C'est un événement. Simone Veil accepte enfin de se raconter à la première personne. De son enfance niçoise dans une famille juive complètement assimilée, et de sa déportation à Auschwitz avec sa mère et l'une de ses soeurs en mars 1944, jusqu'à ses fonctions les plus récentes, elle a su s'imposer comme une figure singulière et particulièrement forte dans le paysage politique français. Femme libre s'il en est, elle a exercé le pouvoir sans jamais le désirer pour lui-même mais pour améliorer, autant qu'elle l'a pu, les conditions de vie de ses concitoyens : à l'administration pénitentiaire, puis au ministère de la Santé dans le gouvernement Chirac sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing - c'est là qu'elle fait voter, contre son camp, la loi sur l'IVG ; à la présidence du Parlement européen, où elle se montre capable de tenir tête au Premier Ministre français, Raymond Barre ; comme ministre des Affaires Sociales, de la Santé et de la Ville dans le gouvernement dirigé par Balladur et présidé par François Mitterrand ; au Conseil constitutionnel ainsi qu'à la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Fidèle à ce qu'elle estime être la fonction des rescapés des camps de la mort, elle a témoigné, chaque fois qu'elle l'a pu, en France comme partout, de son expérience d'Auschwitz. Mais cette femme de mémoire n'est jamais nostalgique, jamais passéiste, elle n'a souci que du monde de demain, celui qu'elle lèguera à ses petits-enfants et à ses arrière-petits enfants dont la place est grande dans sa vie. Elle a beaucoup voyagé, rencontré la plupart des « grands » de ce monde, vécu de près les événements majeurs du XXe siècle. Elle en parle sans forcer sa voix, mais on l'entend.
Chaque premier mercredi du mois, Charlotte Bienaimé interroge des anonymes et des expertes sur des questions de féminisme. Aujourd'hui, son podcast iconique devient enfin un livre, magnifiquement illustré par Ana Wanda Gogusey.
Entre intimité et expertise, Charlotte Bienaimé fait le bilan dans ce livre aux témoignages forts et sensibles de l'évolution du féminisme au quotidien. S'attachant à l'ensemble des problématiques de genre, de classe et de race, elle questionne l'entrelacement des luttes...
On retrouvera au sommaire, une vingtaine de chapitres qui traitent de thématiques variées comme le sexisme ordinaire, la grossophobie, le rôle des pères, la transidentité, les luttes sociales, l'écoféminisme, le prix du sexe ou encore l'horloge biologique.
Nietzsche est loeun des trois essais biographiques que compte Le Combat avec le démon, écrit par Stefan Zweig en 1925. Il soeagit doeune interprétation personnelle mais argumentée de la vie du célèbre philosophe allemand. Les premières touches de ce portrait laissent entrevoir un être déraciné, quasi-aveugle, tourmenté par de violentes migraines et de terribles maux doeestomac, qui mène une existence solitaire dans des pensions anonymes. Mais ce quotidien austère, fait de souffrances, noeintéresse Zweig que dans la mesure où il est, selon lui, indissociable du cheminement intellectuel de Nietzsche. En effet, si la condition physique du philosophe a influencé sa réflexion, lui soufflant des concepts aussi fondamentaux que la volonté de puissance, sa pensée a en retour façonné sa façon d?être au monde et aux autres. Car relativiste, amoral, Nietzsche loea été jusque dans sa vie, dans ses rapports à autrui. Mû par une passion excessive de la vérité qui excluait toute concession, laissant sans cesse derrière lui ses croyances perdues, il est allé jusqu?à sacrifier ses amitiés au nom de son insatiable besoin de connaissances et de nouveauté. Cette course vers loeabîme, Stefan Zweig en exprime toute la profondeur, toute la beauté à travers les événements et les oeuvres qui jalonnent la vie de Nietzsche.
Un nouvel impérialisme menace la paix du monde, et il est russe. C'est cette réalité que l'invasion de l'Ukraine par la Russie oblige à regarder en face. Celle d'un impérialisme de revanche, mû par le ressentiment des nations déchues qui retournent leurs blessures en agressions contre d'autres peuples. Celle aussi d'un impérialisme de mission, convaincu de défendre une vision du monde conservatrice et identitaire, alternative aux idéaux démocratiques assimilés à une décadence occidentale. Celle enfin d'une puissance nucléaire à la merci d'un homme et de son clan oligarchique, ayant basculé de l'autoritarisme à la dictature.
