Résoudre les énigmes posées par les règles du mariage aux ethnologues, notamment celle de la prohibition de l'inceste, telle est la tâche que se proposaient initialement Les Structures élémentaires de la parenté. Les deux chapitres introductifs, objets de la présente édition, n'en abordent pas moins des questions philosophiques cruciales : où finit la nature et où commence la culture ? quelles sont les parts respectives de chacune en l'homme ? comment l'homme se distinguet-il, sous ce rapport, de l'animal ? C'est ainsidu point de vue de l'ethnologie que le texte de Claude Lévi-Strauss apporte matière et méthode à la réflexion philosophique.
« Il y a maintenant presque huit ans, je me suis retrouvée de façon inattendue éperdument amoureuse d'une chienne rouge piment que j'ai appelée Cayenne. » C'est en partant des gestes les plus ordinaires du quotidien et non pas de grands principes que Donna Haraway nous invite à penser notre relation aux espèces compagnes. Ces espèces avec lesquelles nous « partageons le pain », depuis les micro-organismes qui nous peuplent jusqu'aux animaux de compagnie. Cet enchevêtrement nous conduit auprès de bouledogues français à Paris, à des projets concernant les prisonniers du Midwest, à des analyses coûts-bénéfices dans la culture marchande autour des chiens, à des souris de laboratoire et des projets de recherche en génétique, sur des terrains de baseball et d'agility, auprès de baleines munies de caméras au large de l'Alaska, sur des sites industriels d'élevage de poulets, etc.
Il s'agit ici non pas de domestication, de contrôle ou de rachat de la dette mais de contact. Quelle est la valeur ajoutée du contact ? Que nous apprennent à sentir et à faire les « zones de contact » ? Loin de tout retour romantique à une rencontre sauvage, dénuée d'intérêts et de contamination biopolitique, prendre soin du contact entre espèces « entraîne » à un perpétuel zigzag entre ce qui nous affecte, nous rattache, nous rend interdépendants, simultanément robustes et vulnérables.
« Je suis convaincu que nombre d'entre nous avons cette faculté de pouvoir soigner le vivant d'une manière ou d'une autre. Plus nous serons nombreux, mieux la planète se portera. » Grégory Taane est un être rationnel. Rien dans sa culture familiale, son mode de vie ou ses aspirations n'aurait dû le pousser à échanger avec un arbre ou soigner des patients avec cette « énergie du vivant universel », aussi mystérieuse qu'impalpable, qu'il évoque dans cet ouvrage. Esprit carré, formé à la rationalité scientifique, marié à une médecin, ce kinésithérapeute se perçoit aujourd'hui comme un intermédiaire bienveillant qui aide les patients à se soigner, sans magie ni superpouvoir, grâce à une énergie qu'il capte et retransmet. Un apprentissage semé de doutes et d'émerveillements que Gregory Taane accepte de décrire, sans fards, loin des mystifications new age trop souvent associées à la pratique.
Parue en 1928, la Morphologie du conte est à l'analyse structurale du récit ce que le Cours de Saussure est à la linguistique : la source d'inspiration. Cent contes de fées russes permettent à Propp d'identifier une matrice dont tous les autres sont issus. Reconnaissant en lui son précurseur, Lévi-Strauss évoque son « immense mérite » et ses « intuitions prophétiques ».
La présente traduction est la première à suivre l'édition russe définitive de 1969 ; s'y ajoutent une étude complémentaire de Propp, « Les transformations des contes merveilleux », et un essai de E. M. Mélétinski qui recense les échos suscités par ce livre dans le monde entier.
En 1543, les Portugais sont les premiers Européens à découvrir le Japon, où ils nouent aussitôt des liens commerciaux.
François Xavier y implante dès 1549 une mission jésuite. En 1597, commencent les premières persécutions. Le "siècle chrétien" s'achève tragiquement dans les années 1640-1650 : le pays se referme alors sur lui-même, et interdit son territoire à toute présence étrangère jusqu'en 1868. Le père jésuite Luís Fróis, qui résida plus de trente ans dans l'archipel nippon, fait en 1585 une description comparative des moeurs japonaises et européennes.
