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Cairn
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Anarchistes espagnoles : Des femmes libres 1931-1939
Esther Penouilh
- Cairn
- 5 Septembre 2024
- 9791070063330
Alors que l'histoire des femmes semble s'accélérer, il s'agit de s'arrêter sur un des épisodes les plus étonnants, écrit au siècle dernier par des femmes issues du mouvement ouvrier, les anarchistes espagnoles. Ces femmes, adhèrent à l'anarcho-syndicalisme, un courant politique et syndical si puissant en Espagne qu'il donna lieu, de 1936 à 1937, à une expérience unique de communisme libertaire sous la IIème République espagnole (1931-1939) : le Conseil d'Aragon, seul gouvernement anarchiste qui ait jamais existé au sein d'une démocratie. En 1936, leur syndicat, la Confédération Nationale du Travail (CNT), est le fer de lance du mouvement ouvrier révolutionnaire avec un million et demi de membres, parmi lesquels nombre de femmes voulant hâter le changement social attendu par elles depuis des siècles. Elles fondent au sein même du mouvement anarchiste, dont elles dénoncent le sexisme, une organisation féminine pour leur libération : les « Femmes Libres », convaincues comme leurs aînées Louise Michel, Voltairine de Cleyre ou Emma Goldman que la révolution ne peut advenir sans l'émancipation sociale, économique et politique des femmes. Avec la défaite républicaine en 1939, leur combat précurseur va sombrer dans l'oubli sous la dictature franquiste et même après. Leur revue éponyme sera le porte-voix de cet ardent combat mené avec les paysannes et ouvrières de l'Espagne révolutionnaire. Elles y proclament que « sans la liberté des femmes celle des hommes ne vaut rien ».
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Petite histoire des Républicains espagnols
José Cubero
- Cairn
- Petite Histoire Des Pays
- 5 Septembre 2019
- 9782350688107
Le 18 juillet 1936 commence la guerre d'Espagne dont la mémoire est restée vivace. Elle jette l'une contre l'autre les deux Espagne mais très vite se complexifie car toutes les idéologies caractéristiques du XXe siècle s'affrontent férocement dans la péninsule : celles du passé, avec les traditionalistes, tant du point de vue religieux que social, celles qui caractérisent le siècle avec les fascistes, les anarchistes, les communistes, les socialistes, les trotskystes et ... les républicains. Les massacres, perpétrés dans chaque camp, selon une ampleur et des objectifs différents, ajoutent à la cruauté de ce conflit qui se termine par la victoire des franquistes.
Pour les républicains de toutes nuances, c'est le temps de l'exil, essentiellement en France. La retirada, en 1939, charrie en une quinzaine de jours, une immense vague de 500 000 personnes, femmes, enfants, vieillards, hommes d'âge militaire, soldats et civils. Ils sont « reçus » soit dans des centres d'accueil improvisés, soit dans des camps qualifiés par les autorité françaises « de concentration ». Les hommes, intégrés d'abord dans des Compagnies, puis des Groupements de travailleurs étrangers, participent largement aux combats de la Résistance, soit dans des groupes de guérilleros, soit dans des unités françaises. Ayant participé à la libération du territoire français, ils échouent cependant en octobre 1944 dans leur tentative d'abattre le joug franquiste.
L'introduction de l'Espagne franquiste dans les instances de l'ONU en 1955 sonne le glas de leurs espoirs et ils considèrent alors que le temps de « poser leurs valises » est venu. C'est le temps d'une intégration réussie dans les contexte de Trente Glorieuses.