Outre sa propre population que cette fuite en avant guerrière détourne de ses aspirations sociales et de ses revendications démocratiques, la première cible de cet impérialisme est le libre arbitre des peuples à disposer d'eux-mêmes, leur droit de choisir leur destin, leur liberté d'inventer leur futur. C'est le ressort de la crise ukrainienne depuis 2014. Mais c'est aussi celui de l'intervention russe en Syrie venue, à partir de 2015, au secours de l'une des pires dictatures du monde arabe, comme ce fut celui de la seconde guerre de Tchétchénie en 1999 où, déjà, Vladimir Poutine affirma son pouvoir par la violence en menant une guerre d'extermination contre les volontés indépendantistes d'un peuple du Caucase.
Il nous reste à comprendre pourquoi, pour la plupart, nos gouvernants, politiciens, diplomates, hommes d'affaires, éditorialistes et commentateurs, n'ont pas vu venir le surgissement de ce spectre né des décombres de l'URSS, offrant une synthèse agressive du stalinisme communiste et du tsarisme grand-russe. Cet aveuglement est consubstantiel de l'ascension, dans nos débats publics, d'idéologies nationalistes et autoritaires, racistes et anti-démocratiques.
Cet essai entend le démontrer en exhumant les polémiques fondatrices qui accompagnèrent la crise yougoslave, notamment lors de la guerre du Kosovo en 1999, dont L'Épreuve fut partie prenante. Près d'un quart de siècle après, La Contre-épreuve en vérifie et confirme les analyses à l'aune du présent. Le tout à l'enseigne de cette recommandation du poète Édouard Glissant : « Agis en ton lieu mais pense avec le monde. »
Le 24 février 2022, le monde a changé. Pour la première fois depuis 1945, par la volonté de Vladimir Poutine, la guerre, la vraie, celle des chars, des canons et des missiles, des sièges sanglants et des exodes massifs de population, s'est de nouveau déclarée sur le continent européen. Le martyre de l'Ukraine, chacun en est conscient, a ouvert un nouveau chapitre de l'histoire du monde. D'un côté une dictature redoutable, décidée à faire peser sa loi sur un pays voisin et indépendant, de l'autre un peuple soucieux de liberté, soutenu par la coalition des grandes démocraties de la planète.
François Hollande tire de cet événement majeur toutes ses conséquences pour l'Europe, pour le monde et pour l'avenir du peuple français. L'ancien président de la République a connu de près le chef du Kremlin. Il a négocié avec lui et Angela Merkel les accords de Minsk qui avaient établi un fragile compromis en Russes et Ukrainiens. Il a dirigé cinq ans la politique de la France, au milieu des menaces de toutes sortes, en constante liaison avec les alliés et les adversaires de notre pays. Fort de cette expérience incomparable, il éclaire de sa vive intelligence la nouvelle donne planétaire. Les démocraties sont-elles déclinantes et menacées par les tyrannies à l'offensive ? Quels sont les nouveaux rapports de force entre l'Europe, la Russie, la Chine et les États-Unis ? Comment la renaissance des empires affecte-t-elle l'équilibre du monde ? Comment ce retour tragique de la guerre se combine-t-il avec les grands défis du siècle, le dérèglement climatique, la montée des inégalités, la fragilité des démocraties, l'émergence du populisme et du nationalisme dans nombre de pays ?
Témoin privilégié, acteur du jeu diplomatique, analyste respecté, homme d'État responsable, François Hollande livre un diagnostic aigu et original, trace des perspectives inattendues et propose aux Français une ligne de conduite nouvelle dans ce monde en plein bouleversement géopolitique et stratégique.
Voici le récit, de l'intérieur, d'un an de haines sanglantes, de règlements de comptes toxiques et de tractations secrètes qui ont failli tuer la gauche.
