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Eterotopia
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Pouvoir et répression, eurocommunisme, crise du modèle léniniste, fonction de la classe ouvrière, agencements collectifs révolutionnaires et critique de la notion du sujet révolutionnaire, nomadisme du désir et circulation internationale des luttes, révolution machinique et révolution moléculaire, schizophrénie et schizo-analyse, critique de la psychanalyse et théorie de la pulsion de mort, valeurs d'usage et valeurs de désir, micro-fascisme quotidien, nouveau militantisme et libération, processus révolutionnaire et auto-organisation du désir, dépassement de la figure de l'intellectuel. Il apparaît donc nécessaire de retracer les agencements matériels, subjectifs, sociaux capables de créer les conditions par lesquelles le désir, concept central dans toute l'oeuvre de Félix Guattari, ne cesse de communiquer et de réinventer le champ social. Dans ces deux entretiens, réalisés, pour le premier (inédit en France) en 1977, et pour le deuxième en 1992, Félix Guattari aborde les problèmes essentiels de la construction d'une pratique et d'un discours révolutionnaires ici et maintenant, en se confrontant à la contradiction et à la richesse des processus de transformation en cours.
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Dans les anciennes puissances coloniales et impériales du Nord global, les gouvernants comme les gouvernés ont durablement autant que massivement la mémoire qui flanche dès lors qu'il s'agit de faire face à l'héritage de la colonisation et aux bilans de celle-ci, notamment dans sa partie la plus violente. Le cinéma est le parfait témoin de cette condition mémorielle : un fil colonial et impérial le parcourt depuis ses origines (Les actualités Lumière et Pathé), dès les années 1930, le film colonial y prospère comme un genre à part entière - tout en faisant l'objet d'un déni massif, en demeurant privé de son nom, vendu au public populaire en contrebande comme film d'aventures exotiques, drame militaire, film d'action, tragédie romantique... Cet essai s'attache à montrer que le film colonial existe comme genre spécifique, doté de ses caractéristiques propres, ses invariants, ses stéréotypes, ses ritournelles, aussi bien dans les cinématographies ouest-européennes que dans le monde enchanté d'Hollywood. C'est un cinéma totalement émancipé des faits et réalités de la colonisation réelle, constamment appliqué à la transfigurer au point d'en faire un monde de enchanté, un monde à rêver - une pure fantasmagorie. Cette métamorphose du monde colonial apparaît particulièrement litigieuse lorsque sont en question les violences coloniales, les massacres coloniaux - ici, l'usine à rêves qu'est censé être le cinéma se transforme en fabrique du mensonge historique. Les crimes de la colonisation reviennent méconnaissables vers le public populaire friand de ces films peuplés d'espèces sauvages et de paysages exotiques, théâtre d'aventures torrides : la civilisation blanche poursuit son inexorable marche en avant, le fusil à répétition à la main. Le film colonial, c'est le terrain d'aventure de l'imaginaire de l'homme blanc allégé du souvenir des méfait et des crimes de la colonisation.
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Que sont les philosophies queer ? Comment
conceptualisent-elles la sexualité ? Combien de sexes reconnaissent-elles chez
les êtres humains ? Quel rapport entretiennent-elles avec la philosophie
politique ? Et quel rapport avec la « théorie du genre » ? Chaque question
génère d'autres questions, selon une progression fractale. Le volume procède par
problèmes, indique des pistes de recherche, émet des hypothèses de généalogie.
Son but n'est pas de résoudre l'énigme de la relation entre sexualité et pouvoir
par une argumentation linéaire, mais d'explorer la pluralité de ses dimensions.
Il n'entend pas non plus clore le débat, polémique. Il entend plutôt présenter
un côté particulièrement dérangeant de la philosophie critique et expliquer
pourquoi celle-ci ne cesse de soulever des conflits au sein des mouvements
sociaux, des universités et de l'opinion publique des sociétés actuelles.