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Petite histoire des justes parmi les nations : Des Landes, Basses-Pyrénées et Hautes-Pyrénées
Estelle Pires-d'Ostrevy
- Cairn
- Petite Histoire Des Pays
- 12 Avril 2024
- 9791070063576
Durant le spectre du régime de Vichy, des individus ont agi pour sauver la vie de milliers de juifs. Agissant dans l'ombre et devenant délibérément hors-la-loi pour que d'autres hors-laloi survivent à l'invivable, ce au péril de leur vie, ces individus ont été des lueurs d'espoir. Considérant n'avoir rien fait d'exceptionnel et n'attendant aucun honneur, cet ouvrage tend à mettre en lumière ces hommes et ces femmes, Justes parmi les Nations, mais aussi leurs actes. Ce livre propose de partir à la rencontre des Justes parmi les Nations ayant agi dans les Landes, les Basses-Pyrénées et les Hautes-Pyrénées. Qui sont ces non-juifs investis dans le sauvetage des juifs ? Comment et pourquoi les ont-ils aidés au point de risquer leur vie et celle de leur famille, alors que tant d'autres demeuraient passifs ? En tentant d'apporter un éclairage sur ces interrogations, c'est avant tout la découverte d'histoires profondément humaines, emplies d'humilité, que nous vous proposons.
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Émilien Frossard : aux sources du pyrénéisme
Bertrand Gibert, Philippe Fermigier
- Cairn
- 18 Septembre 2024
- 9791070064122
Pasteur à Bagnères-de-Bigorre de 1848 à sa mort en 1881, passionné de montagne, de géologie et de dessin, Émilien Frossard, président-fondateur de la Société Ramond, est une personnalité éminente dans l'histoire du pyrénéisme. L'ouvrage retrace sa carrière pyrénéenne et analyse son exceptionnel rayonnement dans différents domaines : action culturelle, économique et sociale, passion naturaliste, création artistique, relations savantes... Il est enrichi par une iconographie abondante et variée, un choix de textes significatifs, des repères biographiques éclairants, une présentation détaillée de ses publications, et une bibliographie approfondie des travaux le concernant.
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Le camp d'internement de Gurs (Pyrénées-Atlantiques) dérange. En 1939, lorsqu'il a été construit, le Béarn n'en voulait pas. Après la guerre, on s'est acharné à l'oublier. Aujourd'hui, il exacerbe notre mauvaise conscience. Il est vrai qu'il symbolise, dans le sud-ouest de la France, l'exclusion, la persécution et l'antisémitisme. Bref, la dignité humaine bafouée. Cet immense camp, le plus vaste du sud de la France, « accueillit » sous la IIIe République les combattants de l'armée républicaine espagnole vaincue par le franquisme. Sous le régime de Vichy, il fut utilisé durant l'été 1940 comme centre de rétention de toutes les catégories d'hommes et de femmes jugées « indésirables » . Il devint ensuite l'une des bases de l'internement puis de la déportation des Juifs de nationalité étrangère. La collaboration a conduit les Gursiens à l'abîme et à l'extermination. La pression des événements saurait-elle, seule, expliquer ce fatal engrenage ? Fermera-t-on les yeux encore longtemps sur cette partie de notre Histoire, sur « ce passé qui ne passe pas » ? Ne convient-il pas de le regarder en face et d'y réfléchir ? C'est l'objet de cet ouvrage. Un ouvrage pour les jeunes. Un ouvrage pour l'avenir.
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Toutes les organisations collaborationnistes et parapolicières sont aujourd'hui confondues dans le terme de « milice » et incarnent la répression et le crime au service des nazis. Ces crimes sont malheureusement nombreux et bien réels. Mais comment cette Milice française s'est-elle comportée dans notre département ? Quels rôles ont joué Henri Dabadie, puis Charles Mortemart de Boisse dans cette singulière collaboration au maintien de l'ordre souhaité par le régime nazi et celui de Vichy ? La lecture de ce livre tente de dévoiler ce sujet mal connu voir trop souvent occulté.
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Les Basses-Pyrenées dans la Seconde Guerre mondiale
Claude Laharie
- Cairn
- 12 Novembre 2021
- 9791070060070
L'ouvrage de référence sur le sujet. Texte synthétique, complet et actualisé à la lumière des dernières recherches et publications et nécessaire tant la nature duale du département des Basses Pyrénées, Pays basque d'un côté et Béarn de l'autre, ont longtemps conduit à multiplier des études séparées sur les Basses-Pyrénées pendant la seconde guerre mondiale.