Les électeurs ont assisté, médusés, à la bérézina d'Anne Hidalgo et au fiasco de la campagne 100 % non recyclable de Yannick Jadot. Le journaliste Laurent Telo en raconte les dessous : la guerre intérieure qui précipite le Parti socialiste au bord du précipice, les implacables trahisons qui font vaciller les écologistes, mais aussi les frénésies politiques d'un Jean-Luc Mélenchon aux irrépressibles tentations hégémoniques...
Ce livre aurait pu être le faire-part de décès d'une gauche expirant sous le poids de ses divisions morbides et de la macronie triomphante.
Avant le coup de tonnerre de la Nupes.
Voici le journal de bord d'une folle histoire qui s'est jouée dans les coulisses, celle d'une renaissance politique.
« J'ai avorté deux fois et je suis la preuve qu'un avortement peut provoquer l'indifférence ou une déflagration. Je suis la preuve qu'il peut occuper vingt ans ou les seules semaines nécessaires à son accomplissement. Qu'il peut être l'unique issue envisageable ou simplement permettre d'attendre un meilleur moment.
Alors, j'ai été lasse des discours péremptoires sur les raisons pour lesquelles les femmes devraient y avoir recours et sur ce qu'elles devraient, ou non, ressentir à son occasion. J'ai eu envie d'écouter certaines d'entre elles raconter ce qu'elles avaient vécu, en refusant que d'autres parlent pour elles.
Ma préoccupation n'était pas le droit à l'avortement mais le droit à la parole de celles qui l'ont expérimenté.
Le droit à l'avortement est inscrit dans la loi depuis 45 ans mais son exercice doit toujours être discret, si ce n'est secret. La loi nous autorise à avorter, la société nous empêche d'en parler. Nous sommes nombreuses à nous plier à cette loi du silence, parce que la gêne et la culpabilité sont toujours là.
Je suis cependant convaincue que ce droit sera toujours fragile si nous n'assumons pas pleinement d'y avoir recours comme bon nous semble et si nous pensons le protéger en faisant profil bas, laissant alors au passage certains professionnels de la santé nous malmener.
Voici donc ce livre, mélange de témoignages et d'une quête personnelle qui m'a transformée.
Ce sont quelques histoires d'interruption.
Douloureuses ou anodines. Singulières.
Une interruption aussi je l'espère, quand bien même furtive, du silence, de la honte et de la colère. ».
S. V.
Dans un contexte où le combat antiraciste revient sur le devant la scène, la lutte contre l'antisémitisme semble être restée en marge. Pire, l'extrême droite, vecteur historique et premier de cette vieille haine, ose même prétendre être le chantre de la « défense » des Juifs.
C'est oublier que les Juifs ne sont pas « blancs » au sens sociologique du terme. Comme les autres racismes, il fait système : du cliché sur des traits physiques ou moraux, à l'insulte, jusqu'au meurtre, il y a un continuum. L'antisémitisme est un racisme, mais pourquoi n'est-il pas considéré comme tel au sein des luttes antiracistes ?
Illana Weizman s'attache à en décrypter les raisons en partant de sa propre expérience : l'idée que les Juifs sont privilégiés (cliché antisémite s'il en est), la mise en compétition des différentes minorités, la confusion avec l'antisionisme... Et si les milieux de gauche ne sont pas intrinsèquement antisémites, leur complaisance laisse le terrain à des discours stigmatisant en particulier les Noirs et les Arabes, leur faisant porter le chapeau de l'antisémitisme contemporain. Reconnaître ces biais relève de la décence, mais également de l'efficacité. Si toutes les luttes antiracistes ne convergent pas, nous en sortons tous perdants. Car, rappelle l'autrice avec Frantz Fanon : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l'oreille : on parle de vous. »
« Arrivée à l'assemblée nationale avec des idéaux, j'ai déchanté dès le premier café avalé (3,60 euros en face du Palais Bourbon). Machisme, violence, silence, rapports de domination : le Parlement reproduit les hiérarchies qui écrasent les femmes et les minorités. ».
Comme collaboratrice d'élus, Mathilde Viot était aux premières loges pour voir le pouvoir masculin à l'oeuvre. Son livre au ton mordant et vif est un récit de l'intérieur, nourri d'anecdotes, de scènes vues... et de colère.
Elle y décortique cette masculinité hégémonique et toxique pour notre démocratie et analyse la façon dont l'institution tout entière est tournée vers la dissimulation de la violence qu'elle génère. Alors, autant s'en débarrasser ! Car la politique a tout à gagner à une redéfinition féministe et écologiste de ses codes.
