Elle a « le génie de la vie » disait d'elle Albert Camus. Ils se sont connus et aimés pendant seize ans. D'un amour unique, tourmenté, demeuré dans l'ombre, mais qui s'est épanoui dans une correspondance fascinante. Elle, c'est Maria Casarès. Appétit d'ogre, rire tapageur, sensualité brûlante, sommeil de plomb, elle naît et grandit en Galice, fuit Franco en 1936, et arrive à Paris, 148 rue de Vaugirard, âgée de 14 ans. Vite, elle veut apprendre cette impitoyable langue française, devenir actrice, s'exprimer physiquement, danser, aimer. Rien ne l'arrête, ni les refus au Conservatoire, ni les codes parisiens. Bientôt son talent conquiert Carné, avec Les Enfants du paradis, Bresson avec Les Dames du Bois de Boulogne, Cocteau avec Orphée, Vilar à Avignon. Et Gérard Philipe, dont elle a été l'amante.
Elle, c'est d'abord une femme libre. Une femme avec une volonté de fer, dont la fragilité nous touche à chaque page. Anne Plantagenet raconte le destin d'une Espagnole, tombée amoureuse de la France. Les combats, les planches, les caméras, la gloire - et la tragédie.
Un récit qui dit la flamme d'une grande artiste, et se lit comme un roman.
« Joie, tous les humains deviennent frères lorsque se déploie ton aile douce. ».
Quatre ans avant 1789, quatre ans avant la prise de la Bastille et la Déclaration des Droits de l'Homme, Schiller écrit ce poème qui ne cessera d'accompagner Beethoven.
Un Beethoven toute sa vie passionné de fraternité alors que tout se ligue contre lui, sa famille, sa santé, ses amours, ses finances, la noblesse.
À tous les coups qui le frappent, il répond par un chef d'oeuvre. Jusqu'à ce bout du chemin, le 26 mars 1827, en plein coeur d'un orage. Il meurt en nous laissant, en nous léguant cette joie, les derniers accents de sa neuvième symphonie devenu le chant de l'Europe enfin réconciliée.
Ce livre est le récit de cette passion, le portrait d'un génie fraternel.
Un livre né d'un double amour.
Pour l'Europe.
Et, bien sûr, pour la musique. Car le trio « Fidelio » que viennent de créer Erik Orsenna, le pianiste Michel Dalberto et le violoncelliste Henri Demarquette raconte, mots et notes mêlés, cette folle et bouleversante passion pour la Fraternité.
De quel trésor avons-nous le plus aujourd'hui besoin ?
Né en 1935 à Brooklyn, Woody Allen se lance dans le show-business à l'âge de seize ans en rédigeant des gags pour des chroniques dans différents journaux de Broadway, avant d'écrire pour la radio, la télévision, le théâtre, le cinéma et le New Yorker. Il quitte ensuite la solitude du bureau de l'écrivain pour devenir humoriste dans divers clubs, puis le célèbre réalisateur que l'on sait.
Durant les quelque soixante ans de sa carrière cinématographique, il a écrit et tourné cinquante films dont il est souvent aussi l'acteur principal. Il a reçu de nombreuses récompenses nationales et internationales, et a vu des statues érigées en son honneur (sans jamais d'ailleurs comprendre ce qui lui avait valu pareil hommage), et ses films ont été mis au programme d'écoles et d'universités dans le monde entier.
Dans Soit dit en passant, Woody Allen parle de ses premiers mariages, l'un avec un amour de jeunesse, le second avec la merveilleusement drôle Louise Lasser, qu'il continue d'adorer. Il décrit aussi son aventure avec Diane Keaton, qui s'est transformée en l'amitié d'une vie entière. Il revient sur ses relations professionnelles et personnelles avec Mia Farrow, qui ont amené à la réalisation d'un certain nombre de grands classiques, avant d'être suivies par une rupture orageuse dont se sont repus les tabloïds. Il confie qu'il a été le premier surpris quand, à cinquante-six ans, il a entamé une amourette avec Soon-Yi Previn, alors âgée de vingt-et-un ans, qui devait conduire à une grande histoire d'amour, passionnée et retentissante, et à un mariage heureux de plus de vingt ans.
Sur un ton souvent désopilant, d'une honnêteté absolue, plein d'intuitions créatives mais traversé de perplexité, c'est le récit d'une icône américaine qui vous dit tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans jamais oser le demander...
Billie Holiday (1915-1959) fut sans doute la plus grande chanteuse de l'histoire du jazz. Sa voix de « chatte provocante », comme disait Boris Vian, a envoûté des générations de fans, de Frank Sinatra à Barack Obama. Sa vie fut souvent comparée à celle d'Édith Piaf : l'enfance dévastée, la violence, l'alcool, la drogue, la prison, le sexe, le talent, l'art du don de soi et la mort, à 44 ans.
Mais connait-on cette tournée européenne de novembre 1958 ? Cette année-là, « Lady Day » se produit à Milan puis à Paris, où elle chante à L'Olympia et au Mars Club, une petite boîte américaine des Champs-Élysées. Pendant un mois, elle donne le meilleur et le pire d'elle-même, comme pour s'offrir une dernière fois à l'état brut.
C'est cette séquence oubliée que Philippe Broussard reconstitue ici. Près de soixante ans après les faits, il a déniché des archives, des photos, et retrouvé une quinzaine de témoins directs, français, italiens, américains. Au jour le jour, dans l'intimité d'une Billie Holiday déclinante, l'auteur recompose l'univers si particulier des hôtels et des boîtes fréquentés par les jazzmen noirs exilés en France. Au Mars Club, salle minuscule et chaleureuse, la chanteuse attire les vedettes de l'époque (Sagan, Bardot, Duke Ellington...) mais aussi des noctambules portés sur le gin et l'héroïne.
Dans son sillage, le lecteur enchaîne les nuits blanches, entre rires et larmes. Il mesure aussi à quel point 1958 fut une année charnière. En Italie, Fellini prépare La Dolce Vita. En France, les jeunes se rebellent, la Ve République s'installe, la Nouvelle Vague est annoncée.