La ligne de démarcation, au coeur du Pays basque, ne s'impose que pendant dix-huit mois, mais le traumatisme est durable. Elle constitue l'une des causes des réactions de rejet, parfois précoces, que l'on observe tout au long des années d'occupation.
Pendant quatre ans (1940-1944), les Pyrénées basques et béarnaises deviennent la principale voie de passage vers l'Espagne. On compte une trentaine de réseaux de résistance, dont certains, parmi les plus emblématiques (Alliance, Alibi, Castille), sont des créations locales. Vingt-cinq maquis sont actifs au printemps 1944. Les Justes parmi les nations sont proportionnellement plus nombreux que partout ailleurs. Le corps franc Pommiès, les mouvements civils de Résistance et les guérilleros espagnols se signalent par leur efficacité contre l'occupant lors des combats de l'été 1944. Mais parallèlement, la répression est féroce, menée par les Allemands avec le concours des services de Vichy. Sans oublier le camp de Gurs, symbole des malheurs de la guerre et des déportations de juifs vers les camps d'extermination.
La libération de 1944, sous la conduite du CDL (Conseil départemental de Libération), permet l'émergence d'une nouvelle génération d'hommes politique parmi lesquels Honoré Baradat ou Ambroise Bordelongue, aussi efficaces que discrets. Elle assure le retour aux institutions de la République, mène sans faillir l'épuration politique et sociale, et jette les bases de la reconstruction économique. Elle semble ouvrir la voie aux rêves d'une nouvelle fraternité, mais les forces du passé demeurent toujours bien présentes...
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Qui sait aujourd'hui que Saint-Jean-de-Luz est redevable à Napoléon III de ses digues de protection de la baie ? Qui sait qu'Antoine d'Abbadie fut un proche de Napoléon III ? Qui se rappelle la création par l'Empereur du village de Solferino dans les Landes ? Et qui sait qu'Haussmann, avant de transformer Paris, commença par transformer Bordeaux ?
Napoléon III avait avant tout une âme de constructeur. Pendant plus de vingt ans, il s'appliqua à transformer la France, à développer l'agriculture et l'industrie pour donner du travail à tous et améliorer le niveau de vie des paysans. Son utopie prit forme dans les Landes de Gascogne où il reprit le voeu de son oncle, rendre fertile ce territoire désertique et insalubre. La défaite de Sedan a occulté cet élan qu'il a donné au pays pour le faire entrer dans la modernité. Cet ouvrage permet de lui rendre justice.
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Passeurs et évadés dans les Pyrénées ; franchir la frontière franco-espagnole durant la Seconde Guerre mondiale
Thomas Ferrer
- Cairn
- 20 Septembre 2018
- 9782350686387
La montée des périls dans les années 1930 et surtout le début de la guerre civile espagnole en 1936 transforme la frontière pyrénéenne en ligne de tension puis de fuite, tout d'abord pour les réfugiés républicains. Les flux et les reflux des exilés du franquisme suscitent alors débats et polémiques notamment sur les conditions d'accueil d'une population déracinée et démunie.
Dans ce contexte, de part et d'autre des Pyrénées, les autorités concernées cherchent à restreindre la liberté de circulation de certaines catégories de personnes. La défaite française de 1940 a pour effet d'inverser le sens des déplacements mais aussi d'accroître la fermeture de la frontière, en particulier à partir de l'occupation de la zone Sud par les Allemands.
Militaires français démobilisés, juifs persécutés originaires de toute l'Europe, pilotes alliés, jeunes Français voulant poursuivre la lutte, résistants traqués ou réfractaires au STO, ils sont nombreux à tenter le franchissement des cols pyrénéens pour survivre, vivre libre et pour beaucoup continuer le combat contre le fascisme. Des réseaux s'organisent alors et des passeurs deviennent des professionnels de ces franchissements extrêmement risqués du fait de la surveillance allemande mais aussi des conditions topographiques et climatiques.
Ainsi, François Vignole ou Gérard de Clarens passent des dizaines de fois en Espagne accompagnés notamment de ceux que l'on appelle les « évadés de France ». Ils participeront à la victoire finale des Alliés, et ce sont alors d'autres groupes d'individus qui tenteront de fuir par les Pyrénées, collaborateurs et soldats allemands, les « réfugiés de la Libération »...