Les Grecs et les Romains ont-ils inventé le féminisme ?
Si les sociétés antiques peuvent être qualifiées de machistes, leur mythologie nous montre tout le contraire. Elle nous montre de savantes magiciennes, comme Médée ou Circé, de sages gouvernantes, comme Pénélope, d'irréductibles guerrières comme les Amazones et des déesses, tant de déesses, les Parques, les Muses, Aphrodite, Athéna, toutes porteuses de civilisation et de création. Non seulement la mythologie gréco-romaine nous offre des figures de femmes profondément puissantes, mais elle a donné des traits féminins aux plus belles forces de la civilisation. Dans la mythologie, le meilleur de l'Homme est une femme.
Actuels et éternels, voire prémonitoires, les mythes racontés dans cet ouvrage nous invitent à penser la place des femmes aujourd'hui et nous donne plus que jamais envie de se battre pour elle. Contre toute attente, le lecteur découvrira que les femmes de la mythologie sont parfois bien plus libres que celles d'aujourd'hui et se délectera de la beauté et de la fécondité de leurs histoires. Venues de la nuit des temps, ces figures féminines, une fois dépoussiérées des clichés, nous offrent autant de modèles merveilleux, ambitieux, fondamentaux et riches, motifs de rêveries et de réflexions, en tout cas à garder en mémoire et à transmettre aux femmes et aux hommes de demain. Soyons humanistes, c'est-à-dire féministes.
Que reste-t-il d'un pays disparu depuis plus de vingt-cinq ans et dont l'effacement est toujours un enjeu social et politique ? Sur les tables des videgreniers, par terre dans les hangars ou dans les entreprises délaissées, la République Démocratique Allemande (RDA, 1949-1990) est aujourd'hui un pays à la brocante, un pays à l'horizontal.
Ce livre invite à un voyage sur les traces de ce pays disparu. Dans les usines ou les écoles à l'abandon, il arrive que l'on récupère des dossiers individuels, des empreintes des vies de l'époque. Les traces ce sont aussi les milliards d'objets du temps du socialisme qui ont connu de nouveaux destins depuis la chute du Mur. L'enquête suivra ceux qui célèbrent, aujourd'hui, le souvenir de la RDA, et ceux qui veulent la faire revivre un peu.
À travers tous ces chemins, à travers la pratique de l'exploration urbaine (Urbex), l'historien raconte les expériences sensorielles et personnelles de ces troublantes rencontres avec un monde disparu, toujours porté par ceux qui l'ont vécu, proposant ainsi une ample réflexion sur les traces et la mémoire.
Le 26 novembre 1974, Simone Veil, ministre de la Santé au gouvernement de Valéry Giscard d'Estaing, présente son projet de loi sur l'interruption volontaire de grossesse devant l'Assemblée nationale. Modifier profondément la loi répressive de 1920 est urgent : chaque année, entre 300 000 et 500 000 femmes ont alors recours à l'avortement clandestin ou se rendent à l'étranger pour se faire avorter, tandis que des médecins de plus en plus nombreux font part publiquement de leur pratique des IVG en toute illégalité.
Ce discours et les débats qui l'ont suivi révèlent à la France entière une femme courageuse et déterminée, défendant à la fois la dignité de la femme et l'intérêt de la Nation, face à des parlementaires déchaînés.
Personne n'a oublié ce discours. Beaucoup considèrent cette loi comme le fait le plus marquant du septennat Giscard.Trente ans plus tard, Simone Veil a enfin accepté de voir publier son discours de novembre 1974. Il est suivi d'un long entretien avec Annick Cojean, journaliste au Monde. Simone Veil revient ainsi sur ces débats. On comprend pourquoi la publication de ce texte est aujourd'hui plus que nécessaire. Aujourd'hui où certains tentent de remettre en cause cette loi au nom de conceptions religieuses contraires aux fondements de l'État républicain.
