n'était qu'un rêve.
Conscience lâche, comme tu me fouettes !
Les lumières sont bleues ; la nuit est morte.
Une sueur d'effroi glace ma peau.
J'ai peur de quoi ? De moi ? Bah, je suis seul ;
Richard aime Richard, moi, j'aime moi.
Y a-t-il un assassin ici ? Oui, moi.
Fuis donc ! Quoi, de moi-même ? En quel honneur ?
De peur que je me venge ? Sur moi-même ?
Je m'aime, hélas. Pourquoi ?
Pour un bienfait Que je me serais fait un jour moi-même ?
Oh non, hélas, non, plutôt je me hais.
Pour tout ce que j'ai fait de haïssable.