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En 1974, Francette Rives-Azum entreprend de conter l'histoire de sa famille. Cinq cahiers grand format, 744 pages, sans paragraphe ni rature. Et dans ces pages, partie émergée de l'iceberg, l'épisode argentin. Ce livre est né de ces récits d'exils. Car les Azum, en cette fin de XIXe siècle, n'ont pas échappé à la règle : ils ont été happés, comme tant d'autres, Basques, Béarnais et Bigourdans, par ces terres de l'autre côté de l'Atlantique qu'on vantait depuis si longtemps comme de nouveaux Eldorados. Azum père possède une manufacture au bord de la Neste. Sept enfants, cinq garçons, deux filles. L'aîné a un «projet industriel» : laine de la vallée d'Aure contre mérinos argentin. Il part en1886.
Ses quatre frères le rejoindront, parfois pour de simples allers-retours, parfois pour de plus longs séjours. Une soeur aussi. Et le père, 62 ans à l'époque. Gens qui n'ont peur ni des voyages ni de l'aventure. Lire les Cahiers, ce n'est pas seulement suivre ces imprévisibles trajectoires, ces vies qui se côtoient, qui se croisent, se perdent et parfois se retrouvent ; c'est aussi, au détour d'une page, se pencher sur la valise d'un émigrant au moment du départ, respirer les puissants effluves du port de la Boca, humer le parfum de « l'Eau de Lubin » ou entendre dans une ville aux trottoirs défoncés les clochettes des tramways tirés par des chevaux. -
- DOSSIER «ENFANTS ET HÉRITIERS DE LA MÉMOIRE À VIF«:
Espagne, Sarajevo (Bosnie), France-Arménie, Algérie : les conséquences de conflits non résolus se répercutent longtemps après, parfois même sur plusieurs générations. Gibraltar publie six récits qui disent la difficulté du travail de mémoire, lorsque le passé ne passe décidément pas. Avec un gros plan sur l'après-guerre civile espagnole.
- ET DANS CE MÊME NUMÉRO.DES RÉCITS DESSINÉS, DES ESSAIS, DES REPORTAGES...
Camargue: les Robinsons de Piémanson La Jonquère: Dans l'intimité de la prostitution Kurdistan syrien: La résistance au féminin Slow food: le pouvoir est dans l'assiette Aéropostale: pour quelques sacs de courrier
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Entre l'Armagnac et la Grande-Lande, les Petites Landes de Roquefort sont au début du XXe siècle, comme un résumé de la campagne française. Y coexistent polyculture, élevage de races traditionnelles et exploitation des pins.
Le système de métayage est à son apogée. Une certaine douceur de vivre, toujours menacée par les intempéries ou les fluctuations du marché ne fait pas oublier l'âpreté des rapports sociaux et la guerre 14-18 achève de bouleverser un mode de vie séculaire qu'on aurait pu croire éternel.
C'est la saga d'une famille de métayers, ceux de Sabla, que nous conte Georgette Laporte-Castède, dont nous suivons ici, de 1887 à 1925, et presque jour par jour, les travaux et les fêtes : semailles, moissons et battage, bals, noces et funérailles...
La précision extrême du détail, quasi ethnologique, est portée par une écriture chaleureuse.