La chronique de Moscou est emplie de grandeur et de sang, de complots, de folies et de mystères. Dans ce livre riche en révélations, Vladimir Fédorovski nous dévoile les coulisses du Kremlin, de la fin du stalinisme aux années Poutine. Acteur et observateur privilégié des événements qui ont entraîné la fin du communisme, sa longue familiarité avec les arcanes politiques lui a permis de recueillir des témoignages inédits et de se plonger dans des archives confi dentielles. C'est ainsi qu'il nous conte aussi bien l'histoire de l'espionnage russe en Occident, avec ses épisodes parfois comiques, que les secrets du pouvoir suprême où certains accédaient à la gloire, tandis que d'autres finissaient en exil ou en prison.
Vladimir Fédorovski retrace ici une épopée hors du commun où la réalité dépasse souvent la fiction, avec certains souvenirs personnels qui font parfois songer à Game of Thrones. Enfin, à la lumière de l'élection présidentielle de 2018, l'auteur nous éclaire sur la guerre de succession autour de Vladimir Poutine.
Nous mesurons tout, aujourd'hui, des volumes de transactions à la bourse aux taux de cholestérol, de la densité de l'air en particules fines au moral des ménages. Mais plus nos sociétés se livrent à cette frénésie de mesures, moins elles se révèlent aptes à respecter la mesure, au sens de juste mesure. Comme si les mesures n'étaient pas là pour aider à garder la mesure mais, au contraire, pour la faire oublier. Au point où nous en sommes, il serait urgent de revenir de cet aveuglement. Mais pour cela, les exhortations ne suffisent pas : il faut d'abord mettre au jour la matrice intellectuelle qui induit cette cécité - faute de quoi, tous les efforts pour remédier à nos maux demeurent vains, et risquent de nous conduire plus sûrement à l'abîme.
Ce livre s'attache à décrire et comprendre par quelles voies, au cours des derniers siècles, nous avons perdu la mesure. Et aussi ce sur quoi nous pourrions nous fonder pour la retrouver. Si les penseurs modernes ont généralement méprisé les questions d'échelle, de taille, considérées comme en dessous de leur dignité, il serait temps de comprendre que la taille n'est pas un simple paramètre, qu'il serait loisible de faire varier à volonté, mais qu'elle change tout. Qu'il s'agisse de nos rapports à la nature, de la politique ou de l'éthique, il est impératif d'en tenir compte si l'on entend mener une vie authentiquement humaine, et éviter que tout soit détruit.
«Sois raisonnable et humain !» m'a lancé Jean Kahn, mon père, avant de se donner la mort. Ai-je bien suivi ce fil d'Ariane qui m'a été offert ? Lorsque beaucoup du ruban de la vie a déjà été déroulé, on se retourne parfois pour en juger l'aspect. J'en ai ressenti le besoin pour apprécier la cohérence d'un parcours, confronté aux questions, situations, dilemmes, engagements et combats auxquels j'ai été mêlé. Encore en cette année 2020, j'ai eu à prendre position et à analyser la crise sanitaire de la Covid-19. En tant que Président de la Ligue nationale contre le cancer, mobilisé pour la protection des personnes malades et spécialiste du sujet. Et en tant que citoyen engagé et attentif, explorateur anxieux de la «voie bonne» en tout domaine : la politique, la violence, le Progrès, les technologies, la vie humaine...
La route a déjà été longue, semée d'embûches comme toute existence, souvent contournée, presque un labyrinthe. Cependant, j'avais, comme Thésée, mon fil d'Ariane. À moi aussi, il a été confié par amour. L'ai-je toujours tenu ? ».
Axel Kahn
Le féminisme se porte-t-il sur un t-shirt ? Kim Kardashian est-elle un objet sexuel ou une femme puissante ? La série Grey's anatomy peut-elle changer la vie des femmes ? Dans un essai à la première personne documenté, passionné et engagé, Jennifer Padjemi, journaliste spécialiste questions de société, explore l'alliance, pour le meilleur et pour le pire, du féminisme et de la pop culture. En reprenant le fil des mouvements féministes modernes, de l'émergence d'un féminisme intersectionnel au mouvement "body positive" en passant par Me too et en se basant sur son expérience de femme noire, elle décortique le rapport que nous entretenons avec les objets culturels les plus populaires.
