De Charles Lindbergh (1902-1974), on connaît l'exploit aérien, les 33 heures d'audace qui lui ont permis de relier New York et Paris, en 1927, aux commandes d'un engin improbable. Son accueil grandiose, sa notoriété instantanée, la reconnaissance planétaire. Sa redescente sur terre sera plus périlleuse, de l'assassinat de son fils à ses choix politiques hasardeux, ses partis-pris indéfendables et même, par-delà sa mort, ses innombrables femmes illégitimes et enfants adultérins.
Le mystère réside dans cette bascule, ce revirement qui s'opéra en France, sur les côtes du Trégor breton, où le vainqueur de l'Atlantique posséda un temps une île et où il fréquenta assidument Alexis Carrel certes chirurgien d'exception mais aussi promoteur convaincu des théories eugénistes.
Au terme d'une enquête au long cours menée à partir de cette rencontre improbable - de ses conséquences funestes et de ses regrets éventuels -, Benoît Heimermann s'est évertué à comprendre les raisons de cet étonnant changement de cap et ce qui, d'une manière plus générale, commande l'aiguillage...
Françoise Sagan, en 1954, est une jeune fille de dix-huit ans comme les autres, ou presque. Issue du quartier chic de la plaine Monceau, la mèche en désordre, Françoise sort, s'amuse, dîne chez Lipp avec son amie Florence Malraux, mais elle écrit, et avec quelle justesse. Le 15 mars 1954, l'éditeur René Julliard, alors patron de la maison « à la mode » publie le premier roman de Françoise Quoirez, dite Sagan, « Bonjour Tristesse », et tout change. Françoise devient riche et célèbre, noctambule et légendaire, culte et pourchassée. De Paulhan à Mauriac, de Blanchot à Bataille, les messieurs se penchent sur ce cas d'étonnante précocité, et nous échappe peut-être la portée universelle, la douleur de ces mots : « Je n'étais pas à l'âge où la fidélité séduit. Je connaissais peu de choses de l'amour : des rendez-vous, des baisers et des lassitudes ».
Nous sommes en 2014. Romancière et femme qui sort d'un terrible chagrin d'amour, Anne Berest se revêt « de la vie de Françoise pour oublier la sienne », et tisse sa jeune vie enlacée à celle de son aînée. Roman vrai, biographie ou autofiction ? Les trois à la fois, et en tout cas une superbe réussite. Et surtout comment, dans le miroir que vous tend le passé, le mythe Sagan rencontre l'éternelle jeunesse.
« Pourquoi m'avoir exclue de leur histoire ? Voulaient-ils m'épargner le rôle asservissant de gardienne du temple ? Ou était-ce parce que je ne me montrais pas à la hauteur de la légende ? La culpabilité du rescapé les empêchait-elle de se confier ? D'un commun accord, ils ne tenaient pas à me relier à leur passé. J'aime à croire qu'ils voulaient m'en protéger. » Fille de Régis Debray et d'Élizabeth Burgos, dont l'aventure commune a toujours gardé sa part de mystère, l'auteur les raconte, comme les héros d'un film d'aventure au scénario romantique, parfois dramatique. De Saint-Germain-des- Prés à Fidel Castro, le Che, les geôles boliviennes, la France de Mitterrand, la grande histoire est intimement mêlée à la leur, celle d'un couple, et d'une enfant, ensuite. Comment se construire entre ces monstres sacrés dont le combat politique et intellectuel fut l'unique obsession ? Avec la distance d'une historienne et la curiosité d'une fille, le regard d'une génération sur la précédente.
« Je voulais raconter la vie de Françoise Dolto, mais que ce ne soit pas une biographie classique. Je voulais défendre son combat, mais que ce ne soit pas un pamphlet. Je voulais parler de l'inconscient à des jeunes gens, mais que ce ne soit pas "La psychanalyse expliquée à ma fille". Je crois que c'est en trouvant son titre que j'ai compris ce qu'allait représenter ce livre pour moi.
Parce que le grand public l'avait découverte quand elle avait près de soixante-dix ans, parce qu'elle était apparue à la télévision le cheveu argenté bien coiffé, la petite laine sur les épaules et les lunettes sagement posées sur le nez, Françoise Dolto était trop souvent présentée comme une grand-mère gâteau de publicité. Alors, ce livre, je décidai de l'appeler Ma Dolto. Pour qu'il sonne comme Ma' Dalton, mère tutélaire, rebelle patentée. Parce que cette Françoise Dolto-là, c'est la mienne, bien que je ne l'aie pas rencontrée, à la fois distante et si proche, et que c'est ma vision d'elle, subjective, partiale, incomplète, que je livre dans ces pages, en murmurant son nom autant que je le clame, comme on dit quelquefois mon enfant, mon héros, mon amour. »
Quel est le dernier secret du règne de François Mitterrand ? L'ultime gardienne du Sphinx ? Quand tant d'autres ont parlé, quand tant d'archives ont été ouvertes, tant de commémorations prononcées, il y a une femme, effacée, volontaire, fidèle, dont la vie reste étrangement ignorée de tous, qui connaît François Mitterrand mieux que quiconque. Cette femme qui se déplace à vélo et n'a jamais voulu se dévoiler, c'est Anne Pingeot, mère de Mazarine.
Ce livre raconte l'histoire d'une rencontre improbable entre un homme mûr, voluptueux, d'une intelligence rouée, et une jeune femme de 18 ans qui n'a presque rien connu de la vie. Il incarne la politique à l'ancienne, habillée en socialisme novateur. Elle est la descendante d'une famille de notables, bourgeoisie feutrée de Clermont-Ferrand, aisance et discrétion. Elle deviendra une érudite conservatrice en chef du Musée d'Orsay et la maîtresse d'un homme politique, puis, secret absolu, la mère de la fille du président de la République.
Un secret d'État ou un secret d'alcôve ? Une affaire privée ou une influence publique ? L'amour ou la captivité ? Que lui doit-on ? Pourquoi ces silences ? Que veut-elle dissimuler ? Sa force de caractère, seule femme qui tenait tête à François Mitterrand ? Ou son ambition, elle qui, comme les reines de France, a laissé sa marque sur le patrimoine national, veillant sur la réalisation du Grand Louvre et le réaménagement des Tuileries ?
Enquêteur tenace, de filature parisienne en plongée dans la province française, machine à remonter le temps dont l'horloge s'arrête à Vichy, David Le Bailly éclaire d'un jour nouveau le visage de la trop discrète Anne Pingeot.
11 septembre 2001, Luc Lang est aux États-Unis, dans le fin fond du Montana, à la recherche des Indiens Blackfeet. Hébergé dans la réserve de Browning, il découvre à la télévision les images des Twin towers percutées par les avions. Parti sur les traces des Indiens, c'est finalement une Amérique en état de choc qu'il trouve au rendez-vous. Une Amérique blessée, meurtrie, mais aussi une Amérique fourbissant ses armes et construisant sa vengeance.
11 septembre mon amour est le récit de cette semaine vécue au coeur de l'Histoire. Un road movie dans un pick up, au milieu de paysages d'une beauté stupéfiante, qui nous entraîne à travers les Etats-Unis d'hier et d'aujourd'hui. Cinq parties composent ce livre : « Les voix », « Les noms », « Rendez-vous », « Aux armes », « Épilogue amoureux » : , cinq textes hallucinés, qui forment un périple où l'on retrouve l'Amérique armée de Michael Moore ou celle, schizophrène, de Philip Roth.
11 septembre mon amour est un livre de combat.