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Dans l'imaginaire des populations des Landes de Gascogne, le feu fut toujours présent. Soit qu'il fût dévastateur, soit que maîtrisé, il permît aux pasteurs du temps des échasses de pratiquer dans la lande l'incinération à feu courant qui favorisait la croissance de l'herbe dont les troupeaux avaient besoin sur les terrains de parcours. Des troupeaux qui produisaient le fumier indispensable à une agriculture de subsistance pratiquée sur un sol pauvre. Mais, après des années fastes, celles du temps de «l'arbre d'or», la forêt, exploitée dans l'entre-Deux-Guerres en fonction d'intérêts à court terme, peu entretenue par l'abandon du débroussaillage, subit une décennie d'incendies de 1937 à 1947, ponctuée par le cataclysme de 1949. Il fit 82 victimes dont de nombreux habitants de la forêt qui, face au feu, avaient pour tradition d'aller le combattre. Cette année-là, malgré le renfort de l'armée et la mobilisation des pompiers, y compris ceux de Paris, les installations militaires et de nombreuses villes, dont Bordeaux, furent menacées par les flammes. Après le passage des incendies qui eurent l'ampleur d'un désastre national, il ne restait plus qu'à restaurer la forêt, tout en s'interrogeant sur la meilleure façon de la préserver au moment où le gemmage disparaissait progressivement au profit de l'usine à bois. Aujourd'hui, la réflexion des experts et des aménageurs porte aussi sur son devenir à l'horizon 2050.
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Exodes, exils et internements dans les Basses-Pyrénées (1936-1945)
Laurent Jalabert
- Cairn
- 24 Octobre 2014
- 9782350683669
Situé le long de la frontière occidentale de l'Espagne, le département des Basses- Pyrénées, soumis à l'exode massif des Espagnols fuyant la guerre civile, connaît dès 1936 l'ouverture d'un camp de réfugiés dans la petite commune de Gurs. Le camp reste en fonction tout au long de la guerre et se transforme en lieu d'internement : indésirables étrangers ou politiques, juifs, résistants, collaborateurs, prisonniers de guerre allemands.
S'y succéderont dans les pires conditions. Tout au long de ces « années sombres », le Béarn comme le Pays basque se remplissent de maisons d'arrêts, camps de prisonniers, camps de travail, camps de réfugiés, lieux d'assignations à résidence récemment redécouverts par l'historiographie (le plus important étant le camp du Polo à Bayonne, réservé aux prisonniers de guerre issus des colonies). Ces internements ne sont que l'une des formes de contrôle qui s'exercent surtout contre les populations juives, particulièrement surveillés aux frontières et autour de la ligne de démarcation, mais aussi sur des lieux d'assignation à résidence en zone libre ou dans la zone occupée, notamment à Bayonne où la communauté est importante. Ce livre qui reprend une partie des communications de la journée d'études du 30 novembre 2012 qui s'est tenue à l'Université de Pau, revient sur ces phénomènes d'exodes ou d'internements dans leurs diversités.
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En Béarn, de 1939 à 1944, de la Guerre d'Espagne à la IIe Guerre Mondiale, comme l'a écrit Robert Badinter « le camp de Gurs, honte de la France, qui a successivement concentré toutes les désespérances, opprimé toutes les libertés ». Créé à l'origine pour les basques d'Euskadi, 60 559 hommes, femmes et enfants connaîtront ses barbelés. 3 907 internés seront déportés. Son histoire va de Guernica à Auschwitz. Dans ses 382 sordides baraques et leurs 18 500 « places », se côtoient soldats républicains, Brigades internationales, réfugiées étrangères, familles espagnoles, juifs allemands, Lorraines de Moselle, résistants français, gitans. Ils parlent de faim, de froid, de boue, d'angoisse. Il y a des évasions, des sauvetages, des déportations. Mais aussi de la solidarité, du dévouement (notamment CIMADE, Quakers, OSE, Secours suisse). Cet ouvrage livre des destins en ces années où la mort rôdait, témoignages au plus près des événements. De 1936 à 1945, les Républicains espagnols sont sur tous les fronts de guerre, du Rio de Oro saharien à l'Ebre, la Retirada les menant aux camps d'internement français. Volontaires dans l'armée française en 1939, ce sera Narvik, la défaite de 1940 et pour certains, le camp de Mauthausen. Guérilleros et brigadistes initient la résistance. D'autres rejoignent la France Libre, présents à Bir-Hakeim et premiers à libérer Paris avec les F.F.I. Des aviateurs connaîtront le ciel en feu de l'URSS, allant jusqu'aux steppes mongoles. Cette saga des Républicains, « Toujours vaincus, jamais défaits », délibérément oubliée en France et en Espagne, est ici résumée. Automne 2015, les vagues de réfugiés, de migrants, rappellent celle des 500 000 Espagnols républicains en février 1939. L'insertion des étrangers est une question universelle et de tous les temps.