L'ouvrage répond à la fois aux intérêts des débutant-e-s et des spécialistes du
domaine. Le récit est divisé en trois chapitres accessibles, qui peuvent être
lus indépendamment. Le premier chapitre, « Théorie critique et philosophie
politique », soutient que les théories queer sont ancrées dans la tradition,
philosophico-politique, critique, qui se définit de manière différenciée par
rapport à deux autres traditions philosophico-politiques, à savoir le réalisme
et le normativisme. Dans le deuxième chapitre, « Exercices de critique queer :
comment "fonctionne" la sexualité », on présente une critique de
l'hétérosexisme, ainsi que du binarisme inhérent au système
sexe-genre-orientation sexuelle qui est aujourd'hui adopté pour définir les
identités sexuelles, en adoptant le point de vue des subjectivités trans,
non-binaires et intersexes. Le troisième chapitre, « Éléments de théorie queer
», esquisse une histoire du débat queer, dont de multiples généalogies sont
proposées, allant des mouvements féministes et de libération sexuelle des années
1960 et 1970 à l'Ecole de Francfort dans les années 1930, en passant par les
luttes anticoloniales des années 1950 et 1960. Au sein de cette histoire, trois
paradigmes différents sont mis en évidence : le freudo-marxisme, le
constructionnisme radical et les théories antisociales et des affects. -
Ce livre étudie les luttes de groupes de Noirs qui se battent pour leur dignité. Il examine le rôle déterminant que jouent ces femmes et ces hommes noirs qui soignent les combattants, les blessés mais aussi les morts. Dans certaines situations, cette prise en charge de vies précaires et des corps sans vie peut produire des effets pervers : l'affolement, le chaos, voire l'extermination. Dans d'autres circonstances, cependant, ces comportements peuvent sauver des vies, procurer des bases pour une réorganisation de l'existence noire et contenir, par conséquent, des fragments du monde à venir pour lequel se battent ces subalternes. L'un des principaux facteurs de réorganisation sociopolitique qui ressort de ces actes de soin est la prise en charge de vies humaines indépendamment de toute allusion au droit moderne et à l'appartenance sociopolitique, comme si prendre en charge la vie impliquait nécessairement la destruction de l'idée même de la communauté politique au sens euro-occidental du terme. Cette ouvrage propose de lier cet appel à la destruction de la communauté politique fondée sur le droit moderne, à la demande en faveur de la destruction du monde blanc qui, entant qu'un infrapolitique des luttes noires, a marqué le long tournant introduit par des noirs dans la pensée critique et radicale au début du siècle dernier. L'ouvrage se construit autour de ce projet en rassemblant sous le vocable de « tradition afrocritique » un certain nombre de travaux d'auteurs d'Afrique et de ses diasporas qui, depuis un siècle, se sont intéressés aux rapports entre modernité, violence raciale et dignité noire.
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Femmes, corps et révolution
Aleksandra Kollontaj, Rosa Luxemburg, Clars Zetkin
- Eterotopia
- Rhizome
- 8 Février 2024
- 9791093250649
Quatre femmes de nationalités différentes, de langues différentes, traversent les années tumultueuses de la révolution bolchevique. Elles s'appellent : Rosa Luxemburg, Clara Zetkin, Alexandra Kollontaï et Asja Lacis. Elles sont des militantes, des artistes, des activistes et chacune d'elles apportera une contribution spécifique et originale à la révolution. Elles sont des femmes et leur regard est plus libre, intéressé à mettre l'accent sur la dimension de la vie, des passions, de la créativité et du féminisme des premiers temps. Rosa Luxemburg, fondatrice de la Ligue de Spartacus questionnera les structures de pouvoir envisagés par les Soviets, elle luttera dans l'Allemagne épuisée de l'après-guerre pour affirmer le regard puissant et compatissant de ceux qui partagent la condition de l'oppression. Clara Zetkin fera de la bataille pour les droits
des femmes un élément d'affirmation spécifique de la condition féminine qui ne peut pas être réduite à la seule lutte de classe. Aleksandra Kollontaï, dans le grand bouleversement de la révolution bolchevique, indiquera dans la liberté sexuelle et dans le dépassement des rôles une critique non seulement de la société bourgeoise mais aussi du patriarcat. Le théâtre pour enfants d'Asja Lacis se réalisera dans les moments les plus difficiles du chemin [cheminement?] révolutionnaire, la même Lacis finira en Sibérie. Elle ne niera jamais son adhésion à la révolution, elle renforcera plutôt son engagement en tant qu'artiste, ayant travaillé avec Bertold Brecht, poursuivant la recherche pédagogique d'un théâtre destiné aux enfants les plus démunis. À ces femmes et à beaucoup d'autres, souvent passées sous silence, nous devons la force de pouvoir encore affronter et combattre dans un monde qui n'a pas été capable d'effacer ses nombreux préjugés par rapport aux subjectivités féminines. Les textes ici rassemblés ne sont que partiellement connus, certains pas publiés depuis un certain temps, comme dans le cas de Clara Zetkin, d'autres encore inedits en France comme pour Asja Lacis. Ce livre s'articule autour du thème du regard féminin et de la différente façon d'agir des femmes. Ce volume est le premier d'une trilogie qui se propose de s'interroger sur les moments de transition les plus marquants du féminisme et du militantisme féminin aux XXe et XXIe siècles. -