Série d'instantanés qui décrivent les principaux aspects de la vie quotidienne, ce texte est aussi extraordinairement moderne, presque oulipien. Souvent très drôle, il développe un discours imprévu sur nous et les autres, tout au long de notations regroupées en chapitres sur les hommes, les femmes, les chevaux, les enfants, la religion, les armes, les maladies, la musique, les navires, etc.
Le célèbre primatologue et biologiste américano-néerlandais, auteur de L'Âge de l'empathie (Babel n° 1062), livre un essai passionnant sur les origines de la morale humaine. Tissant son texte de récits issus de l'observation du règne animal et d'analyses philosophiques éclairantes, Frans de Waal cherche à démontrer que notre sens moral, loin d'être un simple produit de la religion, serait en fait enraciné en profondeur dans notre héritage animal.
- " [...] Pour qui aborde l'histoire, non pas, si j'ose dire, par la face visible de la lune - l'histoire de l'ancien monde depuis l'Égypte, la Grèce, et Rome - mais par cette face cachée de la lune qui est celle du japonologue et de l'américaniste, l'importance du Japon deviendrait aussi stratégique que celle de l'autre histoire, celle du monde antique et de l'Europe des temps archaïques. Il faudrait alors envisager que le Japon le plus ancien ait pu jouer le rôle d'une sorte de pont entre l'Europe et l'ensemble du Pacifique, à charge pour lui et pour l'Europe de développer, chacun de son côté, des histoires symétriques, tout à la fois semblables et opposées : un peu à la façon de l'inversion des saisons de part et d'autre de l'équateur, mais dans un autre registre et sur un autre axe. C'est donc [...] dans une perspective beaucoup plus vaste que le Japon peut nous sembler détenir certaines des clés maîtresses donnant accès au secteur qui reste encore le plus mystérieux du passé de l'humanité. "
Après L'Ethnologie de la chambre à coucher et celle de la porte, l'auteur nous invite à nouveau à nous regarder nous-mêmes dans une de nos occupations les plus répandues lorsque l'on parle du travail aujourd'hui, à savoir : être au bureau.
Du moine bénédictin au jeune cadre contemporain, de la société du bureau de Napoléon au bureaucrate kafkaïen, du pupitre du copiste au nomadisme numérique du co-working, ce livre est un voyage dans ce qui fait du bureau et du travail sédentaire le centre du développement de nos sociétés modernes.
Toujours avec humour, sensibilité et une connaissance encyclopédique, Pascal Dibie, en ethnologue, nous fait remonter dans notre histoire et réussit, sans que l'on se rende vraiment compte, à nous faire prendre conscience de la complexité réelle et déterminante de nos vies assises : une aventure de plus de trois siècles partagée au quotidien par cinq milliards de personnes dans le monde (oui, dont vous) !
Ces Celtic Wonder Tales, première collection de récits d´Ella Young, datent de 1910 et ont été publié en traduction française en 1966. Bien qu´elle continue à écrire de la poésie, c´est surtout avec ces rédactions de légendes irlandaises traditionnelles, illustrés par son amie la militante féministe Maud Gonne, que Young se fait connaître. L´auteure a essayé de s´approcher de ce que devaient être les légendes originales, traditionnellement confiées à la transmission orale, scandés et chantés, puis plus tardivement rédigés - dans les siècles chrétiens-carolingiens - donc bien altérés, chaque copiste y apportant sa petite variante. Ces contes merveilleux décrivent l´origine du monde avec la venue sur la terre d´Irlande des dieux et des Dê Danaans, les attaques des puissances des ténèbres qu´ils subissent, les combats formidables qui s´ensuivent.
La grande aventure du repos des hommes présentée ici, non sans humour, est une odyssée dont le navire a nom «matelas». L'auteur met en scène les empereurs romains élucubrant au fond de leur lit, réhabilite les rois fainéants, surprend l'Eglise dans le mitan du lit et conte l'invention de la chambre conjugale. Il nous apprend aussi que dormir est une technique et la chambre un lieu de culture. Il nous fait pénétrer dans les chambres-villages d'Amazonie, les dortoirs d'enfants en Inde, saute des lits de romance sur les lits de douleur d'où il rebondit sur un K'ang chinois après avoir, au passage, fait un somme sur la banquise, chassé les courants d'air, bravé les parasites, visité nos caves et nos greniers pour aboutir au Japon dans une chambre escamotable. Pascal Dibie nous dit tout ce que nous avons toujours voulu savoir sur la chambre à coucher. Pascal Dibie nous tend un miroir où nous pouvons enfin accomplir l'impossible : nous regarder dormir. <
Rien ne détermine plus profondément une civilisation que la place qu'elle fait à la mort. Les Noirs du Brésil vénèrent et intègrent la mort : les rites consolateurs du Candomblé relient les vivants aux disparus. Notre société capitaliste marchande par contre refoule la mort et nie le statut des défunts. Dès lors la mort resurgit en névrose, en folie, l'homme privé de finitude cesse d'être le sujet actif de son histoire. Car c'est la mort qui permet la naissance, transforme la vie en histoire consciente, c'est la mort qui instaure la liberté. Libérer la mort et la réintégrer au devenir social, cette revendication grandit, et fera plus que toute autre changer notre vie.