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Sortir de la guerre : tumultes, chaos et mises en cause, les Hautes-Pyrénées (1944-1952)
José Cubero
- Cairn
- 9 Avril 2018
- 9782350686103
Le 20 août 1944, le département des Hautes-Pyrénées est libéré. Le 23 août, le préfet nommé par le gouvernement provisoire présidé par de Gaulle arrive à Tarbes. Pour autant la guerre n'est pas terminée et, après les manifestations de joie qui s'expriment lors des fêtes de la Libération, les soucis du quotidien prennent durablement le dessus.
Non seulement les pénuries ne disparaissent pas avec le repli de l'occupant, mais le ravitaillement devient le souci constant des « ménagères ». A cette préoccupation lancinante s'ajoute le désir, parfois pulsionnel, de « punir les traîtres », en particulier collaborateurs, délateurs et miliciens. Mais si les exécutions sont conçues comme des actes de guerre jusqu'à la Libération, elles deviennent, dès que les nouvelles autorités se mettent en place, des actes criminels passibles des tribunaux.
La presse nationale s'empare du sujet, évoquant les « tueurs de Tarbes », leur attribuant, après la Libération, un certain nombre de crimes imaginaires. Mais, pendant toutes les années de la sortie de guerre, que l'on peut prolonger jusqu'au début des années 50, les Hautes-Pyrénées sont secouées par une longue série d'attentats à la bombe et affectées par la permanence de graves pénuries alimentaires.
Les milieux résistants qui ambitionnaient de renouveler la vie sociale de la nation sont écartés, pendant que les enjeux de mémoires sont instrumentalisés par les partis politiques, en particulier par la mouvance communiste qui entend se prévaloir du rôle joué dans la Résistance.
Les Hautes-Pyrénées, grâce à un travail d'archives méticuleux, apparaissent comme un exemple transposable à l'échelle nationale par de multiples aspects.
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Bigorre 1920-1921 : collections du musée départemental Albert-Kahn
Christian Casassus
- Cairn
- 5 Septembre 2024
- 9791070063927
Les Archives de la Planète est un projet photographique créé par le banquier philanthrope français, Albert Kahn, en 1909. L'objectif de ce projet était de documenter la diversité des cultures à travers le monde. Il envoie des opérateurs équipés des dernières innovations photographiques et cinématographiques des frères Lumière afin de saisir le monde en pleine évolution, sur quatre continents, sans oublier la France, les Pyrénées dont la Bigorre. Cette collection, aujourd'hui conservée au musée départemental Albert-Kahn, comprend plus de 72 000 photographies et films, témoignant de l'histoire de l'humanité au début du xxe siècle et est considérée comme l'un des plus grands trésors photographiques du monde. Au sortir de la Première Guerre mondiale, l'opérateur photographique Fernand Cuville, envoyé par Albert Kahn, va sillonner les Hautes Pyrénées et prendre plus de 340 autochromes dont nous reproduisons dans cet ouvrage une sélection de près de 70 prises de vues qui donnent à voir une multiplicité de paysages, de villages, de portraits des habitants des vallées bigourdanes. Inventé en 1903 par les frères Lumière, l'autochrome est la première photographie couleurs fabriquée de façon industrielle..
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Je me souviens des fêtes d'Aubertin dont mon grand-père était maire, le dernier dimanche du mois d'août. J'y voyais revenir avec régularité un personnage dont l'habillement, la prestance, l'assurance attiraient inévitablement l'attention.
C'était celui qui avait réussi en Amérique, qui envoyait des colis au sortir de la guerre à la famille. Il me faisait rêver.
Bien que vivant à la Nouvelle-Orléans, il parlait de ces autres béarnais partis en Californie à la recherche d'une vie meilleure.
Cela avait éveillé ma curiosité. Lycéen à Louis-Barthou, j'entendais parfois des camarades évoquer des parents partis là-bas, mais dont on n'avait que de rares nouvelles.
