Ce volume réunit des spécialistes d'Asie du Sud, d'Asie du Sud-Est, des Caraïbes, d'Europe Centrale et du Maghreb issus de disciplines diverses (anthropologie, histoire, linguistique, littérature, philosophie, science politique, sociologie) et de continents différents : Amérique, Afrique du nord, Asie, Europe. Son ambition est double : contribuer de manière à la fois analytique et critique à la constitution du champ des études postcoloniales en France et poser la question du rôle théorique, critique et politique que peuvent ou doivent y jouer les questions de genre, de différences, de hiérarchies et d'identités sexuelles.
C'est dans la perspective de l'amélioration du sort de la moitié de l'humanité que nous avons conçu ce lexique fondamental expliquant la genèse et le fonctionnement de la violence, du travail, de l'inégalité conjuguées au féminin, dans l'espoir que les jeunes générations y réfléchiront et agiront en famille, sur le marché du travail, dans l'agora et les médias. Nous espérons que ce regard (sociologique, historique, méthodologique) sur la situation des femmes contribuera à l'approfondissement de la connaissance et compréhension de nombreuses problématiques concernant « le monde des femmes », ainsi qu'à la dissolution de ce que Pierre Bourdieu appelle la violence symbolique, exercée essentiellement par les voies symboliques de la communication et de la connaissance, ou plus exactement de la méconnaissance qui a transformé l'histoire en nature et l'arbitraire culturel en naturel. Nous avons essayé aussi de tisser des liens entre les champs des recherches produites dans le monde francophone et celui anglophone, liens absolument indispensable dans la société contemporaine mondialisée. Nous estimons que cet ouvrage sera utile à tous ceux/celles interpellé(e)s par les grands problèmes du monde contemporain et désireux de participer au changement social. Les philosophes ont interprété le monde, disait Marx, mais l'important c'est de le changer ; et on peut le changer en comprenant le passé et le présent afin de préparer l'avenir.
This book presents a selection of the presen-tations that were made in Dar es Salaam, Tanzania, on March 8-10, 2018 during the International Forum on «Women and Sustainable Development in Africa» organised by NASAC, the network of African Science Academies, in collaboration with the Tanzania Academy of Sciences and the French Académie des sciences, in partnership with the Bill and Melinda Gates Foundation, the French Development Agency, the French Institute for Development Research, the Sanofi Espoir Foundation and the Inter-Academy Partnership. The novelty of this forum was the emphasis on the role of science in resolving issues using an African scientists' perspective. The conference highlighted how accelerated sustainable develop-ment is possible by proactively engaging women in policy and decision-making processes. The Forum thus provided a platform for scientists to dialogue with and, provide evidence-informed advice to policy makers on the value of women's participation and inclusion in national frameworks for realisation of the Sustainable Development Goals (SDGs); in particular, SDG 5 on 'Gender Equality'. This document brings together high-level interventions on women's position in science, development, education, political action and health. It ends with the statement, «Women and sustainable Development in Africa, Dar es Salaam Declaration of 10 March 2018», which is a 9-point call to policy makers and international institutions to ensure that African women can play their full role in the sustainable development of the Continent.
Les stéréotypes de genre déterminent le rapport entre les sexes qui constituent deux classes distinctes, celle des femmes et celle des hommes. L'histoire, l'idéologie, la religion, la tradition et la culture influent sur les rapports de sexe. Dans le contexte colonial, les rapports de racisation induits par l'idéologie coloniale aggravent les rapports sociaux et, partant, les relations entre les hommes et les femmes. Le système patriarcal, quant à lui, enferme les individus dans deux catégories genrées, le masculin dominant et le féminin dominé. La violence faite aux femmes demeure un problème majeur. Notons encore qu'un féminisme paradoxal, à rebours ne voit pas d'un mauvais oeil le retour de la femme au foyer. En somme, malgré des avancées théoriques ou juridiques, des reculs, parfois insidieux, dans les faits ou dans les discours justifient que l'on consacre le présent ouvrage à la question du genre dans le monde lusophone où a sévi, des siècles durant, le système patriarcal avec ses valeurs viriles.