Au croisement de l'anthropologie, de l'histoire de l'art ancien et contemporain, de la mode et des moeurs, l'exposition propose diverses mises en scène et mises en oeuvre sur le thème universel des cheveux.
Abordant l'idée que chacun donne de sa personnalité par la coiffure, elle se présente tout d'abord sous l'angle de la frivolité, des compétitions entre blonds/blondes, rousses et bruns, lisses et crépus. Comparant les coquetteries des Papous des Hautes Terres de Nouvelle-Guinée ou des belles citadines africaines ou des «Merveilleuses» du Directoire, l'exposition avance vers l'idée du matériau humain à modeler, à sculpter, support à la fois de savoir-faire, de la relativité de la beauté, mais aussi objet de perte (par l'âge ou la violence), symbole du temps qui passe et de la mort. Par leur usage nostalgique, les cheveux sont des supports de mémoire. Restes humains, reliques, ils conservent un peu de l'aura et de l'énergie de leur propriétaire. Une large partie de l'exposition est consacrée à ces mana (pouvoir sacré des ancêtres) qui ont donné naissance, dans le monde, à de multiples objets dits «magiques» ou pour le moins dotés de pouvoirs que l'on s'approprie.
La question du reste et du trophée est ainsi posée et plus largement du statut de certains «objets» campés aux frontières de l'horripilant et de l'insoutenable, interrogeant nos catégories à partir d'une expérience universelle.
En quelques dizaines d'années, le cheval de trait a disparu de nos villes et de nos campagnes. Cette éclipse brutale a fait perdre la mémoire d'un compagnonnage quotidien entre l'homme et l'animal.
Jusqu'au début du XXe siècle, le cheval est partout au travail?: il actionne la meule du moulin, le broyeur à ajonc, les rouages de la brasserie industrielle, le manège de la machine qui pompe l'eau au fond de l'ardoisière, ou celui de la batteuse de la ferme. Il tire la diligence comme la charrue et peuple par dizaines de milliers les grandes villes (14?000 pour la seule compagnie des omnibus à Paris en 1905).
Aujourd'hui, alors que les signes d'un renouveau se font sentir dans les vignes, les espaces protégés, les forêts patrimoniales et certaines villes, la réédition de l'ouvrage classique de Bernadette Lizet paraît indispensable. S'appuyant sur une documentation unique, originale, et avec un style toujours clair, l'auteure invite ses lecteurs à s'écarter de l'image réductrice de l'équitation de sport et de loisir. Elle fait revivre l'histoire d'une relation intime et familière, en décrivant les gestes et les outils avec lesquels le cheval est conduit, ferré, harnaché, soigné, logé, accompagné depuis sa naissance jusqu'à sa mort. C'est tout un monde d'éleveurs, de guérisseurs, de maquignons, de charretiers, d'artisans et d'ouvriers qui renaît ainsi sous nos yeux. Un monde d'interactions subtiles, de savoir-faire, de plaisirs et de peines partagées entre les hommes et leurs chevaux.
Des analyses inédites font découvrir une très ancienne civilisation vigneronne européenne dont le patrimoine est dynamisé par l'innovation continue. Fêtes, rites et croyances fondent ce patrimoine intériorisé donnant sens à la civilisation vigneronne d'Europe comme "bien de tous" vivant et attractif. Aujourd'hui, fort de son passé millénaire, le patrimoine vigneron en Europe s'ouvre au tourisme par des moyens synergiques puisés dans l'oenologie, les arts et l'histoire.