C'était pour moi un mystère que je résolus d'aller explorer.
La chance et l'aide d'hommes exceptionnels et bons m'ont permis de débarquer un jour à San Francisco. Je commençais à y rencontrer des béarnais, certains très âgés, surpris qu'un jeune homme vienne s'enquérir de leur histoire personnelle et collective. Mais disponibles pour raconter leur parcours, leurs espoirs. Et ce fut une vraie découverte : une communauté dotée d'une riche histoire économique, sociale et politique, soudée autour de la Ligue Henri IV, travaillant dans les blanchisseries au point de marquer l'histoire de San Francisco. Une originale histoire d'immigration et d'intégration, car les béarnais se sont fondus dans la Californie, ce qui explique la méconnaissance quasi-totale des américains, voire en Béarn, de cette communauté.
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Le Béarn et le Pays Basque dans la guerre (1936-1946)
Jean- loup Ménochet
- Cairn
- 21 Novembre 2016
- 9782350684345
Loin des fronts et des théâtres d'opérations les plus violents de la Seconde Guerre Mondiale, les Pyrénées occidentales seront relativement épargnées des horreurs de la guerre. Cependant, bien avant l'embrasement général, les basques comme les béarnais, traditionnellement liés à l'Espagne, deviennent en 1936 les témoins directs de la pandémie fasciste qui jettera le monde dans l'effroi et la mort pendant six ans. Tandis que la Légion Condor et les phalanges ravagent les cités outre-Bidassoa, le département des Basses-Pyrénées accueille les civils jetés sur les routes de l'exil, offre repli et soutien pour les combattants républicains et se prépare déjà au pire. En 39 et 40, la mobilisation générale, la Blitzkrieg ou la Wehrmacht en ordre serré défilant sur le pavé ne surprend finalement plus personne : dans ce petit bout du sud-ouest, l'été, sur une plage à Hendaye ou à l'ombre de l'Ossau, on a déjà pu voir les flammes d'une Irun ravagée, ou l'exode massif des gudaris mutilés. Mais la situation a changé car c'est désormais de ce côté des Pyrénées que les conditions de guerre s'installent, entre une France divisée et une Espagne non belligérante qui positionnent dorénavant le département comme un enjeu stratégique : gagner les cimes c'est la liberté et l'exil pour des milliers de persécutés, résistants, juifs ou intellectuels. Verrouiller les Pyrénées, contrôler et fortifier la zone, c'est la mission du Reich et de l'administration française. Au milieu des forces, si certains embrassent clairement l'une ou l'autre des causes, la majorité de la population tente de survivre et de gérer au mieux les contraintes du quotidien, entre douleur, espoir, détente et joie de vivre jusqu' à la Libération ultime. A travers de nombreux fonds d'archives, publics ou privés, connus ou inconnus, les images et les hommes livrent une histoire « à tiroirs » que l'auteur révèle d'un regard photographique et contemporain.
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Le camp de Garaison ; guerre et nationalités ; 1914-1919
José Cubero
- Cairn
- 24 Février 2017
- 9782350684567
Dans les locaux pratiquement inoccupés depuis 1903 de l'ancien établissement de la congrégation des pères de Garaison dans les Hautes-Pyrénées, des Austro-Allemands sont internés à partir du 7 septembre 1914. Dès la mobilisation, ces ressortissants de pays en guerre contre la France sont évacués de Paris, puis internés dans des camps - une cinquantaine en France -, dits « de concentration », en un temps où cette expression est neutre.
Les hommes d'âge militaire, c'est-à-dire mobilisables, ont vocation à y demeurer jusqu'à la fin de la guerre afin que l'ennemi ne puisse pas les enrégimenter. Certains y resteront jusqu'en 1919 alors que les femmes, les enfants et les vieillards doivent être rapatriés. Mais nombre d'Allemands et d'Austro-Hongrois, immigrés dès 1880, ont épousé des femmes qui, françaises d'origine, sont devenues Allemandes ou Austro- Hongroises par mariage. Dès lors étrangères, elles sont, à ce titre, souvent internées alors que leurs enfants d'âge militaire issus de ces mariages, devenus Français par droit du sol, combattent sous les couleurs françaises.