Femmes, races et décolonisation
Gloria evangelina Anzaldua, Paula Gunn allen, Audre Lorde
- Eterotopia
- Rhizome
- 22 Septembre 2022
- 9791093250557
Cet ouvrage met en relation les géo-bio-mytho-graphies de trois figures féminines dissidentes qui ont affecté le panorama des états-Unis pendant les années 1970 et 1990 : les écrivaines-professeures-féministes-militantes lesbiennes Audre Lorde, Gloria Anzaldùa et Paula Gunn Allen. Issues respectivement de la tradition afro-américaine, chicana et amérindienne, elles ont joué un rôle essentiel dans l'histoire et le développement des féminismes transnationaux et de la culture queer. La lecture et l'analyse des trois essais traduits dans ce volume permettent de dégager les caractéristiques de la communauté trans-ethnique des Third world women writers.
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Femmes, corps et révolution ; Rosa Luxemburg, Clara Zetkin, Aleksandra Kollontaj, Lacis
Collectif
- Eterotopia
- Rhizome
- 10 Novembre 2020
- 9791093250427
Quatre femmes de nationalités différentes, de langues différentes, traversent les années tumultueuses de la révolution bolchevique. Elles s'appellent : Rosa Luxemburg, Clara Zetkin, Alexandra Kollontaï et Asja Lacis. Elles sont des militantes, des artistes, des activistes et chacune d'elles apportera une contribution spécifique et originale à la révolution. Elles sont des femmes et leur regard est plus libre, intéressé à mettre l'accent sur la dimension de la vie, des passions, de la créativité et du féminisme des premiers temps. Rosa Luxemburg, fondatrice de la Ligue de Spartacus questionnera les structures de pouvoir envisagés par les Soviets, elle luttera dans l'Allemagne épuisée de l'après-guerre pour affirmer le regard puissant et compatissant de ceux qui partagent la condition de l'oppression. Clara Zetkin fera de la bataille pour les droits des femmes un élément d'affirmation spécifique de la condition féminine qui ne peut pas être réduite à la seule lutte de classe.
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Ordo sexualis ; pour une critique de la morale sexuelle
Alain Brossat, Alain Naze
- Eterotopia
- Rhizome
- 8 Octobre 2019
- 9791093250366
Jusqu'à quel point est-il possible de placer de façon prioritaire dans les champs du droit et de la loi des enjeux concernant la vie sexuelle, les rapports entre les sexes, les questions de genre ? C'est l'enjeu central de la discussion ouverte par cet essai.
Le « mariage pour tous », les débats autour de la majorité sexuelle, la campagne contre le harcèlement sexuel, les scandales de pédophilie dans l'Eglise catholique - autant de thèmes actuels de discussion qui, aussi divers soient-ils, se trouvent placés, d'une façon toujours plus impérieuse et exclusive, dans le champ de l'instance juridique, appelée à trancher. Et ce, que ce soit sous la forme de l'établissement de nouveaux droits ou bien sous celle de la codification de nouveaux délits et de leur sanction.
L'extension proclamée de la sphère des droits devient ici indissociable d'une accentuation de la répression frappant les inconduites sexuelles. L'accent est désormais placé avant tout sur les protections et les garanties immunitaires que les sujets individuels se voient accorder, sous ce nouveau régime de la politique et de la morale sexuelles. Ce nouveau pli contraste vivement avec d'autres topographies dans lesquelles la sexualité se trouvait étroitement associée à l'émancipation individuelle et collective, domaine d'exposition et d'expansion, associée aussi à la euête du bonheur, à l'expérimentation, inscrite dans l'horizon des plaisirs.
A l'évidence, notre époque est celle d'une accélération en matière de changements des normes régissant la vie sexuelle et les relations entre les sexes, la codification des questions de genres. Cette évolution rapide se place ellemême spontanément sous le signe du progrès. Les choses sont-elles cependant aussi simples ? Ce sont précisément les évidences nouvelles dont sont tissés ces processus qu'examine dans une perspective critique et ouverte cet essai.