Créée en 1994, la revue Internationale de l'imaginaire s'arrêtera avec ce trentième numéro consacré aux rituels funéraires. Des peuples de la forêt sibérienne aux Druzes du sud de la Syrie en passant par les Torajas de l'île de Sulawesi, onze chercheurs sondent le coeur de diverses sociétés en interrogeant le rapport des vivants aux morts.
Le 5e volet du cycle d´ouvrages consacré aux cultures du continent nord-américain par le musée du Nouveau Monde de La Rochelle aborde le monde inuit, en évoquant les diverses facettes des relations que les populations de ces régions entretenaient et entretiennent toujours avec le « monde animal ». Les notions d´échange/interdépendance et de transformation constituent les concepts-clés associés à l´évocation des systèmes de relation humains-animaux qui sont illustrés dans les cultures matérielles de ces sociétés de chasseurs-pêcheurs. L´accès durable et répété à l´animal-gibier est un enjeu central pour ces populations. Dans la cosmologie « traditionnelle » inuit, la notion de reproduction réciproque des sociétés humaines et animales est primordiale. Par ailleurs, les activités associées à la chasse et à la réception d´un gibier constituent de nos jours encore une composante majeure de l´entretien des liens sociaux à l´échelle des « communautés » villageoises inuit.
Dans ce numéro de La Nouvelle Revue de l Inde, les contributeurs s attachent à essayer de faire changer le regard porté généralement sur les femmes indiennes et à leur donner enfin la parole. Au sommaire : des témoignages de ces femmes aventurières qui quittent leur pays natal pour bâtir ailleurs leur histoire, des portraits de femmes qui reviennent sur leurs terres pour se ressourcer, des femmes qui partagent leur manière de vivre l indianité hors des frontières de l Inde. Autant de textes qui battent en brèche les clichés simplistes véhiculés sur internet à propos des femmes indiennes.
Le Népal contemporain est l´un des rares pays où le sacrifice sanglant reste toujours courant, dans les cultes domestiques, les cérémonies royales et dans certains sanctuaires où les mises à mort d´animaux atteignent des chiffres impressionnants. Il a aussi été le théâtre de la Guerre du peuple, au cours de laquelle des milliers de martyrs ont offert leur vie en sacrifice. Dans un tel cadre, la nécessité d´examiner les liens réciproques entre violence et sacrifice semble s´imposer. Pourtant, la violence du dispositif sacrificiel a cette particularité d´être aussi visible dans le rite qu´occultée dans les textes qui lui sont consacrés. S´interroger sur la violence du sacrifice est une autre manière de s´intéresser à ses effets sur ceux qui le pratiquent ou y assistent. A travers eux se dévoilent la nature clivante du sacrifice et la double articulation de sa violence, au dedans et au dehors du groupe.
L'étude du goût musical a rarement été appliquée aux musiques de tradition orale. Ce numéro aborde cette question non pas sous l'angle philosophique ou sociologique, mais d'un point de vue spécifiquement ethnomusicologique. Il s'agit de montrer comment des musiciens de sociétés variées, expriment et manifestent leurs goûts sur la musique qu'ils pratiquent, en fonction de leurs champs d'expérience.
A partir de l'hypothèse qu'il existe partout une conception du « bien chanter » et du « bien jouer » qui sous-tend les divers savoir-faire musicaux, ce volume aborde les critères du goût musical selon plusieurs méthodes, notamment par l'analyse du vocabulaire des jugements de goût et celle des modalités d'exécution, le tout en relation aux contextes et aux systèmes de pensée locaux. Ce dossier s'attache ainsi à décrire les conceptions vernaculaires du goût musical afin d'explorer le champ des valeurs qu'il manifeste et dont il témoigne.
Le nouveau projet de Pierre de Vallombreuse souhaite mettre en lumière la relation intime qui lie l'homme à son environnement, afin de promouvoir une réflexion sur l'humanité durable dont le corollaire est la protection de la nature.
En rencontrant 10 peuples solidement ancrés dans leur territoire, et d'autres, déracinés, qui tentent de retrouver une part de leur identité, le travail photographique de Pierre de Vallombreuse montre la profonde mutation de la nature dans notre monde contemporain. Il aborde aussi l'impact des bouleversements écologiques (déforestation, réchauffement climatique, pollution...).