Biberonnée aux clips vidéo, chansons grand public et maintenant aux séries TV, notre consommation de divertissement façonne, accompagne, et parfois challenge notre vision du monde. En utilisant la pop culture comme un miroir de notre société mondialisée, l'auteure questionne à travers elle le féminisme, le genre, la sexualité, l'intersectionnalité. Jennifer Padjemi interroge les liens d'interdépendance entre consommation de masse et idéologie progressiste, et jette un regard joyeux et lucide sur nos divertissements, sans concession au patriarcat.
Un livre à mettre entre toutes les mains !
L'icône de la Frenchwoman, la femme française, plus particulièrement la Parisienne, est un objet de consommation mondialisé. Cette figure majeure de la mythologie est applaudie et enviée dans le monde entier pour son allure, sa silhouette, son esprit, sa culture, sa séduction. Elle est aussi une mère parfaite, toujours patiente, flanquée d'enfants bien élevés.
On peut se demander où sont toutes les autres femmes françaises qui ne correspondent pas à ces canons, celles qui ne font pas semblant de lire Deleuze, n'agitent pas de longues crinières, la bouche écarlate faisant ressortir un teint forcément diaphane.
Cet ouvrage propose une série de saynètes qui se penchent sur ces figures qu'on ne connaît que par la moquerie ou le mépris, et qui sont essentielles au maintien du mythe. Sans la « cagole », la « cougar » ou la « beurette », la Parisienne n'existerait pas.
10 juillet 2020. 35 ans jour pour jour après le sabotage du Rainbow Warrior de l'organisation écologiste Greenpeace, la DGSE voit pour la première fois de son histoire deux de ses anciens agents être condamnés par la justice française pour trahison au profit de la Chine. Au terme d'une enquête de deux ans, qui s'appuie sur de nombreux témoignages de maîtres-espions et des documents confidentiels, les auteurs retracent une infiltration de longue haleine au coeur du plus célèbre service de renseignement tricolore, entre Versailles, l'Île Maurice ou Pékin.
Cette plongée dans les coulisses et les secrets de famille du véritable Bureau des légendes accorde une large place au régime chinois, perçu par les responsables sécuritaires français comme la menace numéro un. De plus en plus offensifs, les espions chinois ne sont toutefois pas les seuls à tenter de retourner les agents de la DGSE et à mettre à mal la souveraineté de la France. Que ce soit la Russie de Vladimir Poutine, qui a retrouvé un niveau d'agressivité proche de celui de la guerre froide, ou le grand allié américain, les périls sont multiples pour le renseignement extérieur français, l'un des services secrets occidentaux les plus performants.
Mieux qu'un roman d'espionnage, un document passionnant avec de nombreuses infos inédites.
De Charles Lindbergh (1902-1974), on connaît l'exploit aérien, les 33 heures d'audace qui lui ont permis de relier New York et Paris, en 1927, aux commandes d'un engin improbable. Son accueil grandiose, sa notoriété instantanée, la reconnaissance planétaire. Sa redescente sur terre sera plus périlleuse, de l'assassinat de son fils à ses choix politiques hasardeux, ses partis-pris indéfendables et même, par-delà sa mort, ses innombrables femmes illégitimes et enfants adultérins.
Le mystère réside dans cette bascule, ce revirement qui s'opéra en France, sur les côtes du Trégor breton, où le vainqueur de l'Atlantique posséda un temps une île et où il fréquenta assidument Alexis Carrel certes chirurgien d'exception mais aussi promoteur convaincu des théories eugénistes.
Au terme d'une enquête au long cours menée à partir de cette rencontre improbable - de ses conséquences funestes et de ses regrets éventuels -, Benoît Heimermann s'est évertué à comprendre les raisons de cet étonnant changement de cap et ce qui, d'une manière plus générale, commande l'aiguillage...
Inspiré par son expérience politique exceptionnelle, Jacques Toubon prend la parole pour nous alerter sur la dérive des valeurs de la République. Les tentations identitaires envahissent le débat, crispent les votes et menacent notre socle de l'Etat de Droit : le temps est venu de la lucidité et de la mobilisation.
Jacques Toubon a été député et maire du XIIIe arrondissement, garde des Sceaux, ministre de la Culture et de la Francophonie, et, pendant six ans, il a exercé la mission de Défenseur des Droits, institution indépendante qui protège les droits des citoyens.