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Carla Lonzi achève Crachons sur Hegel durant l'été 1970 et signe avec ce livre une rupture intellectuelle, artistique, politique et existentielle, qui s'accompagne d'un tournant décisif dans sa vie personnelle.
Carla Lonzi considère que l'oppression des femmes et le dualisme homme-femme sont constitutifs de la culture occidentale. La dialectique maître-esclave de Hegel, et à sa suite le marxisme, ne font que mettre en sourdine l'oppression encore plus radicale qui réside dans le rapport homme-femmes et qui « se cache dans les ténèbres des origines ». C'est la culture patriarcale qui est dialectique. Carla Lonzi oppose à cette vision un mouvement de sortie décisif, qui exige de passer de l'autocritique à l'imagination, de la domination culturelle à la déculturation active.
Si la survie est une valeur, alors la femme doit se reconnaître comme immanence, là où l'homme est transcendance et abstraction et néglige la vie. Ce qui existe est le présent, non le but.
Le mouvement féministe des années 1970 trouve avec Carla Lonzi et son groupe Rivolta Femminile des femmes capables de renverser le sens des choses, et ce même à l'intérieur d'un mouvement historique de transformation des moeurs qui ne parvenait pas à briser le tabou ancestral de l'asservissement des femmes ; le sujet imprévu - relatif, aurait ajouté Simone de Beauvoir.
Rendre la femme à elle-même est le parcours que Carla Lonzi dessine avec ce livre.
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Ce livre est une traversée analytique et critique, généralement sérieuse, parfois ironique, des mutations en cours en matière de police des moeurs et de morale sexuelle. Ces évolutions sont si rapides, si fiévreuses, qu'elles mettent à rude épreuve nos conduites, nos pratiques discursives et nos sensibilités. Si bien que même les plus ouverts à la nouveauté et aux mises à jour y perdent parfois leur latin et se trouvent en retard d'un changement de décor dans le champ des normes. Une nouvelle police des moeurs se dessine, un nouvel âge de la morale sexuelle - mais de quoi au juste cette nouvelle époque est-elle faite ? De droits nouveaux, bien sûr, des luttes contre les discriminations, la stigmatisation, les violences dont souffrent les femmes et les minorités sexuelles ; de protections nouvelles accordées à ceux et celles que leurs orientations ou ce qu'ils-elles définissent comme leur identité sexuelle distinguent de la majorité.
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L'Europe des flux ; migrations, travail et crise de l'Union Européenne
Sandro Mezzadra, Oisin Gilmore
- Eterotopia
- A Present
- 3 Novembre 2017
- 9791093250182
La crise de l'UE est devenue une matière brûlante et extrêmement politisée, qui est en train de donner lieu à un faux débat entre les « souverainistes » et les « européistes ». Il existe pourtant une question qui n'est pas classable entre ces deux positions contraires, mais complémentaires : le phénomène migratoire. A partir de la soidisant « crise des réfugiés », du Brexit et de la remise en cause de « Schengen », le livre essaie de répondre aux questions suivantes : comment la régression de la libre circulation des personnes rétroagit-elle sur les institutions de l'UE et sur le projet d'intégration ? Qu'en est-il de l'euro, basé entre autre sur la mobilité des travailleurs ? Quels concepts peuvent être mobilisés pour comprendre les formes de domination des migrants ? A-t-on affaire à de nouvelles typologies d'exclusion qui modèlent les rapports de production aussi bien que la sphère politico-idéologique ?