José Cubero interroge les dossiers individuels et les drames qu'ils dévoilent : que peut signifier un rapatriement pour des Françaises devenues Allemandes par mariage ou pour des ressortissants Austro-Allemands qui n'ont plus d'affections ou d'intérêts dans leurs pays d'origine ? Des pays que souvent ils ne connaissent pas ou ne connaissent plus. Toute la question de l'Europe pendant la Grande Guerre, mais à « hauteur d'homme », avec des regards qui se croisent, ceux de l'administration et des internés, francophiles ou germanophiles.
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Georges Despaux à Buchenwald ; des dessins pour l'histoire
Laurent Jalabert, Collectif
- Cairn
- 9 Octobre 2017
- 9782350685557
Fils de pépiniéristes relativement prospères de Saliesdu- Béarn, malheureux dans la gestion de l'entreprise familiale, Georges Despaux vit au Pays basque pendant la Deuxième Guerre mondiale. Arrêté à Bayonne le 1er février 1944, puis déporté comme prisonnier politique à Buchenwald de mai 1944 à avril 1945, il parvient comme d'autres artistes à se procurer le minimum nécessaire pour dessiner quelques scènes de la vie du camp, dans des conditions précaires, sur des feuilles de documents administratifs qu'il récupère et dont certains ont été conservées depuis sa sortie du camp au printemps 1945.
Les dessins publiés dans l'ouvrage, pour beaucoup inédits, cédés à sa mort à la famille Vanmolkot qui en a autorisé la reproduction, sont un témoignage de l'horreur concentrationnaire. Accompagnés de textes de présentation brefs, ils sont avant toute chose un témoignage pour une page sombre de l'histoire européenne.
Ouvrage publié sous la direction de Laurent Jalabert, avec la participation de Philippe Chareyre, Sabine Forero-Mendoza et Henrik Vanmolkot.
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Aux heures graves ; Basques, Béarnais, Bigourdans et Landais : témoins de la Grande Guerre
Jean-francois Vergez, Laurent Jalabert, Collectif
- Cairn
- 9 Septembre 2019
- 9782350686677
Pourquoi les anciens des régiments basques, béarnais, bigourdans et landais de la 36e Division d'Infanterie ont-ils éprouvé le désir d'ériger au Chemin des Dames, dix ans après la fin de la Première Guerre mondiale, un imposant monument ? De cette question est né cet ouvrage.
Des témoins de chez nous ont laissé lettres, carnets, récits et reportages photographiques qui restituent leur attachement particulier à cette étroite parcelle du front.
Cette publication contient plus de 360 extraits d'archives, 240 photographies,18 présentations historiques ou thématiques. Elle fait appel à 135 sources différentes qui retracent les ambiances de la mobilisation, des départs et des premiers combats avant de dresser le panorama des faits de guerre au Chemin des Dames, certains passés sous silence durant un siècle.
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La Grande Guerre de René-Marie Castaing, peintre palois ; lettres, carnets, dessins (1915-1919)
Laurent Jalabert, Laurent Castaing
- Cairn
- 12 Avril 2019
- 9782350686653
Pendant toute la Première Guerre mondiale, René Marie Castaing, jeune artiste-peintre engagé volontaire, consigne dans des carnets ses impressions de guerre. Il crayonne au fil des pages des dessins, réalistes, témoins de sa perception du conflit, des hommes, des paysages... Sur ces feuilles, il retranscrit sa vision de la guerre, dans le vif, manifestant ses humeurs, parfois naïves, parfois moroses, d'autres fois plus émerveillées. Comme tous ceux qui ont traversé le conflit, on sent au fil des pages poindre la lassitude, l'énervement, l'agacement, ou tantôt l'espoir de la fin du feu des armes, l'attente du retour. A ces carnets s'ajoutent surtout des lettres, régulières, adressées à ses proches, père, mère, frères et soeurs qu'il illustre là encore de son crayon et qui constituent l'essentiel des documents retranscrits dans cet ouvrage.