En tant que Défenseur des Droits, il a combattu les discriminations qui sclérosent la France et permis des avancées juridiques majeures. Le travail qu'il a conduit pour l'égalité de tous dans la société et devant la loi est plus que jamais d'actualité.
Ses convictions fortes en faveur de l'immigration : elle est et a toujours été une chance pour notre pays à grâce à la force assimilatrice des valeurs républicaines. Mais aujourd'hui l'universalité des droits de l'homme, l'idéal républicain de mixité des sexes et des classes sont battus en brèche an nom des communautarismes. L'identité est devenue une valeur plus forte que l'égalité, et elle se glisse partout : dans le repli nationaliste, dans les mouvements identitaires, et jusque dans les luttes contre les discriminations, aussi paradoxal que cela puisse être. L'école, dans ce contexte, peut-elle encore jouer son rôle d'intégration?
Cette mutation idéologique menace les fondements de la démocratie et de la République française. Jacques Toubon n'est jamais défaitiste, gardant en tête cette phrase de Saint-Exupéry : « Nul ne peut se sentir à la fois responsable et désespéré. » Il est encore possible de se ressaisir et de se tourner avec espérance vers l'avenir. Il s'agit de restaurer le principe qui gouverne notre constitution : le respect des droits et des libertés individuelles. Mais aussi de construire la solidarité des souverainetés.
"Un nomà se distingue entre tous, étranger à toute notion entachée de secret, de suspicion, de confusion, à toute notion de fausse érudition, d'esclavage intellectuel : ce nom, c'est celui de Krishnamurti, homme de notre temps dont on peut dire qu'il est rendu maître de la réalité - mais qui est aussi un être à nul autre pareil." Henry Miller De l'amour et de la solitude est une fascinante enquête au coeur des rapports humains, où sont passés en revue nos liens relationnels - avec les autres, avec nous-mêmes, avec la société. Krishnamurti parle de cette "vraie relation" qui, selon lui, ne peut éclore qu'avec la connaissance de soi et la prise de conscience de tous les facteurs de division qui isolent les uns des autres les individus et les groupes humains. Seul le renoncement à l'égo pourra nous permettre de comprendre ce problème de la solitude, et d'aimer vraiment.
Maître spirituel de grand renom, J. Krishnamurti (mai 1895-février 1986), a dispensé son enseignement au cours de multiples conférences et à travers de nombreux ouvrages, parmi lesquels on peut citer Se libérer du connu, Première et Dernière liberté, l'Eveil de l'Intelligence, Le Livre de la Méditation et de la Vie, A propos de Dieu.
C'est une première sous le quinquennat, et cela arrive au crépuscule de celui-ci. Le jeudi 24 février, aux premières heures de l'aube, l'aide de camp se précipite dans les appartements privés du Palais de l'Élysée : Vladimir Poutine vient d'annoncer une opération militaire spéciale dans le Donbass. C'est la guerre. Il faut réveiller le Président ! S'ensuivent 24 heures sans sommeil pour Emmanuel Macron à raison de coups de fil à Poutine, d'adresse solennelle aux Français et d'un aller-retour à Bruxelles. Pour ce jeune Président qui sort d'un mandat de tempêtes, pour cet audacieux qui rêve de sceller son empreinte sur l'Histoire, cette guerre va être paradoxalement sa chance, son heure de vérité.
Lui qui confie dans ces pages : « Je ne me considère pas comme un homme politique. Simplement comme un citoyen engagé, en mission pour son pays et de ses concitoyens », fut haï comme aucun Président ne l'a été. Pourtant, il va être facilement réélu. Comment a-t-il de nouveau conquis le coeur des Français ? En réalité, tout était en place depuis des mois, les équipes, les spin doctors et les communicants. Un minutieux plan de bataille imaginé par la macronie pour emporter la mise une deuxième fois. La guerre peut commencer. Ce sera Macron ou le chaos.
Saveria Rojek a suivi le Président pendant des mois, du Rwanda à Roubaix, de Troyes à Amiens, la ville où tout a commencé. Elle a recueilli ses propos exclusifs à l'aube de ce scrutin décisif, a interrogé ses ministres, son entourage le plus proche, mais aussi ses adversaires.