Vulnérables et souvent en première ligne, les peuples autochtones sont aux prises avec des questions cruciales pour l'ensemble de l'humanité. Ils sont souvent les derniers dépositaires des savoirs essentiels à la préservation de la biodiversité.
Né en Martinique à une époque où l'esclavage est toujours présent dans les mémoires, un homme « fou » et illettré façonne en bois l'effigie d'un colonel, propriétaire de l'usine locale.
L'émeute de 1925 dans laquelle des pêcheurs brandissent ce buste en signe de résistance contre la fraude électorale gérée par le régime colonial se solde par un massacre. Bilan: dix morts et quatorze blessés.
L'auteur de l'effigie, Médard Aribot, est condamné à perpétuité et envoyé au bagne - en punition, disent les gens, pour son insolence. Aujourd'hui, la vie de cet artiste-bagnard est célébrée sur cartes postales, guides touristiques, pièces de théâtre, et costumes de Carnaval.
« Autour de cette intrigue, et de l'histoire de cette intrigue, Richard Price construit avec habileté une description des tensions essentielles de la société outre-mer d'il y a soixante ans: le passé esclavagiste dont les békés ne peuvent faire le deuil, la violence incroyable du bagne, l'obsession de l'artiste comme forme de résistance. Au-delà de la narration, et du destin de Médard Aribot, son propos [...] est de montrer en quoi la mémoire produit une histoire dont le sens est un enjeu vivant : la question de savoir si Aribot était un demi-fou ou un artiste révolté est directement en rapport avec un demi-siècle d'histoire de l'identité antillaise, telle que recherchée par l'intelligentsia martiniquaise.
De la célébration de la négritude et de l'esclave marron, on est passé, dans les années 1980, à l'affirmation du melting-pot créole. Richard Price constate [...] ce qu'il nomme la « modernisation » de la culture antillaise : la Martinique est devenue entre-temps une péninsule de l'Europe, sa mémoire africaine s'en va, et ses particularismes, à moins d'être folklorisables, ne valent plus grand-chose.
Que l'on se passionne ou non pour la question antillaise, il faut admettre que ce livre est une brillante réussite de description épaisse, faite de documents, de témoignages, d'images et de souvenirs de toutes natures [...]. »
Rites, symboles, culte et croyance sont les quatre notions auxquelles ce livre se réfère pour restituer une décennie d'enquête de terrain sur le religieux en milieu Akan (Agni, Baoulé, Yaouré...). L'enjeu est d'analyser le conservatisme religieux ou la « résistance » des religions traditionnelles face aux monothéismes révélés (christianisme et islam), massivement présents sur le marché ivoirien du religieux.
La profonde dynamique de changement que connaissent toutes les sociétés contemporaines impose désormais de centrer le regard sur l'évolution des pratiques, des contextes, des modes de représentation et de diffusion, des modalités de transmission ou des phénomènes de revitalisation et de patrimonialisation. Ce dossier propose une réflexion prospective, s'appuyant sur les nouveaux axes de recherche, les terrains et les méthodes récemment apparus, ainsi que l'interdisciplinarité de plus en plus marquée qui caractérise l'ethnomusicologie aujourd'hui. La prise en compte de la mobilité, des phénomènes de migration, de la globalisation et de l'appropriation de cultures musicales exogènes, notamment par les outils issus de la «révolution numérique», ont imposé aux chercheurs de s'adapter et d'inventer une ethnomusicologie différente, à partir d'ethnographies inédites (par exemple sur les réseaux sociaux ou sur des terrains multi-situés), et nécessitant un nouveau type de positionnement.
Fondés à Genève en 1988 dans le cadre des Ateliers d'ethnomusicologie et soutenus par la Société française d'ethnomusicologie, les Cahiers d'ethnomusicologie (anciennement Cahiers de musiques traditionnelles) proposent à leurs lecteurs une publication annuelle. Chaque ouvrage est centré sur un dossier thématique, complété par des rubriques d'intérêt général: entretiens, portraits, brèves et comptes rendus.
"Les sept contributions qui composent ce premier volume rendent compte de la situation actuelle des autochtones au Mexique et plus généralement dans toute l Amérique. En réunissant ces textes, l auteur signifie clairement son engagement pour qu une place centrale soit donnée aux valeurs culturelles et humaines dans les politiques du développement du continent. (ouvrage rédigé en espagnol)"