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Critique de la sécurité ; accumulation capitaliste et pacification sociale
Christos Boukalas, Mark Neocleous, Claude Serfati
- Eterotopia
- A Present
- 30 Septembre 2017
- 9791093250205
L'état d'urgence suite aux attentats du 13 novembre 2015 a consolidé les modalités de la gestion sécuritaire des populations propre aux sociétés libérales. Cet ouvrage se propose de s'extraire de la temporalité de l'urgence et de la stricte réaction à telle ou telle opération sécuritaire en interrogeant en profondeur le rôle de la sécurité dans la production et perpétuation de la normalité capitaliste. C'est ainsi que les auteurs soumettent à la critique la catégorie de « sécurité », en faisant ressortir les rapports de pouvoir et les formes de domination qu'elle naturalise et légitime. Marc Neocleous cerne l'imbrication des différents moments et sphères de la sécurité - paix/guerre, armée/police, intérieur/extérieur etc. - dans la construction de nos sociétés à travers la notion de « pacification ». Christos Boukalas analyse l'émergence des appareils anti-terroristes anglo-saxons en rapport avec la double restructuration de l'État et des économies capitalistes, en montant comme l'anti-terrorisme relève d'une forme d'étatisme autoritaire qui se déploie au sein même de l'État libéral. Claude Serfati revient enfin sur l'évolution des paradigmes de la défense dans le monde postguerre froide et l'évolution des architectures sécuritaires au sein de la globalisation néolibérale. De ces contributions ressort l'idée que la sécurité ne peut être étudiée de manière fractionnée mais doit au contraire être appréhendée du point de vue de l'unité des appareils et processus sécuritaires dans leur contribution à la (re)production des capitalistes.
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Un abécédaire sensible des bibliothèques
Muriel Amar, Joëlle Le Marec
- Eterotopia
- Recherches
- 22 Mai 2025
- 9791093250762
Il existe en France 16 000 points lectures et bibliothèques publiques, 1 500 bibliothèques universitaires. Selon les données les plus récentes, en 2016, près de 90 % des français déclarent en avoir fréquenté. En outre la composition des publics est entièrement comparable à la structure de la population française du point de vue des catégories socio-professionnelle. Elle est en cela l'équipement culturel le plus démocratique. Elle aussi pourtant presque invisible dans la réflexion collective contemporaine, tant elle est à la fois présente et discrète. Elle incarne une conception politique originale : celle du soin, de la proximité, de la maintenance, de l'ajustement constant à ce qui change. à quoi tient le caractère exceptionnellement accueillant, démocratique, et pacifique de la bibliothèque ? Dans cet ouvrage nous voulons rendre visibles et audibles les présences et les voix discrètes d'une communauté professionnelle occupée jour après jour à entretenir la bibliothèque comme lieu extraordinairement habitable.
Le fait que la bibliothèque ne ressemble pas à un milieu écologique « naturel » (par exemple une forêt), et qu'elle soit souvent réduite à un équipement, un instrument dont disposeraient des acteurs politiques, empêche d'en voir l'essentiel. Elle est un milieu unique. Elle maintient les conditions vécues, concrètes, d'un projet collectif : un lien vivant entre savoirs, égalité, attention, souci de soi et d'autrui. L'institution parfois réputée conservatrice occupe du simple fait de tenir à ce qui est important, une place aux avant-gardes d'une écologie générale et des perspectives ouvertes par les épistémologies du soin, de la protection et de l'attention.
Cet ouvrage propose non pas un texte lissé, mais les éléments d'un dialogue, autour de termes, de questions importantes, d'aspects jugés essentiels par les bibliothécaires qui maintiennent l'institution. -
Contre la loi travail et son monde ; argent, précarité et mouvements sociaux
Davide Gallo Lassere
- Eterotopia
- A Present
- 17 Novembre 2016
- 9791093250168
Après une année marquée par les tueries de janvier et de novembre et par l'imposition de l'Etat d'urgence, la mobilisation contre la Loi Travail du printemps 2016, avec ses blocages de lycées et d'universités, ses cortèges de manifestants, ses Nuits debout et ses grèves syndicales, change le climat politique.
Cet ouvrage parcourt les moments topiques qui ont scandé la mobilisation, en montrant comme le « long mars français » puise ses racines dans une histoire récente qui le précède et qui le dépasse. Les événements du printemps 2016 doivent ainsi être situés dans une perspective transnationale qui va de 1968 jusqu'aux luttes globales de 2011, en passant par le déclenchement de la crise en 2007-08. Cette approche permet à l'auteur d'élaborer une vision d'ensemble de la crise en cours et des protestations qui l'ont accompagnée en mettant en lumière l'articulation entre le plan national français et celui de la gouvernance européenne.
Les réformes néolibérales opérées par les gouvernements socialistes entrent en effet en forte résonance avec les normes en vigueur dans les différents contextes nationaux, même si les formes d'opposition et de résistance mises en place reflètent les spécificités françaises. Attentif à la composition subjective de la contestation, l'essai avance enfin une proposition passible d'alimenter le débat politique dans les mois à venir : la socialisation du revenu.